New Deal (histoire économique).
Publié le 20/05/2013
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Dès les premiers « cent jours » (période symbolique couramment définie afin de « tester » l’efficacité de l’action d’un gouvernement) de la présidence, seize loisréorganisent la vie économique et sociale du pays.
3.2 Mesures financières et monétaires
La dévaluation du dollar est officialisée le 30 janvier 1934 par le Gold Reserve Act, le nouveau cours officiel de l'or (35 dollars pour une once de 31,1 g) subit une réduction de 41 p.
100 de sa valeur et la circulation fiduciaire ( voir monnaie) est accrue d'un cinquième, mesure visant à créer une légère inflation de reprise en allégeant le poids de l'endettement et en favorisant les exportations américaines.
L'Emergency Banking Act (juin 1933) instaure l'inspection des organismes financiers par les banques fédérales afin de rétablir une confiance populaire ébranlée par de nombreuses faillites bancaires.
La loi réglemente ainsi les banques, établissant une distinction claire entre banques de dépôt pour le crédit à court terme et banquesd'affaires pour les prêts à long terme.
Les déposants sont en outre assurés par l'intermédiaire de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).
Deux lois de 1933 et1934 rendent obligatoire le contrôle du marché des valeurs mobilières, effectué par une nouvelle commission, la Securities and Exchange Commission (SEC).
3.3 La politique agricole
Conçue par Henry Wallace, l' Agricultural Adjustment Act (AAA) vise essentiellement à faire remonter les prix agricoles — ajustement nécessaire en vue de rendre aux fermiers, principales victimes de la crise, un niveau de vie décent — et prévoit plusieurs mécanismes pour y parvenir : allègement dans un premier temps d’une dettedevenue très importante par la mise en place d'un système de rééchelonnement en fonction de leurs possibilités de remboursement et d'un crédit à taux minoré ; puis, pourremonter les cours, versement aux agriculteurs d’une indemnité gouvernementale en échange de la destruction de stocks existants et d'une réduction de leur production.
3.4 La politique industrielle
Le National Industrial Recovery Act (NIRA, 16 juin 1933) constitue la mesure la plus novatrice du premier New Deal : elle réglemente la collaboration entre l'État et les entreprises dans un but concerté de lutte contre la crise.
Un important programme de reconstruction et par conséquent de relance des activités de travaux publics débutesous le contrôle de la Public Works Administration (PWA).
Pour enrayer la baisse des prix et des profits, les entreprises d'une même branche peuvent adhérer à des codes deconcurrence loyale et ainsi bénéficier d'aides de l'État et du label we do our part (littéralement « nous faisons notre devoir », autrement dit, « nous respectons à la lettre les règles édictées par l’État ») sur leurs produits.
Même si cet apaisement concerté de la concurrence représente une infraction pratique à l'esprit des lois antitrust ( voir trust), puisque les entreprises d'une même branche se constituent en sortes de cartels, ces codes de concurrence loyale pour chaque secteur d'activité sont approuvés et appliquéspar une nouvelle agence, la National Recovery Administration (NRA).
3.5 La politique sociale
La NIRA comporte également un versant social : la durée de la semaine de travail est fixée entre trente-cinq et quarante heures selon les secteurs d'activité et un salairehoraire minimal est arrêté.
Plusieurs projets de loi tentent de résoudre la question du logement en prévoyant la levée des hypothèques pour les fermiers et les propriétairesde logements et en offrant des garanties d'emprunt aux acheteurs par le biais de la Federal Housing Administration (FHA).
3.6 La lutte contre le chômage
Le Civilian Conservation Corps (CCC) permet quant à lui d'embaucher de jeunes hommes et de leur confier des travaux d'utilité publique ; l'aménagement de la vallée duTennessee par la Tennessee Valley Authority (TVA) reste à ce titre le programme de reconstruction le plus célèbre du New Deal.
La TVA est une haute autorité chargée dudéveloppement de cette vallée dans les domaines de la navigation, de la régulation des crues et de la construction d'usines hydroélectriques censées fournir de l'électricité àune grande partie du sud-est des États-Unis.
4 LE DEUXIÈME NEW DEAL
4.1 Les premières désillusions
Les espoirs d'un redressement rapide de l'économie se révèlent illusoires, puisqu’une certaine incohérence préside aux différentes mesures prises, inflationnistes pourcertaines, tandis que d'autres visent à réduire la production industrielle et agricole.
En outre, la Cour suprême, dont les juges ont été nommés par la précédenteadministration — la présidence Hoover —, déclarent anticonstitutionnelles plusieurs lois clés du New Deal, jugeant que le pouvoir fédéral a outrepassé ses droits en matièrede réglementation ; les dispositions du NIRA sont annulées en mai 1935, celles de l'AAA en janvier 1936.
Pour sa part, le monde des affaires n'adhère pas non plus auNew Deal ; un grand trust comme Ford, par exemple, ne signe pas le code d'adhésion au NIRA pour l'automobile.
Enfin, l'opposition politique (les républicains) accuseRoosevelt de développer dans le pays un dirigisme d'essence socialiste.
4.2 L’avènement de l’État-providence
Ces différents revers incitent Roosevelt à mettre en œuvre, à partir de 1935, une deuxième série de mesures qui traduisent une nouvelle orientation sociale et annoncentl’avènement de l'État-providence.
Obtenant l’appui des syndicats par le Wagner Act, qui reprend et précise les clauses syndicales du NIRA, le National Labour Relation Act donne à l'État un pouvoir d'arbitrage et de contrôle en matière de liberté syndicale et de conventions collectives.
Le taux d'imposition des plus riches est par ailleursaugmenté et des subventions sont émises pour financer la Rural Electrification Administration, tandis que le Federal Fair Labor Standards Act de 1938 fixe le temps de travail maximal et le salaire minimal pour la plupart des catégories de travailleurs.
En août 1935 est votée une loi instituant pour la première fois aux États-Unis une sécurité sociale, le Social Security Act, qui comprend trois programmes principaux : une assurance vieillesse, une assurance chômage ainsi que le remboursement des frais médicaux et chirurgicaux.
Ce train de nouvelles mesures entraîne un lourd déficit du budget : 3,5 milliards de dollars environ en 1936.
5 LE TROISIÈME NEW DEAL
Après une récession fin 1937 due à un amoindrissement du soutien du gouvernement à l'économie, notamment au processus productif, de nouvelles mesures sont prises en1938 : de larges dépenses budgétaires financent la construction de logements, des législations favorables au soutien des salaires contribuent à l'amélioration du pouvoird'achat des américains et, en 1939, le réarmement se révèle une occasion nouvelle d'augmenter la production.
Même si le bilan strictement économique du New Deal est mitigé (en 1939, le revenu national n'avait pas encore retrouvé son niveau de 1929), il a permis d'améliorer àlong terme l'infrastructure du pays.
Le New Deal a accru, de façon définitive, le pouvoir économique du gouvernement fédéral, en développant ses instruments de politiquemonétaire (action sur la masse monétaire) et budgétaire (nouveaux impôts, pratique du déficit budgétaire) ; ces instruments ont été de nouveau utilisés par la suite afin delimiter les effets des récessions.
Sur le plan social en revanche, la crise, conjuguée aux droits nouveaux des syndicats, a contribué à exacerber les tensions manifestées lors.
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