choeur. n.m. MUSIQUE : groupe de chanteurs qui interprètent ensemble une même partie vocale ou bien plusieurs. Par extension, on désigne par ce terme une oeuvre ou section d'oeuvre composée pour un choeur. Dans la Grèce antique, il n'y avait pas de théâtre sans choeur. Celui-ci jouait le rôle d'un personnage collectif qui présentait et commentait l'action en faisant preuve, généralement, de bon sens et d'humanité. Le choeur exprimait ses sentiments, par l'intermédiaire du coryphée, en déclamant des vers, en chantant et même en dansant. Constitué à l'origine de douze puis de quinze personnes pour la tragédie et de vingt-quatre pour la comédie, il tomba en désuétude après Euripide. Il a connu une réhabilitation tardive en raison de la fascination qu'il a exercée sur certains auteurs (Claudel, Brecht) et metteurs en scène du XXe siècle. Un essor de plusieurs siècles. La Bible témoigne aussi d'un chant choral (monophonique, souvent antiphonique) dans l'ancien Israël (Ancien Testament, Chroniques I, XV, 16). Les Pères de l'Église éloignèrent les femmes du chant liturgique et récusèrent les instruments comme trop liés aux cultes païens. L'usage du chant antiphonique fut repris de la tradition juive. Avec l'édit de Milan (313), officialisant le christianisme, le choeur retrouva des facteurs d'expansion. Par contraste avec le simple chant syllabique du prêtre, on confia alors au choeur les chants plus élaborés et les passages de virtuosité au soliste (cantor). À la Renaissance, la polyphonie sacrée gagna le choeur, jusque-là monophonique, qui se développa rapidement. Au XVIe siècle, le choeur comptait quatre parties fondamentales aux dénominations latines : bassus, tenor, altus et superius (plus tard italianisé en soprano). Après 1550, l'Église introduisit les castrats dans les choeurs ecclésiastiques et monastiques toujours réservés aux hommes (falsettistes et enfants tenant les parties élevées). La Réforme ne commença que modestement à établir une tradition chorale indépendante. La Réforme anglicane préserva les usages liturgiques et la Chapelle royale continua d'attirer les meilleurs chanteurs et compositeurs. Le choeur anglais était alors divisé en deux moitiés égales qui se faisaient face. Au XVII e siècle, les effectifs choraux cessèrent de croître. On eut d'autres moyens pour intensifier la sonorité, le choeur s'opposant aux solistes et aux parties instrumentales dans le style concertant. La liturgie tridentine fit fleurir les célébrations et les motets ; l'Église luthérienne, les cantates et les chorals ; l'opéra intégra enfin les voix féminines. En France, au XVIIe siècle, Lully et Rameau développèrent le choeur d'opéra dans la tragédie lyrique. Le choeur français comptait cinq parties : deux dessus, haute-contre, taille et basse-taille. Partout en Europe, le choeur fut utilisé dans l'oratorio. Carissimi en Italie, Charpentier en France, Schütz et Bach en Allemagne, puis Haendel qui lui donna une importance primordiale, notamment dans Israël en Égypte. À la fin du XVIIIe siècle, l'influence haendelienne gagna toute l'Europe, puis l'Amérique du Nord, et des sociétés chorales indépendantes se constituèrent. La Révolution française confia au choeur une place de choix et une signification politique (le peuple unanime) dans ses fêtes civiques en plein air. Au XIXe siècle, le choeur se fit moins présent dans l'opéra, mais s'épanouit dans l'oratorio. Beethoven, Berlioz, Liszt, Mendelssohn, puis Brahms et Bruckner ont construit de véritables monuments choraux. Parallèlement, on vit renaître un intérêt pour la polyphonie du XVIe siècle (Niedermeyer et Charles Bordes en France) ; et pour le choeur traditionnel accompagnant les mouvements nationaux (Tchaïkovski et la liturgie orthodoxe, Janá? ek et sa Messe glagolitique ). Le XXe siècle, porteur d'une nouvelle pratique plus « démocratisée « de la chorale (les groupes de chant se sont multipliés), a produit de grandes oeuvres chorales : War Requiem de Britten (1962), Requiem de Ligeti (1963). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anthem cantate castrat choral chorégie c ommos coryphée épode Grèce - Arts - Musique - L'exécution vocale et instrumentale Haendel Georg Friedrich magnificat maîtrise - 1.MUSIQUE manécanterie messe - Musique m otet negro-spiritual no opéra oratoire orchestre parabase personnage Phrynichos prologue psaume Rameau Jean-Philippe satyre soul-music théâtre théâtre - Un art né en Grèce tragédie Les livres choeur, page 1085, volume 2