Spéculation & Economie
Publié le 14/08/2014
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On voit le côté totalement artificiel du mécanisme. D'une part, les prix sont déconnectés de la réalité et de la valeur d'usage de l'objet acheté. D'autre part, le mouvement ne se produit que parce que tout le monde y croit. C'est une sorte de gigantesque jeu de mistigri, dans lequel chacun passe la carte à son voisin en empochant un bénéfice au passage. Le mécanisme spéculatif s'auto-entretient et même, si de plus en plus de personnes veulent spéculer, il a tendance à s'emballer. Galbraith affirme qu'en 1636 on pouvait échanger en Hollande un oignon de tulipe contre un carrosse et ses chevaux. Des marchés aux oignons furent ouverts à Amsterdam, à Haarlem et dans les autres grandes villes hollandaises.
Le plus extraordinaire dans ces périodes d'euphorie financière un peu démentes, c'est que ceux qui ont le temps de revendre gagnent effectivement beaucoup d'argent. Les dindons de la farce sont ceux qui n'ont pas le temps de concrétiser leurs plus-values avant le krach final.
Dans l'affaire des oignons, celui-ci intervint en 1637. Les spéculateurs prudents prirent leurs bénéfices et cessèrent
d'acheter, mettant du coup fin au mouvement en cassant la confiance. Ceux qui s'étaient vu refuser une vente, trop heureux de pouvoir revendre quand même leur oignon à quelqu'un d'autre, ne rachetèrent plus. En quelques jours, les prix s'effondrèrent. Et comme ces prix n'avaient aucun support réel, les derniers possesseurs d'oignons de tulipes se retrouvèrent ruinés.
Cet exemple est caricatural par son objet ; mais de nombreux épisodes similaires se sont produits dans l'Histoire. La spéculation sur les actions de Law dans le Paris de 1720, celle sur les oeuvres d'art moderne dans les années 70, celle sur les « junk bonds« dans les années 80 sont moins spectaculaires mais ont suivi à peu près le même schéma. Les gains sont énormes dès lors que tout le monde joue le jeu sans se poser de question ; sitôt qu'apparaissent les premiers sceptiques, tout s'écroule.
La spéculation à l'échelle internationale
«
est revendu 600 000 FF.
Compte tenu de l'inflation (3 % par
an), M.
Martin a gagné une somme de 93 000 FF.
Cette
somme est appelée plus-value 1
, et on peut faire à
son sujet plusieurs commentaires.
Le premier,
c'est qu'elle
n'est pas volontaire: M.
Martin a choisi son appartement en
fonction de ses besoins et
de ses goûts, il s'est d'abord inté
ressé à la valeur
d'usage de ce qu'il achetait.
Le second,
c'est qu'elle est fortuite: rien a priori ne laissait penser à
M.
Martin qu'un jardin public serait installé près de chez
lui, ou que le réseau de transports urbains arriverait un jour
au pied de sa demeure.
Le troisième, c'est qu'elle est à
moyen
tenne : M.
Martin a attendu quatre ans pour gagner
93 000 FF nets sur un investissement de 450 000 FF, ce qui
représente un rendement de 4
à 5 % l'an, correct mais pas
exceptionnel.
M.
Roger-Antoine
Palet, homme d'affaires plutôt à l'aise,
dispose d'une somme de 500 000 FF qu'il a placée en
banque
sur un compte rémunéré.
L'un de ses amis, person
nage avisé et de bon conseil, lui parle
d'une petite société
nommée Pyramid dont les actions pourraient bientôt
connaître une évolution intéressante.
Aussitôt, M.
Palet
liquide son compte et achète pour 500 000 FF d'actions
Pyramid.
Trois semaines plus tard, Pyramid fait l'objet
d'une OPA et la valeur de l'action augmente de 40 %.
Ven
dant tout, M.
Palet gagne ainsi 200 000 FF en quelques
jours.
M.
Palet, tout comme M.
Martin, a réalisé une plus-value.
Mais on voit que le contexte est tout différent : celle-ci a été
réalisée en peu de temps, elle a motivé
l'achat et elle s'est
faite dans des conditions peu fortuites.
Dans ces conditions,
on parlera
de spéculation.
Il y a spéculation lorsqu'un achat
est réalisé dans le but de faire une plus-value, en général à
court tenne.
La spéculation implique donc une notion de risque.
Le
spéculateur achète un objet en pensant que la valeur de
cet
1.
A ne pas confondre avec la plus-value au sens de Marx..
»
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