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Lip, entreprise centenaire, à l'heure des grèves

Publié le 26/03/2019

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Lip, entreprise centenaire, à l'heure des grèves

A Besançon, le 17 avril 1973, débute l'affaire Lip, conflit emblématique des années 70. 180 salariés s'opposent à la liquidation de leur entreprise centenaire, attirent l'attention durant des mois et suscitent des mouvements de soutien en leur faveur.

Claude Neuschwander essaiera.. mais en vain, de sauver l'entreprise. .

En 1973, lors du dépôt de bilan, Lip est plus que centenaire et l'entreprise est connue pour la qualité de sa production. On parle dans les réclames de « l'Heure Lip » comme une référence de précision. Créée en 1867, la société est rachetée en 1939 par Fred Lipmann. Malgré Je succès de la montre électronique en 1958, puis de la montre à quartz en 1972, la belle mécanique d'horlogerie se grippe au point que l'entreprise est en faillite.

 

Dans ces années-là, les mouvements de contestation fleurissent partout, notamment dans la magistrature, l'armée, les banques, l'administration, les lycées. Entrée dans la vie active, la génération des barricades de 1968, séduite par les anciennes utopies et les idées d'autogestion soutenues par Je PSU et la CFDT, remet en cause Je statut des entreprises. Pour les gauchistes, en particulier, Lip devient symbolique d'une lutte exemplaire et d'un courant de pensée, entraînant un élan national de sol idarité.

 

Le 13 juillet, tandis que le tribunal ordonne la liquidation, les salariés occupent l'usine de Besançon et Christian Piaget, délégué CFDT, organise une expérience d'autogestion. Fait nouveau dans une occupation, Je stock, évalué à plusieurs dizaines de millions de francs, est subtilisé, mis en lieu sûr et devient Je trésor de guerre des occupants, destiné à payer les salaires grâce à des ventes sauvages.

 

Dans les occupations d'usines, c'est une première. En effet, dans de semblables circonstances, tant en 1936 qu'en 1968, jamais l'outil industriel ne fut accaparé par les salariés. Il fut même entretenu et préservé et jamais les stocks ne furent utilisés par les grévistes. Ici, la situation est beaucoup plus

révolutionnaire. Chistian Piaget, le charismatique délégué CFDT, déclare qu'il s'agit d'organiser une grève bien plus active que le simple fait d'arrêter la production, d'imaginer une forme de lutte qui corresponde à quelque chose que le pouvoir n'attend pas et qui soit, de ce fait, très difficile pour lui à supporter.

« Claude Neuschwander essaiera ..

mais en vain, de sauver l 'entre prise ..

Lip , entreprise centenaire , à l'heure des grèves A Besançon, le 17 avri l19 73, débute l'affaire Lip, conflit emblématique des années 70.

180 salariés s' oppose nt à la liquid ation de leur entreprise centenaire, attirent l'attention durant des mois et suscitent des mouvemen ts de soutien en leur faveur.

E n 19 73, lors du dépôt de bi lan, Lip est plus que cente naire et l'entreprise est co nnue pour la qualité de sa prod uction.

On parle dans les réclames de « l'He ure Lip » comme une référence de précision.

Créée en 1867, la société est rachetée en 19 39 par Fred Lipmann.

Malgr é Je succès de la montre électron ique en 1958, puis de la montre à quar tz en 1972, la belle méc anique d'horlogerie se gri ppe au point que l'entreprise est en failli te.

Dans ces anné es-là, les mouve­ ments de contestat ion fleu rissent pa rtout, notamment dans la magis trature, l'armée, les banque s, l'admin istration, les lycées.

Entrée dans la vie active, la génération des barricades de 1968, séduite par les an ciennes utopies et les idées d'a utogestion soutenues par Je PSU et la CFDT, remet en cause Je statut des entreprises.

Pour les gauchis tes, en particulier , Lip devien t symbol ique d'une lutte exemplaire et d'un courant de pe nsée, entraînant un élan national de so lida rit é.

Le 13 juil let, tandis que le tribu­ nal ordonne la liqu idation, les salariés occupen t l'usine de Besançon et Christian Piage t, délégué CFDT, organ ise une expé rience d'a utoges tion.

Fait nouveau dans une occupation, Je stock, évalué à plusieur s diz aines de millions de franc s, est subtil isé, mis en lieu sûr et devient Je trésor de guerre des occupa nts, destiné à payer les salair es grâce à des ventes sauvages.

Dans les occ upations d'usines, c'est une première.

En effet, dans de sem blable s ci rconstances, tant en 1936 qu'en 1968, jamais l'outil indus triel ne fut accaparé par les salariés.

Il fut même entretenu et pr éservé et jamais les stocks ne furent utilisés par les grévistes.

Ici, la situation est beaucou p plus rév olutionnaire.

Chistian Piaget, le charismatique délégué CFDT, déclare qu'il s'agit d'organiser une grève bien plus active que le simple fait d'arrêter la produc tion, d'imagin er une forme de lutte qui corresponde à quelque chose que le pouvoir n'attend pas et qui soit, de ce fait, très difficile pour lui à supp orter.

Le 14 août, les forces de police font évacuer l'usine mais de sévères affronte ments se prolon gent du rant trois jours.

Bien que le Pr emier ministre Pierre Messmer décr ète que Lip, c'est fini, et malgr é la médiation du gouver­ nem ent, 78 % des salar iés se prononcent contre le plan Giraud, Je 12 octobre.

Le üp Républicain, publié par le personnel, tenait chacun au courant de la situation La grève est finalement réglée le 24 jan vier 1974, les accords sont signés entre la CFDT , la CGT, la CGC et l'indu striel Bidegain.

Ils prévoient la survie de l'en treprise et le réem ploi de la majorité des sala riés.

Claude Neuschwander , promo teur de ce plan, crée une holding disposant de la caution de Gille tte, Ribaud et Bideg ain.

JI tente une relance mais la liqu idation est encore prononcée en mars 1976.

En 1984, la marque est rachetée par Kiplé, la SCOP (Société coopérative ouvrière de produc tion) qui se retrouve elle­ même en liqui dation en mai 1990.

En juin 1991, Claude Sensemat reprend la marque et crée Lip France.

Le temps des grèves et de la contestation Nantes, Le Mans 1971 Deux grèves dures marquent cette année 1971.

À Nantes, à l'e ntreprise Batignolles, le mouvement, commencé le 1 B janvier , dur e 44 jours.

Autre conflit au Mans à la RNUR (Renau lt) où le trava il cesse durant 26 jours de grève à partir du 24 avril.

1972 Joint français Du 16 mars au 1B mai à Saint­ Brieuc se déroule un conflit presque aussi emblématique que chez Lip.

Confrontés à la décentralisation qui entraîne un plan d'industrialisation de leur région, les Bretons du Joint français s'estiment sous payés et dans une situation quasi ment coloniale.

Le conflit, très dur, bénéficie du soutien de la municipalité de gauche dirigée par un mair e PSU.

Cette grève laissera des traces durable s, les industriels hésitant ensuite à s'installer à Saint-Brieuc.

1973 Étudiant.

Fos Dans les lycées l'agi tation reprend et, à l'un iversité, les étudia nts s'opposent à la réforme du premier cycle instituant le DEUG.

Outre le conflit Lip, de nombreuses grèves paralysent les entreprises, à Fos-sur-Mer et au Mans, particul ièrement.

1974-1976 Banques, PTT, Renault.

université Après la grève des banques et de la Bou rse, celle des PTI, du 18 octobre au 2 décembre 19 74 rassemble 30 % de grévistes en province, mais 50 % à Paris.

De février à avril 19 75, une grève de neuf semaines bloque la rég ie Renault pour une augmen­ tation de 40F par mois.

En 1975 commence le long conflit du Parisien libéré et le 18 mars 1976, des milliers d'étudian ts manifestent contre la réforme du second cycle universitaire, décrétant la grève générale le 10 avril.

19 80 Mineurs Le 24 octobre, 100 000 mineurs marchent sur Paris, venus du Nord, d'Alsace-Lorra ine, du Pas-de-Calais et du Massif central à l'appel de la CGT.

1973 Étudiants et lycéens contre la loi Debré, en 1973 Edmon Maire de la CFDT et Georges Séguy de la CGT, à Paris, en 1974 Man ifestation contre les mesures économiques prises par Raymond Barre, en 1977 89. »

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