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L’éducation et la réciprocité des liens entre l’Etat et le système industriel chez GALBRAITH

Publié le 29/02/2020

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on assiste à des migrations de populations en direction des villes « où l’adaptation aux exigences du système industriel est à peu près accomplie », c’est-à-dire celles qui possèdent « un bon système d’éducation et une force de travail très qualifiée ».

Aux États-Unis, par exemple, ce phénomène est visible : les migrations se font des États du Sud et du Sud-Ouest vers la Californie, le Middle West, et les régions côtières de l’Est. Il y a là un problème important : en effet, cette attirance des villes adaptées à l’industrie n’est pas sélective. Beaucoup de ceux qui s’y rendent ne sont pas aptes au travail industriel, faute de compétences et de qualifications intellectuelles. Ceux-là deviennent, ou continuent d’être chômeurs. « Ce qu’on leur reproche, ce n’est pas leur pauvreté, c’est leur infériorité intellectuelle. C’est cette catégorie de gens, et non le prolétariat ouvrier, qui réagit aujourd’hui par la haine et la violence à sa subordination. »

Dans le domaine politique, le clivage s’est déplacé de la même façon. L’hostilité se porte de moins en moins sur les riches et de plus en plus sur les intellectuels. Selon Galbraith, notre époque tend à se caractériser par une nouvelle distinction de classe. D’une manière générale, en ce qui concerne le système industriel, les chômeurs sont, en majorité, les éléments incultes et de niveau intellectuel le plus bas; à l’autre extrémité des emplois hautement qualifiés restent vacants, faute d’individus intellectuellement suffisants pour les occuper. Cela constitue une caractéristique de notre temps et son originalité.

Ainsi s’explique qu’au fur et à mesure du dépérissement des syndicats se produit le développement de la collectivité des intellectuels. L’éducation est devenue une des fins sociales les plus nobles : il faut bien voir, selon Galbraith, que cette promotion est seulement le résultat de l’instauration du système industriel et de son besoin de compétences. C’est comme cela que se comprend l’accroissement des effectifs de l’institution éducative. Jusqu’à une époque récente, le nombre des éducateurs était très réduit et consacré surtout à l’école élémentaire.

LE NOUVEL

ÉTAT

INDUSTRIEL

de GALBRAITH

LES RELATIONS ENTRE L’ÉTAT ET LE SYSTÈME INDUSTRIEL

L’importance de l’éducation, puisque les compétences intellectuelles sont capitales pour le système industriel, contribue à resserrer les liens entre la grande entreprise et l’État. Cette liaison constitue d’ailleurs une des différences entre le système industriel et l’entreprise patronale : pour celle-ci en effet, c’est le capital qui était important, capital qui, pour l’essentiel, venait du secteur privé. L’éducation étant un facteur décisif pour la grande entreprise, il est clair que, du coup, le secteur public (dispensateur de l’éducation) se trouve privilégié. Il nous est donc nécessaire, maintenant, de faire le point sur les rapports de l’État et du système industriel.

Une bonne partie de l’innovation scientifique et technique indispensable à la technostructure est produite par les universités qui sont alimentées en crédits par l’État. Celui-ci assure en outre la régulation de la demande globale, nous l’avons vu, et garantit la stabilité des salaires et des prix. Enfin, « par ses achats de caractère technique, militaires notamment, l’État se porte garant des engagements financiers que prend l’entreprise dans le domaine de la technologie la

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