Le Commerce mondial dans les années 1990 (économie)
Publié le 26/10/2011
Extrait du document
«
les matières premières, les pays coloniaux n'h ési
tèrent pas à instaur e r un sinistre comm erce trian
gula ir e: les marchands européens achetaient des
esclaves noirs en Afrique et l es convoyai ent e n
Amérique ,
où ils l es échangeaient con tre des
matières premières qu'ils revendaient ensuit e e n
Europe.
Les industri es européennes transfo r
maient alo rs ces matièr es premières pour l es réexporter vers les pays voisins.
Les lois du commerce
C'est à cet te époq u e de guerres et de conqu êtes
que s'é l abo ra la ré flexion sur l'éco n omie e t sur les
gran ds prin cip es du commerce international.
Sous Louis XIV, le ministr e Co lbert (16 1 9-168 3)
posa les bases d'une politi que «à sens uniqu e»,
favorisant l'importation de matières pr miè res à
bas prix en provenance des colonies, leur trait e
ment par l'industrie fra nçaise e t la vente des pro
duits manufacturés à l'étranger , tout en bloquant
en revanche l'accès du mar ché fran çais aux pro
duits finis que proposaient à la France ses voisins
anglais, espag n ols o u h olla ndais .
Cette a ttitud e,
qui consiste à se réserver son propre mar c h é inté
rieur, to ut e n voulant export er des produits à haut
bénéfice vers l'étrang e r, est à l a bas e de la p oli
tique dite «pro tectionnist e».
Co lbert consolid a
cette politique en stimulant la c r éation de comp a
gnies comme rc ia l es et d e m anufactures d'Ét at.
Longtemps les pays europée ns ont pratiqué
ce comme rce protectionniste, chaq ue pays te n
t
ant d'exploiter à son seul profit l es richesses de
ses colonies .
Mais la réflexion sur le comm erce
international all ait radi calement changer au
cours du X IX ' siècle.
L'éco nomiste angl ais David
Ricardo é la b ora e n 1817 la théo rie d es coû ts
compara tifs: pour prospérer , un pays se doit d 'ob
tenir de l'étrange r, par le bia is des éch anges com
m erc iaux , plus d e produits qu'il ne pe ut e n fabri
quer tout seul.
Pour cela, c h aque pays doit se spé
cia liser dans les produits qu 'il fabrique le plus
ava ntage usement, pour en dégager les plus forts
bén éfices à la vente à l'étranger ; ces profits lui
perme ttron t d ' achete r les produits qui sont moins
coûteux à importer de l'étranger qu'à f abr iqu er
i Le Moyen Âge a vu l'essor des grandes a cités , enrichies par le commerce international.
Jusqu 'au xVI' siècle , Venise dut sa prospérité à sa position privilégiée , au carrefour de l'Europe du Nord et de l 'Europe de l'Est.
Cette vue de la place Saint -Marc , peinte en 1496 , montre Venise au faite de sa gloire .
chez soi.
Cette politiqu e impliqu e une vas te ou
vertur e du comme rce interna tional: c'es t ainsi
que le «libr e-éc h an ge» prend le pas sur le prot ec tionnism e ver s le mili eu du X IX ' siècle.
Pour que ce comm erce lib éra l f onctionn e à
l'échelle mo ndi ale, il faut que c h aque pays dis
pose de mati è res pr e mières ou d e c haîn es de
produ c
tions lui permettant, au moins pour un produit maj eur, de jouir «d ' un ava ntage compa
ratif ..
sur ses voisins a fin d e conserve r un secteur
d e vente profitable dans l es écha nges.
Par
exe mpl e, un pays béné ficiant d' un climat favo
rable et d ' une main-d'œuvre bon marché peut se
concentr er sur l' agricultur e et proposer fruit s,
légum es ou céréales à des prix compé titifs à
l'étra nger; a lo rs q u' un autr e pays , disposant de
min era is e t d e capita ux, a plut ôt ava ntag e à in
vestir dans les indu stries lourd es e t de transfor
mation , o ù il jouit d' un ava nta ge com paratif.
En pratiqu e, de sérieux déséqu ilibr es exis
tent e ntr e l es pays quant aux avantages don t
ils disp ose nt, et le libr e-éc han ge pro fite natur el
le m e nt au x pays les plus riches.
De nombreux
pays e n voie de développement garde nt encore
les traces de la politique colonia le des grandes
puissances , qui les ont exp lo it és et n'ont expor
tés qu e l es matières premières et les produits
agricoles d o nt elles fixai ent elles-m êm es les prix.
L a c r éation dans ces co lo ni es d ·industri es
de transf o rm ation qui leur aur aie nt é té beau
coup plu s profit ables fut bloqu ée le plus lo ng
t e
mps poss ible.
Le commerce au xx e siècle
Au début du xx· s iècle, le commerce internati o nal
s 'o
rganis a principa lemen t aut o ur des m a tières
premières: bois , produits agricoles, fibr es textiles,
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i Ces tracteurs débarqués sur un quai et a prêts à être livrés symbolisent la récente tendance du commerce mondial: la vente de moyens de production et de machines-outils , qui s 'ajoute à celle des matières premières et des produits manufacturés .
min era is e t p é trole.
M a rqu ée par une c rise écono
mique aigu ë e t l es deux gu e rres m o ndi ales, la p re
mière moiti é du siècle v it le re to ur de politiques protectionnistes , et ce n 'est qu'à partir de 1950
que les échang es mondiaux connur ent une nou
velle mutation , cette fo is lib é rale.
Cette mutation fut ma rqué e par le déclin des
écha n ges d e mati ères premières et de produ its
agricoles: alo rs que ces derniers r eprésenta ient
46 '\, en moy enne d es échang es mond iaux en
1950 , le ur part est t o mb ée à mo ins de 15 ''.,en
cette fin de siècle.
Les pays ch erc h e nt à deve nir a utosuffi sants
en mati ère de produits alimentaires, ainsi qu'à
garde r le urs m a tières premières p our cr éer chez
eux des usin es qui dégagent de meilleurs béné
fices .
Ce sont donc les éch anges de produits manu
fac tur és qui domin e nt aujourd 'hui le marché
interna tiona l.
On ass is te auss i à une croissance
des é ch an ges dans le domaine des services.
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