QUESTIONS CONTEMPORAINES La crise économique actuelle : mécanismes, mise en perspective et enjeux
Publié le 01/09/2012
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1.2.1 Innovations financières, opacité et mondialisation Au-delà des crédits « subprime «, c’est la technique de la titrisation qui peut être tenue pour responsable de la généralisation de la crise. A partir des années 1970, certaines agences garanties par l’Etat (les fameuses Freddie Mac et Fannie Mae) pratiquent cette transformation d’un crédit hypothécaire, par nature non négociable, en un titre financier que l’on peut vendre sur un marché financier. La banque qui a accordé le crédit peut ainsi transférer le risque à un autre acteur à la recherche de placements plus rémunérateurs. Ce système s’est vite étendu en développant un véritable marché de la titrisation privée car il satisfait chaque partie prenante : les banques peuvent sortir ces créances douteuses de leur bilan et obtenir de la liquidité en assemblant ces titres au sein d’un portefeuille de manière à diluer les risques. Quant aux investisseurs institutionnels (compagnies d’assurance, fonds de pension, hedge funds = fonds spéculatifs) plus ou moins preneurs de risque, ils bénéficient de taux d'intérêt nettement supérieurs au standard du marché pour compenser la mauvaise qualité des titres.
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A mesure que la note de la Grèce se dégrade, les taux d'intérêt demandés à l'Etat augmentent.
Ils sont aujourd'hui autour de 15 % pour des emprunts à trois ans, ce quiest extrêmement élevé.
Ces taux d'intérêt rendent la charge de la dette plus lourde, et précipite in fine le risque de faillite.
La seule solution pour la Grèce est alors derecourir à des prêts d'autres Etats ou du FMI.
La situation est loin d'être aussi dramatique pour l'Espagne ou le Portugal, mais les taux d'intérêt qu'ils doivent payer surleur dette publique augmentent également.
Au Portugal, c’est la crise de la dette, qui demande une aide financière de l’UE.
Après avoir refusé pendant plusieurs mois de s'y résoudre, le Portugal aofficiellement fait appel, mercredi 6 avril 2011, au mécanisme européen de financement, pour aider le pays à se sortir de la tourmente financière créée par sa dettepublique.
Le Fonds monétaire international a également déclaré se tenir "prêt à porter assistance au Portugal" en cas de besoin, sans pour autant avoir reçu dedemande formelle de prêt.
La crise économique qui est arrivée en Egypte et Syrie a été majeure.
Elle est source d'instabilité politique et militaire.
Des 80 millions d'habitants 32 millions sontanalphabètes Ils pratiquent une agriculture de subsistance qui est trop inefficace pour les nourrir.
L'Egypte doit importer la moitié de sa nourriture de l'étranger.
En mai le Fonds monétaire international a prévenu de l'effondrement économique imminent des paysarabes non exportateurs de pétrole en disant que: «Dans le scénario de référence actuel les besoins de financement extérieur devraient dépasser 160 milliards dedollars durant 2011-13.
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En Tunisie la croissance est affaiblie.
Les Tunisiens sont en attente et se méfient de leurs dirigeants au point de sortir dans la rue début mai.
Ce qui a entrainé unesortie inattendue du gouvernement annonçant le report des élections.
Des incidents violents ont éclaté le 9 mai 2011, ce qui n'est pas de nature à rassurer les touristeset les investisseurs étrangers.
Les phénomènes de contestation touchent tous les secteurs.
La productivité va encore se dégrader.
De nombreux foyers Tunisiens nepayent plus leurs factures de gaz et d'électricité "suivant" en cela les familles Ben Ali et Trabelsi dont les entreprises en furent exemptées.
D'après le gouverneur de la banque centrale, le taux de croissance du PIB devrait se situer entre 0 et 2%.
Le nombre de demandeurs d'emplois a dépassé 700 000contre 500 000 il y quelques mois.La situation en Libye (retour massif des Tunisiens), le ralentissement du secteur touristique, les réticences des investisseurs étrangers, la désorganisation desentreprises, des administrations et des banques en sont les facteurs explicatifs.
Les Tunisiens discutent de la nouvelle constitution et cherchent un modèle approprié,mais il y a une prise de conscience d'aller vers un pays démocratique et une économie concurrentielle.
Les réserves de change sont passées de 6,5 Mds€ en début d'année à 5,5 Mds€ à fin avril 2011.
Elles ne couvrent que 123 jours d'importations.
En Libye, la facture du conflit a été très lourde.
La guerre a déjà paralysé l’économie du pays et presque interrompu la production pétrolière.
Avec d’énormes revenuspétroliers pour une population relativement restreinte, et grâce à une politique de redistribution comprenant un système très complet de protection sociale et dessubventions aux produits de base, la Libye jouit du troisième revenu national brut (RNB) par habitant d’Afrique et affiche les meilleurs indicateurs de développementhumain (IDH) du continent.
En 2010, la Libye a enregistré une croissance robuste estimée à 7.4 % et maintenu cette trajectoire jusqu’à l’éruption du conflit.
Lesautorités programmaient une augmentation de la production de pétrole à 2.5 millions de barils par jour à l’horizon 2015, mais l’extraction et les ventes sont presqueinterrompues en raison des événements.
Le produit intérieur brut (PIB) devrait fortement reculer en 2011 mais, avec la stabilisation politique du pays, l’économiedevrait repartir en 2012.
Il s’agit là de prévisions fortement entachées d’incertitude, personne ne sachant pour l’instant quelle sera l’issue du conflit.
La crise libyenne a par ailleurs déjà débordé le territoire national et affecte sérieusement plusieurs pays africains, notamment par les crises humanitaires qu’ellesuscite aux frontières avec ses voisins, par la chute des transferts de fonds effectués par des millions d’Africains travaillant en Libye et par le gel mondial des avoirsdu régime.
Même si les autres producteurs de pétrole ont augmenté leur offre pour pallier la chute de la production libyenne, les primes de risque et les cours dumarché vont probablement rester élevés..
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