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de perdre son temps, et arrêter de rêver.

Publié le 31/10/2013

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temps
de perdre son temps, et arrêter de rêver. Tant d'événements sur une si courte période ont, il est vrai, un peu ourné la tête d'Hortense et de son fils. C'est l'époque de quelques songes insensés: on envisage une andidature à la couronne belge; on feint de croire possible un renversement du gouvernement français à la ête d'une conjuration libérale; on parle très sérieusement du trône de Pologne. Vient le moment de edescendre sur terre... Et de renoncer à des spéculations qui ne seraient qu'autant d'alibis pour la poursuite d'une vie de dandy romantique et cosmopolite. uelle meilleure carrière choisir que celle des armes? Et plus précisément l'artillerie, qui présente pour Louis Napoléon un triple avantage: celui d'être, à l'époque, l'arme moderne par excellence; celui de permettre à son esprit inventif de donner sa pleine mesure; celui enfin d'avoir été l'arme où, à ses débuts, s'est illustré son oncle. La difficulté, c'est qu'il ne peut être question pour lui de s'engager dans l'armée française. A sa proposition d'y servir comme simple soldat, Louis-Philippe a opposé une fin de non-recevoir. Du moins la proposition aura-telle été faite. Finalement, Louis Napoléon a renoncé à son intention de rejoindre quelque phalange organisée pour une belle et juste cause: il avait pensé à venir épauler les Grecs, ou même à s'enrôler dans l'armée russe pour combattre les Turcs. On frémit à l'idée de ce qui se serait passé si son père, décidément parfois bien inspiré, ne l'en avait dissuadé avec un argument sans appel: « On ne doit faire la guerre que pour son pays! « Alors, faute de mieux sans doute, il se rabat sur l'armée suisse. C'est le pays qui l'a accueilli, et dont la neutralité enlève à son choix tout caractère compromettant. Fin 1831, il entre à l'école militaire de Thoune, commandée par Dufour, ancien colonel du génie sous l'Empire. Il y avait suivi au cours des années précédentes quelques sessions de préparation militaire, sa mère l'ayant poussé à acquérir une compétence dans le domaine technique. Militaire, il va connaître la vie austère des camps et profiter largement de l'enseignement dispensé, au point de publier un Manuel d'artillerie à l'usage des officiers de l'armée helvétique, manuel qui connaîtra un certain retentissement au-delà même des frontières de la Confédération. Le voilà reconnu comme auteur, dans un pays qui veut bien prêter également attention à ses Considérations politiques et militaires sur la Suisse. C'est dire qu'il s'intègre de mieux en mieux à son environnement. Il devient citoyen du canton de Thurgovie. En 1834, il est nommé capitaine dans le régiment d'artillerie de Berne. On songe même pour lui à un mandat politique, la Suisse n'étant pas trop regardante, à l'époque, sur la nationalité de ses dirigeants... « Je me suis fait Suisse, écrit-il à l'abbé Bertrand. Je suis aimé dans ce pays. Les habitants m'en donnent uotidiennement des preuves... « t Ferdinand Bac, qui dispose du témoignage de première main de son père, de surenchérir: « L'influence uisse n'est pas la moindre parmi toutes celles qui formèrent l'esprit du fils d'Hortense. Elle est d'ailleurs saine, robe, faite parfois de cette raison un peu fruste qui sent la prairie et qui donne à ce peuple sa force et son équilibre. « C'est vrai qu'il ressemble par bien des traits à ces Suisses alémaniques dont le contact prolongé laissera sur lui es traces pérennes. D'autant que cette culture germanique dans laquelle il a baigné fait bon ménage avec ette caractéristique du vrai bonapartisme qu'est l'« européanité «. Entre Schiller, qu'il a découvert au ymnasium d'Augsbourg, et l'internationalisme des ambitions napoléoniennes, que de convergences! aradoxe parmi beaucoup d'autres: Louis Napoléon qui est doublement insulaire -- corse par son père, artiniquais par sa mère -- finirait par devenir un Suisse plus vrai que nature. Il en a la robuste simplicité, la usticité de manières, voire une certaine imperméabilité au ridicule. Jusqu'à cet accent allemand, dont il aura rand-peine à se défaire: il est vraiment un Français de l'étranger, par force certes, mais non sans y mettre du ien. Et cela s'entend. Cela se voit aussi: regardons-le chevaucher à travers champs, courir kermesses et oncours de tir, multiplier les bordées amoureuses, laissons-nous prendre au charme de cette scène si connue ù, avec Charles Henri, il s'arrête au seuil d'une auberge pour conter fleurette à la fille de salle qui a attiré leurs egards. Ferdinand Bac nous l'a décrite: Son visage rond et frais, tourné vers un clair de lune, et le buste hors de la fenêtre, comme si elle voulait s'y bsorber, elle se noyait littéralement dans cette phosphorescence. Et elle chantait à tue tête: Ol! ondenschein! Ol! Mondenschein! vi bist du doch zo schön! ("Oh! clair de lune, que tu es beau!"). Baignée de oute cette poésie, elle lavait la vaisselle. L'auberge était pleine. Des piles d'assiettes d'étain s'écroulaient utour d'elle. Le prince, très amusé de cette cendrillon, invita mon père à s'asseoir sur un banc près d'elle et ous se mirent à chanter en choeur... « Puis, tout à coup, la servante s'arrête net, leur tend des assiettes, et leur ance: « Assez soupiré! A présent, essuyez! «. Ils s'exécutent. e moment n'est-il pas venu de souligner l'importance de la place que les femmes allaient occuper dans sa vie? lles répondaient, chez lui, à un besoin irrépressible. Besoin physique, exigeant, lancinant et inextinguible de leur corps, mais aussi besoin moral de leur présence et de leur commerce. Elles seront innombrables à peupler on existence. Et de tous les genres. Il fallait qu'elles soient là pour lui donner le sentiment d'exister. C'est dans eurs yeux, comme hier dans ceux de sa mère, qu'il pouvait se prouver à lui-même qu'il avait un avenir, et vérifier qu'il savait séduire, intéresser, susciter de l'attachement. l est volage, certes, mais pas à proprement parler infidèle. Sa tendresse est toujours sincère. En fait, il a des fidélités successives. C'est la conquête qui l'intéresse. Et la petite histoire prétend même que cet homme à femmes se fit piéger, au sens le plus littéral du terme, dès que l'une d'entre elles se refusa à lui. On a souvent prétendu, en effet, que si Eugénie de Guzman sut se faire épouser, à la surprise générale, ce n'est pas seulement parce qu'elle était proche et disponible, c'est aussi et surtout parce qu'elle lui avait clairement signifié qu'elle ne serait jamais à lui qu'une fois mariée, s'il s'y décidait enfin... Sur ce terrain, la prudence est de mise: Louis Napoléon se connaissait assez pour savoir que le désir que lui inspirait Eugénie ne serait pas éternel... Tout indique que, s'il l'a choisie, c'est parce qu'il avait la conviction qu'elle ferait une digne impératrice. Il est d'ailleurs significatif que, se détachant d'un interminable catalogue qu'un nouveau Leporello s'épuiserait à détailler, les deux êtres qui auront vraiment compté à ses yeux, en dehors de sa mère et de son épouse, sont des femmes avec lesquelles il n'eut probablement pas de relations charnelles, sa cousine Mathilde et sa confidente et filleule, Hortense Cornu. Il aima d'autant plus Mathilde que la perspective de leur union n'avait pas pour seul effet d'enchanter un coeur sincèrement amoureux: elle lui semblait à la dimension de l'Histoire, d'une Histoire qu'il se promettait de recommencer. Las! après que l'idylle, fin 1835, se fut promptement et joliment nouée entre les deux jeunes gens qui s'étaient vus à Lausanne, puis fréquentés à Rome, le roi Jérôme, au lendemain de l'équipée de Strasbourg ne voulut plus rien savoir. Et, circonstance aggravante, Mathilde ne songea pas un instant à s'élever contre l'interdit. Il en resta à Louis Napoléon une terrible blessure, dont il se guérit d'autant moins que la présence de Mathilde au retour des années glorieuses en empêcha la cicatrisation. Ses relations avec Hortense Cornu furent, on le verra bientôt, d'une tout autre nature: une sincère affection, nouée dès l'enfance, assortie d'une admiration teintée de respect et même de soumission. Hortense Cornu, à la différence de tant de femmes qui voulurent lier leur sort au sien en misant sur sa réussite, se montra à son gard simplement exigeante et utile. Elle l'aida à travailler, à réfléchir, à tirer le meilleur de lui-même. Il sut vite qu'elle l'avait mieux compris que quiconque. Cela dit, ses débordements amoureux, s'ils purent altérer sa santé, n'eurent guère d'influence sur ses choix politiques. Les femmes qui peuplèrent son existence jouèrent parfois un rôle relativement important: ce fut le cas pour Harriet Howard, qu'il connut en Angleterre et qui finança, pour partie, son retour et son élection à l'Élysée; et pour d'autres encore, comme Eléonore Gordon, qui prit une part non négligeable à l'affaire de Strasbourg. Mais s'il leur concéda une certaine place, il n'accepta jamais de céder à leur influence: rien de moins fondé que la thèse d'une Castiglione pesant sur sa politique italienne. Même Eugénie ne parvint sans doute jamais à influer sur le cours de sa réflexion et, moins encore, jusqu'à la guerre de 1870, à dicter l'un de ses choix. Et s'il lui délégua des responsabilités, c'est parce qu'elle était la souveraine qu'il avait donnée à la France, et non parce qu'il s'était laissé convaincre... En revanche, sur ses partenaires, quelle emprise fut la sienne! Il a toujours attiré les femmes, et fait mieux que les séduire. Il les intrigue, les captive, les envoûte. Ce n'est pourtant pas le fait de sa beauté physique. Enfant, il avait un joli minois. Adolescent et jeune homme, ses traits ne manquaient pas de délicatesse et, à force d'exercice, il s'était musclé, endurci autant que faire se pouvait, se révélant bon cavalier et athlète émérite. Mais la maturité l'a plutôt gâché. Au moment où commence sa vie publique, il paraît plutôt mal bâti, avec de petites jambes, un torse trop haut, des épaules larges et, surtout, un visage franchement disproportionné, marqué par un nez saillant. Nos spécialistes actuels de la communication n'auraient pas considéré son « look « comme bien fameux. D'autant que son regard est quasiment éteint, et même caché... C'est en prison, raconte Hortense Cornu, qu'il a pris, définitivement, cette habitude: « A la fin, je m'aperçus qu'il s'était habitué à tenir ses paupières mi-closes et à mettre dans ses regards une expression de vide et de rêve. « Mais, quand les trop lourdes paupières s'entrouvrent, les yeux bleu clair se révèlent fort beaux, et l'éclat du sourire peut être magnifique. Lorsqu'il se rendra à Arenenberg, en août 1832, Chateaubriand le décrira comme « un jeune homme instruit, plein d'honneur et naturellement grave «. Dans le petit pavillon écarté qu'habite Louis Napoléon et où il s'est laissé entraîner, Chateaubriand voit « des armes, des cartes topographiques et stratégiques qui faisaient, comme par hasard, penser au sang du conquérant sans le nommer [...] «. Il est séduit. A vrai dire, Louis Napoléon, avec l'aide de sa mère et suivant fidèlement ses prescriptions, n'avait rien négligé pour ce faire. Auprès de Chateaubriand, et de tant d'autres, il a fait campagne, besogneusement. Comme un jeune homme qui veut se faire admettre dans le monde. Il correspond, félicite, commémore, onsole, courtise, flatte, envoie ses livres... Il recherche la considération, se crée et entretient des relations, se âtit, jour après jour, une image. es lettres qu'il avait adressées au grand homme n'ont pas manqué de flatter celui-ci, qui ne s'en cache point en les reproduisant dans ses Mémoires d'outre-tombe: « Les Bourbons m'ont-ils jamais écrit des lettres pareilles à celles que je viens de produire? Se sont-ils jamais douté que je m'élevais au-dessus de tel faiseur de vers ou de tel politique de feuilleton? « Alors, il se laisse aller à marquer quelque bienveillance pour ce jeune homme si déférent et au goût décidément si sûr. Déjà, le 19 mai 1832, il lui avait exprimé par écrit ses regrets d'avoir dû différer leur rencontre: « J'aurais été heureux de vous remercier de vive voix de votre obligeante lettre; nous aurions parlé d'une grande gloire et de l'avenir de la France, deux choses, Monsieur le Comte, qui vous touchent de près... « Après son passage à Arenenberg, il ira encore plus loin. D'abord, il ne lui donne plus du « Monsieur le Comte «, mais l'appelle « Prince «. Et le voilà comme au bord de l'allégeance: « Vous savez, Prince, que mon jeune Roi est en Écosse, que tant qu'il vivra il ne peut y avoir d'autre Roi de France que lui; mais si Dieu, dans ses impénétrables conseils, avait rejeté la race de Saint-Louis, si les moeurs de notre patrie ne lui rendaient pas l'état républicain possible, il n'y a pas de nom qui aille mieux à la gloire de la France que le vôtre. « *** Entre 1832 et 1837, trois événements vont marquer la fin de la jeunesse de Louis Napoléon et le début de sa vie publique: la mort du duc de Reichstadt, sa rencontre avec Persigny, qui sera le plus actif, le plus sincère et probablement le plus fidèle de ses compagnons, et, enfin, le décès de sa mère. Contre le cours de la chronologie, on évoquera d'abord la fin d'Hortense. La mère de Louis Napoléon s'éteint dans ses bras, à cinquante-quatre ans, le 5 octobre 1837, dans la maison d'Arenenberg. La cérémonie funèbre, poignante, a lieu au village: « Arenenberg, le délicieux Arenenberg qui, note Vieillard, n'est plus qu'un temple désert d'où la divinité s'est retirée. « Le corps d'Hortense sera ensuite transporté à Rueil où il sera inhumé auprès de la dépouille de Joséphine. Flahaut, son ancien amant et Morny, leur fils adultérin, assisteront au service funèbre, mais pas Louis Napoléon, qui demeure un interdit de séjour. La disparition de sa mère est pour lui un terrible déchirement. Plus encore, c'est le tournant de sa vie. Il est désormais seul, vraiment seul, face à son destin. « Jamais je n'ai si bien compris l'adoration que le prince avait pour sa mère, écrira l'un de leurs familiers. Il fait peine à voir. Il l'a embrassée tendrement, violemment, comme une épouse, comme une maîtresse. « Elle ne sera plus là pour l'éclairer, le guider, le consoler, pour marquer par sa seule présence la confiance qu'elle place en lui. Envers son fils, elle a fait plus que son devoir. Elle l'a convaincu de son destin, lui en donnant quelques clés et quelques moyens. Elle lui a assuré, de surcroît, une première partie d'existence aussi heureuse que possible. Une existence aisée, et presque cossue. Grâce à Hortense, qui n'avait de la cigale que les apparences, il n'a jamais vraiment manqué de rien. Mais, paradoxalement, c'est peu après son entrée en possession d'un héritage confortable -- 120 000 francs de rente -- que va commencer sa quête éperdue de l'argent, lequel paraîtra toujours le fuir... Que n'a-t-on d'ailleurs raconté sur les rapports de Louis Napoléon avec l'argent! On l'a présenté sinon comme une sorte de rapace, du moins comme un homme avide, en insistant à l'envi sur les demandes réitérées qu'il présenta à l'Assemblée au temps de sa présidence, ou sur le caractère plus que confortable de la liste civile qu'il s'octroya, au temps de l'Empire. On est même allé, sans la moindre preuve, et contre toute raison, jusqu'à l'accuser de s'être enfui... avec la caisse, comme un comptable indélicat, ou comme, un siècle plus tard, on ne sait quel dictateur sud-américain... Rien n'est pourtant plus éloigné de la vérité que l'image d'un Louis Napoléon recherchant la fortune et profitant du pouvoir pour s'enrichir. Certes, il était du genre « panier percé «. Toute sa vie durant, il courut après un argent qui lui filait entre les doigts avec une rapidité stupéfiante. Ses besoins personnels n'avaient rien de démesuré, et le train de vie qu'il menait est toujours resté relativement modeste. Mais il voulait tenir son rang et, surtout, disposer de quoi financer les libéralités dont il était prodigue. De sa générosité il donna maintes illustrations, qui ne firent pas toujours l'objet de jugements objectifs et sereins: ne se trouva-t-il pas des gens pour critiquer, par exemple, la décision qu'il prit, avec Eugénie, d'utiliser à des fins charitables les 600 000 francs que la Ville de Paris destinait à l'achat d'un collier, à offrir à l'impératrice à l'occasion de son mariage? En fait, ce qu'on serait presque tenté d'écrire, c'est qu'il avait avec l'argent des rapports empreints de naïveté. Quand il n'en avait pas, il en demandait. Très simplement et très publiquement. Les choses se firent toujours dans la plus complète transparence. Et le simple fait qu'il quémanda si souvent des ressources suffit à démontrer qu'il ne songea jamais à en détourner.
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« leur corps, maisaussi besoin moraldeleur présence etde leur commerce.

Ellesseront innombrables àpeupler son existence.

Etde tous lesgenres.

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Satendresse esttoujours sincère.Enfait, ila des fidélités successives.

C'estlaconquête quil'intéresse.

Etlapetite histoire prétend mêmequecethomme à femmes sefitpiéger, ausens leplus littéral duterme, dèsque l'une d'entre ellesserefusa àlui.

On asouvent prétendu, eneffet, quesiEugénie deGuzman sutsefaire épouser, àla surprise générale, cen'est pas seulement parcequ'elle étaitproche etdisponible, c'estaussi etsurtout parcequ'elle luiavait clairement signifié qu'elle neserait jamais àlui qu'une foismariée, s'ils'y décidait enfin... Sur ceterrain, laprudence estdemise: Louis Napoléon seconnaissait assezpoursavoir queledésir quelui inspirait Eugénie neserait paséternel...

Toutindique que,s'ill'achoisie, c'estparce qu'ilavait laconviction qu'elle feraitunedigne impératrice.

Ilest d'ailleurs significatif que,sedétachant d'uninterminable catalogue qu'un nouveau Leporello s'épuiserait àdétailler, lesdeux êtres quiauront vraiment comptéàses yeux, en dehors desamère etde son épouse, sontdesfemmes aveclesquelles iln'eut probablement pasderelations charnelles, sacousine Mathilde etsa confidente etfilleule, Hortense Cornu. Il aima d'autant plusMathilde quelaperspective deleur union n'avait paspour seuleffet d'enchanter uncoeur sincèrement amoureux:elleluisemblait àla dimension del'Histoire, d'uneHistoire qu'ilsepromettait de recommencer.

Las!après quel'idylle, fin1835, sefut promptement etjoliment nouéeentrelesdeux jeunes gens quis'étaient vusàLausanne, puisfréquentés àRome, leroi Jérôme, aulendemain del'équipée de Strasbourg nevoulut plusriensavoir.

Et,circonstance aggravante,Mathildenesongea pasuninstant às'élever contre l'interdit.

Ilen resta àLouis Napoléon uneterrible blessure, dontilse guérit d'autant moins que laprésence deMathilde auretour desannées glorieuses enempêcha lacicatrisation. Ses relations avecHortense Cornufurent, onleverra bientôt, d'unetoutautre nature: unesincère affection, nouée dèsl'enfance, assortied'uneadmiration teintéederespect etmême desoumission.

HortenseCornu,àla différence detant defemmes quivoulurent lierleur sortausien enmisant sursaréussite, semontra àson égard simplement exigeanteetutile.

Ellel'aida àtravailler, àréfléchir, àtirer lemeilleur delui-même.

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Lesfemmes quipeuplèrent sonexistence jouèrentparfoisunrôle relativement important:cefut le cas pour Harriet Howard, qu'ilconnut enAngleterre etqui finança, pourpartie, sonretour etson élection à l'Élysée; etpour d'autres encore,commeEléonore Gordon,quiprit une part nonnégligeable àl'affaire de Strasbourg.

Maiss'illeur concéda unecertaine place,iln'accepta jamaisdecéder àleur influence: riende moins fondéquelathèse d'uneCastiglione pesantsursapolitique italienne.

MêmeEugénie neparvint sans doute jamais àinfluer surlecours desaréflexion et,moins encore, jusqu'àlaguerre de1870, àdicter l'unde ses choix.

Ets'il luidélégua desresponsabilités, c'estparce qu'elle étaitlasouveraine qu'ilavait donnée àla France, etnon parce qu'ils'était laisséconvaincre... En revanche, surses partenaires, quelleemprise futlasienne! Ila toujours attirélesfemmes, etfait mieux que les séduire.

Illes intrigue, lescaptive, lesenvoûte.

Cen'est pourtant paslefait desabeauté physique.

Enfant,il avait unjoli minois.

Adolescent etjeune homme, sestraits nemanquaient pasdedélicatesse et,àforce d'exercice, ils'était musclé, endurciautantquefaire sepouvait, serévélant boncavalier etathlète émérite. Mais lamaturité l'aplutôt gâché.

Aumoment oùcommence savie publique, ilparaît plutôtmalbâti, avec de petites jambes, untorse trophaut, desépaules largeset,surtout, unvisage franchement disproportionné, marqué parunnez saillant. Nos spécialistes actuelsdelacommunication n'auraientpasconsidéré son«look »comme bienfameux. D'autant quesonregard estquasiment éteint,etmême caché...

C'estenprison, raconte Hortense Cornu,qu'ila pris, définitivement, cettehabitude: «A la fin, jem'aperçus qu'ils'était habitué àtenir sespaupières mi-closesetà mettre danssesregards uneexpression devide etde rêve.

»Mais, quand lestrop lourdes paupières s'entrouvrent, lesyeux bleuclairserévèlent fortbeaux, etl'éclat dusourire peutêtremagnifique. Lorsqu'il serendra àArenenberg, enaoût 1832, Chateaubriand ledécrira comme «un jeune homme instruit, plein d'honneur etnaturellement grave».Dans lepetit pavillon écartéqu'habite LouisNapoléon etoù ils'est laissé entraîner, Chateaubriand voit«des armes, descartes topographiques etstratégiques quifaisaient, comme parhasard, penserausang duconquérant sanslenommer [...]». Il est séduit.

Avrai dire, Louis Napoléon, avecl'aide desamère etsuivant fidèlement sesprescriptions, n'avait rien négligé pourcefaire.

Auprès deChateaubriand, etde tant d'autres, ila fait campagne, besogneusement.. »

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