Système de Réserve fédérale & économie.
Publié le 19/05/2013
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La loi de 1913 établit un Federal Reserve Board de sept membres, dont cinq sont désignés par le président des États-Unis, auxquels s’ajoute le secrétaire du Trésor ainsiqu’un membre de l’Office of Comptroller of the Currency.
Nommés pour un mandat d’une durée de dix ans, ils sont nommés à des dates différentes afin que chaque mandatait un terme différent, et sont en principe inamovibles.
Ses compétences sont toutefois limitées à la surveillance des banques fédérales et ne laissent qu’une faible latitude àses membres pour agir sur les taux d’escompte et sur la structure de l’industrie bancaire.
Le Banking Act de 1935 (qui parachève également la création de l’assurance dépôt et du FDIC) a centralisé le pouvoir du Board, dont tous les membres sont nommés par leprésident des États-Unis, après l’approbation du Sénat.
Le président désigne également un gouverneur chargé de diriger la Fed pour une durée de quatre ans.
La réforme de1935 étend le mandat des gouverneurs, qui passe de 10 à 14 ans, en même temps qu’elle étend ses prérogatives.
La loi prévoit, par exemple, que la fixation des tauxd’escompte doit faire l’objet d’une approbation par le Board.
Les achats et ventes de titres d’État (c’est-à-dire les opérations de marché public autrefois géréesexclusivement à la discrétion des présidents des banques fédérales) sont désormais centralisés au sein du Federal Open Market Committee (FOMC), composé des septgouverneurs, du président de la banque fédérale de New York et de quatre autres présidents de banques fédérales exerçant des mandats tournants.
Depuis 1935, le Congrèsa encore étendu les pouvoirs du Board, qui comprennent désormais le contrôle des opérations de fusion, la constitution de holdings bancaires, la surveillance desétablissements américains des banques étrangères ainsi que des institutions de dépôt.
4 LE CONTRÔLE MONÉTAIRE
La Fed est surtout connue du grand public pour l’influence qu’elle exerce sur les taux d’intérêt, selon qu’elle « relâche » ou « resserre » la masse monétaire.
Si le terme demasse monétaire revêt plusieurs acceptions techniques, il désigne à titre principal le volume de moyens de paiement disponible à un moment.
Les opérations de marché public de la Réserve fédérale constituent l’instrument de contrôle de la masse monétaire le plus souple et le plus fréquemment utilisé.
Lorsque leFOMC anticipe une croissance trop faible de la masse monétaire, la banque peut alors acquérir des titres d’État, ce qui permet d’injecter des liquidités dans le systèmefinancier et d’élargir la base monétaire.
Cette opération permet aux banques de créer des dépôts supplémentaires, qui constituent un des processus les plus importants de lacroissance de la masse monétaire.
Inversement, si la masse monétaire augmente plus rapidement que prévu, le FOMC met en vente des titres fédéraux sur le marchépublic.
Ces ventes réduisent les réserves des banques et limitent ainsi la capacité du système bancaire à créer des dépôts.
D’une façon générale, moins il y a d’argent, plusson coût, c’est-à-dire le taux d’intérêt, est élevé.
Malgré la souplesse et l’utilisation fréquente des opérations de marché public comme outil de politique monétaire, il existe d’autres moyens d’arriver à des résultatssemblables.
Il en est ainsi, par exemple, de la manipulation des taux des réserves obligatoires, c’est-à-dire le pourcentage de dépôts que les banques doivent détenir enréserves auprès des banques fédérales.
Lorsque le niveau de ces réserves augmente, l’effet sur la masse monétaire est récessif : les banques sont limitées dans leurprocessus de création monétaire, car elles doivent affecter en réserves une part plus importante de leurs avoirs.
L’inverse est également vrai, lorsque le taux des réservesobligatoires est abaissé.
Entre autres pouvoirs généraux, la Réserve fédérale peut également modifier le taux d’escompte.
Lorsque les banques cherchent des fonds supplémentaires en empruntantauprès des banques fédérales, une augmentation significative du taux d’escompte rend ces prêts plus coûteux et réduit par conséquent les demandes en réserves desbanques.
La modification du taux d’escompte peut, à certains moments, renforcer les opérations de marché public.
Cette action sur les taux joue comme un « effetd’annonce », un signe avant-coureur permettant d’interpréter une modification de la perception de l’évolution économique conjoncturelle du pays à court terme qui orientele comportement des intervenants sur les marchés.
L’ensemble de ces mesures obéit à un objectif de maintien du niveau général des prix, et a pour objet, commun à toutesles banques centrales, de prévenir ou contenir l’inflation.
La Réserve fédérale joue également un rôle de premier plan dans la régulation des opérations du marché des valeurs.
Elle peut choisir de baisser ou de relever les acomptesobligatoires, c’est-à-dire le pourcentage du prix d’une action qui doit être payé en liquide par l’acheteur pour tout achat d’une action à crédit.
Héritage de la législation issuede la crise de 1929, le niveau d’acompte obligatoire vise à enrayer la spéculation sur le marché.
Le Credit Control Act de 1969 autorise le président à accorder de nouveaux pouvoirs à la Fed.
En 1980, la loi a été appliquée afin d’exercer un contrôle sur divers types decrédits à la consommation.
4.1 Effets de l’action de la Réserve fédérale
Les économistes ont aujourd’hui tendance à estimer que, sur le long terme, la politique de la Réserve fédérale a des effets contrastés.
En premier lieu, il arrive que lesdécisions de la Réserve fédérale favorisent, au lieu d’infléchir, l’instabilité économique.
En second lieu, certains problèmes, qui se posent aux États-Unis depuis les annéesquatre-vingt, sont en réalité des problèmes liés à l’offre, que l’institution bancaire n’est pas en mesure de résoudre.
D’une façon générale, le jugement des économistes sur l’action de la Fed est largement tributaire des circonstances historiques.
Nombre d’entre eux considèrent, parexemple, que la Fed est en partie responsable de l’extrême gravité de la crise de 1929.
En revanche, la stabilité des prix observée dans les années cinquante et soixante aété portée au crédit de l’efficacité de la politique monétaire conduite par la Fed.
Dans les années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, alors que les autoritésmonétaires tentent de combattre l’inflation en amenant les taux d’intérêt à des niveaux anormalement élevés, des voix critiques s’élèvent haut et fort contre l’actionrégulatrice de la Fed, avant d’être réduites au silence au milieu des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix, lorsque le niveau d’inflation et les tauxd’intérêt se sont mis à baisser de façon régulière et conjointe.
4.2 Indépendance ou soumission au pouvoir politique ?
Certains considèrent la Réserve fédérale comme le quatrième pôle du gouvernement américain, car elle comprend des responsables, libérés des contraintes imposées parl’exercice de fonctions gouvernementales.
En effet, le Board of Governors est statutairement indépendant de l’exécutif et ses membres bénéficient d’une protection dansl’exercice de leurs fonctions supérieures à celles de l’autorité qui les nomme, à savoir le président des États-Unis lui-même.
La Réserve fédérale n’agit cependant pas entotale déconnexion avec le pouvoir exécutif comme le révèlent les relations qu’entretiennent Alan Greespan, l’actuel président de la Fed, avec les conseillers économiquesdu président Clinton.
Avec le pouvoir législatif, les relations sont d’une nature plus complexe.
D’une part, la Fed est assurément une émanation du Congrès, devant lequel elle est pleinementresponsable.
D’autre part, l’indépendance financière de la Réserve fédérale, qui en fait l’originalité, dépouille le Congrès de sa principale source d’influence et de contrôle caril est privé du droit de regard sur le budget de la Réserve fédérale.
Ainsi, jouit-elle d’une relative liberté face aux pressions politiques, bien qu’elle soit tenue de rendrecompte régulièrement au Congrès de la mise en œuvre de la politique monétaire.
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