Akhmatova (Anna Andreïevna Gorenko, dite Anna), 1889-1966, née à Bolchoï Fontan, poétesse russe.
Publié le 18/10/2013
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Akhmatova (Anna Andreïevna Gorenko, dite Anna), 1889-1966, née à Bolchoï Fontan, poétesse russe. Deux périodes marquent l'oeuvre de ce grand écrivain qui emprunta son pseudonyme à une grand-mère tartare, et qu'a peinte Modigliani. En 1906, elle épousa Nikolaï Goumilev ; tous deux participèrent, avec leur ami Mandelstam en particulier, à la création en 1912 de l'acméisme. Ce mouvement littéraire, dont le nom est tiré du grec akmê (sommet), se voulait la renaissance de la clarté en opposition à l'obscurité symboliste régnante, le « Siècle d'argent « en écho au « Siècle d'or « illustré par Pouchkine. Sa poésie, intimiste, parlait d'amour et de nature. Akhmatova devint la Sappho russe. Dès 1912, elle publia son premier recueil, le Soir, suivi en 1914 du Chapelet. Le tournant de la révolution russe. À la veille de 1917, Anna Akhmatova publia son troisième recueil : la Volée blanche, suivi en 1921 du Plantain. Mais Goumilev, compromis, fut fusillé, lui laissant un fils, Lev. Après un dernier volume, Anno Domini MCMXXI, elle fut condamnée au silence par la terreur stalinienne. Son fils fut déporté en 1935 ainsi que son troisième mari, l'historien d'art Pounine. En 1940, la censure autorisa la publication d'une anthologie de son oeuvre passée et d'un nouveau cycle, le Saule. Elle connut le siège de Leningrad et chanta l'héroïsme des assiégés (le Serment, 1942). Évacuée, malade, elle revint ensuite à Leningrad où elle fut victime de la politique culturelle de Jdanov. Elle se tut à nouveau jusqu'en 1958, année où parurent deux anthologies qui confirmèrent sa gloire en dépit de la persécution dont elle était l'objet. La seconde période de sa création poétique n'a été connue que par la publication à l'étranger de deux chefs-d'oeuvre : le Poème sans héros (1960, New York) et surtout le Requiem (1963, Munich), au souffle épique, dans lequel elle peint la terreur stalinienne. Ce dernier poème, sorte d'autobiographie, a le siècle lui-même pour héros tragique ; c'est le cri du peuple poussé dans le mode acméiste, en « pauvres mots «. Sous Khrouchtchev, son fils lui fut rendu et elle recouvra un peu de liberté... Sans jamais avoir été réhabilitée en son pays, elle a été couronnée en Italie en 1964 (prix Taormina) et à Oxford en 1965 (doctorat honoris causa). Elle est morte d'un infarctus le 5 mars 1966.
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