Barthes et le discours amoureux
Publié le 20/11/2011
Extrait du document
Nous vivons une curieuse époque: si Sade nous est devenu peu à peu familier nous n'osons plus citer Géraldy ou le magazine « Nous deux«, cela est devenu indécent. Il est plus facile aujourd'hui de parler de ses problèmes sexuels que de ses peines de coeur ; une nouvelle morale nous y pousse, qui condamne la sentimentalité à la pire des obscénités. Et pourtant, ainsi que nous le rappelle Roland Barthes, le coeur n'est-il pas, comme le sexe, l'organe du désir? Ne se gonfle-t-il pas et ne défaille-t-il pas comme lui ?
«
tation chez les personnes âgées, les femmes d'âge
moyen et surtout chez les jeunes.
Les femmes font
un plus grand nombre de tentatives que les hom
mes mais ceux-ci en général se
« ratent » rarement.
Quant aux causes de ces suicides de plus en plus
nombreux de nouvelles tendances apparaissent.
Le suicide est à comprendre comme
le tragique
appel au secours d'un être qui veut vivre.
Alors que
le suicide était considéré jusqu'alors
comme le fait d'êtres « anormaux », en proie à des
troubles psycho-pathologiques, le congrès d'Hel
sinki attire l'attention sur la responsabilité de plus
en plus grande de la société.
L'homme a toujours
eu a faire face
à des situations pénibles, mais la
communauté religieuse, familiale, sociale, à laquel
le il appartenait lui apportait son soutien dans la
vie quotidienne, en le veillant (en le surveillant).
Aujourd'hui cet appui psychologique manque.
Le docteur Soubrier, secrétaire général du grou
pement d'étude et de prévention du suicide en
France, estime qu'il faut avant tout
« dédramatiser
et dépsychiatriser » les crises psychologiques.
A ce sujet, des organisations, telles que« S.O.S.
amitié» en France, ou les Samaritains en Grande-Bretagne,
qui pratiquent le système d'écoute téléphonique
anonyme
- même si elles sont controversées - jouent un rôle certain dans la prévention du suici
de.
Mais on sait aussi que la plupart des êtres qui
se suicident font rarement
part de leurs intentions à des tiers.
Le thème de la solitude et de la difficulté de com
munication a été souvent évoqué au cours de ces
journées.
Comment réduire l'écart entre l'être en
détresse et les institutions qui pourraient
l'aider? La question reste posée.
Quant au suicide chez les jeunes,
il semble que
des facteurs nouveaux interviennent, liés directe
ment
à une crise de civilisation : problèmes du chô
mage, choix de la vie future, allongement de l'ado
lescence et plus grande dépendance
à l'égard des
parents.
Le suicide, comme la drogue, exprime,
autant qu'un refus de la vie, un refus de la société.
L'association internationale pour la prévention
du suicide et des crises psychologiques, organisa
trice du Congrès, prévoit pour mai 1979 une cam
pagne internationale dans
le but de mobiliser l'opi
nion publique.
Et en effet, chacun de nous, spécialiste ou pas,
n'est-il pas concerné par ce grave problème ?
L'idée de Dieu
L'Association des écrivains croyants d'expres
sion française a organisé à Nice, au moment du festival,
un colloque sur
le thème « Dieu incognito,
Dieu nommé ».
Cinq invités y ont tenté de définir
la façon dont les sociétés contemporaines nomment
Dieu : l'abbé René Berthier (catholique), André
Dumas (protestant), Olivier Clément (orthodoxe),
Claude Vigée
(juiO et Mohammed Talbi (musul
man).
Claude Vigée ouvrait
le colloque par une médi
tation biblique sur le personnage de Moïse.
André
Dumas et René Berthier quant à eux entraient dans le vif du sujet en reconnaissant qu'il y avait eu abus
du nom de Dieu dans l'histoire du christianisme,
citant la phrase de Gide
« Dieu a toujours été le dépotoir mal défini des concepts de l'humanité ».
René Berthier a rappelé que la théologie catholique
traditionnelle nomme Dieu niant l'homme, Dieu
étant sans limite, sans nom, sans mesure ; théologie
toute négative.
Les mots mêmes employés par les
chrétiens sont usés
-« divin », « très haut », « Créa
teur » - ils ne servent plus désormais de référence
et ne sont plus admis ni compris.
De son côté, M.
Talbi soulignait que dans le Coran, Dieu s'était
nommé par une multitude de noms sans dévoiler
son véritable nom :
« le drame de l'homme est de
présentir Dieu sans être capable de le saisir ».
Citant Kierkegaard, A.
Dumas terminait son inter
vention en déclarant que l'auteur religieux doit être
en communion avec les hommes
par une certaine
idée de la beauté -« l'esthétique» -vient ensuite
l'interrogation religieuse, par le biais de l'esthéti
que.
Dépassant l'écriture (la Bible) et l'histoire,
Olivier Clément parla du visage de l'être humain
qui permet d'accéder
à l'idée de Dieu.
Le visage
exprime une ouverture vers la transcendance,
comme il peut être un signe de déchéance, mais
également un espoir de rédemption dans un triple
mouvement
à l'image de l'histoire du christianisme
telle qu'elle apparaît dans l'Ancien et le Nouveau
Testament.
Ouverture vers la transcendance qui se manifeste
dans
le mouvement même du visage, de la terre (le
nez et la bouche, souilles de vie) vers le ciel (front
et regard), métaphore qui peut être inversée quand
l'appel fait place au refus, l'élan
à l'angoisse et la
communion à la possession.
Comme au Carnaval, le corps se dénude et le visage se masque.
Le visage
perd son rôle de médiation.
D'où cette haine du
visage qui s'exprime aujourd'hui dans la violence
quotidienne dont la torture (violation du visage
impossédable) est l'image la plus forte.
Mais les larmes qui révèlent l'enfant dans l'adul
te
se trouvant dans une situation sans issue, témoi
gnent d'une rédemption toujours possible ; comme
le sourire, comme le vieillissement (les rides du
visage) qui n'est pas déchéance mais transfigura
tion dans la patience, la confiance et l'amour..
»
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