Le rôle de l'agriculture dans le démarrage économique
Publié le 16/09/2014
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La population agricole chinoise représente 80 % de la population totale. MAO TSÉ-TOUNG a tenu compte de cette donnée pour condamner la politique stalinienne en matière agricole : « la politique agricole soviétique a toujours été erronée : on a asséché le lac pour prendre le poisson «.
« Nous pouvons préciser la politique actuelle des rapports entre industrie et agriculture en disant que :
1° L'édification industrielle est conçue comme devant être adaptée, du point de vue de son rythme et de ses proportions internes, aux produits offerts par l'agriculture et aux disponibilités de main-d'œuvre pouvant provenir de la paysannerie, en insistant simultanément sur le seul développement des villes petites et moyennes (500000 habitants) pour freiner l'hypertrophie des grandes villes.
2° Dans l'édification industrielle, il est tenu compte, de façon prioritaire, des besoins de l'agriculture, notamment en produits chimiques, métallurgiques, mécaniques, matériaux de construction, etc. « (Ch. BErrELHEIM, J. CHARRIÈRE, H. MARŒnsto. La construction du socialisme en Chine).
Il faut donc avant tout développer l'agriculture et l'industrie est là pour lui en donner les moyens : engrais, insecticides, outillage, groupes électrogènes, pompes. Pour cela, l'industrie n'a pas besoin d'être concentrée; elle peut être organisée en petites unités, au besoin artisanales, dans les communes mêmes. La productivité n'est peut être pas excellente mais la main-d'œuvre est abondante et toujours prête à accepter des responsabilités nouvelles.
Cette politique permet de mieux subvenir aux besoins immédiats du peuple et donc de mieux faire admettre le socialisme. L'industrie lourde pourra ensuite s'édifier grâce à l'excédent de l'agriculture et de l'industrie légère.
« Il n'est pas illégitime de baptiser industrielle l'économie caractéristique des sociétés développées... Socialement, au regard de l'observation immédiate, l'industrie constitue bien le caractère distinctif des sociétés développées « (Raymond ARON, Trois essais sur l'âge industriel).
Il semble que cette analyse ne puisse pas s'appliquer à la Chine. Le taux de croissance de l'industrie importe peu ; le plus important est la croissance harmonieuse et coordonnée des secteurs.
... Cette « révolution verte « me disait-on à Ceylan, en décembre dernier, pourrait vite entraîner en Inde une révolution sanglante. Et les troubles agraires s'y multiplient déjà, en partie conséquences de cette révolution technique. Certes, les riz nouveaux exigent plus de travail par hectare, si on ne change pas les sources d'énergie. Cependant même dans ces conditions, ils se contentent de souvent 30 % de travail de moins par tonne de grains produits. Si la consommation n'évoluait pas, l'emploi céréalier diminuerait donc. Cette diminution deviendrait vite dramatique si le changement de variétés s'accompagnait de mécanisation brutale. Le puits tubé muni de motopompe accroît la surface cultivée, donc l'emploi. Mais le tracteur chasse les boeufs, les buffles... et les hommes. Le « cotton-picker « du Sud des U.S.A. a trop vite gonflé les ghettos noirs dans les villes du Nord, sans que l'on soit capable d'y procurer assez d'emplois. Ce qui se passe en Inde est infiniment plus rapide, donc beaucoup plus dangereux. Le propriétaire qui extorquait la rente foncière de ses fermiers ou métayers, attiré par la conjonction des prix élevés de disette et des hautes potentialités des nouvelles variétés, a tendance à cultiver directement. Si, du même coup, il achète un tracteur et son matériel, il peut se contenter d'une petite
«
LE RÔLE DE L'AGRICULTURE DANS LE DÉMARRAGE ÉCONOMIQUE 109
que dans l'industrie (62,3 %).
Mais le revenu des travailleurs agricoles ne
représentait en 1972 que 48,5 % de celui des travailleurs des autres secteurs de l'économie (contre 35,5 % en 1963).
le Monde, 17-11-1974.
III
Terres arables et terres cultivées
Maximum Terres
(en
millions d'hectares) possible immédia- Terres
de terres tement cultivées
arables cultivables
Afrique
du Nord ..........
392 220 111 Europe occidentale .........
155 127
89 Japon .................
8 6
6 Australie, Afrique
du Sud, etc.- ..
150 58 19 U.RS.S.
et Europe de l'Est ....
382 280 193 Amérique latine ...........
429 128 71 Amérique du Nord et Proche-Orient 86
53 29 Amérique centrale .........
423
167 73 Asie
du Sud .............
278 268 235 Chine .........
.
.
.
.
...
122
118 100
TOTAL MONOE ..........
2425 1 425 932
Source: Extrait des travaux du Cluh de Rome, 1974.
IV
La Révolution verte.
L'envers du miracle
...
Cette «révolution verte» me disait-on à Ceylan, en décembre dernier,
pourrait vite entraîner en Inde une révolution sanglante.
Et les troubles agraires
s'y multiplient déjà, en partie conséquences de cette révolution technique.
Certes, les riz nouveaux exigent plus de travail par hectare, si on ne change pas les sources d'énergie.
Cependant même dans ces conditions, ils se contentent de souvent 30 % de travail de moins par tonne de grains produits.
Si la
consommation n'évoluait pas, l'emploi céréalier diminuerait donc.
Cette diminu tion deviendrait vite dramatique si le changement de variétés s'accompagnait de
mécanisation brutale.
Le puits tubé muni de motopompe accroit la surface
cultivée, donc l'emploi.
Mais le tracteur chasse les l:x:eufs, les buffies ...
et les
hommes.
Le « cotton-picker » du Sud des U.S.A.
a trop vite gonflé les ghettos
noirs dans les villes du Nord, sans que l'on soit capable d'y procurer assez
d'emplois.
Ce qui
se passe en Inde est infiniment plus rapide, donc beaucoup plus
dangereux.
Le propriétaire qui extorquait la rente foncière de ses fermiers ou
métayers, attiré par la conjonction des prix élevés de disette et des hautes
potentialités des nouvelles variétés, a tendance à cultiver directement.
Si, du
même coup, il achète un tracteur et son matériel, il peut se contenter d'une petite.
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