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Créatrice d'espace, informel, impalpable et pourtant si présent, la danse appartient à toutes les civilisations.

Publié le 25/10/2013

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danse
Créatrice d'espace, informel, impalpable et pourtant si présent, la danse appartient à toutes les civilisations. Elle fut d'abord - et reste dans bien des cas - l'expression du sacré avant de devenir aussi un art profane fondé sur une chorégraphie, qui lui a permis de se perpétuer sous des formes soit savantes, soit populaires. En elle s'exaltent les potentialités du corps. En elle se magnifient tout autant la force des croyances que l'identité des cultures. Et toujours le danseur est l'intermédiaire privilégié entre le réel et l'imaginaire. Langage universel, la danse est attitude du corps en même temps que manifestation de l'esprit qui l'habite, et qui différencie les groupes humains les uns des autres. L'archéologie atteste qu'elle était déjà pratiquée à une époque comprise entre 12 000 et 8 000 ans avant notre ère, et peut-être l'ancêtre figuré des danseurs est-il ce personnage peint sur une paroi de la grotte de Gabillon, près de Mussidan en Dordogne : il s'agit d'une silhouette, haute d'une trentaine de centimètres et vue de profil. La tête et le corps sont couverts d'une dépouille de bison. Les jambes exécutent une sorte de saut sur place. Le torse fait avec les jambes un angle de 25 à 30 degrés. Langage codifié avec le temps, la danse est l'accomplissement d'un ensemble de gestes, de figures et de pas qui ont soumis à leurs règles les impulsions naturelles de l'homme. Il se constitue alors, autour des mouvements et positions du corps, un espace qui est à la fois le lieu de l'action et un univers mental où tout ce qu'exécute le danseur est chargé de signification ; la condition sociale des danseurs, de même que le masque ou les vêtements qu'ils portent sont aussi des éléments de ce langage grâce auquel danser, c'est avant tout communiquer, s'unir, se fondre dans une même spiritualité. Le corps en action permet à l'homme d'entrer en communion avec les autres, ainsi qu'avec le cosmos et avec Dieu, ou les dieux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats masque - Des origines à l'époque moderne paléolithique Danses sacrées Messagère du divin, la danse était, dès la plus haute antiquité, de rigueur lors des cérémonies religieuses. Si presque tous les peuples l'ont associée à la célébration des cultes, c'est qu'elle était la concrétisation des rythmes primordiaux qui président à la conception et à l'ordonnancement du monde. En Égypte, dès le IIIe millénaire, les danses de fertilité sont censées stimuler les récoltes. Le danseur féconde la terre nourricière soit en la piétinant, soit en répétant les gestes propres aux semailles ou aux moissons. Les Égyptiens accordaient également une grande importance au rituel, et la danse y prenait une place éminente. Les Hébreux, de leur côté, ne concevaient la danse que religieusement, et l'on peut lire dans la Bible que, lors du transport de l'arche de Dieu à Jérusalem, « David et toute la maison d'Israël dansaient devant Yahvé de toutes leurs forces, en chantant au son des cithares, des harpes, des tambourins, des sistres et des cymbales «, et, plus loin encore, que « David dansait en tournoyant de toutes ses forces devant Yahvé « (II Samuel, 6). Chez les Grecs, la danse avait sa muse, Terpsichore, sous les traits d'une jeune fille radieuse, ceinte de guirlandes et jouant de la harpe ; la danse était partie intégrante des mystères d'Éleusis et des représentations théâtrales, et, lors des processions en l'honneur de Dionysos (Bacchus chez les Romains), c'est la danse qui cristallisait l'énergie vitale. En Inde, le dieu Shiva danse la création et la destruction de l'univers, ce qui donna naissance à des danses sacrées mimétiques de l'action divine. Elles relèvent de quatre styles principaux : bharatanatyam, kathakali, manipuri, kathak. Le langage des gestes, ou mudra, est extrêmement subtil et codifié. Tandis que les jambes sont ployées et que les pieds martèlent le sol, toute la partie supérieure du corps entre en jeu : la tête, les sourcils, les paupières, les yeux, le nez, les narines, la bouche, la langue, les lèvres. La pratique de ce vocabulaire, qui suppose un contrôle précoce et incessant de tous les muscles, permet au danseur d'exprimer les êtres, dieux, astres, animaux, fleurs, vent, feu. Ce langage ésotérique revêt diverses formes selon qu'il s'agit de Bali, du Cambodge ou du Japon. Dans l'ensemble de l'Extrême-Orient, les danses sont des représentations des actes divins : elles sont pour cette raison inséparables de certaines formes de théâtre religieux. Dans l'isl?m, l'adoration du Seigneur unique s'exprime parfois (chez certaines sectes de soufis notamment) par des danses, et les derviches tourneurs entrent en transe pour mieux invoquer All?h. Dans l'Occident chrétien, en revanche, la danse à caractère religieux ne laissa pas d'être suspecte aux autorités ecclésiastiques, si bien que les témoignages qu'on en a sont liés aux interdits qui la frappèrent ; le plus ancien est celui du concile de Vannes, en 465. On utilisa cependant, dans l'iconographie du Moyen Âge, le thème de la danse pour symboliser la futilité des actions de la vie mondaine, comme dans la célèbre allégorie de la « danse macabre «. Certaines survivances continuent de mêler danse et ferveur religieuse, en particulier à Séville où, pendant la fête du Corpus Christi, des danseurs vêtus en pages (les « Seize «) exécutent un menuet, ou encore à Echternach, au Luxembourg, où a lieu, le mardi de la Pentecôte, une procession dansante au cours de laquelle les pèlerins honorent la mémoire de saint Willibrord (qui passait au Moyen Âge pour être le guérisseur de la « danse de Saint-Guy «) au rythme de la polka. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alliance Bacchus Bali butoh Cambodge - Arts - Musique chorée concile danse macabre David derviche Dionysos Égypte - Religion Éleusis harpe Japon - Arts - Musique - Introduction kathakali Luxembourg - Histoire mystères - 1.RELIGION no polka Séville Shiva Terpsichore théâtre - L'Orient : d'autres théâtres transe Les livres bouddhisme - danse rituelle lamaïque au Bhoutan, page 713, volume 2 danse - danseuses de Bali, page 1381, volume 3 danse - représentation de satyres et de ménades, page 1381, volume 3 homme - danse du kangourou chez des aborigènes du nord de l'Australie, page 2397, volume 5 Indonésie - danseuses balinaises, page 2511, volume 5 Danses rituelles Si l'homme a, de tout temps, utilisé la danse pour honorer les divinités, il en a fait également un auxiliaire des rites qui marquent son existence sur terre : rites de passage et d'initiation notamment (voir le dossier rites). Par des balancements, des trépignements, des tournoiements ou des torsions de la tête, les chamans en Asie et en Amérique du Nord ou les sorciers en Afrique établissent le lien avec les esprits qui président à l'accomplissement de ces rites ou avec les forces de la nature qu'il s'agit d'invoquer pour réveiller les énergies de la terre, assurer la fécondité des plantes et des animaux. Par le rythme, expression de la force vitale dans la conception qu'en a l'animisme africain, et que canalise le masque, personnage central de la danse, le groupe assure sa pérennité en perpétuant les valeurs sur lesquelles se fondent sa spécificité et donc son identité - ce que, dans Chants d'ombre, Léopold Sédar Senghor traduit en ces termes : « Nous sommes les hommes de la Danse, dont les pieds reprennent vigueur en frappant le sol dur. « Ainsi, par le rythme, la danse devient verbe, comme le serait l'écriture dans d'autres civilisations ; elle est le verbe qui exprime l'unité de l'homme et de ses croyances, l'unité de l'homme et de son passé, l'unité de l'homme et du monde. Le culte des ancêtres, les événements du cycle de la vie et du cycle des saisons, l'initiation aux pratiques rituelles, l'instinct guerrier ou encore l'imitation des animaux définissent un champ opératoire où la danse puise ses signes et ses symboles, partagés par tous et donc forcément compris de tous. Ils sont communs à maintes sociétés traditionnelles. S'agissant de l'imitation des animaux auxquels un peuple se sent lié - au point d'y voir souvent l'origine du clan -, on constate, par exemple, que les aborigènes d'Australie s'attachent un bâton derrière eux pour figurer la queue d'un kangourou, puis qu'ils sautent à pieds joints, ou encore que les Indiens d'Amérique centrale contrefont le dindon sauvage en se couvrant de plumes et en se dandinant. Le rythme des saisons et, en particulier, le retour du printemps ont toujours été célébrés par des danses rituelles spécifiques. La tradition en a été sublimée par le fameux Sacre du printemps d'Igor Stravinski, dont le thème - fait significatif - lui avait été indiqué par le peintre Nikolaï Roerich qui était aussi ethnologue, et plus encore par la chorégraphie confondante que Nijinski imagina sur ce thème. Toute la force vitale du monde était, là aussi, engendrée par les pieds des danseurs. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats aborigènes animisme chamanisme Hopis Indiens - Expressions artistiques kangourou masque - La tradition du masque hors d'Europe rites - Rites d'élévation et rites d'inversion rythme Sacre du printemps (le) Senghor Léopold Sédar sorcellerie Stravinski Igor théâtre - L'Orient : d'autres théâtres Les livres Dogons - danse des funérailles en pays dogon, page 1494, volume 3 ethnomusicologie - danses en Papouasie, page 1777, volume 4 Cambodge - l'enseignement artistique, page 825, volume 2 danse rituelle du Sénégal, page 1381, volume 3 Danses profanes Sous la forme du ballet de cour tel que la mode en est apparue en France au XVIe siècle, pour se structurer au XVIIe , puis du ballet classique mettant en oeuvre toute une dramaturgie et toute une chorégraphie propres à un art savant, la danse acquit une fonction de divertissement social qui accorda à l'esthétique la première place (voir chorégraphie et le dossier ballet). Sous la forme également que lui a donnée l'élite cultivée en créant la danse de salon ou de société, dont la valse demeure l'archétype même si les variétés en sont devenues nombreuses avec le temps, ou au contraire sous la forme que lui a donnée la culture populaire issue de traditions nationales, et qu'on a pris coutume d'identifier sous le nom de « danse folklorique «, la danse a diversifié ses sources d'inspiration. Si elle a été parfois collective, comme les rondes, on s'est mis à la pratiquer de plus en plus en couple. Elle peut être élégante ou grave, comme le menuet, la passacaille, la pavane, la sarabande, la polonaise, le boston, le tango, le paso doble. Elle peut être vive ou exubérante, comme la bourrée, la gigue, la gaillarde, la tarentelle, la polka, le jitterburg, le rigaudon. Venue d'Angleterre, la contredanse est une danse longue et développée, comprenant de nombreuses figures ; on les retrouve dans la mazurka et le quadrille. Dans un pays comme l'Espagne, la danse, restée proche des formes populaires enracinées dans le terroir, joue un rôle original en étant, grâce au flamenco et au zapateado andalous, une sorte d'intermédiaire entre l'Europe et l'Afrique ; les autres danses régionales que sont le fandango, la jota, le boléro ou la habanera témoignent aussi pleinement de leur vitalité. Au XX e siècle, la danse de société en Europe a subi des influences sud-américaines, avec le tango, la rumba, la samba, et nord-américaines, avec le fox-trot, le slow, le charleston, puis les danses qui ont été celles des générations successives à partir des années soixante : rock'n'roll, twist, jerk, disco, se prêtant à être exécutées individuellement. Miroir de la société à toutes les époques, la danse est alors devenue plus que jamais le signe de reconnaissance d'une culture et d'un comportement, renouant avec l'esprit des danses traditionnelles qui est de mettre les hommes en communion les uns avec les autres. Expression spontanée d'un sentiment de bonheur et de liberté, la danse peut aussi être art d'école : de nombreux cours et clubs se sont ouverts, et des concours sont organisés, dont un film célèbre, On achève bien les chevaux, de Sydney Pollack (1969), a dénoncé les excès auxquels ils pouvaient mener aux États-Unis. Les formes qui se renouvellent peuvent être le signe d'un changement de mentalité : la flash-dance, issue de la danse moderne, de même que la danse rythmique visent à donner aux exécutants la complète maîtrise de leur corps, concept fort ancien dans certaines civilisations, mais réhabilité en Occident en cette fin de siècle dominée par la société de consommation et des loisirs. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Académie royale de danse allemande bal ballet bergamasque biguine black-bottom boléro boogie-woogie bossa-nova bourrée branle calypso cancan chaconne charleston chorégraphie comédie-ballet contredanse courante csardas disco Espagne - Arts - Musique - Le folklore expression corporelle fandango farandole flamenco folklore fox-trot funk gaillarde galop gavotte gigue habanera house-music java jota lambada m ambo mazurka menuet moresca musette one-step paso-doble passacaille pavane polka Pollack Sidney polonaise quadrille ragtime rigaudon rock and roll ronde rumba salsa saltarelle samba sarabande sardane séguedille tango tarentelle twist valse Les médias danse engendre toute une plastique (La) Les livres tango, page 5027, volume 9 danse - bal à la cour des Valois, page 1380, volume 3 danse étrusque, page 1380, volume 3 danse pastorale française du XVe siècle, page 1382, volume 3 danse - le ballet Schéhérazade, page 1382, volume 3 danse de cour à l'époque des Valois, page 1382, volume 3 danse, fait de société (la), page 1383, volume 3 danse, prouesse sportive (la), page 1383, volume 3 danse, événement mondain (la), page 1383, volume 3 danse, art d'école (la), page 1383, volume 3 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chorégraphie suite - 2.MUSIQUE Les indications bibliographiques G. Acogny, Danse africaine, Les Nouvelles Éditions africaines, Dakar, 1982. P. Bourcier, Histoire de la danse en Occident, Seuil, Paris, 1978. U. Chatterji, la Danse hindoue, Hachette, Paris, 1951. M. Michel et I. Ginot, la Danse au XXe siècle, Bordas, Paris, 1995.
danse

« les paupières, les yeux, le nez, les narines, la bouche, la langue, les lèvres.

La pratique de ce vocabulaire, qui suppose un contrôle précoce et incessant de tous les muscles, permet au danseur d'exprimer les êtres, dieux, astres, animaux, fleurs, vent, feu.

Ce langage ésotérique revêt diverses formes selon qu'il s'agit de Bali, du Cambodge ou du Japon.

Dans l'ensemble de l'Extrême-Orient, les danses sont des représentations des actes divins : elles sont pour cette raison inséparables de certaines formes de théâtre religieux. Dans l'isl ām, l'adoration du Seigneur unique s'exprime parfois (chez certaines sectes de soufis notamment) par des danses, et les derviches tourneurs entrent en transe pour mieux invoquer All āh.

Dans l'Occident chrétien, en revanche, la danse à caractère religieux ne laissa pas d'être suspecte aux autorités ecclésiastiques, si bien que les témoignages qu'on en a sont liés aux interdits qui la frappèrent ; le plus ancien est celui du concile de Vannes, en 465.

On utilisa cependant, dans l'iconographie du Moyen Âge, le thème de la danse pour symboliser la futilité des actions de la vie mondaine, comme dans la célèbre allégorie de la « danse macabre ».

Certaines survivances continuent de mêler danse et ferveur religieuse, en particulier à Séville où, pendant la fête du Corpus Christi, des danseurs vêtus en pages (les « Seize ») exécutent un menuet, ou encore à Echternach, au Luxembourg, où a lieu, le mardi de la Pentecôte, une procession dansante au cours de laquelle les pèlerins honorent la mémoire de saint Willibrord (qui passait au Moyen Âge pour être le guérisseur de la « danse de Saint-Guy ») au rythme de la polka. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alliance Bacchus Bali butoh Cambodge - Arts - Musique chorée concile danse macabre David derviche Dionysos Égypte - Religion Éleusis harpe Japon - Arts - Musique - Introduction kathakali Luxembourg - Histoire mystères - 1.RELIGION no polka Séville Shiva Terpsichore théâtre - L'Orient : d'autres théâtres transe Les livres bouddhisme - danse rituelle lamaïque au Bhoutan, page 713, volume 2 danse - danseuses de Bali, page 1381, volume 3 danse - représentation de satyres et de ménades, page 1381, volume 3 homme - danse du kangourou chez des aborigènes du nord de l'Australie, page 2397, volume 5 Indonésie - danseuses balinaises, page 2511, volume 5. »

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