Devoir de Philosophie

Bonapartisme qui est une référence à ceux-là est l'ennemi de celle-ci.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

Bonapartisme qui est une référence à ceux-là est l'ennemi de celle-ci. « Cette conviction, Émile Ollivier se l'est forgée peu à peu. Elle ne repose sur rien de vil. On ne saurait douter de son profond désintéressement, de sa sincérité et de son courage. Si le pouvoir seul l'intéressait, il aurait eu mille occasions d'y parvenir plus tôt. Lorsqu'il y accède, ses idées sont moins que jamais faciles à défendre, les comportements manichéens n'ayant rien perdu de leur vigueur. Il ne dévie pas pour autant de sa route, se résignant à passer pour un renégat aux yeux des uns, et pour un arriviste aux yeux des autres. Henri Bergson, qui lui succédera à l'Académie française, trace de lui ce portrait: « En toute circonstance, qu'on lui parlât du passé ou du présent, de ce qu'on faisait ou de ce qu'on pourrait faire, la même question revenait sur les lèvres de M. Émile Ollivier: où est le droit? Où est le devoir? Qu'exige, qu'eût exigé la justice? [...] « A aucun prix il n'eût utilisé, même pour des fins pratiques les plus hautes, les parties basses de la nature humaine, la cupidité, l'égoïsme, l'envie. Il était l'artiste qui voudrait tout droit sculpter son idéal dans le marbre, sans passer par l'intermédiaire de la terre glaise où l'on se salit les mains... [...] Par-delà les partis, sa pensée allait à la France. « Paul Reynaud n'a probablement rien compris au personnage quand il écrit : «Son tort, à lui, fut d'être au pouvoir lorsque l'heure fatale a sonné. S'il ne s'était pas rallié à l'Empire, s'il n'avait pas, comme nous disons aujourd'hui, participé trop tôt, Émile Ollivier aurait été l'un des grands hommes de la IIIe République [...]. Parce qu'à ce moment de l'histoire, il fut en haut de l'édifice, c'est lui qui fut foudroyé. « En réalité, tout porte à penser que, fait comme il l'était, Ollivier a choisi de participer sans songer un instant à son intérêt personnel, mais par conviction et par devoir. Il vient pourtant de fort loin. C'est un républicain de 1848, un vrai, un pur. Après les journées de février, à vingt-trois ans, il s'est retrouvé préfet des Bouches-du-Rhône. Voilà donc un tout jeune homme, à peine sorti de l'adolescence, à la tête d'un département aussi turbulent dans une époque aussi confuse: on croit rêver... Les Marseillais eux-mêmes n'en reviennent pas. Il fait, en tout cas, de son mieux, parlant pour exalter les uns, calmer les autres, et tentant d'organiser les choses. Il ne tiendra pas plus de quelques semaines. Assez pour apprendre beaucoup, et mesurer la longue distance qui sépare si souvent le discours et les actes. Il reprendra sa profession d'avocat... Cela ne l'empêchera d'ailleurs pas d'avoir à souffrir du 2-Décembre. Son père, Démosthène Ollivier, est arrêté, incarcéré, promis à la déportation. Le fils aurait pu en concevoir de l'amertume; il saura oublier. C'est une intelligence exceptionnelle, peut-être desservie par une sensibilité à fleur de peau; il a l'orgueil de sa conviction, orgueil qui se teinte parfois d'une ombre de vanité. On a pu dire qu'il était un romantique attardé dans une époque positiviste. Il est enthousiaste, de temps en temps naïf, et peut-être trop optimiste. Morny avait vite remarqué cet élu de 1857, l'un des plus brillants du groupe des cinq opposants. Le président du Corps législatif n'avait pas tardé à le trouver différent des autres et peu à son aise au sein du vieux parti républicain. Et, de fait, Ollivier est convaincu que la révolution mène tout droit au despotisme. Il est devenu peu à peu indifférent à la forme des régimes et ne croit plus qu'à la liberté. Alors, pourquoi pas l'Empire? A lui peutêtre de le transformer, de le transfigurer. Louis Girard assure qu'il n'a pas seulement Benjamin Constant pour modèle, mais que, toute révérence gardée, il n'a pas exclu de jouer dans la politique française un rôle analogue à celui de saint Paul pour le catholicisme. Ce qui le détermine, c'est plus et mieux qu'une ambition, c'est une mission. Le mot qui s'applique le moins à sa démarche est bien celui de ralliement. Ollivier ne s'est pas rallié à Louis Napoléon. Venant d'horizons opposés, les deux hommes sont allés l'un vers l'autre; les chemins qu'ils ont choisi d'emprunter se sont croisés et leur rencontre n'implique pour aucun d'eux un quelconque reniement. Comme si chacun pressentait les risques de fausse interprétation, l'heure du rendez-vous sera longtemps différée. C'est une véritable danse d'amour qu'ils vont interpréter tous deux, reportant à beaucoup plus tard une association à laquelle tout les destine. Et pourtant, dès 1861, comment pourrait-on douter un seul instant du caractère inéluctable de leur entente? Après un discours d'une extrême violence du député Keller sur l'Italie, c'est Ollivier qui prend la parole, soutenant la politique de l'empereur -- comme il a défendu l'année précédente le traité franco-anglais - puis, emporté par son éloquence, adjurant Louis Napoléon de conduire la France sur la voie de la liberté. Huit ans avant l'échéance, il annonce qu'il accepte d'y participer. Il faut lire et relire ces phrases, dont Ollivier lui-même apporte qu'il les prononça avec une sorte de « transport intérieur « : Sire, quand on est acclamé par trente-cinq millions d'hommes, quand on est acclamé parmi les Souverains, uand la destinée a épuisé pour vous toutes ses faveurs, il reste encore une joie ineffable à connaître, c'est, epoussant les conseillers pusillanimes, d'être l'initiateur courageux et volontaire d'un grand peuple à la liberté ...]. J'en réponds, le jour où cet appel serait fait, il pourrait bien se trouver encore dans le pays des hommes idèles aux souvenirs du passé ou absorbés par les espérances de l'avenir, mais le plus grand nombre pprouverait avec ardeur. Quant à moi, qui suis républicain, j'admirerais, j'appuierais, et mon appui serait 'autant plus efficace qu'il serait totalement désintéressé. « l'époque, Morny n'arrête pas, comme on dit, de le « travailler au corps «. C'est superflu; et inutile. Superflu, arce qu'Ollivier sait fort bien ce qu'il veut et où il va. Inutile, parce que l'opération séduction du président du orps législatif n'est pas de nature à modifier le comportement qu'il s'est choisi. Nul n'a besoin de le solliciter our qu'il réponde à Thiers, après le discours de celui-ci sur les « libertés nécessaires «, discours où s'exprime ne préférence pour un souverain qui règne et ne gouverne pas. Ollivier va s'en démarquer nettement : « Je éclame la responsabilité des Ministres sans exclure celle du Chef de l'État. « n ne saurait dire plus clairement qu'il veut un empereur responsable. Dans son livre le 19 Janvier, il xplicitera ultérieurement sa pensée: « La responsabilité de l'Empereur porte sur la direction de l'ensemble, elle des ministres sur la part qu'ils ont prise à cette direction et en outre sur l'exécution et le détail. La responsabilité de l'Empereur ne pouvant être mise en action que par un plébiscite ou par une révolution, est la econnaissance constitutionnelle de la souveraineté populaire (...) La responsabilité ministérielle, qui ne 'impose que par des coups de majorité, est la reconnaissance des droits politiques des Assemblées. « n 1865, il va plus loin, en votant l'adresse. Dans un discours resté fameux, le 27 mars, il condamne les entations d'immobilisme tout en affichant sa disponibilité: « Quant à moi, mon parti est pris. Le jour où le ouverain entrera dans la voie libérale politique avec autant de décision qu'il est entré dans la liberté civile et ociale, ce jour-là [...] je ne serai pas hostile, je serai favorable. Car je n'hésite pas à le déclarer hautement dès ujourd'hui. Mon voeu le plus sincère, mon voeu le plus ardent, c'est que le gouvernement de l'Empereur se onsolide par la liberté. « n commence à parler très sérieusement de son accession à un ministère dans une combinaison dont Morny urait pris la tête. Il ne veut pas alors en entendre parler, et adoptera la même attitude, en décembre 1866, orsque Walewski lui déclarera tout de go: « L'Empereur m'a chargé de vous offrir le Ministère de l'Instruction ublique avec délégation générale comme orateur du Gouvernement devant les Chambres. « llivier s'est expliqué sur ces deux refus successifs: « Les élévations soudaines, imprévues, sont précisément e propre du pouvoir absolu; dans les Gouvernements libres, les premiers emplois ne sont accessibles qu'à eux qui, après un stage plus ou moins long, ont obtenu la confiance de l'opinion. « e qu'il pense sans doute, c'est qu'il serait moins efficace en menant, de l'intérieur, une oeuvre de libéralisation u'en travaillant, hors du gouvernement, à lui susciter des concours. *** ourtant, le contact a été enfin noué. mile Ollivier fait partie d'une commission que préside l'impératrice et qui est destinée à améliorer le sort des eunes détenus, pour lesquels on se propose de substituer à la prison l'envoi en colonies agricoles. A ce titre, il 'est rendu aux Tuileries le 27 juin 1865, et, profitant de l'occasion, Louis Napoléon, qui feint d'être passé par asard, s'arrange pour le rencontrer et pour engager avec lui une première conversation. L'empereur en retire la meilleure des impressions. L'homme lui plaît: il lui a paru sincère et désintéressé. rès vite, la nouvelle de l'entretien se répand et les spéculations vont bon train. On imagine que cela doit gacer au plus haut point Rouher qui n'est pas pour rien dans cette note très sèche qui paraît au Moniteur du 3 septembre et tente de mettre un terme aux rumeurs: « Les journaux s'évertuent depuis quelque temps à rédire du changement dans les hommes et dans les choses du gouvernement. Nous sommes autorisés à éclarer que ces bruits sont sans fondement et inventés par la malveillance. « u moins est-il clair que désormais Rouher et Ollivier se livreront une lutte sans merci. C'est sans doute à ouher qu'Ollivier pense lorsqu'il prend au début de 1866, avec quarante-trois autres signataires, l'initiative d'un mendement à l'adresse qui obtiendra soixante-trois voix et qui demande la poursuite (ou la reprise?) des éformes libérales: «La France, fermement attachée à la dynastie qui garantit l'ordre ne l'est pas moins à la iberté qu'elle considère comme nécessaire à l'accomplissement de ses destinées. Aussi, le Corps Législatif roit-il être l'interprète du sentiment public en apportant au pied de votre Trône le voeu que votre Majesté donne au grand acte de 1860 les développements qu'il comporte. « Il n'y a rien là qui soit de nature à choquer Louis Napoléon. D'ailleurs, celui-ci accomplira bientôt un geste qui n'est pas dépourvu de portée, en étendant le droit d'amendement et en créant une indemnité de 12 500 francs par session, ce qui est une façon, qui en vaut bien une autre, de reconnaître le droit des députés à une certaine indépendance. Chacun sent bien qu'on s'oriente vers des moments décisifs. Défendant l'amendement à l'adresse de janvier 1866, qui préconisait « un sage progrès de nos institutions «, Ollivier reste sur la position qu'il avait ainsi exprimée l'année précédente: « Céder ne suffit pas, il faut céder à propos, ni trop tôt, ni trop tard [...]. Pour l'Empire, je le crois, il n'est pas trop tôt, il n'est pas trop tard: c'est le moment. « Cependant, la voie se fait pour lui de plus en plus étroite. Thiers déploie toute son habileté pour occuper l'espace laissé libre entre les bonapartistes autoritaires et les républicains. Le Tiers Parti qu'il s'attache à constituer tend à recruter à l'endroit même où Ollivier pourrait espérer trouver des partisans dans la phase décisive de la libéralisation. De leur côté, les tenants de l'autoritarisme serrent les rangs, et se montrent tout aussi capables d'attirer vers eux certains membres du « marais «; et, bien entendu, le programme libéral a tout pour leur déplaire. Les résultats des élections municipales et départementales les ont affolés; c'est à leurs yeux la conséquence d'une politique de faiblesse, dont ils sont convaincus que Thiers, leur bête noire, sera finalement le seul bénéficiaire. De la part d'Ollivier et de ses amis, l'amendement à l'adresse était une façon de laisser ouvert le champ du possible. Il est clair que, pour l'instant, Ollivier ne peut être d'un grand secours. ouis Napoléon en arrive donc très vite à la conclusion qu'il va devoir mener seul, ou pratiquement seul, la deuxième phase de l'opération lancée en 1860. Dans l'immédiat, mettre Ollivier en avant ne servirait à rien, inon sans doute à le disqualifier définitivement. D'ailleurs, l'empereur n'est pas encore en totale harmonie avec l'ancien préfet de Marseille. L'emploi du verbe « céder « dans le récent discours d'Ollivier a dû lui écorcher les reilles. Il ne s'agit pas pour lui de céder: il n'y a rien à céder; et pas l'ombre d'une contradiction entre ce qui va e faire et ce qui a été accompli. Louis Napoléon l'affirmera avec force: « Si je prends l'initiative des réformes, ela ne condamne en aucune façon le passé. « Tout cela doit être très clair. Or, il ne semble pas qu'Ollivier en oit encore totalement convaincu. Raison de plus pour attendre. e 10 janvier 1867, les deux hommes se revoient et se parlent longuement. Cette conversation leur permet de rendre ensemble la mesure de ce qui les sépare encore. Lorsqu'ils se quittent, ils sont tous les deux onscients que leurs routes, pendant un certain temps encore, resteront séparées quoique parallèles. Pour ne e rejoindre, le cas échéant, que plus tard... 'est ce qu'explique Emile Ollivier en analysant leurs rapports: « Je suis résolu à appuyer l'évolution libérale ue médite l'Empereur dans la forme qu'il voudra. Cependant, il est grandement intéressé, s'il m'emploie, à 'utiliser sous la forme qui me permettra de lui rendre le plus grand nombre de services. Or, plus j'y réfléchis, lus j'incline à penser que c'est sous celle de chef de la majorité. « 'est dire qu'il va falloir attendre au moins les prochaines élections. Pourtant, tout le monde alors croit à l'arrivée mminente au pouvoir d'Émile Ollivier. Quand les faits détromperont cette attente, on ira jusqu'à parler de « journée des dupes «. On en tirera même argument pour dénoncer une fois encore la prétendue indécision de l'empereur ou sa pusillanimité. Accusations qui font sourire quand on sait la force de la tourmente qu'il va devoir affronter et l'ampleur des décisions qu'il va lui falloir imposer. a première épreuve qui l'attend est celle du Conseil des ministres. Le 17 janvier, il y expose ses projets. C'est n tollé général. L'impératrice a déjà manifesté son hostilité; les ministres font chorus. Rouher insiste : on fait fausse route en cherchant à prendre des initiatives de politique intérieure alors que les difficultés traversées n'ont d'autre origine... que la politique étrangère. Il y a de l'orage dans l'air... Agacé de ne trouver aucun soutien, Louis Napoléon lève la séance après avoir concédé: « Nous en reparlerons. « On n'en reparlera pas. llivier écrit à l'empereur une lettre de nature à conforter sa détermination: « Sire, on me dit que vos ministres s'opposent avec la plus grande vivacité à votre dessein magnanime et qu'ils s'efforcent de vous le faire abandonner [...] je vous conjure de ne pas vous laisser ébranler, je vous conjure de ne pas tomber dans le piège qui consistera à reprendre par le détail ce que vous aurez concédé en principe. « Fidèle à sa manière, intrépide dès lors qu'il est résolu, Louis Napoléon va au plus droit; et brûle ses vaisseaux. Le surlendemain même de la réunion du Conseil dont chacun attend les suites, il fait publier par le Moniteur une lettre qu'il adresse à Rouher et qui contient tout un programme ; un programme d'ampleur cataclysmique. n y trouve non seulement l'annonce de mesures capitales dans le domaine de la procédure parlementaire, ais, qui plus est, la formulation d'un plan particulièrement ambitieux dans le domaine des libertés civiles. Le droit d'adresse est supprimé, et remplacé par un droit d'interpellation permanent, encore que « sagement

« avant l'échéance, ilannonce qu'ilaccepte d'yparticiper.

Ilfaut lireetrelire cesphrases, dontOllivier lui-même rapporte qu'illesprononça avecunesorte de«transport intérieur»: « Sire, quand onest acclamé partrente-cinq millionsd'hommes, quandonest acclamé parmilesSouverains, quand ladestinée aépuisé pourvous toutes sesfaveurs, ilreste encore unejoieineffable àconnaître, c'est, repoussant lesconseillers pusillanimes, d'êtrel'initiateur courageux etvolontaire d'ungrand peuple àla liberté [...].

J'en réponds, lejour oùcet appel seraitfait,ilpourrait biensetrouver encoredanslepays deshommes fidèles auxsouvenirs dupassé ouabsorbés parlesespérances del'avenir, maisleplus grand nombre approuverait avecardeur.

Quantàmoi, quisuis républicain, j'admirerais, j'appuierais,etmon appui serait d'autant plusefficace qu'ilserait totalement désintéressé.

» A l'époque, Mornyn'arrête pas,comme ondit, dele«travailler aucorps ».C'est superflu; etinutile.

Superflu, parce qu'Ollivier saitfortbien cequ'il veut etoù ilva.

Inutile, parcequel'opération séductionduprésident du Corps législatif n'estpasdenature àmodifier lecomportement qu'ils'est choisi.

Nuln'abesoin delesolliciter pour qu'ilréponde àThiers, aprèslediscours decelui-ci surles«libertés nécessaires »,discours oùs'exprime une préférence pourunsouverain quirègne etne gouverne pas.Ollivier vas'en démarquer nettement:« Je réclame laresponsabilité desMinistres sansexclure celleduChef del'État.

» On nesaurait direplus clairement qu'ilveut unempereur responsable.

Danssonlivre le19 Janvier, il explicitera ultérieurement sapensée: «La responsabilité del'Empereur portesurladirection del'ensemble, celle desministres surlapart qu'ils ontprise àcette direction eten outre surl'exécution etledétail.

La responsabilité del'Empereur nepouvant êtremise enaction queparunplébiscite oupar une révolution, estla reconnaissance constitutionnelle delasouveraineté populaire(...)Laresponsabilité ministérielle,quine s'impose quepardes coups demajorité, estlareconnaissance desdroits politiques desAssemblées.

» En 1865, ilva plus loin,envotant l'adresse.

Dansundiscours restéfameux, le27 mars, ilcondamne les tentations d'immobilisme toutenaffichant sadisponibilité: «Quant àmoi, mon partiestpris.

Lejour oùle souverain entreradanslavoie libérale politique avecautant dedécision qu'ilestentré danslaliberté civileet sociale, cejour-là [...]jene serai pashostile, jeserai favorable.

Carjen'hésite pasàle déclarer hautement dès aujourd'hui.

Monvoeu leplus sincère, monvoeu leplus ardent, c'estquelegouvernement del'Empereur se consolide parlaliberté.

» On commence àparler trèssérieusement deson accession àun ministère dansunecombinaison dontMorny aurait prislatête.

Ilne veut pasalors enentendre parler,etadoptera lamême attitude, endécembre 1866, lorsque Walewski luidéclarera toutdego: «L'Empereur m'achargé devous offrirleMinistère del'Instruction Publique avecdélégation généralecommeorateurduGouvernement devantlesChambres.

» Ollivier s'estexpliqué surces deux refus successifs: «Les élévations soudaines, imprévues, sontprécisément le propre dupouvoir absolu;danslesGouvernements libres,lespremiers emploisnesont accessibles qu'à ceux qui,après unstage plusoumoins long,ontobtenu laconfiance del'opinion.

» Ce qu'il pense sansdoute, c'estqu'ilserait moins efficace enmenant, del'intérieur, uneoeuvre delibéralisation qu'en travaillant, horsdugouvernement, àlui susciter desconcours. *** Pourtant, lecontact aété enfin noué. Émile Ollivier faitpartie d'unecommission quepréside l'impératrice etqui estdestinée àaméliorer lesort des jeunes détenus, pourlesquels onsepropose desubstituer àla prison l'envoi encolonies agricoles.

Ace titre, il s'est rendu auxTuileries le27 juin 1865, et,profitant del'occasion, LouisNapoléon, quifeint d'être passé par hasard, s'arrange pourlerencontrer etpour engager avecluiune première conversation.

L'empereurenretire la meilleure desimpressions.

L'hommeluiplaît: illui aparu sincère etdésintéressé. Très vite,lanouvelle del'entretien serépand etles spéculations vontbontrain.

Onimagine quecela doit agacer auplus haut point Rouher quin'est paspour riendans cettenotetrèssèche quiparaît auMoniteur du 13 septembre ettente demettre unterme auxrumeurs: «Les journaux s'évertuent depuisquelque tempsà prédire duchangement dansleshommes etdans leschoses dugouvernement.

Noussommes autorisés à déclarer quecesbruits sontsans fondement etinventés parlamalveillance.

» Du moins est-ilclairquedésormais RouheretOllivier selivreront unelutte sans merci.

C'estsansdoute à Rouher qu'Ollivier penselorsqu'il prendaudébut de1866, avecquarante-trois autressignataires, l'initiatived'un amendement àl'adresse quiobtiendra soixante-trois voixetqui demande lapoursuite (oulareprise?) des réformes libérales: «LaFrance, fermement attachéeàla dynastie quigarantit l'ordrenel'est pasmoins àla liberté qu'elle considère commenécessaire àl'accomplissement deses destinées.

Aussi,leCorps Législatif croit-il êtrel'interprète dusentiment publicenapportant aupied devotre Trône levoeu quevotre Majesté donne au grand actede1860 lesdéveloppements qu'ilcomporte.

» Il n'y arien làqui soit denature àchoquer LouisNapoléon.

D'ailleurs,celui-ciaccomplira bientôtungeste qui. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles