INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE GENERALE LES OBJECTIFS DU COURS: L'objectif du cours est de fournir les bases du raisonnement sociologique en présentant les courants de pensée, les méthodes et les principales subdivisions de la sociologie. Il s'agira de montrer que la sociologie est un outil indispensable de compréhension du monde actuel qui s'éloigne à la fois du sens commun et de " l'essayisme ". Pour cela, nous aborderons les fondements théoriques et les méthodes de la sociologie : genèse de la discipline, les grands précurseurs et fondateurs (Comte, Tocqueville, Marx, Durkheim, Weber). Les courants contemporains (Boudon, Bourdieu, Becker, Goffman ...), et l'étude de quelques grands thèmes de la sociologie parmi la liste suivante : l'individu et les groupes sociaux, le lien social, la famille, l'organisation du travail, démocratisation de l'école ... LE PLAN DE CE COURS Introduction générale : Pourquoi s’initier à la sociologie ? Partie I : De la naissance de la sociologie aux sociologies contemporaines L’invention de la sociologie : le contexte et les grands précurseurs : Auguste Comte, Alexis de Tocqueville, Karl Marx. L'avènement et l'institutionnalisation de la sociologie : Emile Durkheim, Max Weber, la sociologie empirique américaine. Les sociologies contemporaines : sociologie de l'habitus de Pierre Bourdieu, individualisme méthodologique de Raymond Boudon, l'interactionnisme symbolique de Howard Becker & Erving Goffman et l'ethnométhodologie d'Harold Garfinkel. Partie 2 : Le travail du sociologue La démarche sociologique : règles et grandes étapes de la recherche sociologique Les outils sociologiques : le questionnaire, l'entretien et l'observation Partie 3 : Etude de quelques grands thèmes de la sociologie L'individu et les groupes sociaux : groupes sociaux, statuts, rôles et les analyses de la stratification sociale. Le lien social : analyses sur l'origine du lien social, socialisation, régulation et contrôle social. Un lien social fragilisé : affaiblissement et rupture du lien social. La démocratisation de l'école en question : scolarisation massive mais une inégalité des chances persistante. COURS : INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE GENERALE Introduction générale : Pourquoi s’initier à la sociologie ? mieux connaître le monde dans lequel on vit améliorer la connaissance de soi-même aider tous ceux qui sont en possession d’un quelconque pouvoir Elle s’intéresse à de nombreux faits de société ( chômage, l’organisation du travail, famille, religion, suicide, échec scolaire, délinquance… ) et ces faits sociétés sont objets de nombreux commentaires des journalistes des hommes et femmes politiques, les particuliers. Exemple : Suicide ( étude de Durkheim ) : car Durkheim a choisi le fait le plus individuel qui soi et d’ordre psychologique. Cela donne une impression de familiarité car tout le monde semble capable de faire de la sociologie. Alors pourquoi une telle discipline existe parmi les sciences sociales et humaines et fait l’objet d’un enseignement autonome à l’université. La première chaire de pédagogie de sciences sociales a été crée à Bordeaux en 1895, et à été occupé par Emile Durkheim et il faut attendre 1913 pour que cette chaire à la Sorbonne ( Paris ), devienne une chair pédagogiques. Le social, ou encore toutes les questions sociales ne doivent pas ce confondre avec l’analyse sociologique, en effet la réalité sociale est moins facile à saisir, la connaissance spontanée et empirique des phénomènes sociaux contemporains est souvent fossé par le manque de connaissances de recul mais aussi par le fait que certains aspects de la réalité sociale sont souvent cachés par certaines catégories sociales qui veulent maintenir leurs dominations ou leurs privilèges. Il faut donc se méfier des évidences et du sens commun ou encore les pré-notions. Il existe trois raisons essentielles pour s’initier à la sociologie à ses principaux concepts et à ces grandes théories : Mieux connaître le monde dans lequel on vit : en effet faire partit d’une société ne suffit pas à la connaître car il faut passer d’une connaissance empirique certes nécessaire liée à l’expérience à une approche globale, rationnelle, et scientifique. Elle permet de rompre avec les pré-notions, le sens commun et même certaines évidences trompeuses. La sociologie avec d’autres sciences sociale comme l’économie, l’histoire… permet de rendre intelligible la société donc d’émettre des jugements moins attifs et plus fondés ainsi on peut construire une vision critique et personnelle de la société ( essentielle pour se sentir un citoyen à part entière ). Améliorer les connaissances de soi même : en effet les analyses sociologiques renvoie souvent à notre propre expérience et permettent de mieux comprendre nos croyances, nos comportements et nos choix. ( ex : le choix pratique sportive se fait rarement par hasard : raisons économiques, sociales…). Exemples : l’analyse de l’homogamie : le fait que deux individu issue d’une même catégorie sociale ou proche vivent ensemble. Sociologiquement, si hasard il y a, le hasard est limité ( pour les rencontres amoureuses ). Réalité sociologique : l’homogamie. La sociologie permet de se connaître soi même. Aider tous ceux qui sont qui détiennent et qui un jour détiendront un pouvoir quelconque : à se poser les bonnes questions et on peut l’espérer à trouver des solutions à certaines problématiques sociales ( la délinquance, l’exclusion..). La sociologie peut donc être d’une grande utilité à condition de faire l’effort d’acquérir les connaissances conceptuelles, méthodologique et théorique nécessaire, aussi avant d’aborder certaines réalités actuelles il faut faire un détour indispensable pour étudier les fondements de la sociologie sans l’histoire et ses principes fondateurs. Partie I : De la naissance de la sociologie aux sociologies contemporaines L’invention de la sociologie : le contexte et les grands précurseurs : Auguste Comte, Alexis de Tocqueville, Karl Marx. L'avènement et l'institutionnalisation de la sociologie : Emile Durkheim, Max Weber, la sociologie empirique américaine. Les sociologies contemporaines : sociologie de l'habitus de Pierre Bourdieu, individualisme méthodologique de Raymond Boudon, L'interactionnisme symbolique de Howard Becker & Erving Goffman et l'ethnométhodologie d'Harold Garfinkel. Pour être considérée comme une science autonome, une discipline doit marquer sa singularité par rapport aux sciences déjà institutionnalisées mais aussi démontrer son caractère scientifique. Il faut donc se doter d’une démarche, d’outil et de concept qui lui son propre. Ce processus d’institutionnalisation et de légitimation se réalise progressivement parfois en ordre dispersé mais bénéficie toujours d’un contexte favorable et de l’action plus ou moins déterminée de précurseurs et de fondateurs. C’est en 1938 que le français Auguste Comte a inventé le terme « sociologie « et aujourd’hui la sociologie a définitivement acquis cette reconnaissance scientifique en se démarquant des autres sciences sociales qui l’ont précédés. Chapitre 1 : L’invention de la sociologie Au XIXe, dans un contexte historique particulier de mutation économique et sociale, des penseurs comme Auguste Comte, Alexis de Tocqueville ou encore Karl Marx s’interrogent sur la nature de cette nouvelle société qui est en train d’émerger le plus souvent dans la douleur. Ils veulent étudier le passage de cette société traditionnelle , rurale, communautaire à une société moderne, urbaine, industrielle et surtout caractérisée par une montée de l’individualisme. Cette étude de la modernité repose essentiellement sur une réflexion concernant le fondement du lien social. Ainsi, ces auteurs commencent à établir les bases d’un questionnement proprement sociologique sans pour autant élaborer les fondements d’une véritable science nouvelle. I) Un contexte historique et idéologique favorable à une réflexion nouvelle sur l’évolution de la société La France, comme la plupart des pays européens connaît au XVIIIe et XIXe de profonds changements qui bouleversent l’ancien ordre social, cela soulève l’émergence d’une problématique sociologique à propos de la nature et du fondement du lien social ainsi que sur les facteurs du changement social. A) Le contexte événementiel : la sociologie « fille des révolutions « 1) Politiquement, la Révolution française avec ses idées et ses réformes détruit certains dogmes et certains équilibres sociopolitiques a) L’abolition du régime féodal et l’apparition d’une nouvelle stratification sociale plus fluide L’abolition du régime féodale avec la déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « les hommes naissent libre et égaux en droit « entraîne la fin de l’ancien régime et le passage d’une stratification sociale rigide ( 3 grands ordres ), où le statut sociale est donné à la naissance à une nouvelle structure sociale plus fluide au moins en droit , où le statut social est acquis par le mérite ( étude et pratique professionnelle ). Cela se traduit par l’apparition de nouveaux acteurs sociaux ( catégories ou encore classe social ) et de nouveaux rapports souvent conflictuels entre certaines catégories naissantes : la classe ouvrière face à la bourgeoisie industrielle. b) La loi Le Chapelier et la disparition de groupes intermédiaires et intégrateurs Cette loi en juin 1791, va interdire toutes formes de coalition et cela va avoir pour conséquences d’abolir toutes les corporations et interdire toute forme d’association ouvrière et patronale, ainsi la révolution française prohibe la constitution de groupes intermédiaires ( entre l’individu et la société ; ex : syndicat, association culturelle caritatives ). Ces groupes intermédiaires sont intégrateurs et donc générateurs de lien social. Il faut attendre un siècle pour que la loi Valréas puisse abrogé la loi le Chapelier ( 1863 : Napoléon accorde le droit de faire grève ).. c) Evolution du droit civil et apparition de nouvelles structures familiales Le mariage devient un contrat civil en 1792, cela va bouleverser les structures familiales. 2) Les dysfonctionnements sociaux provoqués par la Révolution industrielle à l’origine de la « question sociale « a) L’urbanisation industrielle et le développement de la misère ouvrière La révolution française et industrielle a entraîné une concentration d’ouvrier qui vivent de façon misérables qui se traduit par l’aggravation de comportements sociaux ( délinquance, alcoolisme, prostitution ), cette modernité provoque un entassement d’ouvrier, une désorganisation sociale, liée au fait que les lien traditionnel sont rompus les ouvriers étant obligé de lutter pour survivre. Misérabilisme dénonçé ...