béton - encyclopédie.

béton - encyclopédie. n.m., matériau de construction constitué par un mélange plastique de ciment, de sable, d'agrégats (graviers naturels ou pierres concassées) et d'eau, qui devient solide après sa mise en oeuvre (dans l'air ou dans l'eau). Le passage à l'état solide, appelé prise, intervient dans les heures qui suivent cette mise en oeuvre ; il est lié à l'amorce d'une cristallisation dendritique (en aiguilles enchevêtrées) du ciment humide, cristallisation qui se poursuit après la prise et améliore ainsi les caractéristiques mécaniques du béton, d'abord rapidement au cours des trois premières semaines, puis de plus en plus lentement pendant un an au moins. La présence d'agrégats diminue le coût du produit et en améliore sensiblement la résistance à la compression, pour autant que l'éventail granulométrique de ces agrégats leur confère une densité spatiale élevée. La taille des plus gros éléments acceptables dépend de l'application : du gravier de quelques millimètres dans les voiles minces à des blocs de plusieurs tonnes dans les bétons dits cyclopéens qui constituent le coeur des barrages-poids en béton. Pour un éventail granulométrique des agrégats et une teneur en sable déterminés, la qualité d'un béton dépend de la proportion de ciment utilisé et des caractéristiques de ce ciment. Pour un même dosage, l'utilisation de qualités diverses de ciment conduit à des résistances différentes à la compression ainsi qu'à certains types de corrosion. Le béton est introduit par coulée dans des moules démontables appelés coffrages, désaéré et mis en contact intime avec les interfaces solides par vibrage. S'il résiste bien aux efforts de compression, il ne présente qu'une très faible résistance aux efforts de traction qui se produisent notamment à la partie inférieure de tout élément porteur horizontal (poutre ou dalle) travaillant à la flexion. D'où l'usage généralisé du béton armé, comportant des armatures métalliques noyées dans sa masse et chargées d'absorber les efforts de traction. Le béton précontraint améliore, de ce point de vue, les performances du béton armé classique ; il comporte, à la partie basse des poutres ainsi réalisées, des armatures spéciales constituées de câbles mis sous tension avant coulée et qui compriment le béton après sa prise. Lorsque l'ouvrage est ensuite chargé, l'effort de flexion n'engendre ni flèche significative ni risque de fissuration du béton. Architecture. Le béton est aujourd'hui le matériau le plus employé pour la construction des bâtiments. Redécouvert dans la première moitié du XIXe siècle, le béton fut d'abord utilisé comme une sorte de pierre artificielle. On le mit ainsi en oeuvre sous forme de gros blocs lors de l'extension du port d'Alger en 1840. L'invention du béton armé dans la seconde moitié du XIXe siècle offrit de nouvelles possibilités d'utilisation. On s'aperçut en effet qu'en noyant une structure métallique dans le béton avant sa prise, on augmentait considérablement ses performances. La première réalisation en béton armé est une maison construite à SaintDenis en 1852 par François Coignet. L'église Saint-Jean-l'Évangéliste, construite par Anatole de Baudot à Montmartre en 1894, en est un autre exemple. Mais ce n'est qu'au XXe siècle que l'usage de la technique s'est développé. Le béton recouvert d'enduit blanc devint la technique fétiche des architectes « modernes « comme Robert Mallet-Stevens et Le Corbusier dès les années vingt. Les frères Perret, architectes, diffusèrent une image plus classique du béton dont les capacités furent augmentées avec l'invention de la « précontrainte « par l'ingénieur Eugène Freyssinet. Cette technique permet de réaliser de très grandes portées en exerçant une force de compression dans les structures. Le stade du Parc des Princes, construit par Roger Taillibert en 1970, en est un bel exemple. Matériau des « grands ensembles « dans les années soixante et soixante-dix et condamné comme tel, le béton se prête en fait à toutes les manipulations. Recouvert de pierre, de céramique ou d'enduit, coulé sur place ou préfabriqué, il a une plasticité et une solidité permettant de multiples formes d'expression. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boussiron Simon Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats architecture - Les lois physiques de l'architecture architecture - Les matériaux de l'architecture barrage Baudot (Anatole de) bétonnière Caquot Albert centrale à béton ciment France - Arts - Architecture - La période contemporaine Freyssinet Eugène Hennebique François Le Corbusier (Charles Édouard Jeanneret-Gris, dit) Mallet-Stevens Robert Perret Auguste techniques (histoire des) - La révolution industrielle Les livres béton - l'industrialisation du processus de la bétonnière dans une centrale à béton, page 632, volume 2