Pourquoi la Révolution Industrielle commence en Angleterre ?
Publié le 09/06/2012
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L’avance de la révolution industrielle britannique peut égaler s’expliquer par des facteurs culturels. Tout d’abord, la Grande-Bretagne est un Etat anglican. Or l’anglicanisme se rapproche du protestantisme, religion associant réussite sociale et élection divine. Le travail étant voulu par Dieu, l’enrichissement est considéré comme un signe du divin, comme l’annonce que l’on figure parmi les élus du Seigneur. Ainsi, l’accent est mis sur l’accomplissement personnel, l’anglicanisme, tout comme le protestantisme, est une religion de l’individu plutôt que de la collectivité. De ce fait, elle encourage l’initiative, stimule l’esprit d’entreprise. Au contraire, les autres religions considéraient souvent la recherche du gain comme un péché damnable. Le christianisme interdisait par exemple le prêt à intérêt qui était assimilé à l’usure. La religion de la Grande-Bretagne est donc favorable à l’émergence du capitalisme. D’autre part, on avance parfois comme facteur explicatif de l’avance britannique le pragmatisme de sa culture scientifique. Le fait de privilégier les expériences aurait en quelque sorte initiée le principe de recherche-développement, favorable aux innovations.

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La transition démographique est en cours.
De plus, l'immigration irlandaise en Grande-Bretagne fournit une populationjeune et nombreuse qui constitue une main d'œuvre bon marché.
Cette augmentation du nombre de consommateurssoutient la demande, qui est d'autant plus forte que les gains de productivité se sont traduits par une hausse dessalaires.
L'investissement sur-réagissant à la demande, il en résulte une multiplication des innovations dont certainessont restées célèbres, ne serait-ce que la machine à vapeur de l'écossais James Watt en 1769.
L'économiste JosephSchumpeter parlera alors de « grappes d'innovations » à l'origine de la Révolution industrielle.
Le mouvement des enclosures a favorisé l'émergence de l'agriculture commerciale.
Il en résulte un déversement demain d'œuvre et de capitaux vers le secteur secondaire qui explique l'essor industriel.
L'explosion démographique, enfavorisant les innovations, apporte le dernier élément clé de la révolution industrielle, à savoir les machines.
II) Des secteurs pilotes qui tirent l'économieLes transformations advenues dans l'industrie du fait de la révolution agricole conduisent à une nouvelle organisationdu système de production dont les secteurs du textile et de la métallurgie bénéficient.
A) Du domestic system au factory systemAvant la Révolution industrielle, l'économie est largement agricole, la population rurale représente 75% de lapopulation totale.
Néanmoins, la révolution agricole entraine l'urbanisation, le déversement de travailleurs du secteurprimaire vers le secteur secondaire.
Il en résulte la mise au point d'un nouveau système de production.
La logique deconcentration utilisée dans le secteur agricole est réappliquée au secteur industriel.
L'activité industrielle sedéroulait jusqu'alors dans des ateliers.
Le « domestic system » privilégiait en effet l'industrie familiale et artisanale.Du fait du regroupement d'une main d'œuvre nombreuse, l'atelier se transforme en manufacture.
Cette concentrationde travailleurs permet au « domestic system » de s'adapter pour faire face à la hausse de la demande.
Néanmoins,le progrès technique, et notamment la mécanisation, marque l'avènement d'un nouveau système de production, le «factory system ».
Les premières innovations, peu coûteuses et faciles à mettre en place, ne remettent pasimmédiatement en cause le « domestic system », la « proto-industrie » persiste.
Cependant, la mécanisation luiporte un coup fatal.
Elle gagne les manufactures, qui se transforment alors en usines, ou fabriques.
Le matériel estdésormais regroupé dans des grandes fabriques qui emploient des travailleurs.
En effet, les nouveaux instruments deproduction résultant des innovations sont trop coûteux pour que de simples travailleurs manuels puissent lesacquérir.
La révolution agricole entraine donc l'avènement d'un nouveau système de production de type capitaliste.
B) Le développement de l'industrie cotonnièreEn 1770, le textile représente 36% de la production industrielle.
En 1811, il en représente déjà 50%.
Cet essorrésulte du commerce avec les colonies, plus particulièrement avec l'Inde.
En effet, la découverte des cotonnadesindiennes, des « calicots », fait des envieux.
Les industries lainières britanniques tentent de copier ces cotons.
Ellesdéveloppent alors des produits de substitution.
Le gouvernement de Londres, suite aux pressions des industrieslainières, met en place des interdictions périodiques d'importer le coton indien.
En effet, l'intérêt de la métropoleprime sur celui de la Compagnie des Indes.
Ainsi, les produits insulaires ne sont pas concurrencés par les produitscoloniaux qui sont pourtant de meilleure qualité.
L'industrie cotonnière peut alors se développer en Grande-Bretagne.La production s'organise autour de grands ports coloniaux comme Bristol, Glasgow ou encore Liverpool, centre ducommerce des esclaves.
L'industrie cotonnière est un succès, les entrepreneurs tentent alors d'accroître lesrendements.
Ces recherches mènent tout d'abord à de nombreuses inventions dans le domaine du textile : la «navette volante » de John Kay en 1733, la « spinning jenny »de Hargreaves en 1767, métier à tisser permettantd'obtenir huit fils simultanément, le « water-frame » (fileuse à eau) et plus tard le métier à tisser mécanique deCartwright (1784).
Ces inventions sont d'autant plus appréciées qu'elles sont peu coûteuses.
On entre donc dansl'ère du machinisme qui tend à substituer la machine à l'homme, le capital au travail.
D'autre part, la culture decoton augmente.
La Grande-Bretagne possède des colonies de peuplement en zone tempérée : les treize coloniesaméricaines.
La mise en culture de nouvelles surfaces y est rapide, la main d'œuvre ne coûte rien grâce à lapratique de l'esclavage.
Les innovations ainsi que les possibilités de culture offertes par les treize coloniesaméricaines entrainent donc un essor considérable de l'industrie cotonnière, qui tire l'ensemble de l'économie.
Eneffet, elle suscite de la demande de bâtiments, de machines, de navires, stimulant l'ensemble de l'économie.
C'estpourquoi on parle de « leading sector », ou secteur-pilote.
C) L'industrie métallurgiqueLa Grande-Bretagne possède des bassins charbonniers riches et assez bien situés, contrairement à la France, dontles gisements houillers sont plus pauvres et plus dispersés.
En 1800, la Grande-Bretagne extrayait 90% de laproduction mondiale de charbon.
Au départ, l'extraction accrue de charbon fut initiée pour répondre à la demandeurbaine de chauffage.
La Grande-Bretagne, suite à l'explosion démographique, était plus urbanisée que la France etl'Allemagne.
De ce fait, la pénurie de bois démontra rapidement qu'on ne pouvait pas chauffer cette population aubois.
Par la suite, la révolution agricole suscita le besoin d'énergies nouvelles.
En effet, la tractation animale, laforce de l'eau ou du vent n'étaient plus suffisantes du fait de l'essor de la production.
Les nombreuses innovations,notamment la machine à vapeur, consacrent alors le charbon comme source d'énergie principale.
Il en résulte unessor important des houillères qui seront au cœur de la Révolution Industrielle, érigeant le chemin de fer commesymbole fort de cette période.
Ce symbole souligne également le rôle du charbon dans la révolution des transports.En 1709, le coke, obtenu par distillation de la houille, est pour la première fois utilisé en métallurgie.
Abraham Darbyparvient à faire fondre du minerai de fer en utilisant du coke, premier pas symbolique qui conduit à l'essor desindustries métallurgiques.
Par ailleurs, les colonies britanniques, notamment l'Inde et les treize colonies d'Amérique,fournissent des matières premières abondantes..
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