composé d'agents bonapartistes qui servent à la fois de nervis et de brigade des acclamations.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
Sans
doute aurait-il étéencore tempspourqu'une marque defaveur débouchât surune réconciliation.
Ilsemble
que leprésident ya songé, maisqu'au moment oùilvoulait imposer sonautorité, ila renoncé àl'idée
d'introduire danslabergerie gouvernementale unpersonnage siencombrant.
Du coup, lagauche allaitfaireunerecrue dechoix.
Unegauche dontlesélections partielles vontd'ailleurs
montrer qu'ellen'arien perdu deson audience.
Le 10mars 1850, lescrutin organisé pourpourvoir auxtrente sièges qu'avaient dûabandonner lesparticipants,
arrêtés ouenfuite, àl'affaire du13juin —qu'avait montéeLedru-Rollin pourprotester contrelapolitique
romaine dugouvernement —en accorda vingtauxdémocrates, quiraflèrent notamment lestrois sièges misen
jeu àParis.
Unmois etdemi plustard, Eugène, seulcandidat montagnard, l'emportaitdanslacapitale.
Alors, àdroite, ons'affole, etl'on cherche désespérément uneriposte.
Cetteriposte, enforme demesure
préventive, c'estlaloi électorale du31 mai 1850.
Ellemarquera, augrand damdeses inspirateurs, uneétape
décisive surlechemin ducoup d'État.
Inspiré parThiers, quisouhaitait priverdudroit devote la«vile multitude »,et préparé parune commission de
dix-sept membres, lenouveau textesoumettait l'inscription surleslistes électorales àune condition dedurée de
présence aumême domicile :trois ans, délai quidevait êtreattesté parl'inscription aurôle delataxe
personnelle ou,àdéfaut, parune certification dumaire.
Lamesure n'étaitpasdépourvue d'hypocrisie, puisqu'on
affectait denepas toucher ausuffrage universel ;mais elleétait redoutablement efficace:setrouvaient ainsi
radiés prèsdetrois millions d'électeurs suruntotal inférieur àdix millions.
Lesouvriers, principales victimesde
la loi, redevenaient cesparias quelarévolution deFévrier avaitvoulu transformer encitoyens àpart entière.
Louis Napoléon laissafaire.Ilavait refusé l'idéed'uncoup deforce aveclesresponsables conservateurs,
joliment dénommés lesBurgraves.
Iln'avait pasencore lesmoyens delefaire contre eux.Tout cequ'il avait
concédé àla gauche luiparaissait suffirepourl'instant.
Marxvoitune autre explication àson silence :ses
besoins d'argent.
Sontraitement —1,2 million defrancs, encomptant lesfrais dereprésentation —s'avérait
insuffisant àcouvrir sesbesoins.
Or,prétend Marx,«une longue vied'aventurier etde vagabond luiavait donné
les antennes lesplus délicates quiluipermettaient dedécouvrir lesmoments faiblesoùilpouvait tirerde
l'argent deses bourgeois ».De fait, l'Assemblée, luioctroya peuaprès unsupplément exceptionnel d'unpeu
plus de2millions...
L'analyse deMarx nepeut pour autant êtreacceptée sansplusample examen.
D'abordparcequelagauche
elle-même laissavoterlaloi électorale dansunerelative indifférence.
Surtout,
parce qu'avec cetteloiLouis Napoléon tenaitdésormais entresesmains unearme redoutable :ou bien, pour
prix desacomplaisance, lesconservateurs luiouvraient lavoie delarévision ;ou bien, s'ilss'yrefusaient, il
pourrait àtout moment ameuter lepeuple aunom dusuffrage universel bafoué.
Or, paradoxalement, c'estàl'heure oùilparaît avoirexclu lesrépublicains ducircuit légalquelecamp des
conservateurs seretrouve aubord del'éclatement.
Lamort deLouis-Philippe, enaoût, adonné lesignal de
négociations entrelesmouvements royalistes.Uncompromis paraîtpossible entrelesdeux branches :le comte
de Chambord n'ayantpasd'enfant, riennel'empêcherait derégner puisdereconnaître lesOrléans commeses
héritiers.
MaisChambord neveut riensavoir.
Ladéception estgrande.
Lafusion dynastique ayantéchoué, la
fusion parlementaire s'entrouve inévitablement compromise.
Louis Napoléon profitedecette situation.
Certainslégitimistes excédés,certainsorléanistes résignésserallient
à sa cause.
Leparti del'Élysée voitgrossir sesrangs.
D'autant queleprésident adécidé desetourner toujours davantage versl'opinion publique etmultiplie les
voyages enprovince.
Ilprend lesFrançais àtémoin etprépare leterrain.
C'esthabile.
Plus,entout cas, que
cette demande d'augmentation desaliste civile àlaquelle l'Assemblée n'aque partiellement consenti,aprèsun
débat humiliant.
Si l'Assemblée paraîtencore luirésister, ilcompte surlepays pouradmettre, etmême imposer l'idéedela
révision.
Lesconseils généraux sontpressentis pours'exprimer àce sujet: déjàcinquante d'entreeuxsesont
prononcés positivement.
Ilva apporter lapreuve que,dèslorsqu'il lelui demande, lanation estprête, elle
aussi, às'y rallier.
Il faut lesuivre danssesdéplacements minutieusement préparés,donttouslespropos sontpesés.
Parvenant à
s'extraire deces débats ésotériques réservésàla minorité «éclairée »,ilrevient sanscesse àl'essentiel en
termes simples.
En juillet, ilest dans l'Est.DeLyon àStrasbourg, satournée sembleparticulièrement réussie.ALyon, ilparle de
la République, enaffirmant: «Je ne reconnais àpersonne ledroit desedire sonreprésentant plusquemoi.
»
Et comme sicela nesuffisait pas,ilprécise àSaint-Quentin :« Mes amis lesplus sincères, lesplus dévoués, ne
sont pasdans lespalais, ilssont sous lechaume;
ils ne sont passous leslambris dorés,ilssont dans lesateliers etles campagnes.
».
»
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