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Anciens pays en voie de développement ayant réussi leur décollage économique dans les années soixante, les nouveaux pays industriels, ou NPI, occupent une place intermédiaire entre les pays industrialisés et ceux du tiers-monde.

Publié le 16/11/2013

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Anciens pays en voie de développement ayant réussi leur décollage économique dans les années soixante, les nouveaux pays industriels, ou NPI, occupent une place intermédiaire entre les pays industrialisés et ceux du tiers-monde. Leur nombre est variable, mais les « Quatre Dragons » de l'Asie du Sud-Est (Singapour, Hongkong, Taiwan, Corée du Sud) en demeurent le prototype. Les performances industrielles, la recherche de la compétitivité et la croissance rapide du PNB par habitant y vont de pair avec des mutations sociales et une maîtrise de la démographie. Toutefois, ils ne sont pas exempts de vulnérabilité. Les « nouveaux pays industriels », ou NPI, encore appelés « pays en voie de développement avancé », « pays semi-industrialisés » ou « pays ateliers », sont des pays qui ont réussi leur décollage économique. Ils connaissent de forts taux de croissance, des rythmes élevés d'industrialisation, une augmentation continue du revenu par tête d'habitant et, de ce fait, leurs structures économiques et sociales se transforment. De telle sorte que si la division entre pays développés, riches et industrialisés, et pays sous-développés, pauvres et sousindustrialisés, est toujours une réalité, elle doit cependant être sérieusement nuancée. Les efforts accomplis depuis plusieurs décennies en matière de croissance et le redéploiement industriel qui préside à une nouvelle division internationale du travail ne permettent plus d'opposer schématiquement ces deux blocs. De même que le monde industriel n'est pas homogène, il n'existe pas « un » mais « des » tiers-mondes et l'on observe, avec les NPI, l'émergence de pays intermédiaires. La notion de NPI recouvre des situations très diverses, et la liste des pays considérés comme tels peut varier selon les critères adoptés. Le PNB par tête d'habitant, le pourcentage de la population active employée dans l'industrie et les services, le degré d'ouverture au commerce international, figurent parmi les critères principaux, mais la liste ainsi obtenue reste toujours plus ou moins arbitraire. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il y aurait dix NPI : quatre en Europe du Sud (Portugal, Espagne, Grèce, ex-Yougoslavie), deux en Amérique latine (Brésil, Mexique), quatre en Asie (Singapour, Hongkong, Taiwan, Corée du Sud). On considère souvent comme faisant aussi partie des NPI l'Argentine, le Chili, l'Inde, le P?kist?n, l'Égypte ; d'autres organismes internationaux ajoutent à ces pays la Colombie, l'Indonésie, la Malaysia, les Philippines, la Thaïlande et le Viêt-nam. Le plus souvent, toutefois, lorsqu'on parle des NPI, on fait référence à ces deux villes-États (Singapour et Hongkong) et à ces deux petits pays (Taiwan et la Corée du Sud) de l'ensemble Asie-Pacifique qui, imitant le Japon, ont fait en quelques années des progrès spectaculaires. Par la rapidité de leur décollage et l'originalité de leur évolution, ces « Quatre Dragons » sont les exemples confirmés de la formation des NPI de la première génération. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats division du travail Dragons (les Quatre) industrialisation Les médias nouveaux pays industriels - la montée d'une nouvelle bourgeoisie Les facteurs de la croissance des NPI Ces quatre pays asiatiques ne représentent qu'une infime partie de la population du tiersmonde (si toutefois on peut encore les classer dans cette catégorie), mais ils en assurent 15 % du produit industriel et plus de la moitié des exportations. Leur part dans le commerce mondial n'a pas cessé d'augmenter, passant de 10 % au début des années soixante-dix à plus de 20 % aujourd'hui. Au milieu des années quatre-vingt-dix, le revenu moyen par tête d'habitant des Quatre Dragons dépassait de 20 % ceux du Portugal et de la Grèce, et se rapprochait de celui de l'Italie. Quels sont les secrets de cette croissance ? Les conditions de départ n'étaient pourtant pas très encourageantes. Le passé colonial (britannique à Singapour et à Hongkong, japonais à Taiwan et en Corée) n'avait pas été propice à un développement autonome. La nécessité de renforcer la cohésion sociale à Singapour, le surarmement du refuge nationaliste chinois de Taiwan, la guerre de Corée (1950-1953), l'inquiétude quant à l'avenir de la possession britannique de Hongkong, étaient autant de données négatives. L'insuffisance des ressources naturelles et énergétiques, le retard technologique, l'étroitesse du marché intérieur, la faiblesse de l'épargne, constituaient autant de handicaps. D'autres facteurs, en revanche, étaient plus favorables à la croissance : la position maritime sur la façade d'un continent très peuplé, la présence d'une main-d'oeuvre abondante et disciplinée, les faibles rémunérations des travailleurs au début du processus d'industrialisation, l'empreinte du confucianisme avec ses valeurs de solidarité familiale et de respect de la hiérarchie, l'interventionnisme de l'État, respectueux cependant des lois du marché. Cet ensemble de facteurs a attiré les investissements étrangers dans ces pays politiquement sûrs, offrant des perspectives de production à faibles coûts, une tradition déjà longue de zones franches (la ville de Hongkong, par exemple, fut déclarée port franc dès 1841) et, dans le cas de la Corée du Sud, bénéficiant d'une aide américaine substantielle. C'est dans ce contexte que la première génération de NPI a pratiqué une industrialisation à marche forcée. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Confucius Corée - Histoire - Les Corées contemporaines Hongkong Taiwan zone franche Les livres nouveaux pays industriels - industrie textile, en Corée du Sud, page 3482, volume 7 nouveaux pays industriels - navire du constructeur Hyundai, en Corée du Sud, page 3483, volume 7 Modalités de croissance et résultats des NPI asiatiques Dans le cadre d'un tissu industriel alliant de grandes sociétés et de nombreuses petites entreprises, la priorité fut donnée dans un premier temps aux industries de main-d'oeuvre à faible coefficient de capital ainsi que, parfois, à des industries lourdes, et ce dans le but de réduire les importations (politique dite de « l'industrialisation par substitution des importations »). Mais, dans un second temps, il s'agissait de gagner des marchés extérieurs en fabriquant des produits plus élaborés, à plus haute valeur ajoutée, et nécessitant une main-d'oeuvre toujours abondante mais par surcroît hautement qualifiée (politique dite de « l'industrialisation tirée par les exportations »). Précocement engagée à Hongkong, cette stratégie se mit en place dès 1959 à Taiwan, en 1962 en Corée du Sud, en 1965 à Singapour, dans les années soixante-dix chez ceux que l'on appelle les « Quatre Tigres » (Malaysia, Indonésie, Thaïlande, Philippines). Les résultats ont été éclatants, surtout pour les industries légères, depuis l'habillement et les chaussures jusqu'aux produits les plus insolites (le « made in Taiwan » inonde le monde). Mais les industries de base progressent (sidérurgie coréenne et taiwanaise, raffinage du pétrole à Singapour, en Corée du Sud, à Taiwan et en Indonésie), ainsi que les industries de transformation (constructions navales et automobiles en Corée du Sud, aéronautique à Taiwan) et, de plus en plus, les produits de haute technologie (semi-conducteurs, électromécanique grand public, du magnétoscope à l'ordinateur). Pour atteindre si rapidement ces objectifs, il a d'abord fallu une action vigoureuse de l'État : mise en oeuvre d'un arsenal de dispositions fiscales incitatives, accroissement de l'endettement, attention toute particulière accordée à la formation, souci de la maîtrise démographique (notamment à Singapour), obligation pour les entrepreneurs de se lancer dans de nouvelles fabrications (par exemple, à Singapour, par des augmentations notables de salaires rendant inéluctable la production de biens plus sophistiqués). Mais, au début du processus de décollage économique, le marché intérieur ne pouvant absorber qu'une infime partie des produits manufacturés, l'exportation est devenue un objectif impératif pour assurer la continuité du développement. La conquête des marchés extérieurs a d'abord été acquise par la valorisation d'équipements et d'infrastructures nécessaires au commerce. Les ports (Singapour, Hongkong, gaoxiung, Pusan...) ont été agrandis, modernisés, adaptés à de nouvelles fonctions (trafic de conteneurs) et dotés de zones franches. Les services à l'exportation ont été multipliés, et Hongkong comme Singapour se sont affirmées comme de grandes places financières, régulant, avec T? ky? , le marché des capitaux en Asie. Enfin, il faut souligner la combativité commerciale des firmes des NPI en matière de prix et de qualité. Cette recherche acharnée de la compétitivité a porté ses fruits, et les NPI ont ravi des parts de marchés importantes aux États-Unis, leur principal client, au Japon et aux pays de l'actuelle Union européenne. Ils sont responsables de 20 % du déficit commercial américain. D'autres revenus s'ajoutent, en particulier ceux du tourisme, pour lequel un effort de promotion a été fait avec la construction de luxueux hôtels. Les taux de croissance annuelle ont été parfois supérieurs à 10 %, et même à 15 % à Singapour, qui a fait son entrée dans le club restreint des pays industrialisés selon les critères de l'OCDE. Le nouveau mot d'ordre en Asie est « Regarder vers Singapour et en tirer les enseignements ». Seul Hongkong, en repassant sous souveraineté chinoise en 1997, avec toute sa puissance économique, constituera un cas atypique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats exportation exportation - Exportation et compétitivité place financière redéploiement industriel Séoul spécialisation substitution d'importation textiles - Le secteur du textile-habillement zone franche Les livres nouveaux pays industriels - la bourse de Hongkong, page 3482, volume 7 nouveaux pays industriels - microélectronique, à Taiwan, page 3483, volume 7 nouveaux pays industriels - chaîne de fabrication de téléviseurs, en Corée du Sud, page 3484, volume 7 nouveaux pays industriels - transport en commun rapide, à Singapour, page 3484, volume 7 nouveaux pays industriels - l'aéroport de Taipeh (Taiwan), page 3484, volume 7 nouveaux pays industriels - usine de cyclomoteurs à San Yang, à Taiwan, page 3484, volume 7 nouveaux pays industriels - l'usine Embraer, dans l'État de Sao Paulo, page 3485, volume 7 nouveaux pays industriels - construction automobile à Kuala Lumpur, en Malaysia, page 3485, volume 7 Des économies vulnérables Une telle frénésie de croissance engendre difficultés et déséquilibres, à la fois internes et externes, qui montrent les limites des NPI. Les progrès économiques se sont accompagnés d'avancées sociales importantes, mais d'énormes disparités demeurent, et ni le chômage ni la pauvreté n'ont disparu. La prospérité et l'arrivée dans la vie active de jeunes bien formés et qui n'ont pas connu la situation de l'après-guerre rendent moins supportables les régimes politiques autoritaires, d'où le réveil d'une opposition parfois violente en Corée du Sud. Les difficultés externes ne sont pas moindres. Si, excepté la Corée du Sud, l'endettement est négligeable, la dépendance internationale des NPI demeure. La compétitivité des Quatre Dragons s'émousse par l'alourdissement des coûts et la réévaluation progressive de leurs monnaies ; leurs débouchés sont menacés par les tendances protectionnistes de leurs clients, États-Unis en tête, et par l'émergence de nouveaux concurrents, en Asie même et en Amérique du Sud. Avec la mondialisation, les NPI ne peuvent prévenir la récession qu'en diversifiant les marchés extérieurs et en développant la consommation intérieure grâce à l'expansion des classes moyennes, à la hausse des salaires et à l'amélioration de la protection sociale. L'exemple des NPI montre en tout cas que le sous-développement peut être efficacement combattu. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Brésil - Géographie - La vie économique Corée - Histoire - Les Corées contemporaines Indonésie - Géographie - La vie économique Malaysia protectionnisme spécialisation Thaïlande - Géographie - La vie économique Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie - Géographie - La vie économique Asie du Sud-Est Corée - Géographie - La vie économique Singapour Taiwan tiers-monde - Diversité du tiers-monde Les livres nouveaux pays industriels - restaurants flottants à Hongkong, page 3485, volume 7 nouveaux pays industriels - centre commercial d'Orchard Road, à Singapour, page 3485, volume 7 Les indications bibliographiques S. Brunel, le Sud dans la nouvelle économie mondiale, PUF, Paris, 1995. M. Lanzarotti, la Corée du Sud : une sortie du sous-développement, PUF, Paris, 1992. H. Tertrais, l'Asie du Sud-Est, Marabout, Paris, 1996.

« japonais à Taiwan et en Corée) n'avait pas été propice à un développement autonome.

La nécessité de renforcer la cohésion sociale à Singapour, le surarmement du refuge nationaliste chinois de Taiwan, la guerre de Corée (1950-1953), l'inquiétude quant à l'avenir de la possession britannique de Hongkong, étaient autant de données négatives. L'insuffisance des ressources naturelles et énergétiques, le retard technologique, l'étroitesse du marché intérieur, la faiblesse de l'épargne, constituaient autant de handicaps.

D'autres facteurs, en revanche, étaient plus favorables à la croissance : la position maritime sur la façade d'un continent très peuplé, la présence d'une main-d'œuvre abondante et disciplinée, les faibles rémunérations des travailleurs au début du processus d'industrialisation, l'empreinte du confucianisme avec ses valeurs de solidarité familiale et de respect de la hiérarchie, l'interventionnisme de l'État, respectueux cependant des lois du marché.

Cet ensemble de facteurs a attiré les investissements étrangers dans ces pays politiquement sûrs, offrant des perspectives de production à faibles coûts, une tradition déjà longue de zones franches (la ville de Hongkong, par exemple, fut déclarée port franc dès 1841) et, dans le cas de la Corée du Sud, bénéficiant d'une aide américaine substantielle.

C'est dans ce contexte que la première génération de NPI a pratiqué une industrialisation à marche forcée. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Confucius Corée - Histoire - Les Corées contemporaines Hongkong Taiwan zone franche Les livres nouveaux pays industriels - industrie textile, en Corée du Sud, page 3482, volume 7 nouveaux pays industriels - navire du constructeur Hyundai, en Corée du Sud, page 3483, volume 7 Modalités de croissance et résultats des NPI asiatiques Dans le cadre d'un tissu industriel alliant de grandes sociétés et de nombreuses petites entreprises, la priorité fut donnée dans un premier temps aux industries de main-d'œuvre à faible coefficient de capital ainsi que, parfois, à des industries lourdes, et ce dans le but de réduire les importations (politique dite de « l'industrialisation par substitution des importations »).

Mais, dans un second temps, il s'agissait de gagner des marchés extérieurs en fabriquant des produits plus élaborés, à plus haute valeur ajoutée, et nécessitant une main-d'œuvre toujours abondante mais par surcroît hautement qualifiée (politique dite de « l'industrialisation tirée par les exportations »).

Précocement engagée à Hongkong, cette stratégie se mit en place dès 1959 à Taiwan, en 1962 en Corée du Sud, en 1965 à Singapour, dans les années soixante-dix chez ceux que l'on appelle les « Quatre Tigres » (Malaysia, Indonésie, Thaïlande, Philippines).

Les résultats ont été éclatants, surtout pour les industries légères, depuis l'habillement et les chaussures jusqu'aux produits les plus insolites (le « made in Taiwan » inonde le monde).

Mais les industries de base progressent (sidérurgie coréenne et taiwanaise, raffinage du pétrole à Singapour, en Corée du Sud, à Taiwan et en Indonésie), ainsi que les industries de transformation (constructions navales et automobiles en Corée du Sud, aéronautique à Taiwan) et, de plus en plus, les produits de haute technologie (semi-conducteurs, électromécanique grand public, du magnétoscope à l'ordinateur).

Pour atteindre si rapidement ces objectifs, il a d'abord fallu une action vigoureuse de l'État : mise en œuvre d'un arsenal de dispositions fiscales incitatives, accroissement de l'endettement, attention toute particulière accordée à la formation, souci de la maîtrise démographique (notamment à Singapour), obligation pour les entrepreneurs de se lancer dans de nouvelles fabrications (par exemple, à Singapour, par des augmentations notables de salaires rendant inéluctable la production de biens plus sophistiqués).

Mais, au début du processus de décollage économique, le marché intérieur. »

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