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ALPINISME.

Publié le 18/10/2013

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ALPINISME. On donne le nom d'alpinisme au sport qui consiste à faire des excursions ou des ascensions en montagne. S'il est né dans les Alpes, il s'est aussi illustré, au cours de deux siècles d'histoire, dans les massifs du monde entier. Maîtrise de soi, capacité de jugement, goût de l'effort, courage et ténacité sont les qualités du bon alpiniste ; elles expliquent peutêtre le succès croissant de ce sport qui ouvre aujourd'hui à l'homme un champ d'action à la mesure de son besoin de liberté et de son élan vers le dépassement de soi. Conquérir un sommet par les seules forces humaines, telle est l'ambition de l'alpiniste. Si la cime est vierge ou atteinte par une voie nouvelle, c'est une « première «. Cette « haute montagne « diffère par ses dangers de la « montagne à vaches « du promeneur : les uns tiennent à la montagne elle-même (risques d'avalanches, chutes de pierres, neige, gel, brouillard, orages), les autres dépendent de l'alpiniste (inexpérience, fatigue, équipement ou technique insuffisants). Un réseau de secours en montagne a été mis sur pied sous l'égide de la Fédération française de la montagne (FFM), avec l'aide des pouvoirs publics. Les compagnies de guides, les Compagnies républicaines de sécurité, la Sécurité civile, des chasseurs alpins spécialement équipés (treuils, cacolets, hélicoptères, avions) sauvent chaque année de nombreux alpinistes blessés ou en difficulté. Les corrélats sauvetage sauvetage - Le sauvetage en montagne Sécurité civile Formation de l'alpiniste L'alpinisme se pratique avec ou sans guide. Seuls peuvent se passer de guide les alpinistes entraînés ; leur nombre s'accroît chaque année, grâce à de multiples écoles d'escalade ou de glace, dirigées par des organismes locaux (clubs sportifs) ou nationaux (UCPA, ENSA, EHM), par exemple aux rochers de Fontainebleau ou dans les calanques de Marseille. L'Union des centres de plein air (UCPA), agréée par le ministère de l'Éducation nationale, initie les jeunes gens aux activités alpines dans des centres de montagne, par des stages et des randonnées. Quant aux professionnels de la montagne, les guides, ils sont formés à l'École nationale de ski et d'alpinisme (ENSA) des Praz, à Chamonix ; c'est aussi à Chamonix que se trouve l'École de haute montagne (EHM), créée par l'armée pour former à l'alpinisme et au ski de montagne l'élite des chasseurs alpins. Les corrélats Chamonix-Mont-Blanc escalade - 2.SPORTS Courses Une fois formé et entraîné, l'alpiniste aborde les grandes courses. Des refuges (voir ce mot) coupent la « marche d'approche «, des téléphériques peuvent l'abréger. Les grimpeurs s'encordent dès les premières difficultés, et l'ascension se fait sous la responsabilité du chef de cordée, premier à la montée, dernier à la descente ; elle peut durer de quelques heures à plusieurs jours, avec ou sans bivouac : la première ascension hivernale de la face nord de l'Eiger (Suisse) dura du 6 mars 1961 (2 h 30) au 12 mars (10 h 45) avec six bivouacs dans la paroi. La descente est souvent plus rapide grâce à l'emploi de « rappels « successifs. Les corrélats refuge Technique Elle dépend de l'obstacle à franchir. On distingue la technique du rocher de celle de la glace. Dans la première, l'escalade libre fait appel à un matériel simple (corde, piton, piolet) et à des moyens normaux : traction, poussée, adhérence, opposition, coincement. Sur neige ou sur glace, on utilise le piolet, les crampons, les pitons à glace. L'escalade artificielle permet de franchir les passages impraticables par les moyens normaux, grâce à une technique et à un matériel spéciaux : nombreux pitons, mousquetons, marteaux-piolets, étriers, doubles cordes, etc. Cette dernière forme d'escalade a la faveur des jeunes alpinistes, à qui elle permet de réaliser des premières dans des faces réputées inaccessibles. Le matériel moderne acquiert une importance vitale : on lui demande une solidité extrême, alliée à un encombrement et à un poids minimaux ; pour les cordes, le chanvre est délaissé au profit du Nylon et du Perlon. Les chaussures sont à semelles de feutre ou de corde pour l'escalade, ou de caoutchouc moulé antidérapant avec dessins en relief plus ou moins marqués (type Vibram), de préférence aux anciennes chaussures à clous spéciaux (ailes-de-mouche et Tricounis) ; on y adapte les crampons à glace à 10 ou 12 pointes, articulés, les plus récents étant réglables par crémaillère et pesant 550 g seulement. Il existe des piolets démontables, à lame évidée et munie d'un oeilleton pour mousqueton ; ce dernier se fait en Dural ou en Zicral (résistant à une force de 1 600 kg). Les progrès du matériel et de la technique ont permis d'explorer la plupart des montagnes d'Europe, élargissant le domaine des grimpeurs ; mais ils ont rétréci en même temps celui des pionniers de l'alpinisme, qui sont obligés peu à peu d'aller chercher sur d'autres continents des cimes vierges. Les grands centres d'alpinisme européen (Chamonix, la Bérarde, La Grave, Zermatt, Courmayeur, Cortina d'Ampezzo) ne suffisent plus à l'appétit des nouveaux conquérants. Les corrélats Chamonix-Mont-Blanc Cortina d'Ampezzo Courmayeur escalade - 2.SPORTS Zermatt Les livres alpinisme - matériel de l'alpiniste, page 181, volume 1 alpinisme - techniques d'escalades, page 181, volume 1 Historique Sans remonter au passage des Alpes par Annibal, le premier exploit historique d'un alpiniste français semble être l'ascension en 1492 du mont Aiguille (2 086 m), dit « mont Inaccessible «, au sud de Grenoble, par Antoine de Ville. Mais l'alpinisme ne prit un véritable essor qu'à la fin du XVIIIe siècle ; le premier grand sommet vaincu fut le mont Blanc, en 1786, par le docteur Paccard et Jacques Balmat, de Chamonix. Au XIXe siècle, les pôles d'attraction furent, pour les grimpeurs, l'Oberland bernois, le Valais, le Dauphiné, puis Chamonix dont la vogue ne cessa plus (dès 1840, 3 000 estivants, pour la plupart anglais, y séjournaient). On construisit en 1840 l'hôtel du Montenvers. Des clubs se formèrent : Alpine Club, Clubs alpins italien, suisse, français. Ce fut l'époque des grandes premières : Eiger (1858) ; barre des Écrins (1864) ; aiguille Verte, Cervin (1865) ; en 1877, après dix-huit vaines tentatives, la Meije fut conquise par Castelnau et les guides Gaspard (père et fils). Les grands noms de l'alpinisme sont britanniques (Whymper, Mummery), italiens (Guido Rey, Mazotti, Gervasutti, Bonatti), allemands (les frères Schmid), français (Devouassoud, Charlet, Pierre Allain, Leininger, Couzy, Lachenal, Rebuffat, Fanco, Terray, Desmaison). Dès la fin du XIXe siècle, les alpinistes s'attaquèrent aux lointaines cimes d'Asie, d'Afrique et d'Amérique : l'Elbrouz, dans le Caucase (1868) ; le Chimborazo, dans les Andes (1880) ; le mont Kenya (1889). Mais c'est surtout l'Him?laya, avec les plus hauts sommets du monde, qui attira les convoitises et les expéditions des meilleurs groupes d'alpinistes. C'est là que disparurent certains des plus grands : Edward Whymper, George L. Mallory, Andrew Irvine, Roger Duplat, Georges Vignes, Claude Kogan. En 1950, une cordée française (Herzog-Lachenal) atteignit à 8 078 m le sommet de l'Annap ?rn?. En 1953, sir Edmund Hillary et le sherpa Tenzing Norgay conquirent le sommet de l'Everest (8 846 m). L'Everest lui-même et, d'une manière plus générale, l'ensemble du massif himalayen ont été depuis lors l'objet de multiples expéditions victorieuses. À défaut de pouvoir aller plus haut, les hommes ont cherché d'autres défis à lancer aux sommets. Deux noms ont dominé cette quête de l'altitude, ceux de l'Italien Reinhold Messner et du Polonais Jerzy Kukuczka, avec, au fil des années, une même ambition : être le premier à avoir gravi tous les sommets de plus de 8 000 m existant à la surface du globe. Ces sommets sont au nombre de quatorze, tous situés dans l'Him?laya. Messner a réussi l'exploit en seize années d'efforts, entre 1970 et 1986. Dans l'ordre, il a vaincu le N?nga Parbat (8 126 m), le Manaslu (8 163 m), le Hidden Peak (8 068 m), l'Everest (8 846 m) -- atteint sans le secours habituel de bonbonnes d'oxygène --, le K2 ( 8 611 m), le Shisha Pangma (8 046 m), le Kangchenjunga (8 586 m), le Broad Peak (8 048 m), le Gasherbrum II (8 035 m), le Cho Oyu (8 154 m), l'Annap ?rn? ( 8 078 m), le Dhaul ?giri (8 172 m), le Mak?l? (8 481 m) et le Lhotse (8 511 m). Son jeune rival Kukuczka accomplit le même périple en 1987, en y ajoutant de nombreuses premières par des voies jusqu'alors inviolées. C'est lors d'une nouvelle expédition au Lhotse qu'il trouva la mort en 1990. Les femmes ont, elles aussi, pris leur part dans l'aventure himalayenne, marquée, le 16 mai 1975, par la victoire sur l'Everest de la première d'entre elles, la Japonaise Junko Tabei. En 1990, Christine Janin fut la première Française à réussir cette prouesse et, en 1996, Chantal Mauduit la première femme à atteindre le sommet du Lhotse. Les corrélats Aiguille (mont) Alpes Annapurna Balmat Jacques Bonatti Walter Cervin Chamonix-Mont-Blanc Dhaulagiri Écrins (barre des) Everest Hillary (sir Edmund) Himalaya K2 (pic) Lachenal Louis Meije (la) Messner Reinhold Mont-Blanc (massif du) Nanga Parbat Oberland bernois Rébuffat Gaston Terray Lionel Valais Xixibangma Les médias alpinisme - quelques ascensions célèbres dans les Alpes Les livres Alpes - le village de La Grave, page 172, volume 1 Annapurna, page 268, volume 1 Everest, page 1795, volume 4 Himalaya - la Makalu, page 2363, volume 5 Mont-Blanc (massif du) - la conquête du mont Blanc, page 3281, volume 6 refuge, page 4276, volume 8 alpinisme - les Dangers de l'alpinisme, lithographie anonyme coloriée du début du XXe siècle, page 180, volume 1 alpinisme - Gaston Rebuffat, page 180, volume 1 alpinisme - Christine Janin, page 183, volume 1 alpinisme - Reinhold Messner, page 183, volume 1 Un sport en évolution À partir de 1985, une notion jusqu'alors étrangère à la montagne, celle de la vitesse pure, s'est fait jour : il s'est agi alors de gravir une montagne le plus vite possible ou encore d'enchaîner plusieurs sommets en un temps record. Cette nouvelle forme d'alpinisme a été représentée plus particulièrement par trois Français, Éric Escoffier, Christophe Profit et Jean-Marc Boivin, qui ont modifié les traditions de la montagne pour atteindre leur but, notamment en réduisant au minimum le matériel emporté et en adoptant des techniques d'escalade à haut risque. Ils ont aussi, pour réduire le temps de la descente lors des enchaînements, utilisé des moyens nouveaux, comme le parapente et le deltaplane. En 1986, Boivin a réussi à atteindre en dix-sept heures quatre sommets alpins : aiguille Verte (4 122 m), Droites (4 000 m), Courtes (3 856 m) et Croz dans les Grandes Jorasses (4 110 m). Arrivé au sommet, il se jetait aussitôt dans le vide avec une aile delta ou en parapente ; c'est en utilisant cette dernière technique qu'il se tua, le 20 février 1990, au Salto del Angel, au Venezuela. Autre exploit de vélocité : entre le 12 mars 1987 à 0 h 30 et le 13 à 20 h 15, Christophe Profit enchaîna, en conditions hivernales, trois grandes classiques : Grandes Jorasses, Eiger et Cervin, en utilisant automobile et hélicoptère entre ces trois sommets. On soulignera par ailleurs le renouveau qu'a apporté à l'alpinisme l'escalade à mains nues dont s'est fait une spécialité Patrick Edlinger ; grimpeur aux qualités techniques exceptionnelles, il a remporté en 1986 le combiné Arco-Bardonecchia et, en 1988, la célèbre épreuve américaine des World Series. Autre grande figure de l'escalade, Catherine Destivelle est la première femme à avoir accompli deux ascensions hivernales en solitaire, celle de l'Eiger, en mars 1992, puis celle de la face nord du Cervin, en mars 1994. Les corrélats Profit Christophe Les livres alpinisme - Jean-Marc Boivin, page 180, volume 1 alpinisme - Christophe Profit, page 183, volume 1 Les indications bibliographiques C. Bonington, Deux Siècles d'histoire de l'alpinisme, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1992. Ch. de Colombel et D. Belden, l'Alpinisme, randonnée et trekking, Larousse, Paris, 1985. H. Isselin, l'Âge d'or de l'alpinisme, 1919-1950, Arthaud, Paris, 1983.

« Elle dépend de l'obstacle à franchir.

On distingue la technique du rocher de celle de la glace. Dans la première, l'escalade libre fait appel à un matériel simple (corde, piton, piolet) et à des moyens normaux : traction, poussée, adhérence, opposition, coincement.

Sur neige ou sur glace, on utilise le piolet, les crampons, les pitons à glace. L'escalade artificielle permet de franchir les passages impraticables par les moyens normaux, grâce à une technique et à un matériel spéciaux : nombreux pitons, mousquetons, marteaux-piolets, étriers, doubles cordes, etc.

Cette dernière forme d'escalade a la faveur des jeunes alpinistes, à qui elle permet de réaliser des premières dans des faces réputées inaccessibles.

Le matériel moderne acquiert une importance vitale : on lui demande une solidité extrême, alliée à un encombrement et à un poids minimaux ; pour les cordes, le chanvre est délaissé au profit du Nylon et du Perlon.

Les chaussures sont à semelles de feutre ou de corde pour l'escalade, ou de caoutchouc moulé antidérapant avec dessins en relief plus ou moins marqués (type Vibram), de préférence aux anciennes chaussures à clous spéciaux (ailes-de-mouche et Tricounis) ; on y adapte les crampons à glace à 10 ou 12 pointes, articulés, les plus récents étant réglables par crémaillère et pesant 550 g seulement.

Il existe des piolets démontables, à lame évidée et munie d'un œilleton pour mousqueton ; ce dernier se fait en Dural ou en Zicral (résistant à une force de 1 600 kg). Les progrès du matériel et de la technique ont permis d'explorer la plupart des montagnes d'Europe, élargissant le domaine des grimpeurs ; mais ils ont rétréci en même temps celui des pionniers de l'alpinisme, qui sont obligés peu à peu d'aller chercher sur d'autres continents des cimes vierges.

Les grands centres d'alpinisme européen (Chamonix, la Bérarde, La Grave, Zermatt, Courmayeur, Cortina d'Ampezzo) ne suffisent plus à l'appétit des nouveaux conquérants. Les corrélats Chamonix-Mont-Blanc Cortina d'Ampezzo Courmayeur escalade - 2.SPORTS Zermatt Les livres alpinisme - matériel de l'alpiniste, page 181, volume 1 alpinisme - techniques d'escalades, page 181, volume 1 Historique Sans remonter au passage des Alpes par Annibal, le premier exploit historique d'un alpiniste français semble être l'ascension en 1492 du mont Aiguille (2 086 m), dit « mont Inaccessible », au sud de Grenoble, par Antoine de Ville.

Mais l'alpinisme ne prit un véritable essor qu'à la fin du XVIII e siècle ; le premier grand sommet vaincu fut le mont Blanc, en 1786, par le docteur Paccard et Jacques Balmat, de Chamonix. Au XIX e siècle, les pôles d'attraction furent, pour les grimpeurs, l'Oberland bernois, le Valais, le Dauphiné, puis Chamonix dont la vogue ne cessa plus (dès 1840, 3 000 estivants, pour la plupart anglais, y séjournaient).

On construisit en 1840 l'hôtel du Montenvers.

Des clubs se formèrent : Alpine Club, Clubs alpins italien, suisse, français.

Ce fut l'époque des grandes premières : Eiger (1858) ; barre des Écrins (1864) ; aiguille Verte, Cervin (1865) ; en 1877, après dix-huit vaines tentatives, la Meije fut conquise par Castelnau et les guides Gaspard (père et fils).

Les grands noms de l'alpinisme sont britanniques (Whymper, Mummery), italiens (Guido Rey, Mazotti, Gervasutti, Bonatti), allemands (les frères Schmid), français (Devouassoud, Charlet, Pierre Allain, Leininger, Couzy, Lachenal, Rebuffat, Fanco, Terray, Desmaison). Dès la fin du XIX e siècle, les alpinistes s'attaquèrent aux lointaines cimes d'Asie, d'Afrique et d'Amérique : l'Elbrouz, dans le Caucase (1868) ; le Chimborazo, dans les Andes (1880) ; le mont Kenya (1889).

Mais c'est surtout l'Him ālaya, avec les plus hauts sommets du monde, qui attira les convoitises et les expéditions des meilleurs groupes d'alpinistes.

C'est là que disparurent certains des plus grands : Edward Whymper, George L.

Mallory, Andrew Irvine, Roger Duplat, Georges Vignes, Claude Kogan.

En 1950, une cordée française (Herzog-Lachenal) atteignit à 8 078 m le sommet de l'Annap ūrn ā.

En 1953, sir Edmund Hillary et le sherpa Tenzing Norgay conquirent le sommet de l'Everest. »

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