APTITUDE

Disposition innée qui permet de développer la capacité d'accomplir convenablement tâches ou travaux. Le terme anglais d'« ability « recouvre sans distinction les deux notions d'aptitude et de capacité. Mais, en français, on donne le nom de « capacité « à un savoir-faire acquis, tandis que I'« aptitude « est une disposition naturelle qui peut rester inemployée si on ne la développe pas. Ainsi, on est capable de compter parce qu'on possède une aptitude au calcul et sans doute aussi parce qu'on a appris à le faire. Mais peut-on savoir dans quelle mesure ? On a constaté que les aptitudes se développent sous l'effet à la fois de la maturation interne et de l'éducation externe, sans qu'on puisse discerner exactement la part de l'une et de l'autre. Pour atteindre l'aptitude, il faudrait éliminer le facteur éducation. Cela n'est pas impossible si l'on considère des groupes homogènes. Ainsi, pour Claparède, l'aptitude est « ce qui permet de distinguer les individus entre eux quand, à égalité d'éducation, on les considère sous l'angle du rendement «. La méthode des tests essaie de discerner, à travers l'éducation, les aptitudes innées des individus.

Variétés d'aptitudes : Etant donné l'importance des aptitudes dans le travail, les psychologues ont poursuivi de patientes recherches pour en faire l'inventaire complet. Puis ils les ont groupées en un certain nombre de catégories. « Il y a d'abord les aptitudes sensorielles (vue, ouïe, etc.), ensuite les aptitudes sensorimotrices, qui font appel à l'action simultanée d'un sens et d'un geste (habileté manuelle, aptitude à conduire les véhicules, etc.), enfin les aptitudes purement mentales (mémoire, attention, observation, jugement). Naturellement, les spécialistes ont fait une place à part à l'étude de l'intelligence. Ils ne sont pas tous tombés d'accord à son sujet : les uns estiment que l'intelligence est tee aptitude au même titre que le coup d'oeil ou la mémoire, les autres .prétendent qu'elle est la résultante des diverses capacités mentales d'un individu « (On consultera l'ouvrage de M. et F. Gauquelin : La Psychologie au XXe siècle, E.S.F., 1960, p. 131).

Evolution des aptitudes : Les aptitudes ne se différencient que progressivement. Celles qui se rapportent aux fonctions sensorielles et motrices apparaissent les premières : dextérité manuelle, coordination entre le geste et la vue, acuité musicale, etc. L'aptitude perceptive, sorte d'intelligence pratique, qui situe les détails dans une forme organisée, se fixe vers douze ans. La plupart des autres aptitudes acquièrent leur physionomie au cours de l'adolescence et se manifestent à travers l'éducation scolaire. Aux abords de la maturité, les aptitudes naturelles tendent à décliner, d'abord lentement, puis plus vite lorsque la vieillesse approche. Par exemple, le don d'apprendre les langues est à son maximum durant la jeunesse et perd de sa souplesse vers l'âge mûr. En revanche, les capacités acquises se maintiennent souvent très fermement jusqu'à la vieillesse. C'est notamment le cas des capacités de l'écrivain : il peut améliorer son style et sa technique jusqu'à un âge avancé.

En psychologie appliquée : On cherche à atteindre directement les ressources natives d'un sujet, quelle que soit sa culture. On y parvient dans certains domaines : raisonnement abstrait ou concret sur des figures, organisation du champ perceptif, représentation spatiale. Des études faites sur le contingent militaire et sur les immigrants se révèlent assez positives à cet égard. On a ainsi pu réorienter certains jeunes aux aptitudes remarquables, que leur milieu social n'avait pas favorisées.