libéralisme & économie.
Publié le 19/05/2013
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l'opposition libérale les plus populaires à la fin de l'Empire et sous la Restauration.
Après un long exil en Suisse, auquel il est contraintsuite à ses prises de positions antibonapartistes (De l'esprit de conquête et de l'usurpation, 1814) et à sa propagande en faveur dulibéralisme politique, au nom des libertés individuelles (Principes de politique, 1815), il revient sur la scène politique à la chute deNapoléon.
Élu sur les bancs des libéraux, dans la Sarthe en 1819, puis à Paris en 1824, il est nommé au Conseil d'État par le ducd'Orléans en 1830.Getty Images/Archive Photos
Le libéralisme politique se veut donc une éthique, reposant sur les aspects positifs de l’homme, conception qu’illustre bien, par exemple, l’utilitarisme d’un Bentham, pourlequel est utile ce qui est moralement justifiable.
John Stuart MillLa contribution de John Stuart Mill, synthétisée dans son ouvrage Principes d'économie politique, publié en 1848, poursuit la réflexionde l'école classique en faisant œuvre de synthèse entre pessimistes (Malthus) et optimistes (Bastiat), entre rigueur libérale et lesaspirations sociales de son temps.
Reprenant à son compte les « lois » économiques élaborées par ses devanciers, il tente de concilierles règles de fonctionnement du marché (l'individualisme concurrentiel) avec les propositions issues du socialisme qu'il emprunte afinde formuler son programme de réformes concernant le statut du salariat, celui de la rente ou ses propositions en matière de taxationdes successions.Rex Features, Ltd.
Dans sa variante économique, le libéralisme s’applique à la défense de la liberté individuelle sur le marché.
C’est en France que l’on voit se développer au début duXVIII e siècle les contributions les plus importantes à cette doctrine économique.
En s’appuyant sur la théorie des droits naturels, des économistes physiocrates comme Pierre de Boisguillebert ou François Quesnay s’opposent au mercantilisme incarné par les successeurs de Colbert et dénoncent l’intervention économique de l’État.
Pour cesauteurs, les individus doivent être laissés libres de poursuivre leur intérêt particulier puisque l’ordre social qui en résulte est le meilleur possible.
Il existe en effet des loisnaturelles qui permettent de concilier l’intérêt personnel et le bien-être général : ces lois sont celles du marché, régi par les principes de la concurrence pure et parfaite.
Laformule « laissez-faire, laissez-passer », du physiocrate Vincent de Gournay, résume cette première formulation du libéralisme en matière économique.
Ces idées sont reprises par les économistes classiques britanniques de la fin du XVIII e siècle et du début du XIXe : dans la Richesse des nations, publié en 1776, Adam Smith évoque une « main invisible du marché » qui, grâce aux prix, assure la coordination des intérêts individuels et conduit à un résultat profitable pour tous, sans qu’àaucun moment un acteur quelconque ait eu à sa charge la responsabilité de l’intérêt général.
Le marché assure ainsi bien-être et résolution des conflits.
Dans ce cadre,l’intervention de l’État doit être réduite au maximum.
Pour Smith, l’État doit être défini comme un « État gendarme », un État minimal, qui a pour seule fonction de veillerau respect des conditions de concurrence pure et parfaite, de permettre l’exercice de la liberté individuelle et, le cas échéant, de pallier les rares défaillances du marché.
AuXIXe siècle, David Ricardo, Malthus, John Stuart Mill, en Grande-Bretagne, Jean-Baptiste Say, en France, prolongent la réflexion d’Adam Smith et font des années 1820- 1914 l’âge d’or du libéralisme économique.
La conciliation du libéralisme politique et du libéralisme économique peut paraître problématique dès lors que l’on se réfère à l’application des principes : un État mettant enœuvre une politique économique dite libérale peut parfaitement, en effet, le faire dans le cadre d’un système qui ne satisfait pas aux principes du libéralisme politique.Néanmoins, cette conciliation n’est pas contestable du point de vue des principes, qui postulent que ce ne sont pas les rapports économiques qui organisent les rapportspolitiques, mais bien les fondements du libéralisme qui, transposés dans une autre sphère (le marché, libre lieu de confrontations et d’échanges, n’étant que la traduction del’indétermination et du choix des individus), manifestent l’aspiration universelle à la liberté.
4 LIBÉRALISME ET DÉMOCRATIE LIBÉRALE
L’influence du libéralisme au XIXe siècle ne saurait mieux se manifester que dans la diffusion progressive du modèle de démocratie libérale, régime au sein duquel se réalise la conciliation du libéralisme politique et du libéralisme économique.
Si, à la fin du XIXe siècle, l’Europe occidentale, pour l’essentiel, et l’Amérique du Nord sont les principales aires de diffusion du modèle de démocratie libérale, un nombre croissant de pays l’ont adopté au cours du XXe siècle.
Le régime de la démocratie libérale se définit avant tout par la participation, directe ou indirecte, des citoyens à la vie publique : c’est en cela qu’il est démocratique.
Mais ilest également libéral : le régime a en effet pour but de maintenir et de défendre les libertés individuelles progressivement acquises en Occident depuis la fin du XVIe siècle.
Les libertés politiques comme la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté de conscience, la liberté d’expression, c’est-à-dire le droit d’exprimer ses opinions sansêtre inquiété, sont garanties par un système politique représentatif, c’est-à-dire par une Constitution et par l’existence d’Assemblées parlementaires où siègent lesreprésentants élus de la nation, qui ont seuls le droit de voter les lois et les impôts.
Les libertés économiques vont de pair avec la liberté politique : l’État se proclame le défenseur des deux postulats de base que sont l’initiative individuelle et la propriétéprivée.
La liberté sociale, sœur de la liberté économique, implique enfin que l’État ne doit pas intervenir dans les rapports sociaux, et tout particulièrement dans les rapportsentre patrons et salariés.
La forme politique du régime peut différer d’un pays à l’autre : certaines démocraties sont des monarchies, d’autres des républiques.
Mais partoutles mêmes principes fondamentaux sont respectés.
5 OPPOSITIONS ET ÉVOLUTIONS
Friedrich von HayekLes travaux de Hayek qui, avec von Mises et Morgenstein, forment le courant néo-marginaliste, ont eu pour objet d'opérer uneréhabilitation du marché, jugé comme le seul moyen d'assurer l'optimum économique.
Hostile à l'intervention de l'État dans le jeuéconomique, dans la mesure ou « chaque mesure qu'un gouvernement prend […] est un pas de plus sur la route qui mènedirectement au régime totalitaire », le marché doit seul réguler l'activité économique.
En cela, ses analyses vont fortement inspirer lacontre-révolution libérale qui a succédé au keynésianisme.© The Nobel Foundation.
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