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Sciences économique et sociales: En quoi la sociologie entreprend-elle un travail de dénaturalisation de phénomènes qui, à première vue, peuvent paraitre « naturels » ou « biologiques » ?

Publié le 28/01/2024

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« En quoi la sociologie entreprend-elle un travail de dénaturalisation de phénomènes qui, à première vue, peuvent paraitre « naturels » ou « biologiques » ? La denaturalisation est un concept sociologique qui: - consiste à rompre avec le fait de décrire comme naturel un fait qui n’est en réalité qu’un simple construit social.

En effet, en percevant les « faits sociaux » comme des « faits de nature », on absolutise et légitime ce qui n’est en réalité qu’arbitraire. - suit « le précepte de Marx interdisant d’éterniser dans une nature le produit d’une histoire ou le précepte de Durkheim exigeant que le social soit expliqué par le social et par le social seulement » selon les auteurs du Métier de sociologue (1968). Selon Pierre Bourdieu, les porteurs d'un habitus (goût) ne sont pas conscients de ce que leurs manières d'agir ou de penser sont dues aux conditions sociales objectives.

Ils vivent leurs goûts comme étant "naturels" ou comme allant de soi et non pas comme résultant de leurs conditions d'existence.

Le but est de dévoiler les processus de domination et de rompre avec l’expérience première du monde social comme évident, allant de soi 1er Exemple concret la différence: homme/femme: On peut considérer au premier abord que les écarts observés entre hommes et femmes (pratiques, activités, manières d’êtres) sont dues à leurs différences biologiques.

On attribue à des effets de sexe (biologique) le genre (socio-historiquement construit).

Le travail sociologique consiste à ne pas analyser les faits sociaux comme le résultat d’une « nature humaine » mais comme le résultat d’une construction historique et sociale. 2ème exemple concret: les capacités Les inégalités entre individus sont attribués à des dons, des capacités, des talents innés (donc naturels).

En sociologie, on attribue ces inégalités à des facteurs tel que: la classe sociale, l’environnement familial… Quel rapport la sociologie entretient-elle avec les prénotions ? .Les prénotions sont des idées conçus par l’expérience, qui constituent un obstacle à l’étude scientifique des faits. .Durkheim dans « Les règles de la méthode sociologique » appelle à rompre avec les prénotions (terme qu’il emprunte au philosophe Francis Bacon) avant et afin de s’engager dans une démarche sociologique.

C’est là, selon lui, « la base de toute méthode scientifique ». .Pourquoi les sociologues appellent à s’écarter des prénotions ? - Si le sociologue travaille au niveau de ces idées toutes faites, il développe, une « analyse idéologique » et non une « science des réalités » ; il n’accède pas aux choses, mais à un « substitut » de celles-ci. - Les prénotions sont « comme un voile qui s’interpose entre les choses et nous » (cf Durkheim).

Pour faire de la sociologie une science objective, il faut donc s’affranchir des prénotions. - « Le savant et le politique » Weber explique que le sociologue « savant » doit avant tout savoir canaliser ses propres valeurs et son idéologie pour porter un regard analytique sur la réalité sociale et construire des modèles de compréhension. ⚠️Difficultés en tant que personne de se détacher de ses préjugés, de son vécu.Il faut chercher ️️ l’objectivité, mais nous sommes des êtres subjectifs.

Difficultés à cause de l’implication du chercheur dans le monde qu’il étudie. Quelles sont les méthodes de la sociologie d’une part, de l’économie de l’autre ? Méthode sociologique:une méthode synthétique Points de méthodes de recherche: -Enquêtes sociales : c’est la technique de recherche la plus couramment utilisée en sociologie. Cela implique l’utilisation d’un questionnaire structuré -Expériences: en laboratoire ou sur le terrain -Entretiens : dans cette méthode de collecte de données, l’information est recueillie en posant des questions aux répondants -Observation : l’observation participante implique que les chercheurs rejoignent leurs sujets dans leur environnement naturel pour observer comment ils se comportent dans des contextes sociaux réels. -analyse de Données quantitatives (statistiques) et qualitatives (enquêtes de terrain) Méthode de Durkheim :en 6 règles: 1. 1.1.Les faits sociaux consistent en « des manières d'agir de penser, de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel elles s'imposent à lui » ; 2.

« Considérer les faits sociaux comme des choses » : il s'agit d'étudier les faits sociaux sans présupposés, de manière détachée du sujet ; 3.

Distinction du normal et du pathologique ; 4.

Constitution des types sociaux ; 5.

Explication des faits sociaux : la cause déterminante d'un fait social doit être recherchée parmi les faits sociaux antécédents et non parmi les étants de la conscience individuelle.

Les faits sociaux sont expliqués par un défaut/excès d’intégration/ de régulation ; 6.

Administration de la preuve : privilégie la comparaison et l'approche génétique. Méthode de Weber: démarche en 3 étapes: - la compréhension: sert à comprendre le sens visé par l’acteur lors de ses actions sociales.

Il s’agit alors d’adopter une vision empathique afin de trouver ce sens subjectif immédiat: un motif accordé par l’individu à son action. - L’interprétation: Il s’agit alors d’objectiver le sens identifié dans la première phase.

On adopte alors une posture extérieure dans le but de pouvoir créer des concepts ou modèles utiles à l’analyse.

Weber élabore des idéaux types pour faciliter la lecture et la compréhension. - L’explication du fait social: chercher des causes a la réalité sociale. Méthode économique: une méthode analytique Points de méthode de recherche: - formuler une problématique et y répondre avec une démarche hypothético-déductive - Élaboration de modèles: des représentations simplifiées de la réalité Méthode microéconomique: - Modélisation : analyse d’un homoeconomicus : paradigme d’individualisme, choix rationnel, maximisation de la satisfaction - Méthode expérimentale et statistique Méthode macroéconomique: - représentation de l’économie qui articule des agents via des flux - Modèle: un cycle avec des relations Quelles sont les causes et les conséquences de la révolution industrielle ? Causes: 1ere Révolution Industrielle (Angleterre): - À partir de 1760 : la Révolution agricole avec la nécessité de nourrir plus de monde (à cause de la croissance démographique), le mouvement des enclausures qui prive les paysans de leur terre ce qui mène à la proto-industrialisation (domestic system) puis à la reconversion des anciens paysans en ouvrier (factory system). -Selon Karl Polanyi dans « La grande transformation »: 1.

Un équilibre politique international : absence de grandes guerres entre 1815 et 1914; 2.

Un équilibre monétaire : système de l'étalon-or et absence d'inflation ; 3.

Un équilibre économique : acceptation de l'économie de marché. -Selon « L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme » de Max Weber: La réforme protestante au 16e siècle rend le travail comme une valeur fondamentale et qui permet de se rapprocher de Dieu, ce qui permet l’essor du capitalisme qui accompagne la Révolution Industrielle. - Progrès scientifique avec des grappes d’innovations (Schumpeter), le progrès des machines, révolution des transports (accélère la circulation des marchandises ex: bateau à vapeur) - Système juridique favorable avec un un droit de propriété (favorisé l’innovation) - Des barrières douanières, ex: les corn laws (barrières douanières sur les céréales) - Hausse de population qui permet une hausse de main d’œuvre 2ème Révolution Industrielle: - nouvelles énergies: électricité, exploitation du pétrole - Industrie chimique, automobile, aéronautique - Organisation scientifique de travail (taylorisme) - Développement des banques et du capitalisme actionarial En France: - Révolution agricole - Hausse démographique - Hausse d’innovations - Longue proto-industrialisation - Protectionnisme permet le développement du marché intérieur Conséquences: - transformation des campagnes - développement des usines qui deviennent de plus en plus grandes et nombreuses. - Au niveau social: la développement d’une classe ouvrière qui est dépendante du patronnât (au contraire des paysans indépendants), apparition des salariés, mais aussi début de l’aliénation des ouvriers (Marx).

Ces changements produisent la nécessité de mettre en place des lois sociales pour améliorer les conditions de vie des ouvriers. - Apparition de la classe moyenne grâce à l’épargne. - Classe bourgeoise d’affaire s’enrichir par le commerce et la banque et devient dominante. Qu’est-ce que le concept de « marchandises fictives » (pour Polanyi et pour les sociologues de la nouvelle sociologie économique)? .Selon Polanyi: après la Révolution Industrielle, le marché a fini par se desencastrer c’est-à-dire se défaire des institutions organisatrices et des relations sociales pour fonctionner de manière autorégulée.

Dans ce processus de formation d’une société de marché cohérente et généralisée, toutes les marchandises doivent être soumises à la logique marchande, et en particulier l’activité humaine (le travail), la nature (la terre) et la monnaie.

Ces biens ne sont pas des marchandises car ils n’ont pas été produits, ou ne l’ont pas été pour être commercialisés.

Pourtant, le marché leur accorde un prix (le salaire pour le travail, la rente pour la terre et le taux d’intérêt pour la monnaie) comme aux autres marchandises11.

Karl Polanyi parle alors de marchandises fictives: Problème: - le travail : réduire l’être humain à sa seule force de travail, tout en restant dans le cadre formel du salariat. - La nature: réduire l’environnement, la terre, a une marchandise, pose problème au niveau écologique (exploitation intensive, focalisation sur le prix de la terre et non son état). - La monnaie : réduire à l’état.... »

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