Boulanger Georges, 1837-1891, né à Rennes (Ille-et-Vilaine), général et homme politique français.

Boulanger Georges, 1837-1891, né à Rennes (Ille-et-Vilaine), général et homme politique français. Officier brillant et ambitieux sorti du peuple, il fut nommé en 1886 ministre de la Guerre du cabinet Freycinet. Il afficha un nationalisme qui le fit surnommer le « général La Revanche «. Il se rendit populaire par des mesures qui amélioraient la vie matérielle des soldats et défendit l'égalité républicaine en matière de service militaire (« les curés sac au dos «). Soutenu par la ligue des Patriotes, Boulanger cristallisa autour de lui la fièvre patriotique. Inquiet de cette popularité (plus de trois cent cinquante chansons lui furent consacrées), le gouvernement le nomma à Clermont-Ferrand en 1887 ; la foule, massée à la gare de Lyon, tenta d'empêcher son départ. Boulanger groupa autour de sa personne une coalition hétéroclite, sorte de « syndicat des mécontents «, qui allait de l'extrême gauche radicale (avec Rochefort) aux bonapartistes et aux monarchistes (avec notamment les subsides de la duchesse d'Uzès). Boulanger, dont le programme tenait dans la formule : « dissolution, révision, Constituante «, fut élu dans plusieurs élections partielles avant de connaître un véritable triomphe électoral à Paris le 27 janvier 1889. Mais il renonça au dernier moment à marcher sur l'Élysée comme l'y incitaient ses partisans. Le gouvernement se ressaisit, les candidatures multiples furent interdites. Boulanger fut accusé d'atteinte à la sûreté de l'État et condamné par contumace à la déportation par le Sénat réuni en haute cour. Réfugié en Belgique, le général se suicida peu de temps après par désespoir sentimental, sur la tombe de sa maîtresse, MMe de Bonnemains. Le boulangisme. L'affaire Boulanger fut l'une des premières crises que traversa le régime républicain. On peut distinguer un boulangisme parisien, démocratique et populaire, et un boulangisme provincial, conservateur, qui espérait un coup d'État préludant à une restauration monarchiste. Mais ces deux courants ont un fonds commun : l'antiparlementarisme et un patriotisme militariste et cocardier. La naissance de ce « parti national «, violemment opposé au régime en place au nom des intérêts suprêmes de la patrie, fut le moment décisif dans la vie politique française, où les valeurs patriotiques passèrent d'une gauche jacobine à une droite nationaliste. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cassagnac (Bernard Adolphe Granier de) Déroulède Paul France - Histoire - L'enracinement de la République - La République radicale (18991918) République (IIIe) Rochefort (Victor-Henri, marquis de Rochefort-Luçay, dit Henri) Schnaebelé (affaire) Les livres Boulanger Georges, page 715, volume 2 France - le général Boulanger, page 2017, volume 4