tourisme & économie.
Publié le 19/05/2013
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en 1980 à 521,8 milliards de francs en 1992, et à 612,5 milliards en 1998.
Au cours de cette même période, la croissance touristique intérieure a été supérieure à lacroissance de la demande nationale des Français séjournant en France, ce qui souligne le poids de plus en plus important des touristes étrangers.
Si l’importance relative decette activité par rapport au PIB varie peu — elle est stable, autour de 7 p.
100 — il reste que la consommation touristique progresse, en règle générale, un peu plusrapidement que l'ensemble de l'économie.
Cette fréquentation très importante s’explique par plusieurs facteurs : la position du pays au cœur de l’Europe occidentale qui en fait un passage obligé sur nombre detrajets, y compris intercontinentaux, la réputation du pays comme destination touristique depuis de longues années, enfin un potentiel en matière de moyens de transportset d’hébergement qui n’a pas d’équivalent dans le monde.
Trois espaces du territoire français connaissent une fréquentation touristique particulièrement dense : Paris, l’unedes capitales touristiques mondiales, les littoraux en été et les stations de sports de neige en hiver.
L'attirance des vacanciers français et étrangers pour les séjours d'été àla mer est demeurée forte au cours de ces dernières années, concentrant 45 p.
100 de la fréquentation touristique.
Parallèlement, 9 millions de Français et environ1,5 million de visiteurs étrangers passent au moins une journée dans l'une des 429 stations françaises de sports d'hiver.
Les Alpes du Nord bénéficient d'environ 50 p.
100des séjours.
5 LA DIVERSITÉ DE L’OFFRE TOURISTIQUE
Alors qu’à l’origine l’offre était limitée à des auberges au confort rudimentaire et à des hôtels de grand luxe qui pouvaient être assimilés à des palaces, l’offre en matièred’hébergement touristique est maintenant extrêmement diversifiée.
La multiplicité des types d’hébergements et des niveaux de prix est illustrée par la coexistence desgrandes catégories classiques et de nouvelles formes d’hébergement.
À côté de l'hôtellerie, de la résidence touristique, de la location chez le particulier, du camping et ducaravanage sont en effet apparus les maisons familiales et les villages de vacances, l'hôtellerie de plein air (gîtes ruraux, séjours à la ferme, tables d’hôtes), l'immobilier deloisirs (hôtels de séjour dans les parcs de loisirs), et plus récemment l’hôtellerie économique qui reprend, en l’adaptant à un contexte urbain européen, le concept américaindu motel.
À l'hétérogénéité des modes d'hébergement et de vacances répond l'hétérogénéité des agents économiques.
On distingue : les entreprises du secteur commercial,caractérisées par la coexistence d'une majorité d'entreprises artisanales (hôtels, agences de voyage, etc.) et de grandes sociétés multinationales très concentrées; lesecteur associatif et les organismes à vocation sociale, secteur plus important en France et dans les pays de tradition social-démocrate (Allemagne, Scandinavie) que dansles autres pays industrialisés; les acteurs publics (État, Région, municipalité), enfin, qui participent de diverses manières à l'activité touristique (aménagement du territoire,actions d'information, de promotion et d'aides à la commercialisation, production propre de biens et de services touristiques avec certaines entreprises publiques detransport par exemple).En matière de modes de transport il existe également une grande variété, tant pour le niveau de confort recherché que pour les moyens(automobile, train, avion…).
Les premières classes et les « classes affaires » sont destinées à une clientèle qui dispose de moyens financiers importants et qui, le plussouvent, voyage pour le compte de sociétés ou d’organismes officiels.
À l’inverse, dans les « classes économiques », le service est souvent limité au strict nécessaire, afind’abaisser le coût du transport et, partant, le prix du « forfait tout compris », qui est une formule de plus en plus utilisée pour les voyages (transport + hôtel et parfois lesrepas et les boissons).
6 LES FORMES SPÉCIFIQUES DE VOYAGE
À côté du « tourisme de vacances », il existe des activités de tourisme spécifiques, dont certaines assez anciennes, qui bénéficient en général d'une bonne santééconomique et apportent un complément aux recettes du tourisme de masse.
Parmi ces activités, on peut citer le tourisme lié à des occupations sportives (golf, pêche,équitation…), le tourisme culturel et religieux, les parcs de loisirs (parc Disneyland Paris, parc Astérix), le tourisme de santé (thermalisme) et le tourisme d'affaires quibénéficie des effets de la mondialisation des échanges.
Dans la mesure où les dépenses des « touristes d'affaires » sont des frais professionnels et non personnels, ilsséjournent moins longtemps que les vacanciers mais ont tendance à dépenser davantage par visite.
Un marché annexe, le secteur des réunions, séminaires, congrès etsalons, connaît un grand développement.
Des villes asiatiques comme Hong Kong et Singapour ont récemment mis en place des infrastructures de grande qualité, capablesde concurrencer les centres d'Europe et d'Amérique du Nord.
Paris demeure la première ville de congrès au monde.
Ces formes de tourisme spécifique sont développés de manière très précise par les entrepreneurs de voyage, grâce à des études de marchés et des observations sur placedes goûts de la clientèle.
L’offre de loisirs est à la fois évolutive et de plus en plus diversifiée.
Par exemple, le tourisme balnéaire doit pouvoir proposer des attractions endehors de la plage : visite d’un musée, d’un site historique, spectacle de dauphins, soirée discothèque…
La croisière est un secteur particulier qui a connu un grand essor dans les dernières années : alors qu’elle ne concernait que quelques centaines de milliers de voyageursaprès la Seconde Guerre mondiale, 11 millions de croisiéristes ont navigué en 2000.
La croisière, tenue autrefois pour aristocratique et s’adressant plutôt aux personnesâgées, s’est également démocratisée et banalisée (en Amérique du Nord surtout) ; elle s’adresse maintenant à une clientèle de tous les âges.
La plupart des activités(spectacles, commerces, restauration…) sont concentrées sur de véritables hôtels flottants dont la taille tend à augmenter régulièrement afin d’abaisser le coût defonctionnement et de proposer des prix attractifs.
Les excursions à terre, qui étaient, il y a quelques années, la justification de la croisière, perdent de l’importance au profitdes activités à bord (jeu dans les casinos, conférences, concerts…).
Cette activité est donc peu profitable aux ports où les navires font escale et l’essentiel des bénéficesrevient aux armements, eux-mêmes très concentrés.
Les principaux bassins fréquentés par les croisières sont la Méditerranée, zone traditionnelle, et surtout les Caraïbes.Miami est le principal port d’attache des croisières des Caraïbes, qui effectuent des circuits hebdomadaires.
7 L’INNOVATION DANS LE SECTEUR TOURISTIQUE
De très nombreux facteurs ont contribué à cette expansion du tourisme.
Ils tiennent à la fois aux conditions socioéconomiques (revenu et catégorie socioprofessionnelle,offre et prix) et à l'évolution des mentalités et des comportements.
Le nombre croissant d'actifs, l'augmentation des revenus et du temps disponible (avancement de l'âgede la retraite, congés payés, réduction du temps de travail) ont ainsi modifié la structure des vacances — elles sont désormais moins longues et plus fréquentes — etstimulé la demande latente de voyages et de vacances à l'étranger.
L'ouverture à la concurrence du marché aérien par la déréglementation, l'apparition de voyagistes (tour operators en anglais), qui organisent des vacances pour un prix forfaitaire en proposant à la fois le transport et l'hébergement, ont mis les vacances à l'étranger à la portée d'un nombre toujours croissant de consommateurs.
Les économies d'échelle ont également élargi l'horizon des voyages (vols nolisés ou vols charter ).
Enfin l’arrivée de l’informatique dans le champ de la commercialisation du produit touristique a facilité les voyages grâce à l’accès aux centrales de réservations intégrées (avions, trains,voitures de location, hôtels), elles-mêmes fruits de gros investissements.
L’accès en ligne permet le développement du commerce électronique et l’apparition d’offres devoyages à prix réduits.
Le voyage à longue distance prend ainsi une place de plus en plus importante dans la demande touristique internationale.
On constate dans ce domaine l'apparition demodes qui se concrétisent par un engouement pour telle ou telle destination : après le Népal, l'Inde dans les années soixante et soixante-dix, de nombreux touristes se sonttournés vers le Kenya et l'océan Indien dans les années quatre-vingt et plus récemment l'Europe de l'Est, l'Asie du Sud-Est et les États-Unis.
En 1998-2001, les destinationsde Cuba et de la République dominicaine ont connu un succès sans précédent.
Cet engouement naît de la conjonction d'une actualité forte et positive largement couvertepar les médias (ouverture économique des pays de l’Europe de l’Est, du Viêt Nam ou de la Chine, mode de la musique salsa etc.), de bonnes conditions en termes de prix,de parités monétaires, d'infrastructures hôtelières, de sécurité, et aussi de campagnes actives de publicité et de promotion des voyagistes et des pays d'accueil.
La plupart des pays ont aujourd'hui une Organisation nationale du tourisme (ONT), fondée en général sur l'initiative des gouvernements, comme la British Tourist Authorityau Royaume-Uni, l'Australian Tourist Commission en Australie ou la Maison de la France.
Par l'intermédiaire de ces organisations, l'État et le secteur privé présentent àl'étranger les atouts touristiques du pays.
L'aide gouvernementale apportée à ces organisations se fonde sur la prise de conscience que le tourisme est susceptible.
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