Quels sont les fondements du commerce l’internationalisation de la production ?
Publié le 13/05/2024
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Quels sont les fondements du commerce
l’internationalisation de la production ?
international
et
de
Introduction
Selon les théories libérales, les pays ont intérêt à se spécialiser en fonction de leurs avantages
comparatifs.
Soit, fondés sur des différences de techniques de production, donc de productivité et de
coût relatif (chez Ricardo), fondés sur des différences de dotations factorielles, donc de coût
(théorème HOS) ou fondés sur des différences en matière de dotations technologiques.
Ces
spécialisations déterminent les échanges internationaux et expliquent les échanges entre pays
spécialisés dans des productions différentes.
Aussi, des échanges ont lieu entre pays avec des
niveaux de développement comparables en raison des stratégies de différenciation, horizontale et
verticale, et de qualité des entreprises.
Ces échanges fragmentent la chaîne de valeur afin de
bénéficier des avantages offerts par chaque territoire (chaîne de valeur : ensemble des étapes
déterminant la capacité à obtenir un avantage concurrentiel).
Les facteurs de la compétitivité pour un pays concernent l’attractivité du territoire et les
performances réalisées à l’exportation.
La compétitivité dépend donc de la productivité des firmes
présentes sur le territoire, elle-même liée à la qualité des institutions et des infrastructures, à la
capacité d’innovation et à la taille du marché.
Les différentiels de compétitivité s’expliquent par des
niveaux différents de productivité et, la recherche de cette dernière incite les firmes multinationales
à internationaliser la chaîne de valeur mondiale en réalisant des investissements directs à l’étranger
ou en externalisant la production.
La production de l’iPhone illustre bien cette internationalisation où
la valeur ajoutée des travailleurs est bien plus forte en amont et en aval du cycle de production
(courbe du sourire, Stan Shih 1992, ACER).
Le commerce international provoque des effets positifs : gains de pouvoir d’achat et augmentation
du surplus des consommateurs mais aussi convergence internationale des niveaux de
développement grâce à la spécialisation des pays émergents dans les productions intensives en
capital.
Ces derniers intègrent des chaînes de valeur mondiales et s’insèrent dans les échanges
internationaux (métaphore du « vol d’oies sauvages »).
Cependant, le commerce international
augmente les inégalités de revenus au détriment des travailleurs moins qualifiés dans les pays
développés, et en faveur des catégories les plus favorisées dans l’ensemble des pays.
Enfin, il existe un vif débat entre libre-échange et protectionnisme : le premier, porté par les accords
commerciaux (GATT et OMC, réduction des droits de douane) et par les progrès techniques
(transports, communication…), profite aux producteurs, aux consommateurs et contribue au
développement des pays émergents en facilitant l’internationalisation de la chaîne de valeur
mondiale.
Le libre-échange a aussi des effets négatifs sur l’emploi, la santé et l’environnement.
Le
second, tarifaire ou non tarifaire, offensif (protectionnisme éducateur) ou défensif (stratégique)
présente certains avantages, même s’il reste une solution sous-optimale qui comporte des risques
évidents.
1
I.
Les fondements du commerce international
A.
Le commerce international : historique
Depuis la première révolution industrielle et, à la veille de la 1ère guerre mondiale, les échanges
internationaux se multiplient par 25 alors que la production mondiale se multiplie par 2,2.
Les
principaux acteurs de cette première mondialisation sont les pays européens : en 1913, le commerce
intra-européen représente 40% des flux et, le commerce entre les pays européens et le reste du
monde représente 37% des flux.
77% des échanges mondiaux impliquent des pays européens et les
exportations se composent en majorité de produits manufacturés (Royaume-Uni 22,8%, États-Unis
22,1% et 12,1% pour la France).
Jusqu’en 1913, nous pouvons différencier 2 types de pays : ceux qui ne sont pas rentrés dans l’ère
industrielle et qui échangent les produits de leurs colonies (épices, cacao, matières premières…)
comme l’Espagne ou le Portugal, et ceux qui sont en pleine révolution industrielle (Angleterre,
Allemagne ou France) et qui commencent à produire à grande échelle en s’échangeant les produits
issus de leurs spécialisations.
Au XIXème siècle, les produits échangés dans le monde sont à 66% primaires et, en Europe, les
exportations concernent des produits manufacturés à 60% alors que les importations sont
constituées de produits primaires à 85%.
De nombreux facteurs expliquent le développement de cette première mondialisation : une forte
croissance économique, de nombreuses innovations dans les transports et les industries apportées
par la révolution industrielle, une volonté de la part des entreprises de rentabiliser leur production
en écoulant l’excédent par le biais de nouveaux acheteurs (exportations), les entreprises achètent
des matières premières inexistantes sur place ou moins chères à l’étranger (importations) et, enfin, la
pensée économique se modifie avec Adam Smith et David Ricardo qui développent leurs théories du
commerce international en faveur du libre-échange et de la spécialisation internationale (école
classique du 18ème siècle, fin du 19ème siècle).
Entre 1914 et 1945 nous observons un ralentissement des échanges.
Cette période est marquée par
les deux grandes guerres, la crise de 1929, un ralentissement de la croissance du commerce
international qui augmente de plus de 3% entre 1913 et 1937 et par la montée du Protectionnisme
(politique d’intervention d’un État dans l’économie pour protéger ses intérêts nationaux face à la
concurrence étrangère).
En effet, entre les deux guerres nous observons une volonté de
reconstruction et de repli sur soi.
Cette période voit apparaître de nouveaux pays dans les échanges
et les pays neufs (U.S, Canada, Japon) progressent plus rapidement que l’Europe (le R.U cède la place
de numéro 1 au profit des U.S).
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et depuis les années 80, nous observons une
accélération des échanges internationaux et de l’ouverture des pays.
On assiste à la croissance
exceptionnelle des 30 glorieuses, à des innovations technologiques et à l’émergence de nouveaux
pays industrialisés comme par exemple les « 4 dragons » (Corée du sud, Taiwan, Hong Kong et
Singapour).
Cette période offre un climat propice aux échanges et les organisations internationales
ont permis cet essor:
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Le Fonds monétaire international (FMI) créé en 1945 et regroupant aujourd’hui 184 pays,
assure la stabilité financière et facilite les échanges internationaux.
La Banque mondiale créée en 1944, est chargée de lutter contre la pauvreté et de
promouvoir des projets dans les pays émergents.
Le GATT est un accord signé en 1947, et non pas une organisation internationale, qui impose
les règles du commerce international (Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce).
L’organisation mondiale du commerce (OMC) remplace le GATT en 1995 et devient la
principale organisation internationale chargée de développer le commerce mondial.
Elle est
composée à ce jour de 149 pays membres.
Elle met en place des accords commerciaux
internationaux, veille au respect de ces derniers et règle les différends commerciaux.
B.
Le commerce international : aujourd’hui
De nos jours, les échanges s’effectuent principalement entre pays développés.
Ainsi, l’Europe et
l’Amérique du Nord représentent les 3/4 des échanges mondiaux mais, depuis les années 70, des
pays émergents d’Asie Orientale (comme les 4 dragons ou la Chine) se spécialisent dans la production
internationale de produits manufacturés.
Le Brésil s’insère aussi avec succès dans l’économie
mondiale.
Tous les pays sont concernés par les échanges internationaux mais un groupe de 3 espaces se
distingue : La Triade rassemble l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie Orientale, et les pays membres
échangent principalement entre eux.
Les échanges s’organisent prioritairement et de plus en plus en
grandes zones régionales : l’U.E mais aussi l’ALENA (accord du libre-échange nord-américain, US,
Canada, Mexique).
La catégorisation des échanges a aussi évolué, ainsi nous différencions :
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Les échanges intrabranche qui désignent des échanges de produits similaires entre des pays
à développement économique similaire (principalement les pays de la Triade, exemple, la
France échange des voitures avec l’Allemagne).
En 2017, les échanges intrabranche de
l’Europe à 28 représentent 57% du commerce de l’ensemble régional (l’Europe échange
surtout avec l’Europe).
Des échanges interbranches qui désignent des échanges de produits différents entre pays à
développement économique différent.
Une nouvelle structure des échanges avec différentes catégories de produits échangés :
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Les matières premières regroupent les matières premières agricoles (diminution des
échanges depuis les années 50), les hydrocarbures et les produits miniers (les échanges de
ces derniers restent stables).
Les produits manufacturés, en forte expansion, représentent 65% des exportations
mondiales (confectionnés à partir de matières premières).
La tertiarisation des économies se développe et le commerce des services, principalement
sur internet, progresse rapidement (20% des échanges internationaux).
3
C.
Les déterminants des échanges
1- Avantages absolus et avantages comparatifs
Adam Smith, philosophe et économiste écossais (1723-1790), fut le premier à démontrer qu’en se
spécialisant dans une production spécifique, chaque nation contribue à obtenir une allocation des
ressources optimales au niveau mondial.
À travers de « la richesse des nations » (1776), texte
fondateur du libéralisme économique, Smith démontre que chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans la production pour laquelle il dispose d’un avantage absolu par rapport à un autre (le Brésil peut
se spécialiser dans la production de mangues grâce à l’avantage donné par le climat).
Grâce à des
coûts de production et/ou d’exploitation inférieurs à ceux des autres pays, un pays va disposer d’un
avantage absolu pour une production.
Deux pays ont intérêt....
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