BASTILLE (la)
Publié le 16/02/2019
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BASTILLE (la). Principal ouvrage défensif de l'enceinte de Charles V à l'est de Paris, transformée en prison d'État sous Louis XIII, elle devint au xviiie s. le symbole de l'arbitraire et du despotisme royal. Plusieurs écrivains y firent un séjour. Richelieu y incarcéra, entre autres, Bassompierre et le comte de Cramail. Voltaire y passa onze mois de 1714 à 1715 à cause de satires politiques, puis y retourna en 1726 avant de prendre le chemin de l'exil vers l'Angleterre , pour une altercation avec un grand aristocrate : il s'en souvint en rédigeant l'ingénu. Fréret, Lenglet-Dufresnoy, Baculard d'Arnaud, Marmontel, Morellet furent également victimes d'embastil-lements. Si la Lettre sur les aveugles envoya Diderot au château de Vin-cennes, Fréron connut Vincennes en 1746 et la Bastille en 1757. À la veille de la Révolution, deux fils de famille se rencontrèrent et s'opposèrent à la Bastille : Sade et Mirabeau. L'un et l'autre occupèrent leurs loisirs forcés en rédigeant des livres érotiques et en dénonçant une société coercitive. Linguet tira de son emprisonnement de virulents Mémoires sur la Bastille (1783) qui provoquèrent une polémique sur cette prison et les lettres de cachet. De telles discussions ne furent pas étrangères à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Avec la Révolution, la Bastille devint un mythe et on réédita sous diverses formes les Mémoires de Latude, prisonnier durant trente-cinq ans, plusieurs fois évadé, pour avoir déplu à Mme de Pompa-dour : Pixerécourt et Anicet-Bourgeois
en tirèrent un drame [Latude ou Trente-Cinq Ans de captivité, 1834).
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