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L'or : LE MÉTAL PRÉCIEUX PAR EXCELLENCE

Publié le 08/11/2018

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LE MÉTAL PRÉCIEUX PAR EXCELLENCE

 

Depuis sa découverte, l'histoire de l'or est étroitement liée à celle de l’humanité. Objet de vénération et de convoitise, il occupe dans les sociétés humaines une fonction spécifique qu'il doit tout autant à ses propriétés physiques exceptionnelles qu'à sa rareté, qui en a fait durant des siècles le support des échanges monétaires.

QU'EST-CE QUE L'OR ?

Parmi les 81 métaux recensés dans le tableau des éléments établi par Mendeleïev, l'or, septième métal le plus dense - plus, par exemple, que le plomb -, est le seul métal coloré, avec le cuivre.

L'or présente une combinaison de caractéristiques exceptionnelles : inaltérabilité, inoxydabilité, ductilité, conductibilité et malléabilité.

L'or est le plus inoxydable des métaux : il est insensible à l'air, à l'eau et aux acides, excepté « l'eau régale », mélange d'acide chlorhydrique et nitrique.

Il est aussi le métal le plus malléable : à partir d'un gramme d'or, on peut obtenir une feuille d'un mètre carré d'un quinzième de micron d'épaisseur.

Ses propriétés physiques lui ont conféré un rôle spécifique dans certaines activités artisanales ou industrielles : sa ductilité et son aspect en ont fait un élément essentiel de l'orfèvrerie et de la bijouterie ; sa conductibilité explique sa présence dans les circuits imprimés des équipements électroniques.

UN MÉDICAMENT ILLUSOIRE

• Utilisé dès l'Antiquité en dentisterie, l'or s'est vu parer de

vertus pharmacologiques qui n'ont jamais été réellement démontrées. Avicenne (980-1037), philosophe et médecin arabe, affirma que réduit en poudre, il supprimait la mauvaise haleine, les maladies de peau et améliorait la vue.

• D'autres médecins lui ont prêté des potentialités pour lutter contre les problèmes cardiaques, les rhumatismes articulaires ou la tuberculose. Certains monarques, comme Louis XI, ont ingurgité des décoctions d'or.

LA PUISSANCE SYMBOLIQUE DE L'OR

L'or est un élément rare : on évalue sa concentration dans le sol à environ un centigramme à la tonne, soit la même teneur que le platine, mais 60 fois moindre que celle de l'argent et 4 500 fois moindre que celle du cuivre.

De surcroît, les particularités géologiques qui ont présidé à sa formation ont longtemps rendu son extraction difficile, avant l'arrivée des techniques contemporaines.

Ces particularités, alliées à sa couleur l'assimilant au soleil et aux éléments divins, ont conféré à l'or une forte puissance symbolique depuis l'Antiquité.

Les civilisations antiques méditerranéennes (Égypte, Grèce, Empire romain) l'ont abondamment utilisé. La richesse en or du sol de la Gaule lui a valu le surnom de « Gaula aurifera » et a sans doute pesé dans la volonté de conquête de Jules César.

Par ailleurs, dès le premier millénaire av. J.-C, les civilisations précolombiennes ont développé des techniques d'orfèvrerie

très poussées. Chez les Incas, l'or, symbole du dieu Soleil, est massivement employé dans la décoration et la fabrication d'objets de toutes sortes. Cette opulence marquera fortement les conquistadores espagnols, qui ne cesseront de chercher la cité d'« Eldorado ».

L'OR, SUPPORT DE LA MONNAIE

• Très tôt, l'or a joué un rôle central dans le développement de la monnaie. La création des premières pièces métalliques revient aux Grecs d'Asie Mineure et remonte au viie siècle av. J.-C.

Le métal était notamment tiré du fleuve Pactole, qui charriait des pépites d'électrum, un alliage composé d'or et d'argent.

Au siècle suivant, Crésus, roi de Lydie, profite des progrès de la métallurgie, qui permettent de séparer l'or de l'argent, pour créer le premier système bimétallique. L'utilisation de pièces en métal se généralise alors rapidement autour de la Méditerranée.

 

Le principe des monnaies métalliques repose sur la teneur des pièces en or ou en argent, qui doit respecter des proportions précises. La vigilance apportée

 

à cette mesure a donné naissance à de nombreuses expressions entrées dans le langage courant. Ainsi une monnaie « de bon aloi » était fabriquée avec un bon alliage ; et la qualité d'une monnaie « sonnante et trébuchante » pouvait être évaluée au son qu’elle rendait en tombant sur une surface dure, et par l'épreuve du trébuchet, une petite balance de précision.

 

Toutefois, les irrégularités étaient fréquentes. Certains États tiraient ainsi profit d'un abaissement de la teneur des pièces en métal précieux. Le roi Philippe Le Bel, notamment, fut qualifié de « faux monnayeur » pour avoir excessivement joué

 

sur la valeur des pièces frappées durant son règne.

« • Afin de stabiliser les mécanismes économiques , les principaux pays décident d'adopter un nouveau système monétaire à la conférence de Cines organisée en 1922 .

• Ce système, dit« d 'étalon de change-or » -Gold Excha nge Standard -, permet aux pays d 'éme ttr e de la monnaie non plus seulement en fonction de leur stock d'or, mais aussi en fonction du volume de monnaies convertibles qu'ils détiennent.

• Dans les faits, ce système entraîne la disparition progressive de la convertibilité en or.

Celle-ci ne se fait tout d'abord plus qu'en lingots , puis se trouve rapidement suspendue au fil des secousses économiques des années 1920 et 1930.

• Cette période correspond donc à une transition entre l'or et le papier, la livre sterling et surtout le dollar prenant la place de l'or comme instrument de référence.

provoque un repli sur soi des économies .

Celle-ci se traduit en matière monétaire par une altérati on supplémentaire du lie n entre l'or et les monnaies nationales.

• En 1931, le Royaume-Uni et le Japon suspendent la convertib ilit é de leur monnaie.

En 1933, ils sont imités par les États-Uni s qui, l'année suivante, dévaluent leur monnaie de plus de 40% par rapport à l'or .

• Les derniers pays respectant le régime de parité avec l'or -Belgique, France, Italie , Pays -Bas, Pologne et Suisse - constituent le« bloc-or » en 1933 .

L es difficultés économiques ainsi que des attaques spécu latives mettent toutefois rapidement fin à la survivance du système : en 1936, l a France , la Suisse et les Pays -Bas sont les derniers à suspendre la convertibilité en or.

• À la même époque se créent des «zo nes» géopolitiques d 'échange correspondant à l'aire d'influence de chaque puissance , au sein desquelles une monnaie sert d'instrument de référence : la « zone sterling », la « zone yen », la « zone dollar » et la « zone franc », qui constituent autant de blocs monétaires.

LE SECOND SYSTÈME DE L'ÉTALON DE CHANGE-OR mondiale , la communauté mondiale comprend que la reconstruction et le renouveau des échanges économ iques dépendent de la stabilité monétaire .

• Réunie en 1944, la conférence de Bretton-Woods définit les bases du premier véritable système monétaire international (SM I) .

Basé sur le principe de la fixité des parités monétaires , le SMI reprend le principe de l'étalon de change-or.

• L'économiste britannique John Maynard Keynes , inspirateur des solutions adoptées à Bretton-Woods, ne souhai t e pas redonner un rôle trop central à l'or, qu'il qualifie de « relique barbare ».

C'est pourquoi le SMI reprend la notion de monnaies de référence .

• Toutefois, dans les faits, compte tenu de l'état des économies et des réserves d 'or disponibles , seul le dollar est f---------------l convertib le en or, dont les États-Unis LA RU~E VERS L'OR • !:appât pour le métal précieux atteint son paroxysme avec la « fièvre de l'or » née en 1848 de la découverte de gisements dans l'ouest des États-Unis .

• Immortal isée par le film'- lifte vers for de Charlie Chapl in, cette période voit affluer du monde entier des aventuriers attirés par l'appât d 'un • llill,..

l gain rapide .

• Si cet épisode est à l'origine des villes de la Californie actuelle, il est aussi celui des« villes fantômes », bourgades faites de maisons de bois construites à la hale et abandonnées aprés tarissement des filons d'or des environs.

détiennent alors plus des deux tiers du stock mondial.

Le dollar est dès lors considéré comme « aussi bon que l'or»- os good as gold.

• L e dispositif aurait pu fonctionner si le rôle de l 'économie américaine n'avait pas connu une croissance si rapide .

La multiplication de leurs investissements à l'étranger et l'augmentation sans fin des dépenses civiles et militaires installent la balance des paiements américaine dans une situation de déficit chronique .

Les États-Unis vont alors financer ce déficit en émettant des dollars .

• Dès lors, la parité réelle du dollar avec l 'or se dégrade.

Les autres économies se défient du billet vert, affaib li par cette politique inflationniste.

En 1960, les réserves en or des États ·Unis sont pour la première fois inférieures au volume de dollars détenus par les banques centrales étrangères .

• Cette défiance à l'égard du dollar renforce l'intérêt pour l 'or.

Les pays européens émettent publiquement des doutes sur la fiabilité du système .

En 1965, le général De Gaulle prône même le retour de l 'étalon -or « qui n'a pas de nationalité , qui est tenu éterne llement et universellement comme l a valeur inaltérable et fiduciaire par exce llence ».

• À la fin des années 1960 se produisent d 'importants réajustements monétaires : en 1967 , la livre sterling est dévaluée de 14 % , puis le franc de 12, 5 % en 1969 , tandis que la même année, le Deutsche Mark est réévalué de 9 %.

Confrontés à la concurrence de l'Allemagne et du Japon , les États-Unis voient s'éfriter leur leadership sur l'économie mondiale.

• Il apparaît évident que le système « d'étalon de change or-dollar» mis implicitement en place en 1944 a vécu.

En août 1971, Washington annonce la suppression de la convertibi lit é du dollar en or.

Dix pays entérinent cette inconvertibilité en décembre de la même année , tandi s que le yen et le Deutsche Mark sont revalorisés.

• Dans les faits , les principe s de Bretton -Woods n 'ont plus cours .

En janvier 1976 , les accords de la Jamaïque entérineront cette évolution.

Depuis cette date , l'or n'a plus aucun rôle officie l sur le marché des changes : sa valeur est déconnectée de celle des monnaies.

1 Q•l ti,\IJHliJjl•jl lill • La fonction de l'or s 'est aujourd'hui considérablement amoindrie , tant sur le plan économique que sur le plan symbolique , avec la dématérialisation généralisée de l'économie .

Ainsi , il a été mis fin à la cotation de l'or - lingot et Napoléon - à l a Bourse de Paris en septembre 2004.

• t:or n 'a toutefois pas disparu du patrimoine des particuliers , pour lesquels il apparaît toujours comme un instrument d'épargne sécurisant.

t:or continue ainsi à représenter une valeur refuge, même si sa valeur n 'est plus liée désormais qu'à la loi de l'offre et de la demande.

• Par ailleurs, de grandes quantités d 'or se trouvent encore dans les encaisses des banques centrales .

Si le métal précieux ne constitue plus un support de la valeur de l a monnaie, ces réserves servent toujours , par exemple , à garantir les emprunts d 'une banque centrale sur les marchés internationaux .

Si le pays emprunteur se trouve dans l'impossibilité de rembourser son emprunt , il vendra une partie de son stock d 'or.

• Au sein de l'Union européenne , l ' intégration de la politique monétaire au niveau communautaire s 'est traduite par le transfert d'une partie des réserves nationales vers la Banque centra le européenne .

• En outre, comp t e tenu de la crise que connaît le marché de l 'or, les principaux pays européens ont décidé de limiter leurs ventes d'or à 400 1 par an depuis 1999 , plafond relevé à 500 1 en 2004 .

• Sur le plan industriel , les nouvelles technologies confèrent à l'or un rôle de premier plan dans des domaines de haute technologie .

Celui -ci est employé dans la fabrication de circuits imprimés informatiques .

On l'utilise aussi pour renforcer la résistance aux radiations solaires dans l e domaine spatial -protection des satellite s , des f------------~ engins spatiaux , des casques et autres LES R~SERVES D'OR DES BANQUES CENTRALES (en tonnes , ou 1 " juillet 2004) 1.

tttds-Unls ..........

8 136 1.

Allemagne ...........

3439 3.

Fonds monét.

internat ..

3 211 4.

France ..... ....... ..

3 025 s.

Italie ................

2 452 6.

Suisse .... ...........

1 516 7.

Pays -Bas .......... ....

778 8.

Banque centrale europ.

.

.

767 t.

Japon ...... ..

....

.. ...

766 10.

Chine ..

.. .... .......

..

600 équipements des spationautes ...

Enfin, son usage est expérimenté dans le cadre de la recherche sur les systèmes anti-détection des aéronefs.

• D e nos jours , l'industrie consomme environ 20% de l'or produit, contre 5 % pour les monnaies et lingots et 75 % pour la bijouterie .

LA PIODUcnON D'OR DANS LE MONDE • Depuis la préhistoire , on estime la production totale d'or à 138 000 tonnes, dont plus des neuf dixièmes ont été extraits dans les 150 dernières années .

• On extrait désormais environ 2 500 t d'or par an.

Plus de 500 000 personnes sont employées à travers le monde à la production d'or.

• Le métal précieux se trouve soit sous forme de filons , soit, le plus souvent , mélangé à d 'autres minerais dont il faut le séparer par des procédé s chimiques , soit encore sous forme alluvionnaire , à 3 000 m.

La plus importante produit 195 kg d 'or par jour.

Ce pays , qui est par ailleurs le premier producteur mondial de platine, de vanadium et de chrome , tire près de 10 % de sa richesse nationale et plus du tiers de ses e xportations de l'exploitation minière.

Avec plus de 400 t d 'or extraites chaque année , il produit plus de 15 % de l'or mondial.

• Malgré la diminution de son rôle dans la vie économique, l'or et son exploitation continuent de produire de nombreux drames humains et écolo giques.

• Depuis une dizaine d'années , par exemple, la prospection sauvage s 'est fortement intensifiée en Guyane français e où apparaissent des « villages fantômes » de prospecteurs clandestins régulièrement détruits par l'armée.

Ces orpa illeurs causent de graves domma ges à la nature et exploitent une main d'œuvre venue du Brésil , fortement sous-payée et soumise à des conditions de travail insupportables .

• Par ailleurs, l'avènement de nouveaux procédés industriels permet dans certai nes zones l'exploitat ion de l 'or à grand e échelle .

Certains entraînent l a destr uction de pans de montagne s entiers.

D'autres, comme la technique d'extract ion hydrométallurgique , reposent sur l'utilisation du cyanure, provoquant une forte pollution des cours d'eau et un rapide appauvr issement des terres .

L'UTIUSAnON DE L'OR EN IOAILLERIE • Bijoutiers et orfèvres , travaillent rarement l'or pur à 24 carats .

Ils le m élangent : - au cuivre pour obtenir de l'or rouge ; - au cuivre et à l'argent pour obten ir de l'or jaune ou de l'or rosé ; - à l'argent seul pour obtenir de l'or vert ; -au fer pour obtenir de l 'or gris; - au nickel pour obtenir de l'or blanc ; - à l'aluminium pour faire de l'or violet. »

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