Défense de la langue française
Publié le 19/11/2011
Extrait du document
Le Journal Officiel est entré dans la bataille de la langue en mettant en garde, le 18 janvier, les utilisateurs de termes empruntés en général à l'anglais ou à l'américain et contre les risques de vocables qui vont très souvent à l'encontre de nos habitudes verbales ou graphiques, alors
qu'il est possible, dans la plupart des cas, soit de trouver un équivalent français du terme anglo-saxon, soit de lui trouver une traduction satisfaisante. Le but de l'opération n'était évidemment pas de renier l'apport technique ou scientifique de chercheurs de langue anglaise, mais de montrer que le français, confronté aux besoins du monde moderne, est aussi capable de trouver dans son passé comme dans son aptitude à forger des mots nouveaux, la possibilité d'offrir un lexique en rapport avec les besoins.
«
prépare la guerre éclair.
La guerre psychologi que mine le terrain en donnant des moyens d'action à ceux qui, chez l'ennemi, cherchent à faire le mal à leurs princes, à ceux qui atten dent l'occasion de s'emparer de la fortune des puissants.
Cette armée-là est invisible et effi cace : « Vous pourrez compter sur elle, dit Sun Tzu, pour faire la lumière telle qu'elle se présente effectivement dans le pays et pour s'informer des plans que ledit pays forme contre vous.
Elle peut également causer des dissen sions entre le souverain et ses ministres, de sorte que, entre eux, ne règne pas une entente parfaite ».
La conclusion de Sun Tzu est à mé diter : « Si le prince éclairé et le général avisé défont l'ennemi chaque fois qu'ils passent à l'action, si leurs réalisations surpassent celles du commun, c'est grâce à l'information préa lable ».
Après vingt-cinq siècles, le philosophe chinois de la guerre n'a rien perdu de sa nou veauté.
Le centenaire
de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus
Il y a cent ans naissait à Alençon (Orne) celle qui allait devenir une des saintes les plus populaires de France, avec Bernadette de Lourdes, en même temps qu'une des pl ~s con troversées : sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Née le 2 janvier 1873, elle allait mourir le 30 septembre 1897 au Carmel de Lisieux .
En l'espace d'une année, les ouvrages les plus contradictoires, dus d'ailleurs aux plus éminents spécialistes et théologiens, ont paru sur la sainte, donnant au public non averti une déplo rable impression de conflit à l'intérieur même de l'Eglise au sujet d'une jeune fille dont , quoi qu'on pense, on ne peut mésestimer la gran deur d'âme ni la forte personnalité.
Il y a une véritable antinomie entre des études telles que La véritable enfance de Thérèse de Lisieux (Névrose et sainteté), de Jean-François Six, professeur à l'Institut catholique (Editions du Seuil) dont certaines audaces ont eu pour effet, paraît-il, de le faire interdire à Lisieux même, et Thérèse de Lisieux (mythes et réalités), de l'abbé René Laurentin (Editions du Cerf).
Trop longtemps maintenue dans les pages d'un livre d'images édifiantes, la jeune religieuse est de venue, de nos jours, une jeune fille consciente de la difficulté de sa mission, de la complexité de son choix et du drame de sa vie.
Elle n'était point tellement conforme à la statue fleurie qu'on a voulu extraire de l'Histoire d'urie âme , confession édulcorée qui ne donne de la sainte qu'une représentation sans réalité.
Sainte Thé rèse était d'une autre trempe que ce qu'on s'est plu à imaginer.
Cette religieuse gênait dans sa vérité; elle bousculait les habitudes comme l'ont fait tous les héros de la religion, une Catherine de Sienne, une Thérèse d'A vila,
par exemple.
Sa meilleure photographie appa raît dans le recueil des Derniers entretiens et du Carnet jaune que viennent de publier les éditions du Cerf et Desclée de Brouwer.
En voici quelques citations : « 12 août 1897 : main tenant que je ne puis plus manger , il me prend des envies de toutes sortes de bonnes choses, comme du poulet, des côtelettes, du riz à l'oseille du dimanche, elu thon.
-5 août 1897 : quand les saints auront fermé sur moi la porte du Ciel, ils chanteront : enfin nous te tenons petite souris grise, enfin nous te tenons et nous te garderons.
- 9 août 1897 : non, je ne suis pas une sainte; je n'ai jamais fait les actions des saints.
Je suis une toute petite âme que le bon Dieu a comblée de grâces, voilà ce que je suis.
- 30 septembre 1897 : je ne me repens pas de m'être livrée à l'amour.
- 30 septembre 1897 : mon Dieu, mon Dieu, ayez pitié de moi.
Je ne peux plus.
Je ne peux plus.
Et ·pourtant, il faut bien que j'endure.
Je suis, je suis réduite.
Non je n'aurais jamais cru qu'on pouvait tant souffrir.
Jamais , jamais ! ».
La pauvre carmélite de Lisieux a été, une fois morte, transformée en une espèce de pou pée sainte.
Etrange et dérisoire destin ! Qu'on regarde les photos d'elle, qui sont assez nom breuses , qu'on lise ce qu'elle a écrit, ce que celles qui vivaient en sa compagnie ont noté à son sujet, jusqu'à ses derniers mots, qu'on vient de lire, et on peut être sûr que cette femme, tiraillée par le doute, constamment en rébellion contre elle-même, incapable, bien sou vent, de transcender sa propre condition, comme le voulait son ordre, était d'une trempe peu commune.
« Si j'avais amassé des mérites , di sait-elle, je serais désespérée ».
Phrase terrible, qui la dépeint tout entière.
En ce sens, comme ses derniers exégètes le montrent, elle appar tient bien à ces temps nouveaux où, à défaut de vraie religion, les inquiets vont chercher dans le bouddhisme zen non une solution à leurs problèmes intimes, mais une technique pour surmonter leur crise de conscience.
Le zen en seigne à susciter en soi le v1ae, à provoquer l'abandon de l'âme, autant de manières de la rendre libre et accueillante.
Cette longue pré paration à la disponibilité, c'est cela aussi que Thérèse de Lisieux, avec des mots qui ne ve naient pas des philosophes, a voulu créer en elle et essayer de faire partager aux autres .
Sans arrêt, elle parle des tén èbres qui l'envahis sent ou l'enveloppent, comme du feu, inverse ment, qui l'embrase.
Aucune expérience reli gieuse, en Occident, ne peut se comparer à la sienne.
Que l'on soit croyant ou non, il est diffi cile de ne pas céder à la force d'expression et à la maîtrise spirituelle de cette mystique qu'on a pu qualifier de révolutionnaire.
Elle était l'une et l'autre, mais probablement sans le savoir.
On aura mis un siècle à en prendre conscience et à la tirer de sa légende trop dorée..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Défense et Illustration de la LANGUE FRANÇAISE
- DÉFENSE ET ILLUSTRATION DE LA LANGUE FRANÇAISE (résumé & analyse)
- DÉFENSE ET ILLUSTRATION DE LA LANGUE FRANÇAISE Joachim du Bellay (résumé & analyse)
- DÉFENSE ET ILLUSTRATION DE LA LANGUE FRANÇAISE de Joachim du Bellay
- Défense et Illustration de la langue française [Joachim Du Bellay] - Langues et Linguistique.