Corneille Pierre, 1606-1684, né à Rouen (Seine-Maritime), auteur dramatique français. Issu d'une famille de magistrats et de juristes, il fit ses études chez les jésuites, puis, après sa licence de droit, devint avocat. Bien que ses pièces de théâtre et ses poèmes l'aient fait rapidement connaître à Paris, il resta fort longtemps fidèle à ses fonctions d'avocat et de procureur et à son installation à Rouen, qu'il n'abandonna complètement qu'à l'âge de 56 ans pour s'établir dans la capitale. Pourtant, après la création du Cid (1637), il était devenu l'auteur de théâtre le plus célèbre de son époque et un personnage important. D'abord soutenu par Richelieu en 1635, il eut ensuite à souffrir les critiques et le pouvoir omniprésent du cardinal, qui entendait régenter la vie et le goût littéraires en France. Jusqu'à la Fronde, il prit fait et cause pour Mazarin, qui lui retira tout appui après la création de Nicomède ( 1651) - où, dans l'émouvant personnage du prince vaincu par les Romains, chacun reconnut Condé, l'ennemi de Mazarin vaincu et emprisonné. À partir de 1659, Corneille bénéficia de la protection de Fouquet, puis, à partir de 1663, d'une pension royale. Mais, en dépit de ses hommages à Louis XIV, il ne fut plus ensuite l'objet des mêmes attentions. Malgré le soutien indéfectible de son jeune frère Thomas, ses dernières années furent celles d'un écrivain à la gloire ternie par le triomphe d'une nouvelle sensibilité, principalement celle des oeuvres de Racine. De la comédie à la tragédie. Les premières oeuvres de Corneille furent des comédies : Mélite (sa première pièce, 1629), la Veuve (1632), la Place Royale (1633)... Il fut l'un des premiers à développer l'observation sociale et la réflexion morale dans le genre comique, auquel il devait revenir un peu plus tard (l'Illusion comique, 1636 ; le Menteur, 1644), avant de l'abandonner définitivement. À partir du Cid, il préféra le genre héroïque. Cette pièce inaugura le théâtre classique français, grâce à une langue et à une maîtrise dramatique d'une perfection jusqu'alors inconnue. Les tragédies qu'il écrivit peu après le Cid et qui s'inspirent de moments de l'histoire romaine atteignent ce même point d'équilibre entre la violence du drame et la beauté du langage : Horace (1640), Polyeucte (1640), Cinna (1641). On a longtemps estimé qu'après ces oeuvres le talent de Corneille déclina. En fait, gêné par la règle des trois unités, le poète accorda ensuite moins d'importance au respect de lois purement théoriques et donna libre cours à une inspiration plus baroque et plus sombre dans des tragédies que les hommes de théâtre et les chercheurs ont aujourd'hui très souvent réhabilitées : Sertorius (1662), Sophonisbe (1663), Tite et Bérénice (1670), Suréna (1674). Si le jugement de La Bruyère (« Corneille peint les hommes tels qu'ils devraient être ; Racine les peint tels qu'ils sont «) reste vrai, l'oeuvre de Corneille ne saurait se résumer seulement à un combat entre le sens du devoir et l'attrait de l'amour. L'ensemble de ses trente-deux pièces constitue une méditation philosophique et religieuse sur l'Histoire et sur le destin politique et individuel de l'homme. Complétez votre recherche en consultant : Les médias Corneille - citations Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats baroque - Littérature Bérénice Castro y Bellvís (Guilhem de) Chapelain Jean Cid (le) Cinna classicisme - Littérature classicisme - Littérature - Classiques et classes France - Arts - Littérature - Le XVIIe siècle Horace Imitation de Jésus-Christ Marais (théâtre du) Médée Montfleury - Montfleury (Zacharie Jacob, dit) Nicomède - Nicomède II Épiphane OEdipe Petit-Couronne Phokas poésie - Poésie et subjectivité Polyeucte Racine Jean Rodogune Rotrou (Jean de) Ruiz de Alarcón y Mendoza Juan Sertorius Quintus Sophonisbe Suréna théâtre - Le XVIIe siècle : l'âge d'or espagnol et l'ère classique en France tragédie unités (règle des trois) Les livres Corneille Pierre, page 1265, volume 3