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Y a-t-il une corrélation entre la rémunération des dirigeants français et la performance des entreprises ?

Publié le 20/08/2012

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L’idée initiale de ce mémoire était bel et bien de déceler une corrélation statistique entre la performance d’une entreprise et le niveau de rémunération des dirigeants. Nous avons cependant vu que la performance d’entreprise est une notion très transversale qui n’est pas si facile à appréhender. Mais cette dernière ne représente pas le problème majeur. En effet, les revenus des dirigeants, que ce soit pour des groupes importants ou des entreprises plus modestes, restent confidentiels et constituent de ce fait une information difficile à trouver, si ce n’est impossible à mon niveau. Une variable essentielle fait en conséquence défaut et le projet de trouver ou non une corrélation entre rémunérations et performance doit alors être abandonné, ce qui est dommage étant donné le petit nombre de travaux réalisés en France à ce propos.    J’ai alors décidé de me rabattre vers l’étude des rapports d’activité d’entreprises du CAC 40, qui mettent en avant les atouts de chaque entreprise et indirectement de leur dirigeant. Qu’il y ait une corrélation entre performance et rémunération ou non, les dirigeants ont dans tous les cas besoin de légitimer leurs revenus. L’objectif devient alors d’analyser comment les dirigeants justifient leur niveau de rémunération, à travers ces rapports d’activité. Il s’agit plus précisément d’analyser les messages, discours et entretiens de tous les dirigeants présents au début de chaque rapport, en faisant l’hypothèse que chaque dirigeant est honnête. Ces rapports étant destinés aux actionnaires, supposés bien connaître les groupes dans lesquelles ils investissent, ces derniers sont donc en mesure de déceler un mensonge de la part des PDG. On peut en conséquence penser que, dans ces rapports, les dirigeants sont honnêtes. Même si cela ne les empêche pas de ne pas évoquer les points négatifs et les faiblesses de leur groupe…

« Le lien existant entre rémunération des dirigeants et la performance de leur entreprise relève donc d’un débat qui trouve ses origines il y a plusieurs décennies.

Denombreuses études s’y intéressent, surtout outre-atlantique.

Mais le manque d’études sur le sujet en France amène à s’y intéresser une nouvelle fois.

Le but est doncici de déterminer s’il existe bel et bien, en France, une corrélation entre la performance d’une entreprise et la rémunération de son dirigeant.

Avant de procéder à uneétude empirique, il est au préalable utile de rappeler qui sont les dirigeants français, leurs différences, leurs rémunérations, puis d’analyser rapidement la littératureabondante sur le sujet. Qui sont les dirigeants français ? 1 Des disparités fortes au sein d’une même profession 1 Il n’existe pas de profil type du dirigeant français La Sécurité sociale recensait en 2003 pas moins de 300 000 dirigeants d’entreprise considérés comme salarié.

Mais être le dirigeant d’une entreprise n’a évidemmentpas la même définition s’il s’agit du dirigeant d’une société multinationale du CAC 40 ou de celui d’une PME locale.

Les différences sont énormes et nombreuses.Le patron d’une PME est souvent son créateur, il tente de la pérenniser du mieux possible.

L’implication dans le temps est alors maximale, le dirigeant de PMEsouhaite souvent par ailleurs transmettre son entreprise à sa famille, le plus souvent ses enfants.

Son regard est alors fixé sur le long-terme et tente alors d’éviter touteaction néfaste sur le LT.

Il est sans doute par ailleurs plus facile d’analyser la performance d’une personne au sein d’une petite entité que dans un grand groupe.

Laperformance d’un patron de PME sera alors relativement facile à cerner.A l’opposé, il est fréquent que les grandes entreprises changent souvent de dirigeant.

Ce dernier, sachant qu’il ne restera pas dans la même entreprise durant toute sacarrière de dirigeant, peut alors paraître moins impliqué quant au future à long-terme de l’entreprise.

PSA Peugeot Citroën est un bon exemple, où pas moins de troisdirigeants différents se sont succédés en à peine trois ans.

Dans ces conditions, un PDG qui sait que son poste est temporaire pourrait ainsi avoir tendance àprivilégier le court-terme afin de maximiser ses revenus et son image, au détriment d’un avenir à long-terme qui l’intéresse moins car il aura quitté l’entreprise.

Danscette optique, on comprend bien que les intérêts des dirigeants d’un grand groupe ne soient pas les mêmes que ceux des dirigeants d’une PME, par exemple.

Laperformance d’un groupe repose sur la collaboration des plusieurs centaines, voire milliers de collaborateurs mais le rôle du dirigeant reste essentiel.

Comme dansune PME, le dirigeant d’une grande entreprise doit se montrer performant pour que l’entreprise le soit aussi. 2 Des écarts de salaire énormes Selon L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), le salaire moyen des dirigeants français s’élevait à 46 300€ en 2003, sans compterles sources de rémunération annexes, tels que les dividendes ou encore les stock-options.

Ce chiffre est basé sur tous les dirigeants d’entreprise recensés en France etconsidérés comme salariés par la Sécurité Sociale.

En 2008, cette moyenne passe à 63 100€, soit une augmentation de plus d’un tiers en 5 ans.

Il y a bien-sûr desdifférences flagrantes parmi les revenus de dirigeants, l’INSEE les explique principalement par la taille et la forme juridique des entreprises.

Ainsi, le dirigeant d’uneSARL percevait en moyenne, en 2003, 30 200€ nets annuels alors que celui d’un SA recevait en moyenne 71 000€ nets.

Concernant la taille de l’entreprise, lesalaire du dirigeant était en moyenne, toujours pour l’année 2003, de 36 000€ pour les dirigeants d’entreprises de moins de 10 salariés, et plus de 130 000€ pourceux dirigeant des entreprises avec un effectif de plus de 200 salariés.

Au milieu, le Président-directeur général percevait en moyenne, en 2005, un salaire annuel netde 127 400€.

Selon Baumol (1959), la rémunération est également très liée à l’activité de l’entreprise, et donc indirectement à la taille de l’entreprise : plus ungroupe réalise un chiffre d’affaires important, plus son dirigeant reçoit un salaire conséquent.

Mais il faut ajouter que taille et forme juridique sont étroitement liées,les grosses entreprises optant souvent pour la forme SA ou ses dérivés, pour diverses raisons.Au sein de l’Union Européenne, les dirigeants français apparaissent comme bien payés.

Seuls les Anglais sont en moyenne mieux payés.

Les patrons français seretrouvent ainsi en 4ème place des patrons les mieux payés à l’échelle mondiale, après les Américains, les Anglais et les Suisses.En 2008, le patron français le mieux payé est Bernard Arnault, PDG de LVMH.

Il gagne cette année plus de 17 millions d’euros.

(Alternatives-économiques) Celuiqui a vu sa rémunération totale augmenter le plus fortement a été Henri de Castries, PDG d’Axa, avec un boom de plus de 124% par rapport à 2007.

On est doncbien loin des salaires des dirigeants de PME et il est évident que la rémunération est entre autres liée à la taille de l’entreprise.Mais que se cache derrière le terme « rémunération » des dirigeants, nous allons en effet voir que cette dernière est constituée de nombreuses sous-parties. 2 Leur rémunération 1 Les différentes composantes. »

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