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Réduction du temps de travail, production et emploi

Publié le 26/10/2010

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La réduction de la durée du travail est au coeur des débats économiques et sociaux de la crise actuelle. Revendiquée par les organisations syndicales, elle devrait ralentir la hausse inquiétante du chômage. Refusée par les organisations patronales, elle signifierait alourdissement des charges, perte de la compétitivité et difficultés accrues. Miracle ou mirage, la réduction du temps de travail s'inscrit dans une évolution séculaire qui a fait reculer le travail devant la progression des loisirs. Âprement discutée, elle ne traduit pas seulement des affrontements économiques, mais aussi la remise en cause d'un des fondements essentiels de l'organisation sociale : le travail salarié. La crise actuelle a montré que face à des prévisions de croissance ininterrompue du chômage, une réduction de la durée du travail était souhaitable. Mais cette mesure dans le contexte difficile de la crise ne sera efficace que si sa mise en oeuvre respecte certaines conditions et s'accompagne de transformations économiques et sociales.

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« production et donc la consommation.

Mais en période de crise, les gains de productivité constituent une contraintesupplémentaire. B.

Une évolution devenue nécessité 1) Les effets de la crise sur la durée du travail Le ralentissement de la croissance depuis les années soixante-dix a provoqué Une hausse du chômage.

Mais lemaintien du progrès de la productivité a amplifié ce phénomène. En effet, depuis le début de la crise, non seulement les taux de croissance de la production baissent, mais laproductivité continue à croître rapidement.

La quantité de travail nécessaire pour produire tend donc à diminuer.

Enmême temps arrivent chaque année sûr le marché du travail de nouvelles générations.

Aussi, les prévisions dechômage pour l'ensemble de l'Europe, fondées sur ces estimations, sont-elles pessimistes. Comment réduire le chômage ? Espérer une croissance plus rapide de la production, c'est compter sur une reprisemondiale qui mettrait fin à la crise. Peut-on envisager de ralentir la hausse de la productivité si l'économie mondiale reste déprimée ? Cela signifierait neplus moderniser les entreprises, cesser de substituer le capital au travail.

Il est évident que ce choix est impossible,puisqu'il ruinerait la compétitivité de la production nationale face aux produits étrangers importés.

Augmenter laproductivité est une contrainte d'une économie ouverte sur le monde. Une fois la production et la productivité étudiées, il ne reste qu'une seule variable : la quantité de travail.

Pour quela baisse de cette dernière ne provoque pas une hausse du chômage et la diminution du nombre d'emplois, il fautréduire la durée de travail de chaque emploi et partager le travail pour en donner à un nombre plus grand de travailleurs. Le choix entre chômage et baisse de la durée du travail semble ainsi se poser clairement.

Le coût économique etsocial de l'exclusion de millions de salariés est très élevé.

La solution de la réduction de la durée du travail paraîts'imposer, mais sa mise en oeuvre est difficile. 2) Les difficultés d'application Pour avoir des effets positifs sur l'emploi, la réduction de la durée du travail doit s'effectuer plus rapidement qu'enpériode de croissance.

Elle doit non seulement compenser la croissance de la productivité, mais aussi leralentissement de l'expansion et l'arrivée de nouveaux jeunes chômeurs. Le seuil psychologique des 35 heures a déjà été franchi par certains pays européens (Belgique et Danemark).

Et lacrise a accéléré dans tous les pays la baisse de la durée hebdomadaire du travail. Si au niveau macro-économique d'une économie nationale, la diminution du temps de travail paraît une solution, auniveau micro-économique de chaque entreprise, sa mise en pratique est difficile.

L'organisation du travail devientplus complexe.

Les coûts de gestion du personnel augmentent, même si la réduction du temps de travails'accompagne d'une baisse proportionnelle des salaires.

Les employeurs craignent donc un alourdissement de leurscharges, quand la crise diminue déjà la rentabilité de leur entreprise. Les organisations syndicales, en principe favorables à la baisse du temps de travail, acceptent mal une réduction dutemps de travail qui provoquerait une baisse du pouvoir d'achat.

Déjà, la croissance du pouvoir d'achat s'estfortement ralentie et même arrêtée dans certains pays au début des années quatre-vingts.

Il devient alors difficilede signer des accords nationaux ou par entreprises, qui en réduisant le temps de travail, diminueraient le pouvoird'achat des salariés.

La question de la compensation salariale est la pierre d'achoppement de toutes lesnégociations sur la réduction du temps de travail. Ainsi se trouvent confrontées les données d'un problème dont la solution n'est pas aisée.

La réduction du temps detravail en période de crise doit être accélérée ; mais en même temps, les difficultés économiques et socialesprovoquées par la crise rendent sa mise en oeuvre encore plus ardue.

La recherche des conditions d'efficacité serévèle donc indispensable. Deuxième partie : les conditions d'efficacité Les expériences de réduction de la durée du travail en France ou dans d'autres pays européens ont montré quelsétaient les écueils de ces politiques.

Elles nous renseignent sur les conséquences des différentes modalités et de lacompensation salariale. A.

Les modalités de la réduction de la durée du travail 1) L'intensité de la baisse Pour maximiser les effets positifs de la baisse de la durée du travail sur l'emploi, il paraît logique d'effectuerbrutalement une réduction importante.

L'impact psychologique sur l'opinion est plus fort et son intensité peutmodifier durablement des comportements pendant le travail et hors du travail par l'accroissement conséquent desloisirs.. »

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