dada. mouvement artistique et littéraire (1916-1922). Une convergence internationale. Le mouvement passe pour être né en 1916 à Zurich, et son nom « dada « aurait été trouvé au hasard des pages d'un dictionnaire. La Suisse abritait alors de nombreux réfugiés : Tristan Tzara et Marcel Janco venaient de Roumanie ; Hugo Ball et Richard Huelsenbeck, d'Allemagne ; Hans Arp, d'Alsace. Ces exilés se réunissaient au cabaret Voltaire, où ils animaient des soirées poétiques provocantes ; le nom du cabaret donna son titre à la première revue dadaïste ; elle n'eut qu'un numéro, la publication Dada lui succéda. Dans d'autres villes, d'autres poètes et artistes partageaient le même état d'esprit : à Paris et à New York, Marcel Duchamp avait devancé dada ; Francis Picabia, avec sa revue 3 91 , formait un lien entre l'Amérique et l'Europe ; Man Ray maintenait à New York l'esprit dada. En Europe, le dégoût de la guerre incitait à refuser tous les fauxsemblants. En 1917, Huelsenbeck apportait dada à Berlin, où il prit un tour politique avec Georg Grosz, Raoul Hausmann, John Heartfield, Hannah Höch. Kurt Schwitters participait à dada depuis Hanovre. À Cologne, Arp retrouvait Max Ernst, Johannes Theodor Baargeld. Enfin Tzara, arrivé à Paris en 1920, se lia au groupe de la revue Littérature (André Breton, Georges Ribemont-Dessaignes...). La subversion dada. Avec la Première Guerre mondiale, une société avait pris fin ; toutes les valeurs étaient balayées. L'art et la littérature, qui paraissaient dérisoires, devaient être subversifs. La provocation devint un art. Duchamp fit du ready-made, l'oeuvre dada par excellence. Mais cet artiste demeura un cérébral alors que Picabia déclarait « peindre pour ne plus penser «. Tant en littérature qu'en peinture, aucun style dada ne s'imposa ; les artistes avaient recours aux trouvailles antérieures (cubisme, futurisme, abstraction...) sans les revendiquer. Dans leurs oeuvres, ils laissaient agir le hasard et acceptaient l'absurdité de ses manifestations sans se soucier d'être compris. Dans son manifeste de 1918, Tzara proclama : « Dada ne signifie rien. « De dada au surréalisme. Mouvement négatif, dada ne donna naissance à aucune organisation. Il ne défendait aucune esthétique, mais les attaquait toutes. Sans doute fut-ce sa grandeur ; dada s'exprima dans des soirées éphémères et Breton distingua Jacques Vaché, qui ne s'était embarrassé d'aucune oeuvre. Mais cela représentait aussi une limite et Breton voulut donner un prolongement positif à ce mouvement, s'opposant ainsi à Tzara. Très vite, le surréalisme regroupa les anciens membres de dada et passa pour être son prolongement. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Arts - Beaux-arts - Un art intégré aux mouvements européens Aragon Louis Arp Hans ou Jean art avant-garde Berlin - L'histoire de Berlin Breton André collage Duchamp Marcel Ernst Max États-Unis - Arts - Beaux-arts - Vers un art moderne expressionnisme - La guerre et ses suites Fluxus France - Arts - Littérature - Le XXe siècle Grosz Georg Hausmann Raoul Heartfield (Helmut Herzfelde, dit John) Huelsenbeck Richard Péret Benjamin performance - 1.THÉÂTRE photographie - Les tendances esthétiques - La photographie et les avant-gardes photomontage Picabia Francis pop'art - Le pop'art aux États-Unis Ray (Emmanuel Rudnitsky, dit Man) ready-made Ribemont-Dessaignes Georges Schwitters Kurt situationnisme Soupault Philippe Suisse - Arts - Beaux-arts surréalisme - Le surréalisme en littérature - Introduction Tzara (Samuel Rosenstock, dit Tristan) Les livres dada - Man Ray, Involute, page 1364, volume 3 dada - Max Ernst, OEdipus rex, page 1364, volume 3 dada - Francis Picabia, l'oeil cacodylate, page 1364, volume 3 Allemagne - Georg Grosz (1893-1959), Le Cas G, page 162, volume 1