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L'INDUSTRIE TEXTILE

Publié le 28/01/2019

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Le résultat concret de cette théorie est amplement négatif. En France comme en Europe, le désintérêt pour une industrie qui, théoriquement, n'est pas avantageuse, limite l'innovation et l'investissement nécessaires pour défier la concurrence des pays à bas salaire. De 1970 à 1990, le nombre des salariés du textile français passe de 765 000 à 361 000. Des régions entières sont sinistrées: entre 1960 et 1990, la Lorraine

perd 70% de ses emplois, les Vosges 62%. Cette hémorragie touche l'Union européenne, qui perd 1,4 million d'emplois en quinze ans. Dans les pays en voie de développement, la spécialisation dans l'industrie textile ne réussit pas à générer un réel souffle de croissance économique et de développement social. La concurrence entre ces pays pour accéder aux marchés du Nord est telle, en effet, que les salaires versés aux ouvriers (souvent des enfants) restent très faibles afin de conserver des prix bas. Dans ces conditions, la majorité de la population ne peut accéder à un meilleur niveau de vie et, bien sûr, ne peut acheter les produits technologiques exportés par les pays développés. Le cycle est d'autant moins bouclé que les seuls pays qui ont réussi à accroître significativement leur croissance (Hong Kong, Singapour) ont négligé le textile et se sont immédiatement tournés vers des productions plus technologiques.

 

La délocalisation : une solution à la crise?

 

En France, l'industrie du textile est fortement atcr misée (85% de l'effectif travaille dans des PMI) et peu d'entreprises ont un réel poids international. Aussi, face à la montée écrasante des pays à bas salaires (les importations européennes venues d'Asie ont doublé de 1990 à 1992), la France a du mal à trouver une riposte. Les petites unités de production n'ont pas les capacités d'investissement qui leur permettraient d'être compétitives. Les industriels français délocalisent alors leurs sites de production vers des régions défavorisées, pour obtenir des coûts de main-d'œuvre beaucoup plus faibles. Ces délocalisations ont d'abord concerné des pays d'Asie ou du Maghreb mais aujourd'hui la libéralisation des pays d'Europe de l'Est offre un triple avantage: une main-d'œuvre peu coûteuse et expérimentée, des infrastructures livrées clé en main et une proximité géographique qui facilite les échanges. Si les délocalisations sauvent les volumes de production et d'exportation, elles sont néfastes pour l'emploi français et contribuent à avilir des hommes, des femmes et des enfants dans les pays les moins développés.

 

La libéralisation de l'accord multifibres (AMF)

 

L'accord multifibres, signé en 1974 par 47 pays en voie de développement ou développés (la Communauté européenne comptant pour un), a régi les échanges du secteur textile-habillement pendant vingt ans. Pour protéger les pays riches de l'arrivée massive des importations en

« L' industrie textile biens seront vendus aux pays du Sud qui auront réussi leur développement grâce au textile.

Le résultat concret de cette théorie est ample­ ment négatif.

En France comme en Europe, le désintérêt pour une industrie qui, théorique­ ment, n'est pas avantageuse, limite l'innovation et l'investisse ment nécessaires pour défier la concur rence des pays à bas salair e.

De 1970 à 19 90, le nombr e des salariés du textile français passe de 765 000 à 361 000.

Des régions entières sont sinistrées : entr e 1960 et 1990, la Lorraine perd 70 % de ses emplois, les Vosges 62%.

Cette hémor ragie touche l'Union eur opéenne, qui perd 1,4 million d'emplois en quin ze ans.

Dans les pays en voie de développement, la spéciali sa­ tion dans l'indu strie textile ne réussit pas à géné­ rer un réel souffle de croissa nce économique et de dév eloppement social.

La concur rence entre ces pays pour accéder aux marchés du Nord est telle, en effet, que les salaires versés aux ouvrier s (so uvent des enfa nts) restent très faible s afin de conserver des prix bas.

Dans ces conditions, la majorité de la population ne peut accéder à un meilleur niveau de vie et, bien sûr, ne peut ache­ ter les produits technologiques exportés par les pays développés.

Le cycle est d'autant moins bouclé que les seuls pays qui ont réussi à accroître significa tivemen t leur crois sance (Hong Kong, Singapour ) ont négligé le tex tile et se sont imméd iatement tournés vers des produc­ tions plus technologiques.

La délocalisation : une solution à la crise ? En France, l'indu strie du textile est fortement atcr misée (85% de l'effectif travaille dans des PMO et peu d'entreprises ont un réel poids international.

Aus si, face à la montée écrasante des pays à bas salair es (les importations européennes venues 1976 Métier à tisser .....

industriel.

La généralisation des moyens informatiques d'assistance et la simplification du cycle de fabrication ont fortement diminué la main-d'œuvre textile.

.......

Enfant fabricant un tapis.

Dans de nombreux pays en voie de développement, les enfants sont exploités par les fabricants de tapis précieux.

Par leur travail, ces enfants servent souvent à rembourser des dettes contractées par leurs parents.

Plusieurs distributeurs français se sont engagés à ne pas vendre de tapis fabriqués par des enfants.

d'Asie ont doublé de 1990 à 1992), la France a du mal à trouver une riposte.

Les petites unités de production n'ont pas les capacités d'investis­ sement qui leur permettraient d'être compéti­ tives.

Les industriels français délocalisent alors leur s sites de production vers des régions défavo­ risées, pour obtenir des coûts de main -d'œuvre beaucoup plus faibles.

Ces délocali sations ont d'a bord concerné des pays d'Asie ou du Magh­ reb mais aujour d'hui la libéralisation des pays d' Europe de l'Est offre un triple avanta ge: une main-d'œu vre peu coûteuse et expérimentée, des infra structur es livrées clé en main et une proxi mité géog raphique qui facilit e les échange s.

Si les déloca lisations sauvent les volumes de production et d'e xporta tion, elles sont néfastes pour l'emploi français et contri­ buent à avilir des hommes, des femmes et des enf ants dans les pays les moins développés.

La libéralisation de l'accord mu ltifibres (AMF) L'accor d multif ibres, signé en 1974 par 47 pays en voie de développement ou développés Oa Com­ munauté européenne comptant pour un), a régi les échange s du secteur textile-hab illement pen­ dant vingt ans.

Pour protéger les pays riches de l'arrivée massive des imp ortations en prov enance des pays du Sud, il im posait des quo­ tas à ces importations tout en leur garantissant un taux de croissance annuel ( 4% dans l'Union eu ropéenne) .

Contraire aux dogmes libéraux du GATI, il a finalement été abrogé en 1994 : les mesures restricti ves doivent être progressive ment supprimées en dix ans.

Cette décision menace pr obablement plus de 750 000 emp lois en Europe, dont 200 000 sur 360 000 en France.

Les nouveaux pays industrialisés signataires de l'AMF ne souhaitaient pas cette suppres sion, car l' accord leur permettait de conserver des débou­ chés importants vers le Nord.

Aujour d'hui, des pays africains ou asiatiques peuvent les concur ­ rencer grâce à des coûts salariaux beaucoup plus faibles.

Ainsi, la seule issue heureuse de cette lib éralisation sera peut-être le décolla ge économique de certaines nations jusque-là tota­ lement écartées du secteur textile.

Concurrence et délocalisat ion L'in dustrie textile a servi de base à la croissance des pays européens aux xvn• et xvm• siècles, et elle reste aujourd'hui un espoir de développe­ ment pour de nombr eux pays du Sud.

Toutefois, en France, ce secteur est sinistré : -l es importations s'accroissent, en prove nance tant des pays en voie de développement que des pays du sud de l' Europe; - les dépen ses des ména ges en habillement et cha ussures diminuent dans le budget domes­ tique (de 9,6% en 1970 à 5,4% en 1995) ; - les emplois salariés sont en chute libre et le tra vail au noir se généralise ; - les déloca lisations qui permettent au secteur de survivre engendrent un risque de transferts technologiques vers des pays concur rents.

Il incombe donc aux industriels français de trouver de nouveaux angles d'attaque.

Les efforts doivent porter sur les investisse ments technolcr giques, les qual ifications et la créativité.

L'Italie, qui emploie deux fois plus de personnes que la Fra nce à des niveaux de salair e équi valents, atteint un dynamisme et un e compétitivité qui peuvent redonner confiance aux professi onnels du secteur.. »

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