Dans le Pacifique sud, la Nouvelle-Zélande est une démocratie politique et sociale. Membre du Commonwealth britannique, elle est aussi une puissance régionale de l'Océanie qui cherche à affirmer son autonomie. Cet archipel volcanique à climat tempéré possède une économie qui repose surtout sur l'élevage, mais la fermeture du marché traditionnel anglais entraîne des solidarités nouvelles avec l'Australie. Dans ce pays de classes moyennes à haut niveau de vie, la population maorie, autochtone mais aujourd'hui minoritaire, revendique ses droits ancestraux. La Nouvelle-Zélande (en anglais New Zealand) est un État de l'Océanie situé dans le Pacifique sud, à 2 000 km au sud-est de l'Australie. C'est un archipel formé de deux îles principales, l'île du Nord et l'île du Sud, séparées par le détroit de Cook, ainsi que de l'île Stewart - à proximité de l'extrémité méridionale de l'île du Sud - et de nombreuses dépendances : îles Antipodes, Auckland, Bounty, Campbell, Chatham, Kermadec, Snares et Tokelau. La Nouvelle-Zélande revendique en outre la souveraineté du secteur de Ross dans l'Antarctique, et certains États du Pacifique lui sont associés (Niue, îles Cook). La Chambre des représentants détient le pouvoir législatif. Le pouvoir exécutif appartient au Premier ministre. Celui-ci dirige un conseil exécutif aux fonctions gouvernementales, qui est responsable devant la chambre, et au sein duquel siège un gouverneur général, qui représente le souverain britannique. Selon le statut de Westminster (1931), la Nouvelle-Zélande est un dominion au sein du Commonwealth. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Auckland (îles) Commonwealth Commonwealth - Commonwealth of Nations Cook (îles) Stewart (île) Tokelau Géographie Les conditions naturelles. Les îles, de formation récente, sont situées sur la « ceinture de feu » du Pacifique, où les séismes sont fréquents. Étirées du nord au sud, elles sont découpées, faillées et assez étroites (200 kilomètres au maximum). Le relief est dominé par la montagne. L'île du Nord porte une chaîne cristalline à l'est et un haut plateau hérissé de volcans parfois actifs (Ruapehu, près de 2 800 m) au centre et à l'ouest ; ce plateau est coupé de lacs de barrage volcaniques, avec geysers et sources chaudes qui ont valu à l'île du Nord son surnom d'« île Fumante ». L'île du Sud, ou « île de Jade », est constituée par la chaîne des Alpes néo-zélandaises qui porte vingt-sept sommets englacés de plus de 3 000 m et culmine au mont Cook (3 764 m). Abruptes vers l'ouest, ces montagnes, entaillées par des fjords, se prolongent vers l'est par des plateaux. Sur l'ensemble règne un climat océanique doux et humide, mais nuancé par l'altitude et la latitude. Les précipitations, de 1 000 à 5 000 mm par an, sont apportées par les vents d'ouest (westerlies). Les cours d'eau, de faible longueur et à forte pente, sont nombreux et bien alimentés. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats geyser Océanie - Géographie - Les conditions naturelles - Les données climatiques Océanie - Géographie - Les conditions naturelles - Les grands ensembles Océanie - Géographie - Les conditions naturelles - Relief et structure séisme séisme - Localisation et répartition des séismes Les livres Nouvelle-Zélande - White Island, dans la baie de Plenty, page 3486, volume 7 Océanie - fjords en Nouvelle-Zélande, page 3511, volume 7 Océanie - le mont Cook (3 764 m), point culminant des Alpes néo-zélandaises, page 3514, volume 7 La faune et la flore. La Nouvelle-Zélande est isolée depuis le crétacé, période à laquelle elle se sépara du continent antarctique et de l'Australie. C'est pourquoi sa faune marine ne se différencie guère de celle des continents voisins ; il en est de même pour les poissons d'eau douce, dont la plupart des espèces (mais seulement deux genres) sont endémiques. Parmi les animaux terrestres et les plantes présents au moment de son isolement (il n'y avait pas encore d'oiseaux carinates ni de mammifères), beaucoup ont disparu ; certains se sont maintenus sans modifications importantes, d'autres se sont largement diversifiés, comme les ratites (Apteryx et dinornithiformes) et les orthoptères aptères. Par la suite, de nombreux organismes terrestres s'y sont développés : des végétaux dont les spores ont été transportées par le vent, ou les graines par les oiseaux, ainsi que des animaux volants ou, plus rarement, des formes résistantes apportées par des radeaux naturels. Les éléments les plus anciens ont pu se différencier en familles endémiques (de nombreux oiseaux et une chauve-souris). D'autres, arrivés plus récemment, ne forment que des genres ou de simples espèces endémiques. L'arrivée de l'homme et de ses commensaux, il y a moins d'un millier d'années, a profondément bouleversé la faune et la flore. Les Maoris ont commencé par exterminer le seul grand gibier disponible, les dinornithiformes (moas), leurs chiens et le rat du Pacifique faisant également des ravages dans la faune plus petite. La déforestation, largement amorcée, a été presque achevée au cours des trois derniers siècles par les Européens, qui, de plus, ont introduit de nombreuses espèces exotiques. Aujourd'hui, beaucoup d'espèces végétales sont en voie de disparition, et une grande partie de la faune indigène ne subsiste plus que sur de petits îlots périphériques transformés en réserves. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats endémisme Océanie - Géographie - Les conditions naturelles - La flore et la faune protection de la nature - La mise en oeuvre de la conservation de la nature - La sauvegarde des espèces menacées ratite Les aspects humains. Après avoir fortement diminué au XIXe siècle en raison des guerres et des épidémies, la population maorie a rapidement augmenté depuis le début du XXe siècle, en raison d'un fort taux de natalité. Les Maoris, au nombre de 330 000, et les polynésiens représentent en effet environ 18 % de la population totale. La grande majorité des habitants de Nouvelle-Zélande est néanmoins constituée par les descendants des colons britanniques arrivés sur l'archipel à partir de 1840. Les conditions politiques ont fait de la Nouvelle-Zélande un pays de classes moyennes, à haut niveau de vie. Quatre NéoZélandais sur cinq sont des citadins, qui habitent souvent des maisons individuelles dispersées dans d'immenses banlieues. Ils doivent compter avec le renouveau démographique et les revendications des Maoris, de même qu'avec l'immigration des insulaires du Pacifique et l'émigration des jeunes Néo-Zélandais. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Maoris Océanie - Géographie - Les aspects humains Les livres Nouvelle-Zélande - enfants maoris dans la banlieue d'Auckland, page 3487, volume 7 Nouvelle-Zélande - le centre-ville d'Auckland, bordé de quais, page 3487, volume 7 La vie économique. Elle repose depuis longtemps sur l'élevage des ovins (laine, viande) et sur celui des bovins (viande, lait). Cette activité est organisée en coopératives mécanisées dont les exportations, naguère destinées essentiellement au Royaume-Uni, aux États-Unis et à l'Australie, constituent, en valeur, près de la moitié de l'ensemble des exportations. L'adhésion du Royaume-Uni à la CEE a été durement ressentie, car elle a imposé la recherche de nouveaux clients en direction de l'Asie-Pacifique. Elle a aussi favorisé l'union douanière avec l'Australie, une diversification des productions (kiwis et autres fruits, chevreuils, etc.) et une volonté d'industrialisation. Ce développement de l'industrie est rendu difficile par l'éloignement des marchés étrangers, le coût élevé de la main-d'oeuvre et la faiblesse du marché intérieur. La production d'hydroélectricité, l'agroalimentaire, le montage d'automobiles et l'électromécanique constituent les principales activités industrielles. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Océanie - Géographie - La vie économique Les livres Nouvelle-Zélande - troupeau de moutons, page 3488, volume 7 Nouvelle-Zélande - industrie laitière à Bukekohe, page 3488, volume 7 Nouvelle-Zélande - culture de kiwis, page 3488, volume 7 L'organisation de l'espace. Elle est calquée sur la division insulaire. Les îles mineures sont souvent inhabitées. L'île du Sud, rurale, ne retient plus qu'environ un quart des habitants. Les migrations internes se font vers l'île du Nord - c'est le northward drift -, car c'est dans cette partie du pays que vivent près des trois quarts des Néo-Zélandais. Quatre villes rassemblent, avec leur agglomération, la moitié de la population du pays : Christchurch et Dunedin, dans l'île du Sud, et, dans l'île du Nord, Wellington, la capitale politique, et surtout Auckland, la capitale économique, dont l'atmosphère détendue et active lui vaut la réputation d'être la « Californie de la Nouvelle-Zélande ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Auckland Christchurch Océanie - Géographie - Organisation de l'espace et géopolitique Wellington Les livres Auckland, page 447, volume 1 Nouvelle-Zélande - les jardins du gouvernement, à Rotorua, page 3486, volume 7 Wellington, page 5611, volume 10 Histoire À la fin du Ier millénaire de notre ère, les Maoris, Polynésiens originaires des îles de la Société et des Marquises, s'installèrent dans l'archipel néo-zélandais. Organisés en clans (hapu), ils se consacraient à l'agriculture et faisaient la guerre. En 1642, le Néerlandais Abel Tasman découvrit la côte occidentale d'une terre qu'il pensait être un continent et qu'il baptisa Nouvelle-Zélande. Mais l'insularité du territoire fut démontrée par le voyage du capitaine Cook en 1769-1770. Les premiers contacts entre les Maoris et les Européens furent amicaux. Au début des années 1830, seuls trois cents Européens - pêcheurs de baleines, marchands et missionnaires (anglicans, méthodistes et catholiques) - vivaient en Nouvelle-Zélande, assez bien intégrés parmi quelque douze mille Maoris. Mais les rivalités coloniales entre Français et Anglais dans le Pacifique précipitèrent l'occupation du pays. La New Zealand Company, créée en 1839, organisa le peuplement et l'exploitation du territoire. En 1840, les chefs maoris reconnurent, par le traité de Waitangi, l'autorité de la Couronne d'Angleterre. Un gouverneur fut mis en place l'année suivante. L'exploitation des mines d'or d'Otago et l'élevage des moutons attirèrent de nombreux Anglais, qui confisquèrent des terres à leur profit. La coexistence avec les Maoris devint alors difficile. Deux guerres extrêmement violentes (1843-1848, 1860-1869) mirent fin à leur résistance, déjà entamée par les épidémies. À la fin du XIXe siècle, les Maoris n'étaient plus que quarante mille, alors que la population européenne dépassait les sept cent mille personnes et s'était emparée des meilleures terres. La Constitution de 1852 mit en place un système de gouvernement autonome et décentralisé. Démocratie exemplaire qui adopta le vote féminin dès 1893, la NouvelleZélande accéda en 1907 au statut de dominion au sein du Commonwealth. Les gouvernements libéraux qui se succédèrent de 1889 à 1911 dotèrent le pays d'une législation sociale très avancée. Richard Seddon, Premier ministre de 1893 à 1906, fit ainsi accepter la retraite des vieux travailleurs, le repos hebdomadaire et la journée de huit heures. Les travaillistes, au pouvoir de 1936 à 1949, instituèrent le salaire minimal et la sécurité sociale. La vie politique fut marquée par l'alternance au pouvoir des travaillistes et des conservateurs du parti national. Ces derniers, en charge du gouvernement de 1949 à 1957, puis de 1960 à 1972, s'attachèrent à réduire les dépenses de l'État. L'immigration des Européens fut favorisée tandis que, à l'inverse, celle des Asiatiques fut freinée. Sur le plan extérieur, la Nouvelle-Zélande resta liée à la Grande-Bretagne, au point de ne pas avoir de ministère des Affaires étrangères avant 1943. Les Néo-Zélandais combattirent aux côtés des Alliés pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Commonwealth - Commonwealth of Nations C ook James Maoris mission Océanie - Histoire - L'Océanie de 1914 à 1945 Océanie - Histoire - La colonisation massive Océanie - Histoire - Les premières implantations européennes Polynésiens Royaume-Uni - Histoire - La suprématie britannique Wakefield Edward Gibbon Les livres Nouvelle-Zélande - une mine d'or au XIXe siècle, page 3489, volume 7 Puissance régionale de l'Océanie. Après 1945, la Nouvelle-Zélande réorienta sa politique étrangère en misant davantage sur des solidarités avec les pays riverains de l'océan Pacifique. Ainsi, elle adhéra au pacte de défense mutuelle ANZUS (Australia, New Zealand, United States) en 1951 et à l'OTASE (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est) en 1953. La crise économique mondiale de 1973 frappa durement la Nouvelle-Zélande, exportatrice de matières premières. D'autre part, l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE ferma le marché européen à ses productions agricoles (viande de mouton et beurre). Le gouvernement conservateur de Robert Muldoon (1976-1984) réagit par une politique dirigiste de modernisation industrielle et par l'établissement de liens commerciaux étroits avec l'Australie. Le gouvernement travailliste de David Lange (1984-1989) s'attacha surtout à accroître l'indépendance diplomatique du pays. L'attentat mené par les services secrets français dans le port d'Auckland contre le Rainbow Warrior, bateau de l'organisation écologiste Greenpeace, provoqua une crise politique entre la France et la Nouvelle-Zélande. En outre, la Nouvelle-Zélande, qui s'opposait à l'entrée des sousmarins nucléaires américains dans ses ports, sortit de facto de l'ANZUS en 1986. David Lange tenta par ailleurs de déréglementer l'économie et de réduire la fiscalité. Le conservateur Jim Bolger qui lui a succédé a accentué l'orientation ultralibérale du gouvernement au risque d'aggraver la crise de l'État-providence. Les élections générales de novembre 1993 lui ont donné un coup de semonce tout en ouvrant la voie à de nouvelles formations politiques grâce à la future introduction du scrutin proportionnel. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ANZUS Greenpeace Lange David Océanie - Histoire - De l'après-guerre à nos jours OTASE (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est) Rainbow Warrior Les livres Nouvelle-Zélande - manifestation antinucléaire à Auckland en janvier 1985, page 3489, volume 7 Littérature À ses débuts, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la littérature néo-zélandaise ne se distinguait de la littérature anglaise que par son caractère exotique et sa thématique récurrente de l'exil (E.J. Wakefield, F. Manning). Déplorant l'isolement culturel du pays, certains écrivains comme Katherine Mansfield préférèrent résider en Europe. Un certain nationalisme apparut pourtant au début du XXe siècle (Nelle Scanlan, Jessie Mackay), mais ce n'est qu'à partir des années trente et quarante qu'une littérature plus originale surgit, soutenue par les subventions de l'État (State Literary Fund) : poésie, avec Allen Curnow, Robin Hyde, Fleur Adcock ; nouvelle, avec Frank Sargeson et D. Ballantyne ; roman, avec Janet Frame, Sylvia Ashton-Warner, Maurice Gee. Les contes et les mythes maoris furent rassemblés par George Grey dès la seconde moitié du XIXe siècle, mais il n'existe aujourd'hui que peu d'écrivains maoris, le plus célèbre étant Witi Ihimaera. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Mansfield (Kathleen Mansfield Beauchamp, dite Katherine) Complétez votre recherche en consultant : Les médias Nouvelle-Zélande - tableau en bref Nouvelle-Zélande - carte physique Nouvelle-Zélande - tableau en chiffres Océanie - carte physique Les indications bibliographiques S. Dunis, Sans tabou ni totem : inceste et pouvoir politique chez les Maori de Nouvelle-Zélande, Fayard, Paris, 1984. A. Huetz de Lemps, Australie et Nouvelle-Zélande, « Que sais-je ? », PUF, Paris, 1980. H.-P. Stoffel, la Nouvelle-Zélande, Silva, 1985.