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Cela posé, il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas de reproduire ou de plagier un modèle encore présent dans toutes les mémoires : « La France semble vouloir revenir à l'Empire [.

Publié le 31/10/2013

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Cela posé, il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas de reproduire ou de plagier un modèle encore présent dans toutes les mémoires : « La France semble vouloir revenir à l'Empire [...]. «Par esprit de défiance, certaines personnes se disent : l'Empire, c'est la guerre. Moi, je dis: l'Empire c'est la paix. « L'Empire à venir se fixe en effet des objectifs tout à fait nouveaux, qui, pour originaux qu'ils soient, n'en sont pas moins fort ambitieux; durée et stabilité ne signifieront pas immobilité: « J'en conviens, cependant, s'écrie Louis Napoléon, j'ai comme l'Empereur bien des conquêtes à faire. Je veux, comme lui, concourir à la conciliation des partis dissidents et ramener dans le courant du grand fleuve populaire les dérivations hostiles qui vont se perdre sans profit pour personne... Nous avons d'immenses territoires incultes à défricher, des routes à ouvrir, des ports à creuser, des rivières à rendre navigables, des canaux à terminer, notre réseau de chemins de fer à compléter. Nous avons, en face de Marseille, un vaste royaume à assimiler à la France [...]. Tous nos grands ports de l'Ouest à rapprocher du continent américain par la rapidité de ces communications qui nous manquent encore. Nous avons partout enfin des ruines à relever, de faux dieux à abattre, des vérités à faire triompher [...]. « Vous tous qui voulez, comme moi, le bien de notre Patrie, vous êtes mes soldats. « Tout est dit. Le moment est venu de prendre le chemin du retour... Angoulême, Rochefort, La Rochelle, Amboise -- où aura lieu la rencontre fameuse avec Abd el-Kader --, Tours, toutes ses étapes sont autant d'occasions de vérifier que la France n'a pas changé d'avis. Le 16 octobre, Louis Napoléon fait une entrée triomphale à Paris. On l'acclame. Aux cris de « Vive l'Empereur «... Tout n'est plus, dès lors, qu'une question de jours. Dès le 7 novembre, devant ces manifestations « éclatantes « de la volonté populaire, le Sénat, à l'unanimité moins une voix, vote un sénatus-consulte rétablissant la dignité impériale au profit de Louis Napoléon. Seul Narcisse Vieillard, l'ami de toujours, s'est opposé au texte qui devra être soumis à plébiscite. Cette défection n'altérera en rien les relations entre les deux hommes. Louis Napoléon comprend sans doute que la position de son vieil ami ne procède pas seulement de ses convictions républicaines, mais aussi d'une analyse de la situation identique à celle qui l'a fait si longtemps reculer. D'ailleurs, cette république qui va finir, Louis Napoléon n'a de cesse d'expliquer lui-même, ou de faire expliquer par d'autres, qu'en quelque sorte... elle continue. Troplong a cette formule significative : « La République est virtuellement dans l'Empire à cause du caractère contractuel de l'institution et de la délégation expresse du pouvoir du peuple. « Idée sur laquelle Louis Napoléon renchérit devant le Sénat : « Mes appréhensions diminuent par la pensée que, représentant à tant de titres la cause du peuple et la volonté nationale, ce sera la Nation qui, en m'élevant au Trône, se couronnera elle-même. « Et comme si cela ne suffisait pas, on ne perd aucune occasion de dire et de démontrer qu'il ne s'agit pas de rétablir une dynastie, mais seulement de prendre acte, une troisième fois, de la volonté populaire de choisir un Bonaparte pour conduire la nation. Certes, une ambiguïté demeure, présente dans le texte soumis au plébiscite, celle-là même que n'était pas parvenu à dissiper Louis Napoléon dans ses écrits de jeunesse. C'est l'ambiguïté qui naît de la coexistence des principes d'hérédité -- expressément reconnue -- et de libre choix du peuple souverain. Pour la gérer, pas d'autre solution que de consentir à consulter régulièrement le peuple et de se déclarer prêt à accepter son verdict. Pour l'heure, les 20 et 21 novembre, le peuple consulté répond par une énorme majorité d'approbation à la question qui lui est posée : 7 824 129 voix pour le « oui « contre 253 149, avec 2 062 798 abstentions. Le président du Corps législatif, Billault, présente à Louis Napoléon les résultats du plébiscite. La procédure ne doit rien au hasard, Louis Napoléon l'ayant choisie pour souligner que le nouveau régime s'organise bien sur la base du suffrage universel. Billault a les paroles qui s'imposent en de telles circonstances, quand on a bien retenu la leçon du discours de Bordeaux: « Tout en gardant un fier souvenir des grandes choses de la guerre, la Nation espère surtout en vous les grandes choses de la paix. Vous ayant déjà vu à l'oeuvre, elle attend de vous un Gouvernement résolu, rapide, fécond. Pour vous y aider, elle vous entoure de toutes ses sympathies, elle se livre à vous tout entière : Prenez donc, Sire, prenez des mains de la France cette glorieuse couronne qu'elle vous offre. « Jamais, aucun front royal n'en aura porté de plus légitime, ni de plus populaire. « Dans sa réponse, Louis Napoléon insiste une fois encore sur le fait que seul le suffrage universel explique et justifie cette couronne: « Mon règne, dit-il, ne date pas de 1815, il date de ce moment même où vous venez de me faire connaître les volontés de la Nation. « C'est bien pourquoi il ne sera que le troisième Napoléon. S'il en était allé autrement, il aurait dû être le cinquième, puisque Joseph et Louis l'avaient théoriquement précédé. Et s'il n'était pas le deuxième, c'est parce qu'on pouvait considérer qu'après Waterloo le duc de Reichstadt avait été légitimement proclamé par les représentants du peuple. Un peu plus tôt, Louis Napoléon s'était déjà expliqué là-dessus : « Je prends aujourd'hui, avec la couronne, le nom de Napoléon III, parce que la logique du peuple me l'a déjà donné de ses acclamations, parce que le Sénat l'a proposé légalement et parce que la Nation l'a ratifié. Est-ce à dire cependant qu'en acceptant ce titre, je tombe dans l'erreur reprochée au Prince qui, revenant de l'exil, déclara nul et non avenu tout ce qui s'était fait dans son absence ? Loin de moi un semblable garement ! Non seulement je reconnais les Gouvernements qui m'ont précédé, mais j'hérite en quelque sorte e ce qu'ils ont fait de bien ou de mal; car les Gouvernements qui se succèdent sont, malgré leurs origines ifférentes, solidaires de leurs devanciers. Mais plus j'accepte tout ce que depuis cinquante ans l'histoire nous ransmet avec son inflexible autorité, moins il m'était permis de passer sous silence le règne glorieux du chef de a famille et le titre régulier, quoique éphémère, de son fils, que les Chambres proclamèrent dans le dernier lan du patriotisme vaincu. Ainsi donc, le titre de Napoléon III n'est pas une de ces prétentions dynastiques et surannées qui semblent une insulte au bon sens et à la vérité ; c'est l'hommage rendu à un Gouvernement qui fut légitime et auquel ous devons les plus belles pages de notre histoire moderne. « Quoi qu'il en soit, les puissances étrangères s'abstinrent de bouger. Tour à tour, qu'elles fussent rassurées ou résignées, elles reconnurent le nouveau régime. Du côté des Anglais, la cause de Louis Napoléon profita à coup sûr de la présence au Foreign Office d'un homme avec qui il s'était lié d'amitié à Londres, lord Malmesbury. Il n'y eut guère que le tsar à lui marquer une certaine mauvaise humeur teintée de condescendance. Dans un message qu'il lui adressa, au lieu de lui onner du « Mon Bon Frère « qui s'imposait entre souverains, il le gratifia d'un « Mon Bon Ami « qui mettait ntre eux quelque distance. Louis Napoléon sut adroitement lui renvoyer la balle, par ambassadeur interposé: « e remercie Sa Majesté. Car si l'on subit ses Frères, on choisit ses Amis. « t tout cela débouche sur le 2 décembre 1852, où sera consacré l'Empire. On n'avait pas résisté à la tentation e la symbolique : celle du lieu, Saint-Cloud, là-même où Napoléon Ier avait été proclamé empereur en 1804. elle de la date: célébrait-on le souvenir du sacre, celui d'Austerlitz ou, pour le conjurer, celui du coup d'État? e toute façon, elle était bien choisie... *** a simple chronologie donnerait à penser que le mariage de l'empereur ne fut qu'une étape de plus, mûrement réparée et 193 réfléchie, dans la démarche méthodique de mise en place des nouvelles institutions. ouis Napoléon convola avec Eugénie de Guzman le 30 janvier 1853, soit moins de deux mois après la roclamation de l'Empire. Cette union qui, tant par le choix de l'élue que par sa précipitation, stupéfia la France, rocédait probablement moins d'une volonté politique que de la brutale détermination de Louis Napoléon à uivre un penchant personnel. ien sûr, dès lors que l'Empire était là, il fallait en tirer les conséquences et s'organiser. Et, notamment, trouver ne femme, pour assurer la descendance mâle, faute de laquelle toute cette belle construction pourrait bien se ransformer en machine infernale... Chacun était bien conscient en effet que, tant qu'il n'y aurait pas d'héritier, le égime ne pourrait trouver ses assises définitives. uelques années plus tard, avant la naissance du prince impérial, un incident devait illustrer ce sentiment 'angoisse, sourd et permanent. On était en 1854 et la guerre de Crimée s'éternisait : la promenade militaire nnoncée s'avérait pleine de difficultés et causait des pertes inattendues et démesurées dans le corps xpéditionnaire. Louis Napoléon n'y tenait plus... Il se reprochait d'être loin de ses soldats, qu'il avait engagés ans la première expérience guerrière de son règne... Valérie Mazuyer, dans ses Mémoires, raconte, à sa anière, naïve et touchante, les tourments et la résolution de l'Empereur qu'elle croise aux Tuileries : Oh Sire, quel radieux soleil, aujourd'hui, sur notre capitale ! Oui, mais en Crimée, les nuits sont longues et glaciales [...], les souffrances de nos troupes, en cette période 'hiver dépassent ce qu'on peut imaginer. Je ne puis me résoudre à demeurer ici sans les aller rejoindre, quoi qu'on me dise pour m'en dissuader. « Bientôt, il se murmure que les cigares et les uniformes de campagne de l'empereur ont déjà été expédiés à onstantinople et que Louis Napoléon est sur le départ. C'est l'affolement général! On se rassure en se disant que, dans l'immédiat, l'impératrice assurerait la régence et que le roi Jérôme présiderait le Conseil du Trône. Mais s'il devait arriver malheur au souverain? La silhouette du prince Napoléon Jérôme, qui se profile alors, ne suscite qu'un enthousiasme limité. Il faudra que Persigny et Morny, oubliant leur inimitié, se liguent pour dissuader Louis Napoléon de partir. Avec un argument massue: tout le monde vend à la Bourse; y compris l'oncle Jérôme. Cet épisode permet de comprendre, rétrospectivement, que, dès la fin de 1852, nombreux sont ceux qui se préoccupent de marier Louis Napoléon. On conçoit aussi que Napoléon Jérôme, directement intéressé, soit le moins empressé de tous... Et qu'il trouve une alliée de fait dans sa soeur Mathilde, que bien des motifs personnels empêchent de considérer avec faveur une telle issue. Mathilde et Napoléon Jérôme sont tous les deux les enfants de l'excentrique roi Jérôme, ex-souverain de Westphalie. Frère cadet de Napoléon Ier, Jérôme a soixante-huit ans au moment du rétablissement de l'Empire. Libertin, homme à femmes, amateur de restaurants et de théâtre, de longues années de privation ont suscité chez lui la volonté de mener grand train et une inextinguible cupidité. Viel-Castel le note : « Le vieux drôle royal ne marche et n'agit qu'à coup d'argent. « Jérôme n'a jamais vraiment cru en Louis Napoléon. Il se serait accommodé de la monarchie de Juillet... ou de la république : Louis-Philippe l'a autorisé à revenir en France et le gouvernement de Cavaignac l'a réintégré dans son grade de général de division... Pourtant, après avoir hésité, il a eu la bonne idée de se ranger, lors du coup d'État, aux côtés de son neveu. Nommé gouverneur des Invalides et maréchal de France, avec le Palais-Royal en partage, il obtiendra de surcroît la présidence du Sénat, en janvier 1852, poste qu'il abandonnera rapidement, pour marquer sa solidarité avec son fils qu'il estime mal traité. Ses funérailles, en 1860, donneront lieu à l'une des grandes cérémonies du règne. Si son personnage n'a plus alors qu'un intérêt anecdotique, ses deux enfants, Napoléon Jérôme et Mathilde, sont en mesure de jouer un rôle fort important. Mathilde en a sans doute les capacités, mais n'est guère servie par les circonstances. Quant à son frère, malgré un contexte des plus favorables, il ne parviendra jamais à saisir sa chance. Étrange personnalité, en vérité, que celle de ce Jérôme Napoléon, alias Napoléon Jérôme, dit « Plon-Plon « : il a des qualités et même de véritables dons. Mais tout se passe comme s'il s'ingéniait à les gâcher, consciencieusement et systématiquement. Il a trente ans en 1852. Louis Napoléon, dont il a partagé quelques fredaines, pourrait tout naturellement se tourner vers lui, et obtenir un soutien peut-être décisif dans la mise en oeuvre de sa politique. Car, sur le fond, ils ne sont guère éloignés, même si Napoléon Jérôme pousse jusqu'à l'excès certaines des convictions de son cousin. Démocrate, mais napoléonien, anticlérical, il rêve d'un État qui parviendrait à concilier les libertés et l'autorité. Il est un adepte fervent de la cause des nationalités. C'est dire que, même si, par bravade, il s'est décidé à désapprouver le coup d'État, il serait susceptible, en prenant la tête d'une aile gauche du bonapartisme, d'aider Louis Napoléon à rééquilibrer le camp de ceux qui le soutiennent, en élargissant sa marge de manoeuvre. Ancien député de gauche à la Constituante, puis à l'Assemblée législative, il pourrait travailler à rallier certains de ses anciens collègues à la cause de son cousin. Las! Si brillante qu'elle soit, l'intelligence de Napoléon Jérôme est beaucoup plus négative que constructive. Luimême est inconstant et fantasque. Et ses initiatives sont imprévisibles. Finalement, il gênera l'empereur plus qu'il ne l'aidera: la jalousie peut expliquer son comportement. Visiblement, il a du mal à se persuader que Louis Napoléon n'occupe pas une place qui devrait être la sienne, lui dont la ressemblance physique avec Napoléon Ier est si frappante... Cette jalousie ne se dissimula souvent qu'imparfaitement, notamment lors de la naissance du prince impérial. Au point que, pour un moment, Louis Napoléon l'écartera même explicitement de la succession, en s'ouvrant très franchement de ses griefs à son oncle : « Votre fils, lui explique-t-il, ne fait rien pour mériter une si haute destinée. Il croit qu'en voyant des personnes tarées, en entretenant des correspondances dans les départements avec des démagogues connus, il réserve les chances de l'avenir. Il montre son peu de jugement. Aussi, je vous le dis avec franchise : tant que votre fils ne se sera pas rendu digne de gouverner la France, il ne sera pas compris dans l'hérédité. « C'est que, là où Louis Napoléon, dans un souci de réalisme et d'efficacité, cherche à ménager les transitions, à adapter le rythme de son action aux possibilités de l'heure, son cousin ne rêve que plaies et bosses, ruptures et

« « Jamais, aucunfrontroyal n'enaura porté deplus légitime, nide plus populaire.

» Dans saréponse, LouisNapoléon insisteunefoisencore surlefait que seul lesuffrage universel expliqueet justifie cettecouronne: «Mon règne, dit-il,nedate pasde1815, ildate decemoment mêmeoùvous venez de me faire connaître lesvolontés delaNation.

» C'est bienpourquoi ilne sera queletroisième Napoléon.

S'ilenétait alléautrement, ilaurait dûêtre le cinquième, puisqueJosephetLouis l'avaient théoriquement précédé.Ets'il n'était pasledeuxième, c'estparce qu'on pouvait considérer qu'aprèsWaterloo leduc deReichstadt avaitétélégitimement proclaméparles représentants dupeuple. Un peu plus tôt,Louis Napoléon s'étaitdéjàexpliqué là-dessus : « Je prends aujourd'hui, aveclacouronne, lenom deNapoléon III,parce quelalogique dupeuple mel'adéjà donné deses acclamations, parcequeleSénat l'aproposé légalement etparce quelaNation l'aratifié.

Est-ce à dire cependant qu'enacceptant cetitre, jetombe dansl'erreur reprochée auPrince qui,revenant de l'exil, déclara nuletnon avenu toutcequi s'était faitdans sonabsence ?Loin demoi unsemblable égarement !Non seulement jereconnais lesGouvernements quim'ont précédé, maisj'hérite enquelque sorte de cequ'ils ontfaitdebien oudemal; carlesGouvernements quisesuccèdent sont,malgré leursorigines différentes, solidairesdeleurs devanciers.

Maisplusj'accepte toutceque depuis cinquante ansl'histoire nous transmet avecsoninflexible autorité,moinsilm'était permis depasser soussilence lerègne glorieux duchef de ma famille etletitre régulier, quoiqueéphémère, deson fils,que lesChambres proclamèrent dansledernier élan dupatriotisme vaincu. « Ainsi donc, letitre deNapoléon IIIn'est pasune deces prétentions dynastiques etsurannées quisemblent une insulte aubon sens etàla vérité ;c'est l'hommage renduàun Gouvernement quifutlégitime etauquel nous devons lesplus belles pages denotre histoire moderne.

» Quoi qu'ilensoit, lespuissances étrangèress'abstinrent debouger.

Touràtour, qu'elles fussentrassurées ou résignées, ellesreconnurent lenouveau régime. Du côté desAnglais, lacause deLouis Napoléon profitaàcoup sûrdelaprésence auForeign Officed'un homme avecquiils'était liéd'amitié àLondres, lordMalmesbury.

Iln'y eut guère queletsar àlui marquer une certaine mauvaise humeurteintéedecondescendance.

Dansunmessage qu'illuiadressa, aulieu delui donner du«Mon BonFrère »qui s'imposait entresouverains, ille gratifia d'un«Mon BonAmi»qui mettait entre euxquelque distance.

LouisNapoléon sutadroitement luirenvoyer laballe, parambassadeur interposé:« Je remercie SaMajesté.

Carsil'on subit sesFrères, onchoisit sesAmis.

» Et tout cela débouche surle2décembre 1852,oùsera consacré l'Empire.Onn'avait pasrésisté àla tentation de lasymbolique :celle dulieu, Saint-Cloud, là-mêmeoùNapoléon Ier avait étéproclamé empereur en1804. Celle deladate: célébrait-on lesouvenir dusacre, celuid'Austerlitz ou,pour leconjurer, celuiducoup d'État? De toute façon, elleétait bien choisie... *** La simple chronologie donneraitàpenser quelemariage del'empereur nefutqu'une étapedeplus, mûrement préparée et193 réfléchie, dansladémarche méthodique demise enplace desnouvelles institutions. Louis Napoléon convolaavecEugénie deGuzman le30 janvier 1853,soitmoins dedeux moisaprès la proclamation del'Empire.

Cetteunion qui,tant parlechoix del'élue queparsaprécipitation, stupéfialaFrance, procédait probablement moinsd'unevolonté politique quedelabrutale détermination deLouis Napoléon à suivre unpenchant personnel. Bien sûr,dèslorsque l'Empire étaitlà,ilfallait entirer lesconséquences ets'organiser.

Et,notamment, trouver une femme, pourassurer ladescendance mâle,fautedelaquelle toutecettebelleconstruction pourraitbiense transformer enmachine infernale...

Chacunétaitbien conscient eneffet que, tantqu'il n'yaurait pasd'héritier, le régime nepourrait trouversesassises définitives. Quelques annéesplustard, avant lanaissance duprince impérial, unincident devaitillustrer cesentiment d'angoisse, sourdetpermanent.

Onétait en1854 etlaguerre deCrimée s'éternisait :la promenade militaire annoncée s'avéraitpleinededifficultés etcausait despertes inattendues etdémesurées danslecorps expéditionnaire.

LouisNapoléon n'ytenait plus...

Ilse reprochait d'êtreloindeses soldats, qu'ilavait engagés dans lapremière expérience guerrièredeson règne...

ValérieMazuyer, danssesMémoires, raconte,àsa manière, naïveettouchante, lestourments etlarésolution del'Empereur qu'ellecroiseauxTuileries : « Oh Sire, quelradieux soleil,aujourd'hui, surnotre capitale ! — Oui, mais enCrimée, lesnuits sontlongues etglaciales [...],lessouffrances denos troupes, encette période d'hiver dépassent cequ'on peutimaginer.

Jene puis merésoudre àdemeurer icisans lesaller rejoindre, quoi. »

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