L'économiste John K. Galbraith

« Galbraith n'a jamais hésité à contes ter des idées co mmunément admises par l es écon o­ mistes, ce qui ajoute encore à sa populari t é.

Ainsi, il met en cause la théorie de l'offre et de la demande qui est censée être le principal moteur de la concurrence opposant l'ensemble des entreprises.

Dans une déclaration qui est deve­ nue célèbre dans le monde entier, il accuse les grandes compagnies de créer "une richesse pri­ vée (et) une misère publique».

Les réformes sociales Dans son ouvrage American Capitalism, Galbraith analyse dans quelle mesure la concurrence est influencée par l'interaction qui se joue entr e le milieu des affaires, le gouvernement et les tra­ vailleurs.

Il déclare que des syndica ts puissants ainsi que des associations de consomma te ur s permettent de contreba lan cer le pouvoir des cen­ trales d'achat et des producteurs et déterminent le salaire de leurs employés et le prix payé par les consommateurs.

Dans l'Ère de l'opulence -véri­ table réquisitoire contre la société de consomma­ tion et sans nul doute son livre le plus célèbre - , il attaque le milieu des affaires des pays occ iden­ taux, lui reprochant de fabriquer des biens de consommation privée destinés aux revenus assez élevés.

Il préconise au contraire de créer davan­ tage de «biens publics», comme des routes , des salles de sports ou des écoles par exemp le.

En effet, Galbraith s'intéresse tout autan t à l'évolution économique qu'aux réformes à carac­ tère social.

Ainsi, il a déclaré un jour : "Ce qui compte, ce n'est pas la quantité de nos biens, mais la qualité de vie.

•• Il ne mâche pas ses mots pour condamner la croissance économique lors­ que celle-ci ne prend en compte que son propre intér êt.

Ces conceptions le placent évidemment à la gauche du système politique américain.

L'influence politique Dans les années 1950 et 1960 , Galbraith joue un rôle éminen t dans les élections présidentielles , en accompagnant dans leur campagne plusieurs candidats démocrates (Adlai E.

Stevenson en 1956 , John F Kennedy en 1960, Eugene McCarthy en 1968 et George McGovern en 1972).

John Kenneth Galbraith est également nommé président d'Americans for Democratie Action, un groupe de pression de gauche.

Il est récompensé pour le rôle qu'il a joué dans la cam­ pagne électo ra le de John F, Kennedy en étant nomm é ambassadeur des Etats-Unis en 1nd e, poste qu'il occupe de 1961 à 1963.

Le Nouvel État industriel De retour à Harvard en 1963 , Galbraith reprend ssm activité littéraire .

En 1967 , il publie /e Nouvel Etat industriel .

Dans ce livre, il analyse les liens exis tant entre le gouvernement, les industriels et les particuliers.

Galbraith voit peu de différences entre le management capitalis t e à l'américaine , où les départements de logistique des grandes entrepris es élaborent des plans de production, et le système socialiste de planification cent ralis ée, dans leque l les bureaucrates fournissent , au plan national ou régional, ce même type de plan aux entreprises qu'ils gèrent.

Cette «techno-structure » est gouvernée par la bureaucratie et la technolo­ gie.

Cependant , le management à l'américaine tente de créer de légères différences entre des produits sensib lement similaires - comme par exemple un seu l modèle de voiture avec deux types de moteur fixés sur le même châssis.

Or, ces points de détail ne répondent pas forcément aux désirs des consommateurs.

En fait, ils risquent même de nuire au profit de l'entreprise, car ils ne répondent pas à une meilleure utilisation des chaînes de production .

En 1972, Galbraith est nommé au poste de président de I'American Economie Association, signe de reconnaissance de son expérience pro­ fessionnelle auprès de ses confrères.

Après avoir pris sa retraite et s'être re tir é de Harvard , John K.

Galbraith n 'en continue pas moins à écrire de nombreux ouvrages controversés, comme par exemple le Temps des incertitudes (1976), Théorie de la pauvreté de mass e (1979), ses mémoires , a Lite in our times (1981), Anatomie du pouvoir (1983), Capi tali sme, communisme et coexistence.

De l'antagonisme à l'entente (1988) et Voyage dans le temps économique (1994).

Le Temps des incertitudes a mê me été adapté à la télévision anglaise, sous la form_e d'une série qui a égale­ ment été diffusée aux Etats-Unis et au Canada.

~ Dans les années 1950 , Galbraith commença à publier des ouvrages d 'économie qui connurent un certain succès populaire.

Il entama également une carrière politique aux côtés des démocrates.

1908 Naissance le 15 octobr e de Jo hn K.

Galbraith , à Jon a Station , dans l'Ontari o.

1931 Ob tie nt une licen ce de sciences économiq u es à l'univ ersit é de T oro nto.

1931-1934 Obtient un e maîtris e et un doc tora t à l'université de Berk el ey, en Californie.

1934-1939 Nomm é direct e ur d'é tudes à l'université de Harvard .

' 1937 Etudie à l'universit é de Cambridge et obtient la nationalit é américaine.

1939-1942 Nommé professeur adjoint à l'université de Princeton.

1942-1949 Travaille pour la Commission nationale de conseil en matière de défense, pour l'Office des prix , pour le Strategie Bombing Survey ainsi que pour le Bureau de la politique de sécurité économique .

1948 Retourne enseigner à l'université de Harvard.

1952 Publie American Capitalism et a Theory of Priee Control .

1955 Publie /a Crise économique de 1929.

lB Publie rtre de l'opulence .

1961-1883 Nommé ambéiSlMldeur des l!tats-Unis en Inde.

19&7 Publie le Nouvel ttat indusltiel et the Economk Discipline.

1817-1- Nommé secrétaire général d' Americans for Democialic: Action.

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