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Avec plus de vingt-cinq mille espèces également réparties entre eaux douces et océans, les poissons représentent la moitié des vertébrés actuels et une grande partie de la faune aquatique.

Publié le 23/11/2013

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Avec plus de vingt-cinq mille espèces également réparties entre eaux douces et océans, les poissons représentent la moitié des vertébrés actuels et une grande partie de la faune aquatique. On trouve parmi eux, outre des espèces-reliques d'ancêtres jadis florissants (lamproies, esturgeons, polyptères, dipneustes et coelacanthes), deux groupes en plein essor : les poissons cartilagineux d'une part, avec les grands prédateurs que sont les requins, les téléostéens d'autre part, qui ont conquis tous les milieux. Les poissons, une des cinq anciennes classes de vertébrés, représentent aujourd'hui, parmi les gnathostomes (vertébrés pourvus de mâchoires), la superclasse des vertébrés aquatiques qu'on oppose à celle des tétrapodes, ou vertébrés terrestres. Si l'on englobe couramment sous le nom de poissons tous les vertébrés aquatiques qui respirent par des branchies et se déplacent à l'aide de nageoires (ce qui exclut les cétacés, qui respirent grâce à des poumons), les ichtyologistes distinguent parmi eux les agnathes (dépourvus de mâchoires), qui ne sont pas des poissons au sens strict, et les gnathostomes, chez lesquels des pièces squelettiques articulées, empruntées à la corbeille branchiale, forment une mâchoire préhensile. Les gnathostomes comprennent les poissons et les tétrapodes (vertébrés aquatiques ou terrestres, respirant par des poumons à l'état adulte et se déplaçant à l'aide de membres marcheurs). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats agnathes animal (règne) - Classification - Les vertébrés - Les poissons branchies ichtyologie vertébrés vertébrés - Introduction Origine et évolution Les premiers poissons apparurent à l'ordovicien, il y a plus de 450 millions d'années, à l'ère primaire, ou paléozoïque ; ce furent les requins épineux (climatiiformes et acanthodiens), aux nageoires armées de fortes épines. Au dévonien leur succédèrent les placodermes, au corps protégé par d'épaisses plaques osseuses ; les principaux groupes qui les composaient, aujourd'hui disparus, sont les antiarches et les arthrodires. Leurs descendants actuels sont les élasmobranches et les holocéphales, qui forment ensemble les chondrichtyens (poissons cartilagineux), auxquels appartiennent par exemple les requins et les raies. Un autre groupe apparu au dévonien, les paléonisciformes, est à l'origine des ostéichtyens (poissons osseux). Parmi eux, les sarcoptérygiens, aux nageoires paires musculeuses, se séparèrent rapidement en trois ensembles : les dipneustes (poissons pulmonés), qui ont quelques représentants actuels, par exemple le protoptère ; les actinistiens, dont il ne reste aujourd'hui que le coelacanthe ; les rhipidistiens, qui disparurent au permien après avoir donné naissance aux tétrapodes. D'autres poissons osseux, aux nageoires soutenues par des rayons, les actinoptérygiens, encore appelés ganoïdes en raison de leurs épaisses écailles en forme de losanges, très abondants à l'ère secondaire, ou mésozoïque, donnèrent naissance aux téléostéens, qui représentent aujourd'hui l'essentiel des poissons tant marins que dulcicoles. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats actinoptérygiens chondrichtyens coelacanthe dévonien dipneustes écaille mésozoïque ordovicien ostéichtyens permien protoptère raie [2] requin téléostéens vertébrés - Origine et évolution Les livres poissons - quelques poissons fossiles, page 3970, volume 7 Anatomie et physiologie Un grand nombre de poissons ont une forme hydrodynamique qui minimise la résistance au déplacement en milieu liquide ; cette forme, remarquable chez des poissons comme le thon ou la sardine, n'est toutefois pas générale : on trouve des poissons allongés (comme les anguilles), rubanés (comme les cépoles, les poissons-sabres ou les poissonsjarretières), déprimés (comme les raies) ou comprimés (comme les soles et les chétodons), sans parler d'espèces aux formes aberrantes, comme le diodon ou l'hippocampe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille diodon hippocampe raie [2] sardine sole thon Les nageoires. Les organes qui assurent la propulsion sont les nageoires, notamment la caudale mue par les puissants muscles du tronc et de la queue. D'autres nageoires impaires, situées dans le plan sagittal (dorsales et anales) servent de stabilisateurs, mais ont un rôle moteur chez certaines espèces. Les nageoires paires, pectorales en avant, pelviennes en arrière, assurent la locomotion chez quelques espèces (chez les raies, par exemple, ce sont les ondulations des pectorales qui assurent les mouvements), mais n'ont le plus souvent qu'un rôle de stabilisation accessoire. Chez les poissons cartilagineux, dépourvus de vessie natatoire, la caudale dissymétrique, qui fournit une poussée à la fois vers l'avant et vers le haut, compense ainsi le léger excès de poids spécifique du poisson par rapport à l'eau, tandis que les pectorales, insérées obliquement, l'empêchent de basculer queue par-dessus tête. Chez les poissons osseux qui possèdent une vessie natatoire (de nombreux actinoptérygiens), la caudale est symétrique et les pectorales, insérées verticalement, peuvent servir de frein pour tourner ou s'arrêter. Les rayons qui soutiennent les nageoires des poissons cartilagineux sont faits d'une substance protéique cornée (actinotriches) ; chez les poissons osseux, ce sont des écailles modifiées (lépidotriches), présentes sous la forme soit d'éléments articulés et souples, soit d'épines calcifiées ou ossifiées. Un ensemble complexe de muscles permet de redresser ou de rabattre, d'écarter ou de resserrer ces rayons, autorisant ainsi des manoeuvres plus ou moins délicates au cours des déplacements. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats raie [2] squelette - L'endosquelette des vertébrés - Le squelette zonal vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - Le squelette et la musculature vessie natatoire Les écailles. Les écailles qui recouvrent le corps des poissons diffèrent des écailles cornées des lézards ou des serpents. On distingue les écailles placoïdes des poissons cartilagineux et les écailles ganoïdes ou cosmoïdes des poissons osseux. Les premières, avec un émail épidermique et une dentine, ou ivoire, recouvrant une pulpe centrale riche en nerfs et en vaisseaux sanguins, sont homologues des dents des vertébrés ; pour cette raison, on les appelle aussi denticules cutanés. Les écailles des poissons osseux, faites elles aussi de tissu osseux, sont épaisses et juxtaposées chez les espèces primitives, mais deviennent minces chez les téléostéens (écailles élasmoïdes) et se recouvrent en partie. Leur bord postérieur est lisse (cycloïdes), denticulé ou crénelé (cténoïdes). Leur taille augmente durant toute la vie du poisson, ce qui permet, grâce aux anneaux de croissance, d'estimer son âge. On a ainsi montré que les célèbres carpes centenaires du château de Fontainebleau n'ont en fait qu'une vingtaine d'années. Certaines espèces de poissons ont des écailles incluses dans le derme ; d'autres ont la peau nue : dans ce cas, la couche de mucus, produite par des cellules glandulaires épidermiques, est souvent épaissie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats carpe écaille émail téléostéens vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - Les téguments Le squelette. Le squelette interne des requins et des raies est cartilagineux, mais il peut se calcifier. Chez les ostéichtyens, il s'ossifie plus ou moins : il est encore très cartilagineux chez les esturgeons ; les téléostéens sont les plus ossifiés, tandis que les dipneustes et les lépisostées ont une position intermédiaire. Le squelette céphalique entoure l'encéphale et soutient les cavités buccale et pharyngienne ; le squelette axial, ou colonne vertébrale, édifié autour de la corde dorsale embryonnaire, sert d'appui aux rayons des nageoires impaires, et le squelette des ceintures (pectorale et pelvienne), aux nageoires paires. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cartilage dipneustes esturgeon lépidostée ostéichtyens raie [2] requin squelette - L'endosquelette des vertébrés téléostéens vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - Le squelette et la musculature Les organes respiratoires. L'appareil respiratoire des poissons est constitué par des branchies disposées sur des arcs squelettiques séparant des fentes verticales qui font communiquer le pharynx avec l'extérieur. Ces fentes, au nombre de cinq chez les poissons cartilagineux, sont précédées d'un orifice, ou spiracle. Elles sont latérales chez les requins (pleurotrèmes), ventrales chez les raies (hypotrèmes). Chez les poissons osseux, le spiracle disparaît et les fentes branchiales sont recouvertes par un repli cutané soutenu par des os, l'opercule. On appelle ouïe la fente operculaire, mais elle n'a rien à voir avec l'audition. Le poisson respire sans effort musculaire quand il nage : l'eau entre par la bouche et sort par les fentes branchiales ou les ouïes, après avoir baigné les branchies où se font les échanges respiratoires ; quand le poisson est immobile, il doit effectuer des mouvements d'aspiration et d'expulsion de l'eau. Certains poissons vivant en eaux douces possèdent à la fois branchies et poumons : ce sont les dipneustes, ou poissons pulmonés (protoptère, lépidosirène et néocératodus), et le polyptère. Ces poumons leur permettent de respirer l'air à la surface quand la teneur de l'eau en oxygène est trop faible. Chez d'autres espèces c omme les lépisostées ou l'amie, c'est la vessie natatoire, bien irriguée par des vaisseaux sanguins, qui supplée la respiration branchiale. Un certain nombre d'espèces ont des organes de respiration accessoires, généralement situés dans la cavité branchiale, qui leur permettent de rester plus ou moins longtemps émergés et de respirer l'air à l'état gazeux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats branchies dipneustes eau - La pollution des eaux - Introduction lépidosirène polyptère protoptère raie [2] requin vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - L'appareil circulatoire et les organes excréteurs vessie natatoire Le tube digestif. Le tube digestif commence par la cavité bucco-pharyngée. La plupart des espèces ont les mâchoires armées de dents pointues toutes semblables, qui assurent la saisie et la rétention de la nourriture ; chez les espèces qui se nourrissent de proies dures comme les coquillages et crustacés, les dents ont la forme de meules capables de broyer ; chez d'autres espèces, comme les dorades, la denture comporte, de même que chez l'homme, des dents coupantes et incisiformes en avant, broyeuses et molariformes en arrière. Au pharynx font suite un oesophage mal délimité de l'estomac, puis, séparé de ce dernier chez les téléostéens par des appendices pyloriques sécréteurs d'enzymes digestives, un intestin de diamètre plus ou moins uniforme jusqu'à son extrémité postérieure. L'intestin se termine par un cloaque qui reçoit aussi les uretères et les conduits génitaux, sauf chez les téléostéens, qui ont trois orifices distincts. Chez les actinoptérygiens, un diverticule de la portion antérieure de l'oesophage empli de gaz, la vessie natatoire, joue le rôle d'organe hydrostatique et permet au poisson de flotter passivement dans l'eau à une profondeur donnée. Chez les espèces primitives, un canal, dit pneumatique, relie cette vessie à l'oesophage et permet au poisson de diminuer rapidement le volume de sa vessie, quand il monte vers la surface, en lâchant par la bouche des bulles de gaz. Chez les espèces plus évoluées, le canal pneumatique présent chez l'embryon s'oblitère chez l'adulte. Chez les unes et les autres, des glandes fortement irriguées permettent d'emplir ou de vider la vessie natatoire à partir des gaz en solution dans le sang. Chez de nombreuses espèces benthiques (vivant sur le fond), la vessie disparaît totalement chez l'adulte. Les poissons cartilagineux n'ont jamais de vessie natatoire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cloaque daurade dent dent - La denture animale téléostéens vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - Le tube digestif et les organes annexes vessie natatoire L'appareil circulatoire. L'appareil circulatoire est simple : le coeur, formé de quatre cavités successives, ne contient que du sang réduit. Le ventricule envoie le sang vers les branchies par le bulbe aortique et l'aorte ventrale. Après avoir été enrichi en oxygène, le sang est conduit dans le corps par l'aorte dorsale, dans la tête par les artères carotides et dans les viscères par le tronc coeliacomésentérique. Une fois réduit au niveau des capillaires, le sang est ramené au coeur par les veines cardinales, qui aboutissent par le sinus veineux dans l'atrium, ou oreillette. Le sang qui a irrigué les viscères, notamment le tube digestif, est conduit au foie par la veine intestinale ; les veines sus-hépatiques se jettent dans le sinus veineux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - L'appareil circulatoire et les organes excréteurs Les organes excréteurs. Les reins sont situés au plafond de la cavité générale ; les uretères aboutissent au cloaque chez les poissons cartilagineux, à un pore urinaire distinct chez les téléostéens. Le milieu intérieur et le sang des poissons ont une teneur en sels de l'ordre de 8 à 9 g/l, intermédiaire entre celles de l'eau de mer (35 g/l) et des eaux douces (0 g/l). Ces différences de pression osmotique de part et d'autre de l'épithélium branchial imposent des modes de vie très différents suivant le milieu où vit le poisson ; le milieu intérieur des espèces d'eau douce est envahi, via les branchies, d'eau qui est éliminée par les reins ; les poissons marins, au contraire, luttent contre la perte d'eau de leur milieu intérieur en buvant de l'eau de mer, puis en éliminant les sels en excès grâce à des cellules à sel, situées sur leurs branchies et capables d'excréter un liquide sursalé. Les poissons cartilagineux ont résolu le problème en accumulant dans leur sang des quantités d'urée telles que la pression osmotique de leur sang est égale à celle de l'eau de mer. L'injection de sang de requin à une souris peut être mortelle tant la concentration d'urée y est forte. Quant aux cyclostomes, leur milieu intérieur est isotonique à l'eau de mer par accumulation de sels. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats branchies cloaque o smose urée vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - L'appareil circulatoire et les organes excréteurs Les organes reproducteurs. La plupart des poissons sont ovipares ; les deux testicules du mâle produisent la laitance, les deux ovaires de la femelle, les ovocytes. La fécondation est le plus souvent externe, mais certaines espèces ont des organes copulateurs (les ptérygopodes des poissons cartilagineux sont des pelviennes modifiées et le gonopode des cyprinodontidés est une partie de l'anale) et pratiquent la fécondation interne ; les oeufs fécondés, souvent de grande taille, sont protégés par une coque épaisse. Certains poissons font leurs petits déjà formés ; cette viviparité est dite incubante quand la femelle, dont les ovocytes sont riches en vitellus, ne fait qu'offrir la protection de ses oviductes aux embryons ; elle est dite gestante quand la femelle nourrit ses embryons à travers un placenta. Un certain nombre de requins, comme le requin-marteau, sont vivipares gestants. Le développement embryonnaire est direct chez la plupart des poissons : après un temps d'incubation qui dépend de la température, l'alevin à l'éclosion ressemble à l'adulte à la taille près. Certaines espèces pondent un grand nombre d'oeufs minuscules voués à une forte mortalité ; d'autres, un petit nombre de gros oeufs dont les chances de survie sont grandes. L'alevin de certaines espèces diffère de l'adulte par sa forme et son mode de vie ; ainsi, l'anguille éclot sous forme d'une larve leptocéphale aplatie et transparente qu'une métamorphose transforme en civelle. De même, les poissons plats comme la sole ont des larves symétriques qui subissent une métamorphose au cours de laquelle un des yeux migre à travers les os du crâne pour rejoindre l'oeil opposé ; l'animal gagne alors le fond et se couche sur sa face aveugle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille incubation - 1.ZOOLOGIE laitance oeuf oviparité ovoviviparité reproduction - La reproduction animale - La reproduction sexuée requin sole vertébrés - La reproduction viviparité Le système nerveux et les organes des sens. Le système nerveux des poissons comporte, comparé à celui des grenouilles et crapauds, un cervelet de grande taille : ce centre encéphalique assure les réflexes de posture et d'équilibre, plus complexes chez un animal qui se déplace dans le milieu aquatique à trois dimensions. Le toit optique n'est pas qu'un centre de réception des afférences visuelles ; il assure aussi l'essentiel des fonctions d'intégration, alors que les hémisphères cérébraux, de faible taille, ont surtout des fonctions olfactives. Les organes sensoriels des poissons sont adaptés à la détection des stimulus en milieu liquide. L'olfaction est assurée par un organe en cul-de-sac s'ouvrant, de chaque côté du museau, par deux orifices, un pour l'entrée de l'eau, l'autre pour la sortie. Les espèces d'eau douce et les espèces marines qui vivent sur le fond ou sont pélagiques sont macrosmatiques : leurs centres olfactifs sont très développés et ils chassent surtout à l'odorat ; en revanche, les poissons des récifs coralliens ou ceux qui vivent dans des eaux très agitées ne permettant pas de localiser les proies à l'odeur sont microsmatiques, mais ont souvent une vue performante. La gustation a son siège aussi bien dans les cavités buccale et pharyngienne (comme chez les vertébrés terrestres) que sur le corps tout entier ; on trouve des bourgeons du goût sur les membranes des nageoires et, chez certaines espèces, sur des appendices cutanés (les « moustaches » des poissons-chats par exemple). Les poissons blancs des eaux douces ont des centres encéphaliques importants reliés à ces organes gustatifs. L'oeil des poissons a un mode d'accommodation différent du nôtre : le cristallin, sphérique et non déformable, est déplacé vers l'arrière par un muscle interne pour mettre l'image au point sur la rétine ; les poissons sont « myopes », car le milieu aquatique absorbe rapidement les rayons lumineux. Certaines espèces, les « quatreyeux », qui chassent les insectes en surface, ont l'oeil coupé horizontalement en deux et voient aussi bien dans l'eau que dans l'air. La rétine de nombreux poissons diurnes comporte à la fois des bâtonnets (pour la vision en noir et blanc en éclairage faible) et des cônes (pour la vision en couleurs en éclairage fort) ; les poissons des récifs coralliens sont macroptiques : ils chassent à vue et sont très sensibles aux couleurs. Chez les poissons fouisseurs ou ceux qui se sont adaptés aux eaux souterraines, l'oeil régresse fortement, entraînant la réduction des centres encéphaliques correspondants. L'oreille des poissons n'a pas de fonction auditive à proprement parler ; purement internes, ses cellules sensorielles, situées dans l'utricule, le saccule et la lagéna, détectent les accélérations de la pesanteur ou celles qui sont dues aux déplacements et aux rotations de l'animal (canaux semi-circulaires). Un de ces organes sensoriels, la macule du saccule, est aussi sensible aux vibrations sonores les plus graves. Chez des téléostéens comme le hareng, des diverticules de la vessie natatoire viennent au contact de l'oreille et lui transmettent les vibrations de la paroi de la vessie gazeuse dues aux ondes sonores. Contrairement à une idée reçue, le milieu aquatique, loin d'être silencieux, conduit les sons mieux et plus vite que l'air. Chez les poissons blancs de nos eaux douces (les cypriniformes), les quatre osselets de Weber, empruntés aux premières vertèbres troncales, assurent et amplifient la transmission des sons. Ces poissons ont une audition qui se rapproche de celle de l'homme et qui justifie les protestations des pêcheurs à la ligne quand on fait du bruit dans leur voisinage. La ligne latérale, organe sensoriel spécifique aux poissons et aux larves d'amphibiens, parcourt leurs flancs de la tête à l'extrémité postérieure du corps. Ses cellules sensorielles, groupées en amas (les neuromastes) sous chaque écaille, sont sensibles aux déplacements de l'eau le long du poisson et mesurent sa vitesse relative. Elles détectent aussi l'arrivée rapide d'un obstacle et assurent un « tact à distance », ce qui explique pourquoi un poisson rouge ne se heurte pas à la paroi de son aquarium qu'il ne voit pas, ou pourquoi on a tant de mal à le saisir avec une épuisette. Le troisième rôle de la ligne latérale est auditif : ses cellules sont sensibles aux vibrations sonores graves (moins de 800 hertz en moyenne). Un dernier groupe d'organes sensoriels propre aux poissons est celui des électrorécepteurs, qui détectent de légères variations de champ électrique. Il existe en effet des champs électriques en milieu aquatique : toute activité musculaire a une composante électrique ; c'est ainsi que les requins détectent les petits crustacés dont ils se nourrissent, même quand ils sont enfouis dans le sable, grâce aux mouvements respiratoires qu'effectuent leurs proies. Ces électrorécepteurs sont situés sur le museau. Même aveuglé et privé de son sens olfactif, un requin est capable de détecter une pile électrique qu'on a cachée dans le sable, sauf si on l'a enfermée dans une enveloppe de forte résistivité. D'autres poissons, raies et torpilles d'une part, gymnarques et gymnotes d'autre part, détectent non pas le champ électrique dû à l'activité d'autres êtres vivants, mais les modifications d'un champ électrique qu'ils créent eux-mêmes. Ces poissons ont en effet transformé certains de leurs muscles en « organes électriques ». Les uns, comme la torpille ou l'anguille électrique, fournissent des décharges brèves, mais puissantes (de 50 à plus de 200 volts), qu'ils utilisent pour se protéger des prédateurs ou pour déstabiliser leurs proies ; les autres, comme les raies et les gymnarques, ne produisent qu'un champ faible (moins de 1 volt), mais entretenu. Les électrorécepteurs enregistrent les modifications de ce champ dues à tout objet ou être vivant dont la résistivité diffère de celle de l'eau. Ces poissons, qui vivent dans des eaux chargées de particules où la vision est difficile, pratiquent l'« électrolocalisation » : ils « voient », grâce à ce sens très spécial, le monde qui les entoure. Ils utilisent aussi ces champs électriques pour reconnaître les adultes des juvéniles, les mâles des femelles, ou pour s'identifier en tant qu'individus et établir entre eux des hiérarchies sociales ; c'est l'« électrocommunication ». Les poissons se reposent et dorment ; ceux qui vivent en bancs postent des sentinelles pour se protéger des prédateurs. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats communication animale cyprinidés éthologie - Les méthodes de l'éthologie animale - Les comportements innés et les comportements acquis gymnote hareng raie [2] requin téléostéens torpille - 2.ZOOLOGIE vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - Le système nerveux vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - Les organes des sens vessie natatoire Complétez votre recherche en consultant : Les livres poissons - la locomotion, page 3971, volume 7 poissons - schémas, page 3972, volume 7 poissons - différents stades du développement embryonnaire de l'esturgeon, page 3973, volume 7 Biologie et écologie Bien qu'ils soient poecilothermes (leur température interne est quasiment celle du milieu qui les entoure), les poissons ont conquis tous les milieux, des torrents de montagne aux lacs des plaines, des couches superficielles des océans aux profondeurs abyssales, des eaux tropicales chaudes aux eaux polaires glacées, des régions côtières à la pleine mer ; on les trouve aussi dans les eaux souterraines, les estuaires, les lagunes saumâtres ou sursalées, ou dans les sources chaudes. Certains, comme le saumon, migrent des torrents aux eaux vives et bien oxygénées, où ils se reproduisent, vers les régions marines côtières, où ils se nourrissent ; d'autres, comme l'anguille, effectuant les migrations inverses, se reproduisent dans les profondeurs marines (mer des Sargasses) et croissent dans les rivières. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats abyssales (profondeurs) anguille eau - La pollution des eaux - Introduction frayère hydrosphère migrations animales - Les principales espèces migratrices - Les poissons saumon La nutrition. Le mode de nutrition des poissons est très varié. Les uns sont herbivores, les autres carnivores ou omnivores. Certains pratiquent la microphagie, filtrant sur les branchiospines de leurs arcs branchiaux le plancton flottant entre deux eaux ; ce ne sont pas les poissons les plus petits qui pratiquent ce mode d'alimentation : ainsi, les deux plus gros requins que l'on connaisse (le requin-baleine et le requin-pèlerin, qui mesurent une quinzaine de mètres) sont microphages et parfaitement inoffensifs. D'autres poissons se nourrissent d'animaux sessiles comme les coraux ou les éponges qu'ils broutent. Mais la plupart des poissons sont omnivores et mêlent à des végétaux divers petits invertébrés. Les prédateurs chassent activement des proies elles-mêmes mobiles, pratiquant parfois la chasse en commun. Enfin, certaines espèces se sont spécialisées dans une activité très particulière : ce sont les nettoyeurs. Ils débarrassent les autres poissons de leurs parasites externes et bucco-pharyngés et, à cette fin, « tiennent boutique », les parasités « faisant la queue » et attendant leur tour. Pour se faire accepter de leurs « clients », ils affichent des couleurs bien particulières, mais quelques profiteurs copient leurs livrées pour se nourrir aux dépens de leurs victimes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats corail éponge mimétisme animal omnivore plancton requin La vie sociale. Les poissons ont divers types de « vie sociale ». Les uns sont agressifs et solitaires, supportant tout juste leur partenaire sexuel au moment de la reproduction. À l'opposé se trouvent les espèces qui vivent en groupe toute leur vie durant, se déplaçant en bancs, se nourrissant en commun et se reproduisant sans former de couples. Entre ces deux extrêmes, des espèces délimitent des territoires, soit pour se nourrir, soit au moment de la reproduction, ne laissant aucun congénère y pénétrer sans aussitôt le combattre, ou établissent entre elles des hiérarchies complexes auxquelles elles ne renoncent qu'en cas de danger. L'origine de la vie sociale chez les poissons est en général rapprochée du fait que certaines espèces édifient des « nids » pour y placer leurs oeufs, qu'elles protègent des prédateurs. D'autres, comme Haplochromis, pratiquent l'incubation buccale : l'adulte ainsi « chargé de famille » s'abstient de toute nourriture jusqu'à l'éclosion. La protection s'étend parfois aux jeunes une fois éclos. Ainsi, chez Hemichromis, le mâle et la femelle abritent leurs alevins dans leur bouche, les promènent d'un endroit à l'autre et, le soir, les « mettent au lit » dans une dépression du fond. Une fois séparés de la tutelle parentale, les jeunes gardent ces habitudes et continuent de rester groupés pour faire face aux dangers. Un autre type de vie sociale, non plus intra- mais interspécifique, concerne tous les poissons qui établissent des relations symbiotiques avec d'autres espèces animales. La plupart se contentent de chercher des abris sans pour autant parasiter leurs hôtes. Ainsi, les jeunes chinchards accompagnent les méduses pour s'abriter sous leur ombrelle en cas de danger ; les apogons cherchent refuge entre les épines des oursins et les gobies élisent domicile dans la cavité des éponges ou celle des gros mollusques. D'autres associations s'apparentent au parasitisme, comme celle qui lie les fiérasfers aux concombres de mer : ils se réfugient dans leur cloaque, mais n'hésitent pas à se nourrir à leurs dépens. À l'inverse, les poissons-clowns, qui cherchent protection auprès d'une anémone de mer dont ils ne craignent pas la toxine, attirent vers elle le prédateur imprudent qui a vite fait de succomber à ses tentacules urticants. D'autres associations relèvent du bénéfice réciproque, comme celles que certains gobies établissent avec des crevettes fouisseuses. La crevette assure l'entretien du terrier, tandis que le gobie partage ses repas avec sa logeuse. Un autre type d'association concerne la bouvière, petit poisson d'eau douce, et des moules du genre Unio. Grâce à un long tube, la femelle pond ses oeufs à l'intérieur de la cavité palléale de la moule ; le mâle émet sa laitance à l'entrée du siphon du mollusque : la fécondation a lieu à l'intérieur de la moule, qui assure ainsi aux oeufs protection et oxygénation. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats actinie bouvière chinchard commensalisme coopération - 2.ÉCOLOGIE crevette éponge gobie holothurie méduse moule oursin parasite - 1.BOTANIQUE et ZOOLOGIE symbiose Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats océanographie - L'océanographie biologique Les poissons et l'homme Le rôle alimentaire des poissons. Les relations qui lient les poissons à l'homme sont avant tout d'ordre alimentaire, et certaines civilisations ont construit l'essentiel de leurs activités sur la pêche artisanale, comme ces « ichtyophages » cités par Hérodote, qui vivaient en Mésopotamie dans des maisons sur pilotis et ne se nourrissaient que de poissons. De nos jours, les pêcheries commerciales sont de plus en plus complexes, et la pisciculture fournit un appoint non négligeable aux récoltes effectuées dans la nature. Cet essor des pêches est contrecarré par les diverses pollutions et par la pêche intensive, qui, pratiquée sans retenue pendant des décennies, a fortement diminué les effectifs de certaines populations, mettant même en péril la survie de plusieurs espèces. Un effort, soutenu notamment par la FAO, vise à recueillir des données fiables sur les tonnages d'espèces commerciales exploitées et sur leurs taux de reproduction afin de fixer des quotas de pêche telles que les populations ne soient pas exterminées, mais qu'un stock suffisant puisse subsister pour les maintenir. Des pays comme le Japon font des études sur l'élevage et l'exploitation dans des centres de pisciculture d'espèces commerciales ainsi protégées de leurs prédateurs naturels et des aléas climatiques. Voir le dossier pêche. Les poissons fournissent non seulement leur chair comme source de protéines aux populations humaines, mais ils assurent aussi, sous forme de farine de poisson, l'alimentation d'animaux d'élevage. Les autres dérivés des poissons sont les cuirs qu'on tire de la peau de certaines espèces, notamment des requins ou des tilapias, l'ichtyocolle qu'on fabrique à partir des vessies natatoires ou les « perles d'Orient » qu'on tire des écailles. Les pharmacologistes exploitent aussi diverses espèces pour en extraire des substances qu'on ne sait pas produire par synthèse, notamment des toxines ou des médicaments. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats alimentation humaine - Introduction alimentation humaine - L'évolution des habitudes alimentaires colle écaille FAO (Food and Agriculture Organization) galuchat pêche - La pêche industrielle pêche - La pêche industrielle - Les formes d'exploitation de la mer pisciculture pollution - Les conséquences écologiques des principaux types de pollution Les effets sur les populations et les écosystèmes requin vessie natatoire Les livres Thaïlande - séchage du poisson à Hua Hin, page 5160, volume 9 Images culturelles. Les poissons ont avec l'homme d'autres rapports que les aspects pratiques qui viennent d'être mentionnés. Les premières représentations « artistiques » de poissons remontent au paléolithique : une carpe est figurée dans la grotte de la Madeleine, en Dordogne ; des anguilles et un saumon le sont dans la grotte de Montgaudier (Charente) ; des saumons sont gravés sur le bois de renne de la grotte de Lorthet, dans les HautesPyrénées. Les Chaldéens, inventeurs du zodiaque, y font figurer la constellation des Poissons, tandis qu'Assyriens et Égyptiens les avaient divinisés, ces derniers ayant même créé, à Latopolis, un culte dédié à la perche du Nil. Quant à la mystique du poisson dans la symbolique chrétienne, il n'est pas certain qu'elle ne repose que sur un jeu de mots, le mot poisson, en grec (ichthus), étant formé des initiales de la phrase : Iesous CHristos THeou Uios Soter (Jésus-Christ, fils de Dieu, sauveur). Rappelons enfin que le poisson d'avril remonte à un décret de Charles IX faisant commencer l'année civile non plus au 1er avril, mais au 1er janvier ; on prit alors l'habitude de faire à cette date des cadeaux de dérision, puis des farces. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille carpe Charles - FRANCE - Charles IX Ichtus perche Poissons saumon Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ablette Agassiz Louis aiguille de mer alose anableps anarhique anchois anguille animal (règne) - Classification - Les vertébrés - Les poissons antennaire baliste bar [1] barbeau barracuda baudroie blageon blennie bonite bouvière brème brochet carassin carpe carrelet cératode chabot chevesne chinchard chondrichtyens clupéidés coelacanthe colin combattant [2] congre corégone cycloptère cyprinidés daurade diodon dipneustes églefin éperlan épinoche équille espadon esturgeon exocet flétan gambusia gardon gobie goujon [2] gourami grondin guppy gymnote hareng hippocampe labre lavaret lépidosirène lépidostée lieu limande loche lote maquereau merlan merlu mérou morue murène omble chevalier orphie perche piranha pleuronecte polyodon polyptère protoptère raie [2] rascasse rémora requin rouget barbet rouget grondin saint-pierre sandre sardine saumon scalaire [1] scombridé sélaciens silure sole sprat syngnathe tanche téléostéens tétra tétrodon thon torpille - 2.ZOOLOGIE truite turbot vairon vive xiphophore Les médias poissons - classification Les livres poissons - banc de poissons-grogneurs, page 3970, volume 7 poissons - un banc de poissons, page 3975, volume 7 poissons, page 3976, volume 7 poissons, page 3977, volume 7 poissons, page 3978, volume 7 poissons, page 3979, volume 7 poissons, page 3980, volume 7 poissons, page 3981, volume 7 poissons, page 3982, volume 7 poissons, page 3983, volume 7 poissons, page 3984, volume 7 poissons, page 3985, volume 7 poissons, page 3986, volume 7 poissons, page 3987, volume 7 Les indications bibliographiques M.-L. Bauchot et A. Pras, Guide des poissons d'Europe, Delachaux et Niestlé, Lausanne, 1980. P.-P. Grassé, Agnathes et poissons in Traité de zoologie, tome 13, Masson, Paris, 1958. B. Grzimek et M. Fontaine, le Monde animal, tomes IV et V, Stauffacher, Zürich, 1971. J. P. Paxton et W. N. Eschmeyer (sous la direction de), les Poissons, Bordas, Paris, 1995.

« protoptère raie [2] requin téléostéens vertébrés - Origine et évolution Les livres poissons - quelques poissons fossiles, page 3970, volume 7 Anatomie et physiologie Un grand nombre de poissons ont une forme hydrodynamique qui minimise la résistance au déplacement en milieu liquide ; cette forme, remarquable chez des poissons comme le thon ou la sardine, n'est toutefois pas générale : on trouve des poissons allongés (comme les anguilles), rubanés (comme les cépoles, les poissons-sabres ou les poissons- jarretières), déprimés (comme les raies) ou comprimés (comme les soles et les chétodons), sans parler d'espèces aux formes aberrantes, comme le diodon ou l'hippocampe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille diodon hippocampe raie [2] sardine sole thon Les nageoires. Les organes qui assurent la propulsion sont les nageoires, notamment la caudale mue par les puissants muscles du tronc et de la queue.

D'autres nageoires impaires, situées dans le plan sagittal (dorsales et anales) servent de stabilisateurs, mais ont un rôle moteur chez certaines espèces.

Les nageoires paires, pectorales en avant, pelviennes en arrière, assurent la locomotion chez quelques espèces (chez les raies, par exemple, ce sont les ondulations des pectorales qui assurent les mouvements), mais n'ont le plus souvent qu'un rôle de stabilisation accessoire.

Chez les poissons cartilagineux, dépourvus de vessie natatoire, la caudale dissymétrique, qui fournit une poussée à la fois vers l'avant et vers le haut, compense ainsi le léger excès de poids spécifique du poisson par rapport à l'eau, tandis que les pectorales, insérées obliquement, l'empêchent de basculer queue par-dessus tête.

Chez les poissons osseux qui possèdent une vessie natatoire (de nombreux actinoptérygiens), la caudale est symétrique et les pectorales, insérées verticalement, peuvent servir de frein pour tourner ou s'arrêter. Les rayons qui soutiennent les nageoires des poissons cartilagineux sont faits d'une substance protéique cornée (actinotriches) ; chez les poissons osseux, ce sont des écailles modifiées (lépidotriches), présentes sous la forme soit d'éléments articulés et souples, soit d'épines calcifiées ou ossifiées.

Un ensemble complexe de muscles permet de redresser ou de rabattre, d'écarter ou de resserrer ces rayons, autorisant ainsi des manœuvres plus ou moins délicates au cours des déplacements. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats raie [2] squelette - L'endosquelette des vertébrés - Le squelette zonal vertébrés - L'anatomie fonctionnelle - Le squelette et la musculature vessie natatoire Les écailles. Les écailles qui recouvrent le corps des poissons diffèrent des écailles cornées des. »

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