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Le plan Schuman

Publié le 02/04/2019

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7-10 mai 1948

 

Congrès de l'Europe

 

Le Mouvement européen est fondé au congrès européen de La Haye. Winston Churchill en assure la direction. À la suite du Mouvement pan-européen naît le Mouvement pour l'union de l'Europe qui réunit les conseils nationaux de 15 États européens et de 14 organisations européennes. Ce mouvement est une association d'organisations, privée, non partisane, qui s'engage en faveur de l'union de l'Europe.

 

1948

 

OCEE (Organisation de coopération européenne économique) L'Organisation de coopération européenne économique doit, à la demande des États-Unis, établir pour la reconstruction de l'Europe, des critères d'attribution des subventions américaines accordées dans le cadre du plan Marshall. Après accomplissement de sa mission, elle se transforme en 1961 en l'OCDE (Organisation de coopération et de développement européenne), dont l'objet est la coordination de la politique économique des États.

 

5 mai 1949

 

Conseil de l'Europe

 

La fondation du Conseil de l'Europe est le premier grand succès du mouvement européen. Les réalisations du Conseil de l'Europe sont la Convention européenne pour la protection des droits de l'homme et les libertés fondamentales, le Centre européen de Genève et le Collège européen de Bruges. Le but à moyen terme est une union européenne dotée des compétences requises et qui dispose d'un gouvernement européen contrôlé par le Parlement européen.

 

1950

 

Le plan Schuman

 

Ce Français se trouve à l'origine de la CECA (Commission européenne du charbon et de l'acier), qu'il fonde avec Jean Monnet et le Belge Paul-Henri Spaak. Son objectif est d'établir un marché unique sur tout le territoire de la Communauté en éliminant les entraves douanières, les quotas et les cartels.

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« 9 mai 1950 - " Ce mercredi 9 mai, à 17 heures, au salon de l'Horloge du Quai d'Orsay, le ministre des affaires étrangères fera une importante déclaration.

" Dans la salle pleine à craquer, un homme grand et frêle, de sa voix sourde et avec son accent del'Est, donne connaissance du document qui va courir immédiatement sur tous les téléphones et les antennes du monde.

RobertSchuman était la droiture, la conviction intrépide : il en tirait ce sang-froid dont il avait fait preuve comme président du conseilconfronté à une grève générale en 1947. Pour mesurer le sens de ce qui venait de se passer, il faut se reporter à l'époque, que les jeunes d'aujourd'hui ont peine àimaginer.

Il y avait à peine cinq ans qu'on était sorti de la plus horrible des guerres.

L'Allemagne avait bien un gouvernement, maisil n'avait pas recouvré sa souveraineté.

Il avait besoin, en politique étrangère, de l'accord des trois commissaires alliés.

La Ruhrétait administrée par une autorité internationale dont Alain Poher était le représentant français.

La Sarre était placée sous leprotectorat de Gilbert Grandval.

Une conférence allait se tenir à Londres pour décider du relèvement du niveau accordé àl'Allemagne dans sa production d'acier. Un an avant, dans le jardin de Jean Monnet (1) une rencontre à bâtons rompus, sans instructions, sans ordre du jour, le réunissait, accompagné d'Etienne Hirsch et de moi-même, avec son homologue britannique, Edwin Plowden, qui avait amenéRobert Hall, conseiller économique du gouvernement de Sa Majesté.

On avait noté, au passage, qu'on en était venu à oublierl'Allemagne. Depuis, l'esprit de Jean Monnet n'avait pas cessé d'être en mouvement. Et puis l'idée s'est fixée un week-end de 1 er Mai.

Il avait avec lui Etienne Hirsch et Paul Reuter, le juriste.

Trois thèmes : les rapports franco-allemands; le charbon et l'acier, choisis pour leur valeur symbolique comme moyens de la guerre et de la paix;l'autorité supranationale.

Un premier papier était esquissé.

Le lendemain, Monnet m'appelle, me le montre.

Je dis : " Cela changetout, tout retombe en place : la souveraineté allemande, la Sarre.

" Sur le dessein économique, une mise au point restaitnécessaire : la fusion des marchés plus qu'une organisation dirigiste, des conditions assurant par elles-mêmes le niveau deproductivité le plus élevé.

Je suis chargé de récrire.

Bernard Clappier, directeur du cabinet de Robert Schuman, nous rejoint.

Ilvoit immédiatement l'immense perspective ouverte, la gigantesque partie de quitte ou double qui s'offre à son patron. Les modifications jusqu'au neuvième texte, arrêté le samedi 6 mai, ont été limitées.

René Mayer fit ajouter l'Afrique; GeorgesBidault, président du conseil, demanda le rappel des efforts constants de la France pour une Europe unie : on traduit " l'Europen'a pas été faite, nous avons eu la guerre "; le Quai d'Orsay se couvre par l'allusion aux obligations de l'Allemagne, " tant quecelles-ci subsisteront ". Le secret avait été bien gardé.

Un émissaire envoyé à Adenauer avait obtenu sur-le-champ son adhésion enthousiaste.

DeanAcheson passait par Paris pour se rendre à la conférence de Londres : il ne sut pas bien que penser du papier qu'on lui montra enconfidence.

Le projet aurait pu être un plan Bidault : son directeur de cabinet, qui n'aimait pas Monnet, oublia de lui communiquerle rendez-vous.

C'est dans le Monde qu'on lut que le président était censé l'avoir reçu. Deux ministres étaient dans le coup : René Mayer et René Pleven.

Le mercredi matin, 9 mai 1950, ils aidaient Robert Schumanà faire adopter le projet par le conseil des ministres. Les acceptations de l'Italie et du Benelux ne tardaient pas.

L'urgent était de se rendre à Londres.

Monnet y rencontra StaffordCripps, nous demanda, à Hirsch et à moi, de le rejoindre.

Après le refus, Robert Hall me dit : " Hazy fears " (des craintesbrumeuses). La conférence pour l'élaboration du traité de la CECA était convoquée pour le 1 er juin.

Nous préparâmes un document de travail découpé en articles qui ont été suivis, enrichis, complétés par la négociation. Monnet créa un style sans précédent.

Pas de traduction, pas de procès-verbal.

On ne liait pas l'accord sur un point à l'accordsur un autre : suivant un mot allemand qu'il venait d'apprendre, il n'y avait pas de junctim.

Pour comble, vient de me rappeler unami néerlandais, Hirsch et moi ne craignions pas de discuter devant les autres.

Ce n'était pas l'étalage d'un désaccord, c'était, parprincipe, une recherche ouverte.

Les négociateurs les plus expérimentés en étaient désarçonnés : comment pouvaient-ils présenterleur position nationale s'il n'y avait pas de position nationale française ? Nous gagnions, à ce jeu, un exceptionnel crédit.

Il n'yavait pas de rencontre entre deux délégations sans qu'un Français y participât.

La délégation française tenait le rôle si neuf et siessentiel du catalyseur, elle préfigurait l'Europe. Au beau milieu des pourparlers éclate la malheureuse déclaration de John McCloy, haut commissaire en Allemagne, quipropose la mise sur pied de douze divisions allemandes.

C'était le contraire de ce que nous tentions de faire : dans la recherche. »

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