CEA (Commissariat à l'énergie atomique). organisme créé par une ordonnance du 30 octobre 1945 qui précise qu'il poursuivra « des recherches scientifiques et techniques en vue de l'utilisation de l'énergie atomique dans les divers domaines de la science, de l'industrie et de la défense nationale « et devra être à la fois « très près du gouvernement et... cependant doté d'une très grande liberté d'action «. Bénéficiant d'une liberté quasi universitaire et disposant d'outils de travail exceptionnels, il développa une recherche de haut niveau tant dans les sciences fondamentales, de la biologie aux mathématiques, que dans la technologie. La fin des années quarante est celle des pionniers, installés dans l'ancien fort de Châtillon. En 1948, la première pile atomique française, Zoé, de puissance nulle, entre en divergence. Les premiers centres d'études nucléaires (CEN) sont construits dans les années cinquante. Ceux de Saclay et de Grenoble sont des organismes de recherche où se développent les sciences fondamentales théoriques et expérimentales, et les études plus pratiques visant à la production d'énergie électrique. Au centre de Marcoule sont construits des réacteurs au graphite qui fournissent de l'électricité (premier raccord au réseau EDF en 1956) et aussi du plutonium qui sera utilisé dans la bombe A, dont la décision officielle de fabrication coïncide avec la création de la Direction des applications militaires (DAM) en 1958. La première explosion a lieu en 1960. Dans les années soixante, l'expansion civile et surtout militaire s'accélère (usine d'enrichissement de Pierrelatte, premier sous-marin à propulsion nucléaire, premiers tirs thermonucléaires). La recherche fondamentale est toujours encouragée (réacteurs atomiques de recherche, accélérateurs de particules, étude de la fusion contrôlée, création de centres de calculs par ordinateurs, etc.) et les activités du CEA s'étendent à divers domaines technologiques : céramiques, métallurgie, électronique, béton, chimie fine, etc. En 1970, une décision importante est prise par EDF : pour ses centrales, elle choisit, de préférence à la « filière française « (uranium naturel, graphite, gaz), une technique américaine sous licence Westinghouse (réacteur à uranium enrichi et eau sous pression). Le CEA, qui collabore avec elle, doit se convertir à la nouvelle technique. Il garde la responsabilité des piles de recherche ou des réacteurs de pointe (piles à neutrons rapides), des études sur la fusion contrôlée, mais doit aussi s'attaquer au problème difficile du traitement d'une très grande quantité de déchets produits par les nouvelles centrales. À ses débuts, le CEA encourage l'industrie par des cessions de licence. À partir des années soixante-dix, il confie les activités industrielles à de nombreuses filiales, qu'il contrôle en tout ou en partie, et prend des participations dans des sociétés existantes. En 1983, pour structurer toutes ces filiales, est créée la société holding CEA-Industrie qui, avec le CEA proprement dit, constitue le Groupe CEA. En 1994, les effectifs étaient de près de 43 000 personnes et le chiffre d'affaires consolidé, de 50 milliards de francs. En 1974 est prise la décision du « tout nucléaire «. La France possède alors une dizaine de réacteurs d'une puissance de 500 MW au plus, qui fournit 2 % de la consommation totale d'énergie. Le 1 er janvier 1988, elle passe au deuxième rang dans le monde après les États-Unis et avant l'Union soviétique, pour la puissance installée : 50,1 GW avec cinquante-trois centrales ayant déjà divergé. Désormais, l'électronucléaire fournit près de 80 % de la production française d'électricité. On constate que les plus fortes augmentations de crédit d'État portent sur la gestion des déchets radioactifs et les sciences du vivant. Ce sont en effet des sujets sensibles pour l'opinion publique, comme l'ont montré les mouvements de protestation contre le stockage des déchets en sous-sol, dans les régions concernées. Depuis l'accident de Tchernobyl, le maître mot est la sécurité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats centrales - Les centrales nucléaires Chinon déchets EDF (Électricité de France) électricité - La production française d'électricité Fessenheim Gravelines Hague (cap de la) Joliot-Curie Marcoule Pierrelatte plan calcul recherche-développement Saclay Saint-Laurent-Nouan santé - La recherche biomédicale surgénérateur Tchernobyl Three Miles Island Tricastin uranium Zoé Les médias recherche scientifique - les grands centres de recherche en France Les livres CEA, page 908, volume 2