Devoir de Philosophie

antisémitisme - encyclopédie.

Publié le 19/10/2013

Extrait du document

antisémitisme - encyclopédie. n.m., haine des juifs. L'antisémitisme peut revêtir diverses formes : interdiction de pratiquer, obligation de résidence dans des ghettos, privation des droits juridiques et politiques, conversion forcée (en Espagne en 1492). Mais il peut aussi aller jusqu'à des violences organisées, comme les pogroms qui eurent lieu en Russie après la révolution de 1905. Son expression extrême fut, sous le régime nazi en Allemagne, le génocide des juifs dans les camps de concentration. Un phénomène complexe et multiséculaire. L'antisémitisme, que l'on peut faire remonter à la dispersion des habitants du royaume de Juda par Nabuchodonosor II en 587 avant J.-C., connut une aggravation avec la prise du second Temple de Jérusalem et la nouvelle dispersion en 70 après J.-C. Dès lors, son histoire a longtemps dépendu du statut que l'Église reconnaissait aux juifs. En Europe, il fallut attendre le siècle des Lumières pour que leur condition s'améliorât. La Révolution française leur apporta le statut de citoyens. Mais l'antisémitisme, combiné avec les idéologies nationalistes et racistes, ne régressa pas et culmina au XXe siècle avec la « solution finale « des nazis. L'antisémitisme en France. Bien que le christianisme trouvât ses racines dans le judaïsme et que l'Église leur reconnût le statut de témoins, les juifs furent victimes de mesures d'expulsion hors du royaume de France : en 1182 par Philippe Auguste, en 1306 par Philippe le Bel. Ces décisions touchèrent un petit nombre de personnes qui se réfugièrent hors du royaume (dans le comtat Venaissin par exemple). Après l'expulsion, en 1394, de tous les juifs, alors quelques milliers, par Charles VI, il fallut attendre la Révolution pour que leurs communautés retrouvent droit de cité. Précédée de livres de propagande comme la France juive de Drumont, en 1886, l'affaire Dreyfus fit apparaître la force de l'antisémitisme lié au nationalisme. L'Action française de Charles Maurras devait l'entretenir avec violence jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Le régime de Vichy s'engagea vivement dans une politique antisémite et facilita, par une collaboration active, l'entreprise d'extermination des juifs par les nazis. Bien que plus discret, notamment parce qu'il tombe sous le coup de différentes lois, l'antisémitisme est toujours présent depuis la Libération dans certains courants idéologiques ou politiques. La force du préjugé. Si plusieurs organisations, comme la Ligue des droits de l'homme, ont fait du combat contre l'antisémitisme leur objectif, ce phénomène apparaît, plus que toutes les autres xénophobies, difficile à expliquer et à combattre : il repose sur des fantasmes et des manipulations qui échappent à l'emprise de la raison. C'est ainsi qu'une violente propagande antisémite a été déchaînée par les communistes en 1968 en Pologne, pays où la population juive avait pratiquement disparu depuis le génocide nazi. L'Église catholique a entrepris depuis Vatican II de purger sa liturgie de toutes formules équivoques. L'antisémitisme est vivace dans le monde arabo-musulman, où la dénonciation de l'État d'Israël est parfois liée à une propagande ouvertement antisémite. L'antisémitisme est une interrogation pour tous les hommes, notamment par sa persistance, sa large diffusion, sa violence et parce qu'il a alimenté une volonté de destruction de tout un peuple, sur une échelle jamais vue. On a pu dire qu'on ne pouvait pas penser de la même façon avant et après Auschwitz. Voir aussi juif e t nationalsocialisme. Les corrélats Dreyfus (affaire) génocide Israël - Histoire judaïsme - Religion - Les textes fondateurs juif national-socialisme nationalisme pogrom racisme

Liens utiles