conte. n.m., récit de fiction d'origine populaire que l'on peut définir par son caractère oral et sa relative brièveté. La présence universelle des contes, qu'on trouve à toutes les époques, dans toutes les cultures et dans toutes les aires géographiques, rend extrêmement malaisée toute tentative de définition plus précise. La fonction sociale du conte. Apparenté au mythe, dont il se distingue essentiellement par la perte de la fonction sacrée, le conte est comme lui l'expression d'une mémoire collective anonyme réactualisée par la parole du conteur au sein du cercle où il la prononce. La fonction du conte est donc éminemment sociale. Que le conte ait une portée morale, comme pour les contes d'avertissements, une fonction avant tout ludique, comme dans le cas des contes facétieux, une fonction étiologique, proposant sur un mode plaisant ou sérieux l'explication d'un fait naturel, ou encore une dimension initiatique, il est toujours ce qui lie un groupe social, ce qui renforce ses liens de connivence, ce qui favorise l'intégration de l'individu au sein du groupe. Souvent liés au travail, les contes trouvaient autrefois leur place à la veillée, dans les campagnes, et rythmaient les travaux domestiques. C'est la dimension initiatique d'un grand nombre de contes, ainsi que leur caractère populaire qui expliquent sans doute l'amalgame fait au XVIIe siècle entre le conte oral et les récits destinés aux enfants. Ce phénomène s'est accompagné, en France tout du moins, d'un phénomène de mode des contes merveilleux dont Mme d'Aulnoy, Charles Perrault avec ses Contes de ma mère l'Oye (1697) et Antoine Galland avec sa traduction des Mille et Une Nuits ( 17041717) sont les principaux représentants. Si les contes ne sont pas par essence des récits destinés aux enfants, leur utilisation à cet usage souligne qu'ils sont souvent liés à un processus d'acculturation et de développement de l'individu dont ils mettent en relief tel ou tel écueil. Ainsi, ils proposent souvent, sous forme voilée, la représentation de conflits intérieurs liés à l'apprentissage de la vie et en particulier de la sexualité. Le célèbre psychanalyste américain Bruno Bettelheim, à la suite d'un certain nombre d'autres, dont Freud lui-même, s'est intéressé aux contes de fées dans lesquels il a vu un moyen pour les parents d'aider indirectement l'enfant à prendre conscience des réalités qu'il lui faut intégrer. Vladimir Propp, quant à lui, a mis en évidence dans sa Morphologie du conte le canevas autour duquel se structure la logique simple et forte de ces textes. Le conte, genre littéraire. Le conte, genre oral avant tout, s'est acclimaté, selon des formules diverses, à la littérature savante. Nul doute que la célébrité du Petit Chaperon rouge ne serait pas ce qu'elle est sans l'entreprise de Charles Perrault. Déjà, les auteurs de la Renaissance, italienne en particulier, avaient annexé certains contes populaires, Boccace par exemple dans le Décaméron, ou Marguerite de Navarre en France. Mais c'est au XIXe siècle, en Allemagne avec les frères Grimm, qu'une entreprise de recollection concertée des contes a été menée pour la première fois, dans une perspective ethnologique aussi bien que littéraire de sauvetage des traditions populaires. À leur suite, de nombreux chercheurs se sont intéressés à ce genre et ont opéré des classements des contes à la surface du globe, cherchant à repérer des variantes, des appartenances géographiques. Aujourd'hui, si le conte est mort dans son aspect de littérature orale, il est bien vivant dans la formidable utilisation que fait la littérature, depuis Voltaire et Maupassant, d'un type de récit court fondé sur le plaisir de raconter. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Andersen Hans Christian Aulnoy (Marie Catherine Le Jumel de Barneville, comtesse d') Aymé Marcel Belle au bois dormant (la) Bettelheim Bruno Boccace (Giovanni Boccaccio, dit en français) Contes de ma mère l'Oye (les) enfantine (littérature) fée Galland Antoine Gigogne (la mère) Grimm (frères) Marguerite - NAVARRE - Marguerite d'Angoulême Margueritte - Margueritte Paul Mille et Une Nuits (les) mythe orale (littérature) Perrault Charles Petit Chaperon rouge (le) Propp Vladimir Iakovlevitch Les livres conte - Die Gänsemagd (la gardeuse d'oies), conte des frères Grimm, page 1240, volume 3 conte - La Princesse au pois, conte d'Andersen, page 1240, volume 3 conte - Les Mille et Une Nuits, « Aladin et la lampe merveilleuse «, page 1240, volume 3 conte - Le Petit Poucet, conte de Charles Perrault, page 1240, volume 3 livre - édition des Contes de Perrault, page 2888, volume 6