Barricades (Journée des)

                                   France. 1588

Le jeudi 12 mai 1588, à cinq heures du matin, les troupes appelées par Henri III pour replacer sous son contrôle Paris, entièrement acquis aux chefs de la Ligue, entrèrent dans la capitale. Dès le début de la matinée, le quartier de l'Université prit les armes. Puis dans la Cité, les bourgeois tendirent les chaînes qui barraient les rues chaque soir, renversèrent des charrettes et placèrent sur la chaussée des tonneaux remplis de pierres et de pavés : de ces barriques, ils formèrent des barricades. Bientôt les troupes, qui avaient regardé faire en se moquant, furent prises au piège. Leur ravitaillement en vivres et en munitions était intercepté. Elles capitulèrent dans la Cité, ne perdant qu'une soixan­taine de Suisses, massacrés après que l'un d'entre eux eut tué un bourgeois. Le roi s'humilia devant le duc de Guise, qui alla en personne dégager les troupes au cimetière des Innocents, au Marché Neuf, à la place de Grève.

Les troupes se regroupèrent autour du Louvre ; les barri­cades progressaient vers le palais, atteignaient ses abords. La nuit fut calme. Le 13 au matin, les écoliers de l'Université parlaient de donner l'assaut au Louvre ; il fallut les retenir. Dans l'après-midi, le roi alla se promener à pied dans les Tuileries, hors de l'enceinte de Paris, monta à cheval et s'enfuit avec quelques fidèles.

Il ne devait jamais rentrer à Paris. Le 23 décembre, à Blois, il fit assassiner le duc de Guise. Le ler août 1589, alors qu'il assiégeait la capitale, il fut assassiné à Saint-Cloud, par Jacques Clément.