Les Totalitarismes
Publié le 13/10/2013
Extrait du document
«
Robert Paxton :
- sur le régime de Vichy : notices bibliographiques de l’édition de 1997 de son ouvrage
phare La France de Vichy .
- Et sur la question du Fascisme vichyssois : notices bibliographiques de Fascisme en
action ( éditions Seuil, XX ème siècle, 2004).
Il y a trois temps historiographiques :
I 1945 à la fin des années 60 : Le bon et le mauvais Vichy.
La question du changement de
nature du régime .
II Le tournant des années 70 : La révolution paxtonienne : La spécificité du régime de Vichy
mise en lumière.
III Des années 70 à nos jours : L’après Paxton : La question du fascisme vichyssois.
I 1945-fin des années 60 : Le bon et le mauvais Vichy.
Un changement de nature du régime ?
A.
Une historiographie sous influence juridique
Dans l’immédiat après-guerre , on s’intéresse peu au régime proprement dit.
L’intérêt se porte
davantage sur les circonstances dans lesquelles l’armistice a été signé, la III ème
République
sabordée ainsi qu’aux différents aspects de la collaboration.
C’est le thème de la trahison qui se trouve au centre des préoccupations.
Henry Rousso 1
parle
d’une historiographie sous influence juridique.
En effet, les historiens ont utilisé surtout des
sources judiciaires comme les procès de la Haute Cour de justice qui a jugé les principaux
responsables du régime de Vichy.
Or la démarche d’une cour de justice, centrée sur la
question de la culpabilité, et celle de l’historien ne sont pas identiques.
Et la première grande
étude d’ensemble publiée sur Vichy, celle de Robert Aron en 1954, se trouve sous cette
influence.
Or comment faire œuvre d’histoire en se fondant uniquement sur le travail de
documentation réalisée par la justice ?.
B.
Le bon et le mauvais Vichy
Deux auteurs marquent l’historiographie de cette période : Robert Aron 2
et André
Siegfried 3
.
Ils défendent le « bon Vichy » celui qui a fonctionné jusqu’au retour de Pierre
Laval.
Siegfried s’intéresse au fonctionnement interne du régime de Vichy : pour lui, il y a deux
Vichy totalement différents : un Vichy de Pétain et un Vichy de Laval .
Cette analyse aboutit
à considérer le premier comme bon et le second mauvais.
Il y aurait donc un changement de
nature du régime entre le premier et le deuxième Vichy.
Robert Aron , quant à lui, entend étudier le régime de Vichy et les relations franco-
allemandes.
Deux thèses sont sous-jacentes.
La première suppose que Vichy aurait bien
fonctionné comme un « bouclier » face à l’Allemagne.
Pétain aurait esquivé ainsi une
collaboration recherchée par Hitler.
La seconde plus implicite oppose au Vichy de Laval un
bon Vichy, celui de Pétain, occultant la politique d’exclusion et de répression.
C.
Le problème de la spécificité du régime
1 « Juger le passé » in Vichy, l’événement, la mémoire, l’histoire , folio Histoire 2001.
2 Avec l’Histoire de Vichy 1940-1944 , publié en 1954.
3 Avec De la III ème
à IV ème
République , publié en 1956..
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