Bismarck (Otto , prince von), 1815-1898, né à Schönhausen, homme d'État allemand.

Bismarck (Otto , prince von), 1815-1898, né à Schönhausen, homme d'État allemand. Pendant trente ans, Otto von Bismarck domina les affaires de l'Allemagne et celles de l'Europe. Ce fut un des premiers hommes d'État à utiliser sciemment la presse, et il fut l'un des plus habiles artisans de la grandeur de l'Allemagne. Ce gentilhomme campagnard prussien protestant quitta une carrière administrative pour gérer ses domaines. Ses débuts politiques furent modestes : d'abord député aux États provinciaux de Brandebourg, puis député ultraconservateur au Landtag uni de Prusse que convoqua Frédéric-Guillaume IV en 1847-1848, il devint ministre-président de Prusse en 1862 auprès de Guillaume Ier , chancelier de la confédération de l'Allemagne du Nord en 1867, chancelier du Reich en 1871, et ne fut congédié qu'en 1890 sous Guillaume II. Hostile aux forces nouvelles qu'étaient l'industrialisation, le capitalisme et le suffrage universel, Bismarck tenta par tous les moyens de sauver l'ordre social traditionnel, patrimonial et patriarcal des campagnes de l'Est et de consolider la monarchie prussienne. Il mena successivement trois luttes : contre les libéraux d'abord, qui étaient maîtres du Landtag de Prusse entre 1862 et 1866 ; contre le catholicisme ensuite, au cours du Kulturkampf ( voir ce mot) de 1871 à 1878 après les victoires sur l'Autriche (1866) et la France (1870) ; contre les sociaux-démocrates enfin, avec la loi antisocialiste, de 1878 à 1890. Obsédé par la puissance de la Prusse, et non par une idéologie nationaliste qui fleurit après lui, il sauvegarda les intérêts prussiens en ménageant l'Autriche en 1866 après Sadowa, pour conclure ensuite avec elle et l'Italie la Triple-Alliance contre la France. Après la victoire sur la France en 1871, qui permit à la jeune Allemagne d'annexer l'Alsace-Lorraine, Bismarck chercha un appui parlementaire. Il se concilia le parti national-libéral par un compromis : il accorda le suffrage masculin universel direct, mais non pas la responsabilité du gouvernement devant le Reichstag. Il s'acquit ainsi une légitimité historique comme artisan de l'unité allemande. En 1890, après son renvoi par Guilaume II, alors jeune empereur, il se retira à Varzin (Poméranie), dans un exil qu'il espérait bref, et y rédigea ses Mémoires, plus militants qu'objectifs. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Histoire - L'Allemagne moderne - L'entrée dans l'ère industrielle alliance franco-allemande (guerre) Guillaume - ALLEMAGNE Kulturkampf Prusse realpolitik République (IIIe) Russie - Histoire - L'apogée de l'Empire (XIXe siècle) Triplice Les livres Bismarck (Otto von), page 671, volume 2