alliance - Définition.

alliance - Définition. n.f., accord entre des partenaires sur un objectif commun. L'alliance peut prendre la forme juridique d'un contrat entre des individus, des groupes, des nations. Les alliances internationales donnent lieu à des traités. L'alliance est un mécanisme fondamental de la vie sociale : le mariage, par exemple - dont l'anneau symbolique en Occident s'appelle alliance -, est une entente pour une vie commune ; il peut aussi être considéré comme un échange entre deux groupes familiaux qui sont ainsi associés, ce qui leur impose une certaine solidarité. Les mécanismes. L'alliance implique des obligations en même temps qu'elle procure des avantages ; elle est donc l'objet d'un calcul rationnel. Son utilité apparaît surtout dans des situations concurrentielles ou conflictuelles. Si certaines ententes comportent des sanctions en cas de non-respect, souvent leur maintien ne repose que sur la volonté et l'intérêt. Les changements, voire les renversements d'alliance, fréquents, sont fonction de l'appréciation portée sur le bénéfice à attendre (abandon de leurs alliés par la France et la GrandeBretagne à Munich en 1938 ; alliance de fait entre Américains et Syriens lors de la crise du Golfe de 1990-1991). La menace de quitter une alliance est un moyen de pression. Les différents types d'alliance. Certains systèmes électoraux contraignent les partis politiques à s'allier. Par exemple, dans le mode de scrutin majoritaire, des partis proches l'un de l'autre, qui présenteraient chacun leur candidat, risquent de les voir battus par un candidat unique de l'autre tendance, même si ce dernier totalise moins de voix à lui seul. C'est une des raisons du bipartisme en Grande-Bretagne et de la tendance à la bipolarisation droite-gauche de la vie politique en France depuis le début de la Ve République. De même, le Front populaire, puis l'Union de la gauche ont été deux tentatives de stabilisation d'alliances entre partis. La préparation et la conclusion d'alliances ont une grande importance dans les relations diplomatiques. Les situations de guerre poussent à nouer des alliances : ne peuvent rester neutres que des pays se trouvant loin du théâtre des opérations ou disposant d'une solide tradition de neutralité (Suisse). Les tensions entre alliés sont résolues par négociation, comme le fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, la volonté de l'URSS d'imposer à ses alliés anglais et américains l'ouverture, la plus rapide possible, d'un front à l'Ouest. Les alliances peuvent aussi déboucher sur des affrontements : les Alliés de la Seconde Guerre mondiale se sont installés dès 1947 dans la guerre froide. L'existence d'une garantie des alliances suppose la possibilité de sanctionner ceux qui ne les respectent pas. L'ONU est une tentative pour faire de toutes les nations des alliés. Voir aussi Atlantique Nord (pacte de l') et ONU. Les corrélats Atlantique nord (pacte de l') élections - Les modes de scrutin - La représentation proportionnelle (RP) élections - Les modes de scrutin - Le scrutin majoritaire ONU (Organisation des Nations unies) - Rôle et interventions de l'ONU Triple-Alliance de La Haye. C'est le nom donné à l'alliance conclue en 1668 par les Provinces-Unies, l'Angleterre et la Suède pour s'opposer aux prétentions de Louis XIV sur la succession du roi d'Espagne, Philippe IV. Au traité d'Aix-la-Chapelle, Louis XIV dut rendre à l'Espagne la Franche-Comté, qu'il avait conquise. Les corrélats Dévolution (guerre de) Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand Grande-Alliance de La Haye. Elle désigne la coalition formée contre la France en 1673 devant les succès des armées de Louis XIV, qui avaient envahi la Hollande. En firent partie : les Provinces-Unies, l'Espagne, l'empereur germanique, plusieurs princes allemands, dont l'Électeur de Brandebourg. Les corrélats Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand Nimègue - Les traités de Nimègue Orange Quadruple-Alliance. C'est le nom de la convention conclue à La Haye en 1718 entre la France, l'Angleterre, les Provinces-Unies et l'Autriche pour mettre fin à la guerre que le roi d'Espagne, Philippe V, poussé par son ministre Alberoni, avait entreprise dans l'Italie méridionale pour reprendre les territoires qu'il avait dû céder à l'Autriche au traité d'Utrecht en 1713. Les corrélats Régence Stanhope - Stanhope (James, 1er comte) Vienne (congrès de) Sainte-Alliance. Pacte d'inspiration religieuse, la Sainte-Alliance est due à l'initiative du tsar Alexandre Ier et fut signée le 26 septembre 1815. Le tsar, l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse s'y engageaient à régler leurs rapports d'après les préceptes de la religion chrétienne. Les contemporains eurent l'impression que c'était une association des souverains pour défendre leurs intérêts monarchiques contre les aspirations des peuples à la liberté ou à l'unité nationale. Les corrélats Alexandre - RUSSIE - Alexandre Ier Europe - Histoire - L'Europe des nationalismes Léon Russie - Histoire - L'apogée de l'Empire (XIXe siècle) Trocadero Vienne (congrès de) Triple-Alliance ou Triplice. Elle désigne le pacte conclu le 20 mai 1882 entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie. L'Italie, mécontente de l'occupation par la France de la Tunisie qu'elle convoitait, donna son adhésion à un système d'alliance existant depuis 1879 entre l'Allemagne et l'AutricheHongrie, et connu sous le nom de Duplice. Cette alliance, oeuvre de Bismarck, était ouvertement dirigée contre la France : les trois États s'engageaient à se porter mutuellement secours si l'un d'eux était attaqué par elle. Le traité avait été renouvelé le 5 décembre 1912, mais, le 3 août 1914, l'Allemagne ayant elle-même déclaré la guerre à la France, l'Italie considéra qu'elle était dégagée de toute obligation et proclama sa neutralité, avant d'entrer en guerre contre l'Allemagne en mai 1915.