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Antifémtnisme et antisémitisme

Publié le 20/11/2011

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Mais, comment oublier qu'il a été pris au sérieux par des personnes qui ne comptaient pas pour rien, ne serait-ce que Freud; qu'il a été cité sans cesse par les nazis, heureux de trouver chez lui des textes qui allaient dans le sens de leur paranoïa ? Weininger, allant jusqu'au bout de ses théories, s'est suicidé, à l'âge de vingt-trois ans, en 1903. Cliniquement, il représente un cas concret de l'angoisse de la femme, qui est celle de la déviriIisation. Cela tourne chez lui à l'idée fixe et tous les pro'blèmes plus ou moins philosophiques qu'il aborde aboutissent toujours à la même conclusion, à la même dénonciation : la femme d'une part, le juif d'autre part, destructeurs de l'homme et surtout de l'homme européen....

« Le langage d'ailleurs a changé et H est rare qu'on parle de vocation aujourd 'hui; il ne s'agit plus que de « projet ministériel », ce qui ajoute une idée de lilberté .

Homme ou femme, ceux qui pensent pouvoir vivre en religion peu­ v.ent aussi se tromper et l'Eglise accepte leur erreur.

Ils ne sont plus, en ce siècle, •prison­ niers d'eux~mêmes.

C'est en quoi il .faut davan­ tage admirer l'abnégation, la ·volonté, la sincé­ rité et la foi de tous ceux qui, dépassant leurs doute, décident de leur mission religieuse.

A Angers, chacun a ·pu parler franchement de lui-même, et c'était important; on y a vu .plus clair.

Une religieuse, fort jeune, a pu dire .

qu'elle avait •pensé aussi, co ·mme tout le monde, que les « bonnes sœurs » n'étaient pas des fem­ mes à .part entière : « Ce n'est pas parce que j'ai choisi la religion qu'il me faut changer mon comportement.

Moi, je n'ai pas changé ! Je vais continuer à vivre en milieu rural où j'ai mes habitudes et mes racines.

Je ne peux pas dissocier la vie , la foi, la vie quotidienne.

Tout cela se tient ! » Il faut, par conséqu ent, accepter que l'ancien système qui formait des pretres au séminair .e, ait évolué et qu'ii puisse exister, dans notre société, un nouveau ·prêtr .e, même s.

'H ne res­ semble pas nécessairement .à celui moqué par Michel de Saint-Pierre, même s'il va au-delà de l'homme imaginé par l'écrivain.

Les intégristes, ceux qui se disent membres de l'Eglise du si­ lence, refusent cette image du sac erdoce au nom d'une continuité devenue pourtant impossible.

« Les jeunes, a dit le Père Cugnasse, organisa­ teur de la session , savent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent pas, et n 'ont pas peur de le dire.

Les candidats au sacerdoce refusent de s'enfermer dans nos schémas anciens.

Ils refu­ sent de devenir des h ommes du culte , des dis­ pensateurs des sacrements, des hommes-orches­ tres.

Ils I'elfu s ent la solitude; Hs désirent au contraire, .partager la vie des hommes; ils ont des exigences spirituelles; ils sont pour la vie en communauté et pour la qualité de la vie ».

L'Eglise accepte, dans une société différenciée, des ·prêtres différenciés un ministère différen­ cié.

Ce qui est, .pour beaucoup de catholiques , une v-éritable trahison qu'ont dénoncée, au mois d'aoiH plusieurs centain .es de croyants avec le ·philosophe chrétien Gustave Thibon .

La crise de la vocation religieuse, c'est en effet essentiel­ lement la crise de la foi catholi'que.

Dans le même ordre d'idées, on a vu se réunir à Chartres, au cours de l'été, une vingtaine de jeunes prêtres diocésains décidés à partir pour le Tiers Monde à titre de missionnaires.

Mais qu'est-ce qu' ·être missionnaire aujourd'hui ? La question valait d'être .posée, et elle l'a été.

Jusqu'à la dernière guerre, il était convenu que le missionnaire allait ensei5ner la •vraie religion à ceux qui l'ignoraient; il était le porte-parole de la vérité; H pensait pour les ignorants .

Mais des E ·glises nationales sont nées dans tous les anciens .pays de missions et on imagine mal un religieux venant de France , prêcher en Afrique ou .en Asie un évangile depuis longtemps pra­ tiqué.

Là encore, on assiste à une évolution.

Changement d'autant .plus nécessaire que la naissance des nationalismes .et la décolonisation ont ·permis la naissance d'églises autochtones qui refusent la présence d'étrangers.

On se heurte ici au difficile ·problème 'des cultures.

Il y a des couvents, en France , où des moi­ nes zen viennent enseigner, au sens littéral du mot, une technique mystique .particulière à des chrétien s.

On peut imaginer, de la même ma .

nière, des Africains insud11ant dans la foi chré­ tienne des conceptions religieuses venant de la forêt ou de la brous se .

L'évangélisation ne peut ·plu s se faire à sens unique .

C'est ce ' que cer­ tain ·s participants aux rencontre s de Chartres o rit voulu souligner.

S'il est relativement rare de rencontrer en France des prêtres d 'origine afri­ caine ou orientale, il est souhaita'ble que leur nombre croisse et surtout qu'on prête attention à leur parole .

Eux aussi ont quelque chose à dire .

Ils sont une expre ssion différente de la .fo i, mai s aussi une expression vivante .

La mis­ sion a changé de sens .

Elle est d.evenue dialogue.

Les quelques prêtres français qui partent pour le Tier s Monde en ont parfaitement co n s cience; il s y partent autant pour ensei ·gner que pour apprendre.

Cette leçon d'h .umilité en vaut bien d'autres.

Lamennais et le combat du siècle En même temps que se tenait à Nanterre, dans les premiers jours de juin, un congrès sur Lamennais, paraissait, à la 'librairie Colin , le cinquième tome de sa Correspondance générale , .publiée et annotée par Louis Le Guillou .

Lamen­ nais était l'h omme de son temps, fortement mêlé aux luttes de son temps, et ce cinquième tome nous plong .e justement en plein cœur d'un débat qui, dans les années 30 du siècle dernier, sépara les catholiques : foi et politique s'y mêlèrent.

Les jésuites voulaient mettre Lamen­ nais au ban de l'Eglis e , mais ce n'était pas le genre du -prêtre !breton que de se laisser faire.

Il publie un journal 1 il multiplie sa correspon­ dance pour attaquer et se défendr .e, H se rend à Rome.

La politique l'emporte sur ses convic­ t!ons.

Il voulait défendre Rome contre les gal­ licans en défendant la liberté; la religion n'était-elle pas le symbole de la libération des peuples opprimés ? Le Pape, qui le reçoit et bénit son chapelet, dénonce, d ès qu'il est parti la .liberté d'opinion dont il s'est .fait le pro: phete : « Il faut retenir les hommes déclare le Souverain Pontife , dans les sentie~s de la vérité leur nature inclinée au mal les vouant au précipice » .

D 'autre part , les princes détien­ nent la vérité; aller à l'encontre de leur volonté c'est détruire l'oNlre universel.

La soumission: s'im~ose, car « il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et celui qui résiste à la puis­ sance résiste à 'l'ordre même de Dieu ».

Ce n'est pas le genre de Lamennais de baisser la tête devant l'autorité.

A son ami Montalembert qui lui conseille le silence, il réplique : « Je n'ad­ mets .point qu'on doive à qui que ce soit une obéissance aveugle imp'liquant l'abandon d'une vérité et .d'un droit quelconques ».

A cet égard, Lamennais est encore de notre temps, ·puisqu'il parle un langage que nous entendons celui d'une Eglise qni, longtemps muette, a' voulu être présente au monde.

Il ne faut pas chercher ai'lleurs l'actualit-é de l'homme.. »

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