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Dans le sud-ouest de l'Europe, le Portugal, ancien territoire lusitanien, romanisé puis christianisé, fut un royaume célèbre au moment des Grandes Découvertes, qui lui apportèrent un immense empire colonial au XVIe siècle.

Publié le 29/11/2013

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Dans le sud-ouest de l'Europe, le Portugal, ancien territoire lusitanien, romanisé puis christianisé, fut un royaume célèbre au moment des Grandes Découvertes, qui lui apportèrent un immense empire colonial au XVIe siècle. Après un long déclin politique, le pays est devenu une démocratie en 1974, membre de l'Union européenne, où il se caractérise toujours par une forte émigration. La richesse architecturale des villes et l'éclat des civilisations passées attirent de plus en plus le tourisme international. Le Portugal est un État du sud-ouest de l'Europe, situé sur la façade atlantique de la péninsule Ibérique. Il comprend aussi, en plein océan Atlantique, les archipels de Madère et des Açores, constitués en régions autonomes, et, en Extrême-Orient, la zone de Macao, dernière survivance de l'empire colonial portugais, qui devrait être restituée à la Chine en septembre 1999. Issu de la révolution des oeillets, l'actuel régime portugais repose sur une Constitution datant de 1976 et révisée à plusieurs reprises. Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour cinq ans, mais ses pouvoirs sont réduits depuis la révision de 1982. Il nomme le Premier ministre et les membres du gouvernement, qui sont responsables devant l'Assemblée de la République. C'est la seule Chambre législative : elle comprend 230 membres, élus pour quatre ans. La Constitution a été à nouveau révisée en 1989 pour en ôter les éléments collectivistes, reflétant l'esprit de 1974, et permettre les privatisations. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Açores Ibérique (péninsule) M acao Madère Géographie Les conditions naturelles. Le Portugal continental est à la fois un pays de mer et de moyenne montagne. Avec une façade océanique de 850 km de développement, il est largement tributaire des vents d'ouest, souvent frais, qui balaient tout l'avant-pays, constitué en grande partie de collines. Par ailleurs, fragment occidental du bloc ibérique ayant basculé vers le sudouest, le Portugal présente des reliefs plus ou moins puissants au nord, mais n'atteignant jamais 2 000 m (point culminant du pays : la Torre, à 1 990 m, dans la serra da Estrela), et des plateaux assez bas au sud, recouverts de sédiments, prolongements de ceux de la Meseta castillane. Enfin, à l'extrémité méridionale du territoire, la serra Algarvia, étirée sur 200 km d'ouest en est et culminant au Fóia (902 m), isole l'étroite bande côtière de l'Algarve, région toute méditerranéenne. Une particularité du Portugal est son littoral, formé par endroits de hautes falaises calcaires dépassant 100 m - telles celles de Nazaré et de Lagos -, mais aussi de dunes, les plus hautes d'Europe (153 m au nord de Nazaré) ; enfin, de grands massifs éruptifs dominent ici et là les côtes : aux portes de Lisbonne, de part et d'autre de l'estuaire du Tage, la serra de Sintra et la serra da Arrábida dépassent 500 m d'altitude. Le réseau hydrographique est orienté du nord-est au sud-ouest. Les cours d'eau qui traversent le pays prennent majoritairement leur source en Espagne ; deux d'une certaine importance font exception : le Mondego, qui arrose Coimbra, et le Zezere, principal affluent portugais, de rive droite, du Tage. À l'extrémité nord du pays, le Minho marque la frontière historique avec la Galice ; plus au sud, le Douro a entaillé une vallée profonde dans les montagnes de l'intérieur. Le Tage (en portugais Tejo) divise véritablement le pays en deux. À l'extrême sud-est, le Guadiana, dont le cours inférieur est méridien, forme lui aussi une frontière naturelle entre l'Alentejo et l'Algarve d'une part, l'Andalousie d'autre part. Au nord du Tage, les montagnes forment un barrage : les vents d'ouest ne les franchissent que rarement. La présence de ces reliefs explique l'existence de deux grandes zones climatiques : à l'ouest, une région très arrosée et très verte ; à l'est, des zones semi-désertiques au climat continental, celles du Trás-os-Montes et de la Beira Alta. Au sud du Tage, les plateaux de l'Alentejo ne présentent, sinon à l'est, que de faibles reliefs ; la sécheresse y domine. La serra Algarvia reçoit des précipitations abondantes, comme en témoigne la densité de son tapis végétal. Les collines et les plaines littorales d'Algarve relèvent du climat de type méditerranéen. En raison de son exposition, le Portugal est un pays très boisé : 36 % de sa superficie sont recouverts par la forêt. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alentejo Algarve Douro Estrela (serra da) Tage Trás-os-Montes Les livres Portugal - la vallée du Douro, dans le Trás-os-Montes, page 4064, volume 8 Portugal - la côte rocheuse de Ponta da Piedade, page 4065, volume 8 Les aspects humains. En raison d'une forte natalité et du manque de ressources, le Portugal a toujours été, depuis l'époque des grandes découvertes maritimes, une terre d'émigration. Aujourd'hui encore, un Portugais sur dix ne vit pas dans son pays. À partir de 1974, les retours depuis les anciennes colonies d'Afrique furent massifs. Malgré la chute très nette du taux de natalité qui s'est ensuivie, la densité humaine moyenne est encore très supérieure à celle de l'Espagne voisine. Mais la répartition des hommes est fort inégale : la densité dépasse parfois 300 habitants au km2 dans le Nord ; elle peut ne pas atteindre 20 habitants au km2 dans le Sud. Cette population reste peu urbanisée : elle se répartit pour l'essentiel dans des bourgs de taille moyenne. Même dans le Nord, de grosses villes comme Braga ou Coimbra, dont la population a plus que triplé depuis les années cinquante, n'atteignent pas 150 000 habitants. Seules les agglomérations de Lisbonne et de Porto dépassent le million d'habitants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Coimbra portugais La vie économique. Le Portugal est un pays dont les retards économiques, à la veille de son entrée dans le Marché commun en 1986, étaient dus à son isolement, à son manque de ressources naturelles (il ne possède pas d'hydrocarbures et doit importer une grande partie de l'énergie qu'il consomme), à l'insuffisance de ses moyens technologiques, ainsi qu'à des politiques qui n'avaient que tardivement priviligié le développement. Dix ans plus tard, le produit intérieur brut par tête d'habitant a fait un bond de plus de 200 %, atteignant près de 9 000 dollars US, et la réduction des déficits publics du Portugal lui permet d'envisager avec détermination le passage à la monnaie unique européenne. Le programme de privatisations, l'un des plus ambitieux du monde, n'a pas été remis en question par le gouvernement socialiste et, dans le seul secteur bancaire, la part de l'État est déjà inférieure à 30 %. L'agriculture, qui emploie encore plus de 10 % de la populative active, souffre d'un manque de productivité : le Portugal doit importer une part élevée de sa nourriture, ce qui entraîne un déficit de sa balance alimentaire. L'opposition est nette entre les petites exploitations morcelées du Nord et les grands domaines agricoles du Sud. Les céréales (blé au sud, maïs et seigle au nord, riz au centre) sont, avec les pommes de terre, les cultures principales, mais la vigne est présente presque partout au nord du Tage : le vignoble de la vallée du Douro alimente le commerce des vins de Porto. La régression de l'élevage du petit bétail est compensée par le développement de l'élevage pour le lait. Alors que la pêche est une activité traditionnelle, le Portugal n'arrive qu'au dixième rang de la nouvelle Europe des Quinze pour le total des prises ; même si la pêche a régressé, elle continue d'alimenter une industrie de la conserve (sardine, thon) appréciée. En ce qui la concerne, la forêt alimente des industries prospères : pâte à papier (pin maritime et eucalyptus), bouchonnerie (le Portugal est le premier producteur mondial de liège). Le développement industriel est un fait récent. La métallurgie et la pétrochimie sont les industries de base les plus importantes. La construction automobile bénéficie des investissements étrangers : outre Renault Portugal, la nouvelle usine « Autoeuropa » implantée à Palmela, près de Setúbal, produit depuis 1995 certains modèles communs à Ford et Volkswagen, destinés au marché européen. Le reste des industries est tourné vers les biens de consommation : textiles et cuirs, composants électroniques, produits de la filière agroalimentaire, animant des établissements nombreux et le plus souvent de taille modeste. Au demeurant, l'important déficit de la balance commerciale affecte autant le secteur industriel que le secteur agricole. Le commerce extérieur se fait encore à 80 % par voie maritime, les principaux ports exportateurs étant Porto et Lisbonne. Le secteur tertiaire, employant plus de la moitié des actifs, doit son essor principalement au tourisme. L'équipement hôtelier de l'Algarve attire les capitaux de l'Europe du Nord. L'autoroute Lisbonne-Porto-Braga a été mise en service, mais le réseau d'ensemble des voies de communication doit encore être modernisé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Lisbonne porto P orto Les livres Portugal - Terragudo, en Algarve, page 4066, volume 8 Portugal - berger de l'Alentejo, page 4067, volume 8 Portugal - vignobles en terrasses à Pinhão, page 4067, volume 8 Portugal - pêcheurs remaillant leurs filets sur la plage de Nazaré, page 4067, volume 8 Portugal - exploitation du bois dans le Bas-Alentejo, page 4068, volume 8 Portugal - barrage de Castelo do Bode, sur le Zêzere, page 4068, volume 8 Portugal - complexe pétrochimique de Sines, page 4068, volume 8 Portugal - usine de montage automobile, page 4068, volume 8 Portugal - le port d'Albufeira, en Algarve, page 4069, volume 8 L'organisation de l'espace. L'espace portugais est marqué par une opposition, d'une part, entre le littoral et l'intérieur du pays et, d'autre part, entre le Nord et le Sud, opposition héritée de la Reconquête et de l'évolution postérieure. L'axe littoral joignant Porto à Lisbonne et son arrière-pays immédiat forment l'espace dynamique du Portugal : c'est là que se concentre la majeure partie de la population et des activités industrielles et tertiaires - près des deux tiers des sièges sociaux de sociétés sont implantés à Lisbonne, où se tiendra en 1998 une Exposition internationale -, et que se situe l'axe de communication majeur du pays. Cet ensemble se prolonge au nord vers la Galice espagnole, avec les industries rurales du Minho ; au sud vers Setúbal, équipé de deux terminaux (l'un pour le gaz naturel, l'autre pour l'usine Autoeuropa), et vers Sines, site doté d'un port en eau profonde (pétrole et pétrochimie). Le littoral méridional de l'Algarve est mis en valeur par la pêche, les cultures méditerranéennes, et surtout par le tourisme international. Les régions de l'intérieur forment une périphérie en voie de dépeuplement, surtout dans le Sud. De la frontière nord au Tage se succèdent les sierras montagneuses et froides du Trás-os-Montes, la vallée du haut Douro, viticole et chaude, la Beira Alta et son industrie de la laine. Au sud du Tage, l'Alentejo, autour d'Évora et de Beja, est le domaine de la grande propriété foncière, le montado, où sont associés cultures et élevage extensif sur de bas plateaux piquetés d'arbres. La réforme agraire qui a suivi la révolution des oeillets y a entraîné la naissance de coopératives agricoles de production pour les paysans sans terres, mais ses conséquences pratiques ont été réduites par les mesures d'application postérieures, et le chômage rural existe toujours. Le gouvernement a mis en place une politique de rééquilibrage économique : la nouvelle carte administrative regroupe concelhos et districts dans des régions vastes et autonomes. Le sud du Portugal manque néanmoins toujours d'industries et d'équipements. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alentejo Algarve Douro Lisbonne P orto Setúbal Sines Trás-os-Montes Les livres Lisbonne, page 2881, volume 6 Porto, page 4059, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alentejo Estrela (serra da) Estrémadure Faro Portalegre porto Ribatejo Setúbal Sines Sintra Tage Tomar Torres Vedras Viana do Castelo Vila Nova de Gaia Viseu Les livres Portugal - le pont Dom Luis, à Porto, page 4066, volume 8 Histoire Le territoire du Portugal actuel porte les traces d'une occupation humaine très ancienne, remontant au paléolithique. Des vagues d'immigrants le peuplèrent successivement : les Celtes et les Ibères au IVe siècle avant J.-C. (et, parmi eux, les Lusitaniens) ; les Romains, qui, en 197 avant J.-C., transformèrent la péninsule Ibérique en province romaine, mais ne purent soumettre totalement les Lusitaniens qu'au milieu du Ier siècle avant J.-C. En 27 avant J.-C., la province de Lusitania, beaucoup plus vaste que l'actuel Portugal, fut détachée de l'Hispania Ulterior. Elle fut dès lors profondément romanisée, et évangélisée dès le IIIe siècle. Au début du Ve siècle, les Suèves constituèrent un royaume entre Douro et Minho, autour de leur principale place forte, Portucale, et ce n'est qu'à la fin du Ve siècle que les Wisigoths, qui avaient envahi l'Espagne depuis le milieu du siècle, réussirent à les soumettre. En 711, les Arabes mirent fin à la domination wisigothique sur la péninsule Ibérique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ibères Lusitanie Suèves Viriathe Wisigoths La constitution du royaume portugais. Dès la fin du IXe siècle, les rois des Asturies avaient libéré le nord du pays. La Reconquête s'intensifia à la fin du Xe siècle. En 1095, Henri de Bourgogne reçut de son beau-père, le roi de León et de Castille Alphonse VI, le comté de Portugal. C'est à partir du règne de son fils Alphonse Ier (1128/1185) qui, le premier, s'intitula roi de Portugal (1139) et chassa les musulmans de Lisbonne (1147), que la principauté se déclara indépendante du León. Les rois de Portugal participèrent activement à la Reconquête : Alphonse II (1211/1223) contribua à l'importante victoire de Las Navas de Tolosa (1212) ; Alphonse III (1248/1279) soumit l'Algarve en 1249-1252 et donna au Portugal ses frontières actuelles. Les derniers rois de la dynastie de Bourgogne dotèrent le royaume d'une administration puissante, en particulier sous le règne de Denis Ier (1279/1325), et consultèrent régulièrement les Cortes, assemblées où étaient représentées la noblesse et la bourgeoisie. Au XIVe siècle, les contrecoups de la guerre de Cent Ans entraînèrent le pays dans un long conflit contre la Castille, et c'est Jean Ier de Castille qui hérita de la couronne portugaise à la mort de son beau-père Ferdinand Ier (1367/1383). Les Cortes, réunies à Coimbra, étaient favorables à une solution nationale et proclamèrent roi Jean d'Avis, demi-frère de Ferdinand, en 1385. Jean Ier de Portugal (1385/1433) garantit l'indépendance de son royaume (victoire remportée sur les Castillans à Aljubarrota en 1385, paix conclue avec la Castille en 1411). La dynastie d'Avis consolida alors une alliance durable et étroite avec l'Angleterre, renforça la monarchie et mena une politique d'exploration et de colonisation. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alphonse - PORTUGAL - Alphonse Ier Henriques le Conquérant Alphonse - PORTUGAL - Alphonse II le Gros Alphonse - PORTUGAL - Alphonse III Alphonse - PORTUGAL - Alphonse IV le Brave Coimbra Denis Ferdinand Henri de Bourgogne Jean - PORTUGAL - Jean Ier le Grand Pierre - PORTUGAL - Pierre Ier le Justicier Reconquista Sanche Le Portugal des découvertes. Dès le début du XVe siècle se développa la politique de conquêtes du Portugal, qui répondait à plusieurs objectifs : la croisade contre les musulmans, l'expansion territoriale, rendue impossible sur le continent du fait de la puissance de la Castille, l'établissement de relations avec le continent américain, la recherche d'esclaves. Les Portugais souhaitaient atteindre l'Inde en contournant l'Afrique. Ils s'attaquèrent d'abord aux musulmans et prirent Ceuta, sur la côte marocaine, en 1415. Cette politique connut cependant une issue désastreuse pour le Portugal après la défaite de Tanger (1437) et surtout celle d'Alcaçar-Quivir, où disparut le roi Sébastien Ier (1578). Sous l'influence d'Henri le Navigateur, frère de Jean I er , l'effort porta surtout sur l'Atlantique. Les Portugais longèrent d'abord les côtes africaines : ils découvrirent Madère (1419), les Açores (1432), les îles du Cap-Vert (1457). Bartolomeu Dias franchit en 1487 le cap de Bonne-Espérance et prouva que l'on pouvait atteindre l'Inde par la voie maritime. En 1505, Francisco de Almeida devint le premier vice-roi de l'Inde portugaise. L'influence portugaise s'étendit ensuite à Goa en 1510, à Malacca en 1511, pour atteindre les Moluques, les Célèbes et Bornéo. Poursuivant leur conquête de l'Asie, les Portugais débarquèrent aussi au Siam, au Cambodge, en Chine (vers 1515), au Japon (1542). Le Portugal s'intéressait en outre au continent découvert par Christophe Colomb. Le traité de Tordesillas, qui avait partagé en 1494, sous l'égide du pape Alexandre VI, les découvertes déjà faites et celles à venir entre l'Espagne et le Portugal, ménageait à ce dernier des possibilités d'expansion en Amérique du Sud. En 1500, Pedro Álvares Cabral prit possession, au nom du roi Manuel Ier le Grand (dit aussi le Fortuné), de la « terre de la vraie Croix », qui devint plus tard le Brésil. Il fallut toutefois attendre le XVIIe siècle et l'essor du commerce du sucre pour que le Brésil devînt le fleuron de l'empire portugais. Sur le plan intérieur, les XV e et XVIe siècles furent marqués par l'expulsion des juifs en 1497, l'introduction de l'Inquisition en 1536, et par la persécution contre les « nouveaux chrétiens », les marranes, anciens juifs soupçonnés d'être superficiellement convertis. Peu à peu, la monarchie s'orienta vers un autoritarisme croissant après que Jean III eut décidé, en 1525, de ne plus convoquer les Cortes que tous les dix ans. La disparition de Sébastien Ier en 1578, puis celle du cardinal-infant Henri, son successeur, en 1580, plongèrent le Portugal dans une grave crise dynastique : la couronne portugaise passa à Philippe II d'Espagne (Philippe Ier de Portugal, qui était le neveu de Jean III). Il ne s'agissait cependant pas d'une annexion du Portugal par l'Espagne, mais d'une union personnelle des deux royaumes ibériques en la personne du souverain, à la fois roi d'Espagne et roi de Portugal. Sous Philippe II de Portugal (Philippe III d'Espagne, 1598/1621) et Philippe IV (Philippe V d'Espagne), la pression espagnole se fit plus durement sentir. En 1640, le représentant du roi d'Espagne à Lisbonne fut assassiné à la suite d'une conjuration au service du duc de Bragance. Les Cortes reconnurent ce dernier pour roi sous le nom de Jean IV et restaurèrent ainsi une dynastie nationale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Açores Afrique - Histoire - Afrique noire - Les premiers contacts avec les Européens Almeida (Francisco de) Amérique du Sud - Histoire - De la découverte à l'organisation des empires coloniaux Bonne-Espérance (cap de) Bornéo Brésil - Histoire - Introduction Cabral Gonçalvo Velho Cabral Pedro Álvares Cap-Vert Cap-Vert - Histoire Célèbes Ceuta Congo - Histoire Congo - Un royaume centralisé découverte du monde - L'âge des Grandes Découvertes Dias Bartolomeu Édouard, dit l'Éloquent Espagne - Histoire - Suprématie et déclin G oa Henri le Navigateur Inquisition Japon - Histoire - Le shogunat moderne Jean - PORTUGAL - Jean II le Parfait Jean - PORTUGAL - Jean III le Pieux Jean - PORTUGAL - Jean IV le Fortuné Madère Magellan (Fernão de Magalhães, en français Fernand de) Malacca Manuel - Manuel Ier le Grand Moluques (îles) Mozambique - Histoire Philippe - ESPAGNE - Philippe II Philippe - ESPAGNE - Philippe IV Sébastien Tordesillas Tordesillas - Le traité de Tordesillas Tristam Nuño Les livres Portugal - gravure coloriée représentant Lisbonne au XVIe siècle, page 4069, volume 8 Portugal - détail d'un atlas nautique de facture portugaise, page 4070, volume 8 Le Portugal des Bragance. Jean IV (1640/1656) et ses successeurs durent lutter non seulement contre les Espagnols (la paix ne fut conclue qu'en 1668), mais aussi contre les Hollandais qui s'étaient emparés des Moluques et de Ceylan, et s'étaient installés depuis 1624 dans le nord du Brésil, qu'ils ne quittèrent qu'en 1654. À l'extrême fin du XVIIe siècle, l'or découvert au Brésil dans les années 1690 afflua à Lisbonne et enrichit considérablement le Portugal sous les règnes de Jean V (1707/1750) et de Joseph Ier (1750/1777). En 1703, le roi Pierre II (1683/1706) avait signé avec l'Angleterre le traité de lord Methuen, qui eut des conséquences importantes sur l'économie portugaise : le Portugal abaissa fortement ses droits d'entrée sur les textiles anglais et obtint en échange la préférence anglaise pour ses vins (c'est l'origine de la faveur que connaissent le porto et le madère en Grande-Bretagne). La viticulture connut dès lors un grand essor. Joseph Ier confia le gouvernement à un diplomate, Sebastião de Carvalho e Melo, futur marquis de Pombal. Ce dernier, inspiré par les principes du « despotisme éclairé », oeuvra sans ménagement dans le sens d'un renforcement de l'État royal. Il procéda à des réformes administratives et fiscales, stimula la création de grandes compagnies de commerce, rogna sur les prérogatives de l'Église, expulsa en 1759 les jésuites (installés depuis 1547), épura les monastères. La reconstruction de Lisbonne, détruite en 1755 par un violent tremblement de terre, s'inspira de principes urbanistiques modernes et reste le symbole du Portugal des Lumières. Marie I re (1777/1816), fille héritière de Joseph I er , renvoya Pombal et mit un terme à sa politique. Le Portugal resta aux côtés des coalisés et de l'Angleterre pendant les guerres contre la France révolutionnaire et napoléonienne. En novembre 1807, les troupes de Junot envahirent le Portugal et poussèrent la maison de Bragance à se réfugier au Brésil. Le commerce portugais, coupé des colonies, pâtit durablement du blocus imposé par les Français, tandis que le pays résistait héroïquement à ses envahisseurs. Après la défaite totale des Français en 1811, Jean VI (régent de 1799 à 1816, roi de 1816 à 1826) tarda à rentrer au Portugal, agité par des troubles qui allaient se poursuivre jusqu'au milieu du XIX e siècle. En 1820, le pays fut secoué par une révolution qui imposa au roi une Constitution libérale (1822). L'indépendance du Brésil, reconnue par le Portugal en 1825, raviva les luttes entre libéraux et absolutistes, dirigés par le fils cadet du roi, Michel, que les Cortes proclamèrent roi en 1828 contre la jeune reine Marie (Maria da Gloria). Mais, en 1834, l'empereur du Brésil Pierre I er , le fils aîné de Jean VI, fut appelé par les libéraux, vainquit Michel et rétablit sa fille Marie. Sous le règne de Marie II (1834/1853), les libéraux se scindèrent en deux courants : un courant « chartiste », partisan de la Charte modérée de 1826, qui avait accordé au Portugal un régime à deux Chambres, et un courant « septembriste », plus radical, favorable au rétablissement de la Constitution démocratique de 1822. Celui-ci fut porté au pouvoir en septembre 1836, après une période de luttes civiles. En 1851, la prise du pouvoir par l'ancien chef chartiste, le duc de Saldanha, mit fin à l'alternance chaotique des uns et des autres, et inaugura la période dite de la « Regeneração », pendant laquelle le Portugal connut, jusqu'au début du XX e siècle, la stabilité intérieure, un essor économique et une expansion coloniale en Afrique. Cependant, à partir des années 1870, le parti républicain, les mouvements socialistes et anarchistes contestèrent de plus en plus fortement le régime monarchique. Charles Ier fut assassiné en 1908 à Lisbonne avec le prince héritier. Le jeune Manuel II, qui lui succéda, fut finalement renversé par les militaires et la république fut proclamée le 5 octobre 1910. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alphonse - PORTUGAL - Alphonse V l'Africain Amérique du Sud - Histoire - L'indépendance et ses désillusions Bragance Brésil - Histoire - Le Brésil impérial Carlos Ier Ferdinand Jean - PORTUGAL - Jean IV le Fortuné Jean - PORTUGAL - Jean V le Magnanime Jean - PORTUGAL - Jean VI le Clément Joseph Ier le Réformateur Junot Jean Andoche, duc d'Abrantès Lisbonne Louis - PORTUGAL - Louis Ier Manuel - Manuel II Marie - PORTUGAL - Marie II de Bragance Marie - PORTUGAL - Marie Ire de Bragance Michel - PORTUGAL - Michel Pierre - PORTUGAL - Pierre II Pierre - PORTUGAL - Pierre III Pierre - PORTUGAL - Pierre IV Pierre - PORTUGAL - Pierre V Pombal (Sebastião José de Carvalho e Melo, marquis de) Les livres Portugal - le marquis de Pombal, page 4070, volume 8 Portugal - la famille royale de Portugal, page 4071, volume 8 Le Portugal républicain. La république parlementaire eut du mal à s'imposer face à un courant monarchiste auquel l'intégralisme, mouvement d'extrême droite, donna une nouvelle vigueur, dans un contexte au demeurant dramatique (multiplication des grèves et des coups d'État). Le 9 mars 1916, l'Allemagne déclara la guerre au Portugal, qui était resté neutre, mais qu'elle accusait de violer ce statut. Le corps expéditionnaire portugais combattit alors aux côtés des Alliés. Le 28 mai 1926, son ancien chef, le général Gomes da Costa, prit la tête d'un coup d'État militaire et instaura une dictature. L'homme fort du régime fut, à partir de 1928, António de Oliveira Salazar, chargé de rétablir la situation financière. Salazar posa en 1933 les bases constitutionnelles de l'État Nouveau, qui dotèrent le pays d'un régime corporatiste (obligation faite aux ouvriers d'adhérer à des syndicats nationaux, interdiction de faire grève, etc.). Salazar maintint la neutralité du Portugal pendant la Seconde Guerre mondiale, permettant toutefois à la Grande-Bretagne et aux États-Unis d'occuper l'archipel des Açores pour surveiller l'Atlantique. La police politique, le PIDE, se chargea de mettre les opposants au pas. Le concordat de 1940 renforça l'influence de l'Église catholique sur la société. L'émigration, phénomène ancien, atteignit des proportions alarmantes : 1,5 million de Portugais s'expatrièrent entre 1962 et 1972. Au début des années soixante, des mouvements indépendantistes entraînèrent le Portugal dans une guerre coloniale coûteuse et interminable. En 1968, Marcelo Caetano remplaça Salazar, malade, et ne réforma que superficiellement le régime. L'armée, qui avait à mener en Guinée, en Angola et au Mozambique des guerres sans issue, rejoignit alors en grande partie l'opposition. Le coup d'État du 25 avril 1974 (la révolution des OEillets) renversa Caetano et mit au pouvoir une junte militaire dirigée par le général libéral Spínola. Celui-ci rétablit immédiatement les libertés politiques et engagea le processus de décolonisation des territoires d'outre-mer, mais il fut éliminé dès le mois de septembre par les militaires marxistes. Le pays fut alors gouverné par une coalition allant du parti communiste au Mouvement des forces armées (MFA). Malgré la victoire socialiste aux élections de 1975, l'extrême gauche tenta d'entraîner le pays dans une voie révolutionnaire, qui suscita l'opposition de la plupart des forces politiques. L'élimination des militaires marxistes par le général Antonio Ramalho Eanes ancra définitivement le Portugal dans l'Europe démocratique et libérale. Une Constitution fut promulguée en avril 1976 et le général Eanes, élu à la présidence de la République en juin, confia le gouvernement au parti socialiste de Mario Soares. Depuis lors, le Portugal a tenté de concilier les exigences d'une économie libérale, consacrée par son entrée dans la CEE, le 1er janvier 1986, et ses aspirations à la justice sociale. Les partis de centre-droit ont accédé au pouvoir en 1979, et l'ont détenu jusqu'en 1983 (Alliance démocratique), puis de 1985 à 1995 (parti social-démocrate), alors que les Portugais élisaient des hommes de gauche à la présidence de la République (Antonio Ramalho Eanes jusqu'en 1986, puis les socialistes Mario Soares jusqu'en 1996 et Jorge Sampaio à partir de cette date). La vie politique reste marquée par cette tendance à la bipolarisation ; mais, en 1995, c'est le parti socialiste qui a obtenu mandat de gouverner. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Braga Teófilo Caetano (Marcelo Das Neves Alves, dit Marcelo) Eanes (António Dos Santos Ramalho) révolution des OEillets Salazar (António de Oliveira) Soares Mário Spínola (António Sebastião Ribeiro de) Tomás (Americo de Deus Rodrigues) Les livres Portugal - António de Oliveira Salazar, page 4071, volume 8 Portugal - Mario Soares, page 4071, volume 8 Portugal - la campagne pour l'élection présidentielle, en février 1986, page 4072, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alphonse - PORTUGAL - Alphonse Ier Henriques le Conquérant Alphonse - PORTUGAL - Alphonse II le Gros Alphonse - PORTUGAL - Alphonse III Braga Teófilo Bragance Cabral Gonçalvo Velho Cabral Pedro Álvares Caetano (Marcelo Das Neves Alves, dit Marcelo) Carlos Ier C ongo Denis Eanes (António Dos Santos Ramalho) Édouard, dit l'Éloquent Henri de Bourgogne Inquisition Joseph Ier le Réformateur Junot Jean Andoche, duc d'Abrantès Lusitanie Michel - PORTUGAL - Michel Mozambique Pinto Ferñao Mendes Pombal (Sebastião José de Carvalho e Melo, marquis de) révolution des OEillets Salazar (António de Oliveira) Sébastien Soares Mário Tomás (Americo de Deus Rodrigues) Tordesillas Viriathe Arts Beaux-arts. Les débuts d'une architecture spécifiquement portugaise remontent aux constructions cisterciennes du milieu du XIIe siècle, encore influencées par l'art bourguignon (cathédrale d'Évora). Le gothique flamboyant trouva au Portugal une résonance particulière (monastère de Batalha, 1388). L'âge d'or de l'architecture portugaise est cependant lié au règne de Manuel Ier le Grand (1495/1521) ; une ornementation exubérante, la prépondérance du détail au détriment de la structure des édifices marquent la fin du gothique et la Renaissance (couvent des hiéronymites de Belém, cloître du Silence au couvent de Santa Maria de Santa Cruz, à Coimbra), puis l'art baroque (basilique d'Estrêla à Lisbonne). La sculpture, étroitement associée à l'architecture, se développa peu en tant qu'art indépendant. La peinture portugaise naquit avec Nuno Gonçalves, au milieu du XVe siècle. Subissant tour à tour les influences flamande, italienne et espagnole, elle eut un rayonnement limité jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Un certain académisme domina les deux siècles suivants. Au XXe siècle, l'art portugais a été marqué par de nombreux échanges avec les mouvements européens, parmi lesquels le cubisme (Souza Cardoso) et le futurisme (Almada Negreiros). Un des plus grands artistes portugais de la seconde moitié du siècle est une femme, Vieira da Silva, qui a longtemps vécu en France et a adopté la nationalité française. En ce qui concerne les arts décoratifs, le Portugal reste le pays des azulejos, carreaux de faïence dont les motifs sont désormais réalisés par les meilleurs artistes contemporains. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alcobaça Gonçalves Nuno Lisbonne Manuel - Manuel Ier le Grand Vieira da Silva Maria-Elena Les livres Portugal - la façade de l'église Santa Maria de Alcobaça, page 4072, volume 8 Portugal - le monastère Santa Maria da Vitória (ou de Batalha), page 4072, volume 8 Portugal - le cloître à deux étages du couvent des hiéronymites de Belém, page 4072, volume 8 Littérature. Les premières traces écrites remontent au XIIe siècle : ce sont, d'une part, des poèmes lyriques d'inspiration courtoise et provençale (Cantares d'amor) ou de tradition populaire (Cantigas d'amigo), d'autre part des satires (Cantigas de escárneo e maldizer) et des chroniques (Chrónica geral de 1344, attribuée au comte de Barcelos). À la fin du XIVe siècle, ce sont surtout les poèmes de cour (réunis dans le Cancioneiro en 1516) qui révélèrent l'influence espagnole, tandis que se développait l'historiographie officielle à travers les innombrables chroniques des rois de Portugal laissées par Fernão Lopes (vers 1380-vers 1460) ou Rui de Pina (1440-1522). Du côté de l'épopée, on retrouve des adaptations réussies des romans de chevalerie souvent traduits librement du français et reprenant les thèmes de la quête du Graal. Avec l'Amadis de Gaule, le genre trouva son aboutissement ; publié en 1508 à Saragosse par le Castillan Rodríguez de Montalvo, ce récit est souvent attribué dans sa première version au Portugais Vasco de Lobeira. Si l'humanisme pénétra au Portugal (Duarte Pacheco Pereira, Garcia de Orta), l'Inquisition, installée en 1547, en limita les effets. En revanche, l'influence pétrarquiste fut nette dans les poèmes du Cancioneiro geral (1516) de Garcia de Resende, comme dans Menina e Moça (1554) de Bernardim Ribeiro, roman à la fois chevaleresque et pastoral, qui adopta cependant un ton plus populaire. Gil Vicente fonda le théâtre portugais avec des pièces lyriques et réalistes, proches encore des farces et des moralités, tandis que Sá de Miranda (1481-1558) s'inspirait autant de Plaute que des Italiens pour ses comédies, et surtout développait l'églogue latine et le sonnet venus d'Italie. Luís Vas de Camões, enfin, donna au pays sa grande épopée nationale avec les Lusiades (1572). La domination espagnole marginalisa la production littéraire portugaise, et seules émergent la poésie de Francisco Rodrigues Lobo (1579-1621), l'historiographie de Frei Luís de Sousa (1555-1632) et surtout la vertu polygraphe de Francisco Manuel de Melo (1608-1666), aussi doué pour le théâtre que pour la poésie ou la philosophie. Après l'indépendance de 1640, le goût baroque s'imposa ; les principales compositions en furent réunies dans le Fénix renascida ( 1715-1728), pendant que António Vieira produisait un modèle d'éloquence dans ses sermons ou ses lettres et que António José da Silva (1705-1739) composait un théâtre oscillant entre la parodie, le réalisme cruel et la mythologie allégorique. Lassés du baroque, de jeunes écrivains fondèrent « l'Arcadie lusitanienne », où l'imitation des classiques (Virgile autant que Boileau) fut de mise (Correia Garção, 1724-1772 ; António Cruz e Silva, 1731-1799). Le romantisme portugais s'illustra chez les poètes António de Castilho et Augusto Palmeirim, tandis que le roman historique connaissait un large succès (Rebelo da Silva, Texeira de Vasconcelos). Une deuxième génération romantique se révéla plus sensible au réalisme, au drame d'idées et aux utopies socialistes (Latino Coelho, Tomás Ribeiro, Camilo Castelo Branco), alors que Júlio Dinis (1839-1871) annonçait le naturalisme. Après 1870, une troisième génération, représentée par Antero de Quental (18421891), Teófilo Braga (1843-1924) et surtout Eça de Queirós (1845-1900), se constitua en réaction contre le romantisme à la manière de Castilho. La poésie se transformait, sous l'influence parnassienne (Gonçalves Crespo) ou symboliste (Eugénio de Castro, Camilo Pessanha), et c'est sans doute Cesário Verde qui parvint à trouver le ton le plus personnel. La « nostalgie » envahissait peu à peu les poètes du début du siècle, comme en témoignent les oeuvres de Teixeira de Pascoaes (1877-1952). Mais, surtout, aux côtés de Mário de Sá Carneiro et d'Almada Negreiros, c'est Fernando Pessoa (1888-1935) qui s'illustra par sa poésie, de loin la plus originale. À la fois poète et historien, Jaime Cortesaõ anima la Renaissance portugaise, tandis que Aquilino Ribeiro (1885-1963), dans une prose très classique, prolongeait le naturalisme. J. M. Ferreira de Castro (1898-1974) annonçait le néoréalisme, suivi par Carlos de Oliveira, Fernando Gonçalves Namora et Alves Redol. En 1928, José Regio lança le groupe Presença (inspiré autant par Freud ou dada que par Dostoïevski), dont Miguel Torga (né en 1907), l'un des écrivains les plus remarquables, ne tarda pas à se détacher. La poésie sensible de Florbela Espanca (1894-1932) resta à distance des provocations surréalistes des Mário Cesariny de Vasconcelos (né en 1923) et António Maria Lisboa (1928-1953). Le groupe Távola Redonda (la « Table ronde ») prôna un retour aux Cancioneiros médiévaux au moment où la poésie se faisait de plus en plus expérimentale avec Antonio Gedeão (né en 1906) et Herberto Helder (né en 1930), puis, plus récemment, avec Nuno Judice (né en 1949), Nuno Guimarães (1942-1973) et Maria Velho da Costa (née en 1938). Tandis qu'Almeída Faria s'inscrivait dans la mouvance du nouveau roman, c'est, après la révolution des OEillets en 1974, un néoréalisme plus politisé que proposa Fernando Namora. Parmi les plus récents écrivains, on peut citer Fiama Hasse, Ruy Cinatti et Gastão Cruz pour la poésie ; Vergílio Ferreira et Agustina Bessa-Luís pour le roman. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Almeida Garrett (Joao Baptista da Silva Leitao, vicomte de) Amadis de Gaule Camoões (Luis Vaz de) Castelo Branco Camilo Castilho (António Feliciano, vicomte de) Castro (Ferreira de) Dinis (Joaquim Guilherme Gomes Coelho, dit Júlio) Herculano Alejandro Lopes Fernão Melo (Francisco Manuel de) modernisme Oliveira (Francisco Xavier de, dit le Chevalier de) Pessoa Fernando Pinto Ferñao Mendes Queirós (José Maria Eça de) Verney Luís António Vicente Gil Les livres Portugal - Luis Vas de Camões (1524-1580), page 4073, volume 8 Cinéma. Depuis 1931, le cinéma portugais est dominé par la forte personnalité de Manoel de Oliveira (voir ce nom). Le reste de la production, au temps du muet comme sous la dictature de Salazar, s'est tenu dans les limites conventionnelles du folklore, du mélodrame, de l'évocation historique : Jose Leitao de Barros y fit d'ailleurs la preuve de son talent (Maria do Mar, 1930). Depuis la Révolution des OEillets, de jeunes cinéastes ont abordé des sujets politiques et sociaux (Rui Simoes, Bon peuple portugais, 1980) ou ont signé des essais personnels et esthétisants (Paulo Rocha, l'Île des amours, 1982 ; Jose Alvaro Morais, O Bobo, 1987 ; Joao Mario Grilo, le Procès du roi, 1988 ; Joao Cesar Monteiro, Souvenirs de la maison jaune, 1989). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Oliveira (Manoel de) Les livres Portugal - Francisca (1981), de Manoel de Oliveira, page 4073, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Camoões (Luis Vaz de) Castelo Branco Camilo Castilho (António Feliciano, vicomte de) Castro (Ferreira de) Dinis (Joaquim Guilherme Gomes Coelho, dit Júlio) Gonçalves Nuno Lopes Fernão Melo (Francisco Manuel de) modernisme Oliveira (Manoel de) Pessoa Fernando Queirós (José Maria Eça de) Vicente Gil Vieira da Silva Maria-Elena Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Europe Les médias Portugal - tableau en bref Portugal - carte physique Portugal - tableau en chiffres Europe - carte politique Les livres Portugal - la cour de l'université de Coimbra, page 4064, volume 8 Les indications bibliographiques C. Auscher, Portugal, Seuil, Paris, 1992. M. Drain, l'Économie du Portugal, PUF, « Que-sais-je ?», Paris, 1994. Y. Léonard, le Portugal. Vingt ans après la révolution des OEillets, la Documentation française, Paris, 1994.
europe

« véritablement le pays en deux.

À l'extrême sud-est, le Guadiana, dont le cours inférieur est méridien, forme lui aussi une frontière naturelle entre l'Alentejo et l'Algarve d'une part, l'Andalousie d'autre part. Au nord du Tage, les montagnes forment un barrage : les vents d'ouest ne les franchissent que rarement.

La présence de ces reliefs explique l'existence de deux grandes zones climatiques : à l'ouest, une région très arrosée et très verte ; à l'est, des zones semi-désertiques au climat continental, celles du Trás-os-Montes et de la Beira Alta.

Au sud du Tage, les plateaux de l'Alentejo ne présentent, sinon à l'est, que de faibles reliefs ; la sécheresse y domine.

La serra Algarvia reçoit des précipitations abondantes, comme en témoigne la densité de son tapis végétal.

Les collines et les plaines littorales d'Algarve relèvent du climat de type méditerranéen.

En raison de son exposition, le Portugal est un pays très boisé : 36 % de sa superficie sont recouverts par la forêt. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alentejo Algarve Douro Estrela (serra da) Tage Trás-os-Montes Les livres Portugal - la vallée du Douro, dans le Trás-os-Montes, page 4064, volume 8 Portugal - la côte rocheuse de Ponta da Piedade, page 4065, volume 8 Les aspects humains. En raison d'une forte natalité et du manque de ressources, le Portugal a toujours été, depuis l'époque des grandes découvertes maritimes, une terre d'émigration.

Aujourd'hui encore, un Portugais sur dix ne vit pas dans son pays.

À partir de 1974, les retours depuis les anciennes colonies d'Afrique furent massifs.

Malgré la chute très nette du taux de natalité qui s'est ensuivie, la densité humaine moyenne est encore très supérieure à celle de l'Espagne voisine.

Mais la répartition des hommes est fort inégale : la densité dépasse parfois 300 habitants au km 2 dans le Nord ; elle peut ne pas atteindre 20 habitants au km 2 dans le Sud.

Cette population reste peu urbanisée : elle se répartit pour l'essentiel dans des bourgs de taille moyenne.

Même dans le Nord, de grosses villes comme Braga ou Coimbra, dont la population a plus que triplé depuis les années cinquante, n'atteignent pas 150 000 habitants.

Seules les agglomérations de Lisbonne et de Porto dépassent le million d'habitants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Coimbra portugais La vie économique. Le Portugal est un pays dont les retards économiques, à la veille de son entrée dans le Marché commun en 1986, étaient dus à son isolement, à son manque de ressources naturelles (il ne possède pas d'hydrocarbures et doit importer une grande partie de l'énergie qu'il consomme), à l'insuffisance de ses moyens technologiques, ainsi qu'à des politiques qui n'avaient que tardivement priviligié le développement.

Dix ans plus tard, le produit intérieur brut par tête d'habitant a fait un bond de plus de 200 %, atteignant près de 9 000 dollars US, et la réduction des déficits publics du Portugal lui permet d'envisager avec détermination le passage à la monnaie unique européenne.

Le programme de privatisations, l'un des plus ambitieux du monde, n'a pas été remis en question par le gouvernement socialiste et, dans le seul secteur bancaire, la part de l'État est déjà inférieure à 30 %. L'agriculture, qui emploie encore plus de 10 % de la populative active, souffre d'un manque de productivité : le Portugal doit importer une part élevée de sa nourriture, ce. »

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