Bossuet Jacques Bénigne, 1627-1705, né à Dijon (Côte-d'Or), évêque, théologien et orateur français. Admiré pour la splendeur de son style, l'un des plus grands de la prose française, Bossuet a été dès son vivant et est longtemps resté au centre de vives polémiques pour la raideur et le conservatisme de sa pensée. Ses fameuses Oraisons funèbres (Anne d'Autriche, Henriette de France, Henriette d'Angleterre, Condé...) de même que ses admirables Sermons - « Sur l'éminente dignité des pauvres « (1659), « Sur la mort « (1662), « Sur l'unité de l'Église « (1681) - ne sont qu'une petite partie d'une oeuvre considérable qui s'inspira toujours de thèmes de théologie, de controverses doctrinales et de spiritualité. Appartenant à la noblesse de robe et destiné à l'état ecclésiastique, dès 13 ans il fut fait chanoine de Metz. Instruit à Dijon chez les jésuites, puis à Paris au collège de Navarre, où il bénéficia de la meilleure formation, Bossuet fréquenta aussi le milieu de Saint-Vincent-de-Paul. À Metz, où s'exercèrent d'abord son ministère et sa charité, il commença à déployer un art oratoire qui l'imposa ensuite à Paris. De 1660 à 1670, prédicateur à la cour et devant le roi lui-même, il consacra l'essentiel de ses dons à la théologie et à la controverse avec les protestants, contribuant à la conversion de Turenne. Évêque de Condom en 1669, il se démit l'année suivante lorsqu'il fut nommé précepteur du dauphin. Son enseignement le conduisit alors à composer de grands ouvrages pédagogiques, dont le Discours sur l'histoire universelle (1681) et la Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte ( posthume). Après le mariage de son élève (1680), il devint évêque de Meaux et le resta jusqu'à sa mort, consacrant beaucoup de soins à son diocèse. L'« Aigle de Meaux «. Bossuet fut la personnalité marquante de l'Église de France et pesa sur toutes les querelles théologiques et ecclésiastiques du temps : querelle du gallicanisme (il rédigea et défendit la Déclaration des Quatre Articles en 1682) ; controverse antiprotestante lors de la révocation de l'édit de Nantes (1685), qui lui inspira l'Histoire des variations des Églises protestantes (1688) ; querelle du quiétisme : Relation sur le quiétisme (1698), qui l'opposa durement à Fénelon, dont il fit condamner la doctrine à Rome. Par ses traités de spiritualité encore : Traité de la concupiscence, Méditation sur l'Évangile, comme dans sa vaste correspondance, Bossuet s'affirme partout comme combattant de l'orthodoxie et de la tradition immuable contre toute tentative de variation de la doctrine ou d'évolution des dogmes. Ce n'est donc pas par l'originalité, mais par la fermeté et la cohérence qu'a cherché à s'imposer sa théologie, même si dans la controverse avec les protestants il sut faire preuve de sens du dialogue, cherchant à établir des points d'accord. C'est cette fermeté intellectuelle qui l'opposa à la spiritualité plus affective d'un Fénelon. C'est ce culte de la permanence qui en fit un théoricien de l'absolutisme de droit divin, le monarque n'ayant de comptes à rendre qu'à Dieu. Aujourd'hui, il demeure surtout de Bossuet le prestige d'un style qui s'apparente à la fois à l'époque baroque qui s'achève et à la rigueur de la période classique qui s'affirme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Déclaration du clergé de France Fénelon (François de Salignac de La Mothe) France - Arts - Littérature - Le XVIIe siècle France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) - Louis XIV et l'absolutisme (1661-1715) gallicanisme Henriette-Anne Stuart Henriette-Marie de France Jurieu Pierre Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand Massillon Jean-Baptiste Meaux méditation oraison panégyrique prédication quiétisme sermon Les livres Bossuet, page 703, volume 2