CONGO ET LITTERATURE

CONGO (littér.). Dès 1950, la création de la revue Liaison, qui devait à l'origine servir de lien entre les centres culturels de l'ancienne A.-É. F., fut l'occasion pour de nombreux « évolués » d'une prise de conscience et d'une réhabilitation de la culture congolaise. En dépit de ses ambiguïtés, reflet des contradictions de la politique coloniale à la veille des indépendances, Liaison a été une tribune pour de nombreux écrivains, Paul Lomami-Tshibamba (originaire de l'ex-Congo belge), Jean Malonga {la Légende de M'Pfoumou Ma Mazono, 1954), Guy Menga, à la fois dramaturge [la Marmite de Koka-Mbala, 1966 ; l'Oracle, 1969) et romancier {la Palabre stérile, 1969 ; les Aventures de Moni-Mambou, 1971 ; Case de Gaulle, 1985), Antoine Letem-bet-Ambily {l'Europe inculpée, 1971), Sylvain Bemba {Tarentelle noire et Diable blanc, 1976 ; Léopolis, 1984). Parmi les poètes qui retiennent l'attention, il faut citer Jean-Baptiste Tati-Loutard {les Racines congolaises, 1968 ; l'Envers de la mer, 1970), également auteur de Nouvelles Chroniques congolaises (1980), Théophile Obenga {Stèles pour l'avenir, 1978), Maxime N'Debeka {Soleils neufs, 1969; VOseille, les citrons, 1975) et surtout Tchicaya U Tam'Si, considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands poètes africains d'expression française {Feu de brousse, 1957 ; Épitomé, 1962 ; Arc musical, 1970 ; la Veste d'intérieur, 1977) et qui n'a cependant dédaigné ni la nouvelle {la Main sèche, 1980), ni le roman {les Cancrelats, 1980; les Phalènes, 1984). Le roman est également représenté par Emmanuel Dongala {Un fusil dans la main, un poème dans la poche, 1973 ;

Jazz et Vin de palme, 1982), Henri Lopes {Tribaliques, 1971 ; la Nouvelle Romance, 1975 ; Sans tam-tam, 1977) qui, avec le Pleurer-rire (1982), s'inscrit dans la révolution des techniques du récit dont l'initiateur a été Sony Labou-Tansi {la Vie et demie, 1979 ; l'Antépeuple, 1983).